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 Ode to my family > Klaus Björnson
In Your Flesh :: Michigan State :: Arène de combat :: Taverne

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MessageSujet: Ode to my family > Klaus Björnson   Ode to my family > Klaus Björnson EmptyDim 29 Sep 2019 - 20:21
Il y a un bruit constant dans l’Arène. C’est un ronron qui suffoque sans interruption, tout le temps. Comme si c’était une grosse machine qui n’arrêtait jamais sa course folle. On entend dans ses tréfonds les pattes des esclaves à bout. Le fer qui se brise ou se chauffe. Des discussions à demi-mot, des ordres qu’on beugle sans arrêt. On peut même écouter dans les murs des pleurs, des promesses, des secrets à garder. À vrai dire, j’imagine peut être tout ça pour tenir ma tête hors de l’eau. Malgré que le courant est fort, malgré que les branches d’espoirs auxquelles je m’accroche se brise une à une, j’essaie de m’agripper à autre chose que ce qu’il y a dans ma tête. Je sais qu’au loin, là bas, il y a une chute interminable, là où des rocs aiguisés attendent. Juste en bas, un Charybde endormi attend d’avaler son Scylla. C’est Kob, la bouche béante, qui n’attend qu’une chose. Que je cède, que je le comprenne, que je lui laisse la place. Encore une fois.

Alors peut être que ce bruit qui craque dans mon oreille à chaque instant c’est lui. Il décortique ses prochains plans, me susurre des idées noires lorsque je m’y attend le moins. Je sais que j’ai repris le dessus pour l’instant. Je suis moins en alerte entre ces murs, je me suis remise d’aplomb et mon corps m’obéit pleinement. Je crois que Malorie m’a aidé comme elle le pouvait, à sa façon. Je n’ai plus cette odeur putride qui me suivait partout comme avant. On m’a frotté, j’ai vu l’eau tourner au noir. On a peigné mes cheveux, on a tiré la peau de mon crâne fort pour démêler ce foutoir. Mais ça a été une petite renaissance, une petite revanche sur la vie et sur Kob.

Je sais que la relation que nous avons est très spéciale. Sans lui, sans la bête, sans ce titan je ne serais plus de ce monde depuis longtemps. Je lui dois au moins mille vies depuis quelques années. Depuis cette épidémie qui a tout décimé sur son passage, il aime régner sur moi. Il se cherche, il se trouve dans la violence, il s’exprime en se battant de toute part pour que je n’appartienne plus à personne. Juste à lui, je suis sa chose, n’est-ce pas? Juste un corps où il s’est niché, où il a trouvé refuge.

Mais je connais bien Kob. Je sais comment le faire taire quand il ne s’énerve pas trop. Il y a l’alcool, il y a les gens, mots croisés, les livres, la musique. Tout ce qui peut occuper mon esprit le laisse pantois. Il reste un peu silencieux à regarder ce que je fais, intéressé de me voir agir par ma propre volonté. C’est surtout quand nous regardons des photos de Phineas, qu’il reste sans voix. Il se rappelle lui aussi de la douceur de ses lèvres et de ce calme plat que l’on ressentait dans ses bras.

Je n’aime pas me rappeler de lui, alors je bois. Je bois jusqu’à avoir cette barre dans le front, où j’ai envie de me cogner le crâne sur les murs pour faire passer la douleur. Je vomis et je recommence, jusqu’à ce que mon foie ne puisse plus rien encaisser.

C’est en sautillant que j’arrive dans la taverne. Il y a eu un show ce soir, ça nous a un peu grisé avec Kob. Il a trépigné et évalué les mouvements de chaque adversaire, il a émis des hypothèses, essayé d’imaginer des scénarios possibles. Il m’a fait claquer des mains, j’ai même crié d’excitation lorsqu’on a vu un moisi se faire décapiter en un seul coup de lame. Je n’ai plus peur de ces horreurs maintenant, le temps est révolu pour être dégoutée de tout.

