Autant dire que Juliet ne s’attendait pas, lorsqu’elle avait retrouvé Tyler à l’infirmerie, ou qu’elle lui avait proposé de venir boire un café chez elle, qu’elle se mettrait à parler de ses relations amoureuses avec lui. C’était le genre de sujets qui étaient habituellement réservés aux longues soirées qu’elle passait avec Maddie, sa rouquine de meilleure amie, qui ne cessait de rabâcher à la brune que son histoire avec Logan n’était pas terminée, que cela se voyait comme le nez au milieu de la figure, et qu’il ne fallait surtout pas lâcher l’affaire. Et maintenant qu’il y avait réellement quelque chose à raconter, Maddie n’était plus là, elle qui avait décidé de suivre son scientifique de petit ami dans son périple vers Boston pour trouver un vaccin contre l’épidémie. A l’heure actuelle, Juliet n’avait plus de nouvelles de sa meilleure amie, mais elle persistait à dire, y croyant dur comme fer, que tout allait bien pour elle. Un dicton disait bien « pas de nouvelle, bonne nouvelle », non ?

Elle fut tirée de ses pensées et de ses rêveries par Tyler, qui semblait lui demander plus de détails sur ces relations qu’elle avait eu dans le passé. A vrai dire, le sujet était tellement vaste, et pas toujours des plus aisés, que la jeune femme ne tarda pas à attraper à l’envolée la perche qu’il lui tendait. « -Si je te raconte tout ce soir, tu n’auras plus de raisons de venir me rendre visite une nouvelle fois ! Je vais donc garder une part de mystère ! » dit-elle en plissant légèrement les yeux, tandis qu’un léger sourire amusé étirait les lèvres de la jeune femme. Dans les faits, il n’y avait pas grand-chose à dire, chacune de ses histoires ne s’étant pas terminée au mieux, ce qui justifiait de la situation amoureuse actuelle de la brune.

Alors qu’elle lui demandait s’il voulait boire autre chose, Tyler ne tarda pas à se lever à son tour, lui indiquant qu’il avait à faire, et qu’il préférait qu’ils se disent au revoir pour ce soir. Juliet l’accompagna donc jusqu’à la porte d’entrée, souriant face à ses propos. « -Ça me fait plaisir de voir que tu te portes bien, en tout cas. Bon courage pour l’installation alors ! Et n’oublie pas, si tu as besoin de quoi que ce soit, un tour du camp, un peu de compagnie, ou même du sucre, n’hésite pas ! » dit-elle en souriant, pensant à ce prétexte souvent utilisé pour faire connaissance avec son ou ses voisins. Elle lui adressa un dernier sourire, alors que le jeune homme finissait par quitter sa maison, et s’avancer dans les rues de Fort Hope, en direction de son nouveau chez lui.