Je me perche sur un des tabourets en bois bancal, j’étale mes mains en face de moi, les épaules relevés, la tête en arrière. J’attends patiemment que quelqu’un daigne me demander ce que je veux. Je sais que je ne suis pas une vestale, alors on ne se presse pas pour moi. Elles ont des manières si féminines, elles sont si jolies que parfois ça m’obsède. Je n’arrive pas à éloigner ma pupille de leurs visages poudrés, de leurs cheveux brillants, de cet éclat de vie qui réveille les hommes en un regard.

Je tourne la tête pour confirmer mon idée : ils n’ont tous d’yeux que pour ces jolies femmes, qui hurlent de rire à s’en arracher les cordes vocales, qui font claquer leurs talons sur le sol comme pour indiquer que c’est leur territoire de chasse.

- Allô? Blue ! Tu veux quoi putain?!

Je tourne doucement ma tête vers le barman planté derrière le comptoir, passant sa main devant mon visage pour me retrouver dans la réalité. Je mets quelques secondes avant de décider, prenant un malin plaisir à le voir s’impatienter. Lui aussi a envie d’aller parler avec les vestales. Les hommes ne changeront pas.

Je replace une mèche de cheveux derrière mon oreille en me raclant la gorge.

- Un truc qui me casse la tête en deux. Je veux me réveiller demain et pouvoir vomir mon cerveau par les trous de nez.

Au moins, j’ai réussi à décrocher un sourire. Le barman se retourne avec ses zygomatiques en l’air, préparant une concoction pour ma divine nuit où je ne me rappellerai de rien.
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MessageSujet: Re: Ode to my family > Klaus Björnson   Ode to my family > Klaus Björnson EmptyDim 29 Sep 2019 - 23:16
Debout dans un coin de l’arène je regarde. Silencieux. Au delà des acclamations j’entends les poings s’entrechoquer. Les os craquer et les dents casser. Sans m’en rendre compte je souris légèrement. Un sourire quelque peu sadique et excité. L’envie se fait ressentir de prendre mon tour dans l’arène et faire parler mon art. Ou plutôt mes arts. Mais je ne le peux. Je ne suis que simple spectateur d’un divertissement dans la plus pur tradition romaine. A croire presque qu’on a fait un Bon en arrière de plusieurs centaines d’années. Ce n’est pas pour me déplaire pour le coup. Si la plupart du temps j’usais de mes différents arts martiaux pour protéger mes employeurs, je ne dirais pas non pour le coup a casser quelques bouches dans une arène. Avec tant de ferveur de la part du publique c’est enivrant. Les bras croisés je regarde donc sans rien dire. Appréciant le spectacle comme tout le monde. Cela faisait un moment que je n’étais pas venu consommer en ce lieu. Rien n’a changé. Peut être des nouvelles têtes mais je m’en cogne en fait. Je suis rarement là pour faire ami ami. Quand les choses se terminent je décide alors d’aller au bar. Comme tout le monde.

Je croise quelques têtes connu qui me saluent d’une tape sur l’épaule ou dans le dos. Petit signe de tête. Je ne parle toujours pas. Pas l’envie. Juste prendre un verre ou deux puis rentrer chez moi. Je passe le long des couloirs et atterrit rapidement au bar. Déjà bien plein. Ça parle. Ça cri. Ça hurle même. Ça rigole dans un coin puis quelques coups pleuvent. J’esquive même dans mouvement de tête une chope de bière qui s’écrase sur le mur derrière moi et je regarde le mec qui l’avait lancé d’un regard noir. Ce dernier s’excuse alors. Je sais bien que ce n’était pas pour moi mais j’ai quand même failli le prendre en pleine gueule. Je laisse passer pour cette fois et continue ma route.
J’arrive près du bar et du barman. Je retiens jamais son nom à lui mais il me reconnais et me demande alors ce que je veux. Direct le gars. Ça me va. Au moins on ne parle pas pour ne rien dire. Et il me casse pas les couilles outre mesure.
« Un double ! »
Dis-je simplement avant de détourner le regard de sa gueule fracasser d’ancien militaire. Ça se voit comme un éléphant en plein couloir. Alors que je regarde ci et là je remarque des yeux braqués sur moi. Je m’arrête donc sur la personne. Jolie petite blonde. Je tourne le regard me disant que ça allait passer mais rien. Quelques minutes après quand je me retourne vers elle la voilà qui me fixe encore. Elle se trouve à deux mètres de moi tout au plus.
« Quoi ? Si tu veux tâter de la marchandise tu fais comme tout le monde tu fais la queue. »
Lui lançais je alors en montrant certaines filles présentent dans un coin du pub.

Le verre arrive et je le prend cul sec en en demandant un autre qui revient tout aussi rapidement. Je le sirote doucement cette fois et le repose sur le boit déjà bien imbibé. Abîmé même à certains endroit. Ce dernier a dû connaître bon nombre de bataille. Si on peut dire ça comme ça.
« Hey ! Remet lui un verre à la petite. Je sais pas ce qu’elle a à me regarder comme ça mais je suis d’humeur généreuse ce soir. »
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MessageSujet: Re: Ode to my family > Klaus Björnson   Ode to my family > Klaus Björnson EmptyLun 30 Sep 2019 - 0:04
Entre les rires et la musique bruyante qui retentissait, je regarde le liquide de mon verre se secouer pour former des petites ondes d’eau. C’est joli. Je ne sais pas comment je fais pour rester sereine avec tout ce bruit. En fait, ça fait du bien d’entendre des sons que les autres n’ignorent pas. Je suis bien là. Il n’y a personne à part moi, à part Blue.

Je saisis mon verre avant qu’un gus ressemblant aux lointains vikings ne s’accoude à deux mètres de moi. C’est étrange, cette impression de déjà vu. Pourtant les hommes se ressemblent tous ici. Ils n’ont tous que les mêmes désirs, les mêmes pensées. Il n’y en a pas un qui rayonne autrement. Pourtant je sens que quelque chose attire ma curiosité chez lui. Je ne sais pas, ce je-ne-sais-quoi je suppose. Il est beau d’un point de vue physionomique. Indéniable.

Il me regarde. Je crois qu’il a commandé comme les autres idiots de ce bar douteux. J’hausse un sourcil en déposant mon verre sur mes lèvres boudeuses. Mon intuition est vraiment merdique au final. Pourtant, je n’arrive pas à décrocher mes iris de son visage. Sa moustache me fait penser à Gabriel. Il a ce petit charisme qui annonce la couleur du spectacle. Et ses yeux, ses yeux sont bleus.

Il me montre les vestales du bar avec un coup de tête, en me disant d’aller attendre sagement mon tour. Non, définitivement, il doit être tout autant abruti que les autres. Encore une fois, la gentillesse se perd dans ce monde. Il enfile cul-sec son verre, c’est presque typique.

Il faut vraiment que j’arrête de le fixer, ça en devient gênant. Mais… Mince. Je jurerai d’avoir déjà vu cet homme quelque part. Ses yeux, ses yeux… Mais où est-ce que j’ai déjà vu ses yeux? Je n’aime pas qu’il m’appelle « la petite ». Le barman se dirige vers moi mais je suis plus rapide. Je me remet sur mes pieds et m’avance vers lui, mon verre à la main, bousculant quelques assoiffés accoudés. Je me plante devant lui. Il est grand, je lève bien mon visage pour voir ses pupilles.

- Je te dis quelque chose?

Il faut que je sache. Je ne me trompe pas. Il y a quelque chose qui cloche, de très intriguant. Cet homme là devant moi, apprêté comme un motard, il ne m’est pas indifférent. Je prends une gorgée de mon verre.

- Mais pas depuis l’épidémie, hein. Enfin, l’apocalypse quoi. Enfin le truc là, qui rend les gens cons… Je sais pas comment tu dis, il y a tellement de manière de qualifier ce foutoir…

Oui, c’était bien avant. Mais où, et quand? Je n’ai pas côtoyé beaucoup de personnes après le cirque, et je me rappelle toujours très bien des gens gentils. Ce n’est peut être pas bon signe d’avoir engagé la conversation. Peut être était-ce un spectateur habituel de nos spectacles? Un vétérinaire? Non… Je n’arrive pas à mettre la main dessus.

- Je m’appelle Blue. Ça ne te dit rien?
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MessageSujet: Re: Ode to my family > Klaus Björnson   Ode to my family > Klaus Björnson EmptyLun 30 Sep 2019 - 13:08
Quand je viens ici c’est un tout autre Klaus qui apparaît. Ouais je me donne un genre. Je n’aime pas me montrer moi même aux yeux d’inconnu. Surtout aux yeux de personnes que je ne fréquente pas. Moins ils en savent sur moi et mieux c’est. Du coup j’agis alors comme le roi des connards. Le genre de mec qu’on ne peut encadrer dans le but qu’on me laisse tranquille. Et ça marche. Normalement. Pas ce soir on dirait. J’ai beau esquiver son regard, lui dire clairement d’aller faire la queue avec les autres putes du lieu si elle voulait tâter du manche mais rien n’y fait. Blondie reste sur place à me fixer. Comme si j’avais quelque chose sur la gueule. Comme si elle essayait de lire en moi. Bonne chance poulette...
Il n’empêche, son comportement fonctionne. Si elle voulait me rendre mal à l’aise c’est réussit. Je sens cette gêne m’envahir d’être fixe de la sorte. Je ne le montre pas cependant n’ayant pas envie de laisser une quelconque faiblesse se montrer aux yeux de tous. Je joue l’indifférent mais ne le suis pas réellement. Qu’est-ce qu’elle a celle là putain ? Le deuxième verre que je voulais déguster tranquillement glisse alors entièrement dans ma gorge avant de le claquer sur le bois. Demandant donc un troisième verre.

Quand je me tourne pour voir si miss boucle d’or est encore entrain de me fixer j’ai l’agréable surprise de ne plus la voir à sa place. Partie ? Tant mieux. Je souris en coin alors et attrape le verre qui glisse en ma direction. La victoire est cependant de trop courte durée puisque je sens une présence tout proche et en tournant la tête de l’autre côté je manque de sursauter en voyant la gamine à même pas un mètre de moi.
« Putain mais t’as... quoi ? Non je te connais pas. Qu’est-ce que tu veux ? »
Lâchais-je presque énervé. Ouais elle m’avait fait sursauter la garce. Je ne m’attendais pas à la voir se pointer comme ça et être aussi proche. Elle continue alors sur sa lancée en me parlant d’épidémie et des autres noms qu’on donne à la merde qui nous arrive. Elle se perd même dans ses explications mais j’ai cru comprendre qu’elle cherche à savoir si on ne s’est pas déjà vu avant tout ça.

« Écoute gamine si j’avais déjà vu ta belle gueule avant je pense que je m’en souviendrais. Ou alors j’aurais été trop bourré quand je t’ai baisé... ça se peut aussi. Je sais pas. Bref ton prénom et ta face ne me dise rien désolé. Maintenant... »
Je terminais par un geste de la main l’invitant à se barrer en vitesse. Je prenais mon verre et me déplaçais alors pour aller m’assoir à une table dans un coin presque sombre. A l’écart du brouhaha omniprésent. Histoire de boire vraiment tranquillement cette fois. J’étais à bonne distance pour éviter les éclaboussures et bousculades si jamais ça partait en couille. Je demandais alors un bon litre de bière et m’installais. Roulant des yeux quand Blondie se rapprocha à son tour. Elle n’allait décidément pas me lâcher celle là...
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MessageSujet: Re: Ode to my family > Klaus Björnson   Ode to my family > Klaus Björnson EmptyLun 30 Sep 2019 - 20:45
Les bonnes manières se perdent. Je fronce les sourcils quand il s’adresse à moi. Je n’ai pourtant rien fait de ma. Si désormais regarder quelqu’un est un crime, je peux passer à l’échafaud sur-le-champ. Il me trouve jolie. Mais je n’apprécie pas qu’il m’appelle gamine. Ni petite. Ni le fait qu’il parle de « baiser » Ma face? Ma mine boudeuse commence à se transformer en moue d’énervement. Il se lève, s’empresse d’aller s’assoir à une table comme si il fuyait la peste. Je me retrouve seule plantée devant le bar comme une pauvre idiote. Kob pouffe un peu de cette situation désespérante.


—————————


Quoi? Tu pensais vraiment que tu allais pouvoir intéresser quelqu’un ce soir? Regarde toi, tes cheveux hirsutes, tes yeux qui tombent, ton teint encore trop blanc et fade. Pourtant j’ai ouvert un oeil hein, j’ai bien vu le type. Oui tu as raison, je te l’avoue aussi, ses yeux sont étranges. C’est marrant, ils me font penser aux tiens. Tu sais, ce bleu électrique. De la beauté brute, pas quelque chose qui fait un charme ou un atout. Non, ça frappe, ça cogne, on s’en souvient. Comme un peu de toi en lui.


—————————


Mince alors, tu deviens gentil Kob? Ça me fait presque chaud au coeur, autant de compassion et de gentillesse. Mais je ne lâcherai pas l’affaire, tu me connais un peu maintenant... Je me dirige vers la table où l'homme s'est réfugié, il me lorgne d’un regard en coin. Je ne me méfie pas. Je le connais, j’en suis persuadée. Je m’installe sur la chaise à côté de lui en m’accoudant sur le coin de la table. Il n’a toujours pas l’air très content de me voir.

Non vraiment je crois qu’on se connait. Tu m’as pas déjà vu dans un cirque ou une une connerie de spectacle? Ou on a travaillé ensemble sur une des fermes. Je dirais en 2009? 2010. Non… Putain j’arrive pas à mettre la main dessus, ça m’énerve !

—————————


Ooh, j’adore quand tu t’entêtes! Tu te mords le poing, c’est presque mignon. C’est vrai qu’il a quelque chose de Gabriel. De très instinctif. C’est fou hein. La moustache Blue, c’est la moustache.


—————————


Tais toi un peu, Kob. Je me penche vers l’inconnu en grimaçant.

- On a vraiment couché ensemble?

Peut être, qui sait. Ça vient peut être de ça. Une vague nuit, le cerveau embrumé par l’alcool, donner un peu d’amour le temps de la lune. Mais… Non. Je crois que la forme de son front, ses pommettes et surtout ses iris viennent d’une photo. Je claque mon verre d'alcool devant lui en ouvrant un pan de mon manteau, zippant la poche intérieure pour glisser ma main dedans. J’attrape mon grand carnet noir vieilli, corné, usé. Je le pose devant moi et y sort une grosse enveloppe où réside des souvenirs que je n’aime pas trop ressassé. Juste le jour de mon anniversaire quand j’ai trop bu, pour me faire un peu de mal.

J’essuie d’un coup de manche la table mouillée et y pose des photos. Beaucoup trop pour une vie, très certainement. Mais j’aime les avoir avec moi. Ça me manque un peu parfois, l’ère numérique. Et le temps où l’on s’envoyait des lettres, où sur une seule page blanche toute votre vie pouvait rentrer. C’était une belle époque. J’avais même de vieilles factures de fast-food, des reçus de motel et d’anciens verres beaucoup trop cher pour un happy-hour. En fait, c’était comme un peu les marques de mon passé. Que j’ai bien vécu avant l’épidémie.

C’est très étrange, je ne connais pas cet homme devant moi et pourtant je lui étale le tout sous le nez, promenant mes doigts sur des visages, sur des noms. J’essaie de relier la physiominie de son visage sur un des clichés. Je remonte un peu plus loin, sur les vieilles photos de moi où je n’étais qu’un bambin. Je me retrouve dans les bras de mon père, où il était encore bienveillant et fou d’amour pour un enfant innocent. Il sourit, ses cheveux blonds en arrière, sa barbe naissante et sa fameuse moustache. Il est en costume de cirque tenant sa fille fièrement, avec son chapeau de scène dans son autre main. Il était si beau et trop jeune.

Je redresse la photo vers le visage de cet inconnu. La ressemblance est presque frappante.

- Oh putain, ça voudrait dire que j’ai un sérieux problème d’Oedipe si on a…

Je me racle la gorge, les yeux exorbités et une moue peu assurée. Mais c’est fou on dirait papa…

- C’est quoi ton prénom? Et ton nom?

Je déplie des papiers devant moi pour essayer de retrouver où j’avais pu croiser cet homme. Ça m’obsédait. Kob n’aimait pas ça, cet entêtement pour quelqu'un d'autre. Je le sentais bien dans sa manière de regarder l’anonyme d’un mauvais oeil. Je souriais discrètement en le sentant jaloux, se tendre dans ma tête pour essayer d’attirer mon attention. Non, pas aujourd’hui. J’ai besoin de me concentrer, d’oublier la bête. Je sens que ce moment est important, que je dois rester vraiment éveillée. Il se passe quelque chose, je ne peux pas dire quoi.
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MessageSujet: Re: Ode to my family > Klaus Björnson   Ode to my family > Klaus Björnson EmptyMar 1 Oct 2019 - 10:45
En la voyant arriver je me dis que je vais certainement me la coltiner toute la soirée si je reste ici. Et n’ayant pas envie de partir aussi rapidement je fini par lever la main vers le barman pour lui indiquer que j’aurais besoin d’un verre en plus pour la gamine. Si elle compte rester à mes côtés autant qu’elle boit autant que moi alors. Elle s’installe alors à côté de moi et plonge de nouveau son regard bleuté sur moi, me fixant intensément tout en me questionnant. Je bois quelques gorgées. Doucement. Appréciant cette pisse normalement bien dégueulasse que je n’aurais jamais bu en temps normal. Mais là je ne peux faire le difficile. J’en profite même pour réfléchir à ses questions. Je suis quasiment sûr de n’avoir jamais mis les pieds dans un quelconque cirque à la con. Pourtant la voir aussi sûre d’elle me fait réfléchir.

« Si jamais j’ai foutu les pieds dans un cirque je devait être gamin. Et je ne ressemblais pas à ça. Loin de là même. De plus vu ton âge impossible que tu te souviennes de ma gueule quand j’avais même pas dix ans. Donc non. »

Ouais c’est impossible. Elle doit avoir quoi... à peine la vingtaine. On aurait presque dix ans d’écart donc impossible qu’un bébé se rappelle d’un gamin croisé dans un cirque il y a aussi longtemps. Mais elle cherche encore. Se triture les méninges. Elle est sûre de m’avoir vu. Je n’ai pourtant aucun souvenir d’elle, ce qui est le plus troublant. Et alors que je reprend une goutte de ma boisson j’en viens presque à m’étouffer quand elle me demande si on a vraiment couché ensemble. Je m’attendais pas vraiment à ça pour le coup. Même si je le lui avais dit plus tôt.

« Écoute gamine si on avait vraiment couché ensemble je crois que je m’en souviendrai quand même. Je suis rarement beurré au point de ne plus rien me souvenir. »

Ouais c’est absolument pas mon genre de faire ça. Surtout qu’elle est mignonne donc ouais je m’en serais souvenu. Pas le temps de répondre, je sais même pas si elle m’a écouté que la voilà étalant sur la table plein de papier et de photo. Elle cherche encore. En zieutant vite fait je vois des notes de restaurants et des trucs tellement inutile. Mais j’ai l’impression que c’est le résumé de sa vie alors je ne critique pas. Chacun dans ce monde garde des choses de son ancienne vie. Puis la voilà tenant une photo non loin de mon visage et ses yeux s’agrandisse. Comme si elle voyait un fantôme. Elle commence une phrase sans pour autant la terminer et je me lance à mon tour.

« Qu’est ce que tu veux... quoi ? Klaus Bjornson mais qu’est-ce que ça peut te faire ? »

Ça devient limite pesant cette obsession. J’aime pas être le centre de l’attention. Je n’ai jamais aimé. Ça réveille trop de vieux souvenir pas très agréable. Ces années à être le souffre douleur de l’école... même si c’est loin, j’en garde un souvenir amer que je n’aime pas ressasser. Puis je fini par attraper la photo qu’elle avait en main et reste mué. Je ne sais pas qui c’est mais putain il me ressemble un peu le gars. La photo date de toute évidence et on a pas du tout le même physique mais je sais pas les traits de son visages ressemblent un peu aux miens. C’est assez bizarre. Je comprend pourquoi je perturbe Blondie dans ce cas.

« C’est qui ce mec ? »

Lui demandais-je alors. Il avait important pour elle sinon elle ne serait pas entrain de chercher si oui ou non on se connaissait. Je commande d’autres chopes alors. La soirée promettait d’être assez bizarre et spéciale. Longue aussi. Très longue.
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MessageSujet: Re: Ode to my family > Klaus Björnson   Ode to my family > Klaus Björnson EmptySam 12 Oct 2019 - 22:08
Klaus. Klaus. Klaus. Comment ce prénom peut m’être familier alors que je n’ai jamais entendu sa sonorité de vive voix? Sa calligraphie est gravé dans mon crâne, il doit être quelque part dans ces documents. Cet instinct me retourne le cerveau, ce je-ne-sais-quoi qui me force à croire que je connais cette personne. Oui, Klaus Björnson.

- C’est mon père. Enfin c’était. Je suis partie de chez moi à seize ans, ça doit faire huit ans que je ne l’ai pas revu.

Je me suis toujours posée la question si il me manquait. Un peu, au fond, je suppose. Alors c’est drôle de voir Klaus devant moi, lui ressembler et avoir ce même regard. Ce bleu qui fait la fierté des Torino.

—————————


Oui ! Oui Blue, c’est ça ! Cette couleur, cette vivacité, cette chose à l’état pur… Ça me rappelle tes yeux à toi ! Oh comme je sais que tu n’aimes pas te regarder dans un miroir… Mais moi je prends soin de mémoriser à chaque fois ton joli minois. Tu ne t’aimes pas, c’est dommage. Je te trouve si jolie avec ta mine boudeuse, cet air toujours lointain et blasé. Mais lorsque tu souris, tes mimiques changent, elles paraissent plus douces. On a envie de te faire danser, te laisser chanter, te laisser vivre toute ta vie paisiblement juste pour une fossette affichée. Klaus a ce bleu des grands hommes.


—————————

Je ne mets que quelques secondes à faire le rapprochement. Comme une décharge électrique, je pose ma main sur une pile de papier plié sur la table. Entre des certificats et d’autres documents se cache quelque chose qui je crois être la meilleure piste pour le grand final. Je feuillette aussi rapidement que je peux.

- C’était un sacré bonhomme… Mais pas le meilleur géniteur qu’on pourrait souhaiter. C’était pas le meilleur des papas…

Un papier cartonné et un peu jauni me tombe sous les doigts. Le document officiel stipule le prénom de Klaus. Je pousse un petit cri de victoire en le lui tendant, le montrant du doigt avec un sourire de succès satisfait.

- Aaah ! Tu vois ! Je te l’avais dit, je te connais !

Klaus. Klaus. Klaus. Une ribambelle de souvenirs me tanne la tête en même temps. Ce simple bout de paperasse, je l’ai lu et relu plusieurs fois. Avant l’épidémie. Parce que je l’ai cherché, sans trouver sa trace. Et si j’ai fini par abandonner c’est parce que je n’avais aucun espoir.

De retrouver un frère qui n’avait jamais connu d’où il venait. J’écarquille mes yeux en me relevant de mon assise, la feuille tremblante dans mes mains. Je regarde la petite photo d’un bambin potelé et adorable, qui avait été mal agrafé sur le haut du document.

- Klaus… Klaus Björnson? Mais…

Je lis et relis la feuille, les recherches de mon père sont un peu vieilles. Ça parle d’un adolescent, ça parle de lieux où il peut être. J’ai beau être abasourdie, je ne sais pas quoi dire. Gênée je lui tend la feuille, en baissant mes yeux. Je ne sais pas comment prononcer ça, comment lui dire. Est-ce clair sur le papier? J’hésite. Je réfléchis. Je me résigne mais non, je ne peux pas. Kob est muet comme une carpe, j’ai beau essayé de lui demander ce que je dois faire, il ne répond rien, tout en étant là.

- En fait… Je crois que je suis… Ta…
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MessageSujet: Re: Ode to my family > Klaus Björnson   Ode to my family > Klaus Björnson EmptyJeu 17 Oct 2019 - 10:37
Son père... son père. Putain c’est bizarre qu’il me ressemble comme ça son vieux. Mais j’ai toujours entendu dire qu’on avait quelque part dans le monde son sosie. C’était peut être vrai au final. Qui sait. Mais comme si cela ne suffisait pas pour blondie elle se remet à fouiller dans ses documents. Putain elle a amassée un tas de paperasse depuis tout de temps. Je croyais qu’elle avait terminée mais non. Je la laisse alors faire en regardant le serveur arriver avec les deux chopes commandées. Une pour la miss et une pour moi. Je la porte rapidement à mes lèvres pour en prendre une bonne gorgée alors qu’elle me parle de son paternel. Du moins rapidement.

« Ouais... y a des pères comme ça. Je n’ai jamais connu mon géniteur pour ma part donc bon. C’est peut être pas plus mal en soit. »

Et là blondie s’extasie d’un coup en me montrant un vieux papier. Le truc est degueu. Jaunie par le temps et limite déchiré par endroit. On y voit seulement inscrit le prénom Klaus. Je relève alors les yeux vers elle et hausse les épaules.

« Et ça prouve quoi ? Je pense pas être le seul Klaus du pays. »

Ouais ça se saurait je pense sinon. M’enfin ce n’est qu’un prénom. Pas de quoi jubiler comme ça. Puis après la joie voilà que son visage se marque par la peur. Elle se fige, ne dis plus rien. Murmure quelques truc inaudible alors qu’elle disparaît peu à peu de la pièce. Elle repart dans ses pensées. Vraiment bizarre cette meuf. C’est sûr que je l’ai pas sauté en tout cas. Elle fini alors par le rendre la feuille qu’elle a entre les mains comme si elle voulait que je la lise entièrement. Comme si quelque chose de grave s’y trouvait.
Je soupire alors mais m’exécute tout de même. Klaus Björnson. Rien que de voir mon nom écrit entièrement me fait un petit choc. Ouais c’est donc bien de moi qu’il s’agit. Et rapidement tout commence à rentrer dans l’ordre dans ma tête. Les différentes pièces du puzzle s’assemble avant que je ne continue à lire. Je n’y crois pas vraiment mais dans le doute je lis la suite. Mon géniteur est donc le père de cette fille ? C’est pas possible. Je relève mes yeux vers elle alors qu’elle entamait quelques mots et finissais sa phrase.

« ... ma sœur ?! »

Mes yeux s’écarquillent quand je vois qu’elle ne nie pas. Je regarde d’autres papiers et photos accrochés à ce dossier. C’est bien mon nom. Ma ville. Mon acte de naissance. Mon adresse. Ma mère... je ne peux nier l’évitable et pourtant je n’ai pas envie de confirmer. Parce que toute ma vie j’ai vécu sans père. Et je n’ai jamais voulu en avoir un. Je n’ai jamais voulu mettre un visage sur cette fonction inexistante. Je laisse le tout tomber sur la table et repousse vers la blonde qui ne dit toujours rien. Quand à la chope je la fini d’une traite. La pilule est dure à passer pour le coup. Les probabilités étaient bien trop mince de tomber sur un membre de ma famille dans cette nouvelle vie.
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