Il faut bien l'avouer, tout s'est passé trop vite. Hier matin encore, je me prélassai dans un lit moelleux, aux draps frais, dans une maison sécuritaire, aux murs d'apparence indestructibles. Pourtant, le rappel à l'ordre fut brutal et soudain. Sortie de mes activités, dans le vacarme des cris et dans la vision du sang. Décidemment, la vie ne sera jamais douce et calme, comme autre fois, elle avait pu l’être pour moi.

Mon coeur bat vite et je cours, toujours plus vite. Ma vie dépend de cette fuite, je ne me laisserai pas piéger dans une nouvelle embuscade sanglante et presque mortelle. J’hyperventile, je respire fort et je ne m’arrête jamais d’avatange. J'ignore où sont ceux que j'aime, mais je sais que me mettre à les chercher maintenant, serait parfaitement suicidaire. Je m'applique donc, à trouver un moyen de fuir les lieux. J'entends les horribles grognements des morts vivants, les cris des habitants surpris ou coincés... Mais je n'ai pas d'armes et aucun moyen de les aider à cet instant prévu. Je parviens à rassembler la plupart de mes affaires et fuis, sans honte. Jouer les héros ce soir, serait stupide et tous les survivants ici, en ont très probablement conscience au moins autant que moi. Mais mes armes, restent à Fort Hope. Puisque nous sommes démunies fréquemments de nos armes pour éviter les accidents au sein des fortifications, je me retrouve dehors sans mon arme blanche ou mon arme à feu. Équipée pour survivre correctement, mais pas pour me défendre. La nuit est noire, sombre et pleine de dangers, plus horribles les uns que les autres. Je sais que je dois me rendre au QG, pour espérer y retrouver mes proches. Mais pour l'heure, je ne peux trouver mon chemin sans être sûr de me perdre. Je préfère prendre le chemin, d'une zone plus sûr et que je connais. La zone nettoyée sera mon refuge pendant quelques jours très probablement.

L'adrénaline a portée mes pas pendant plusieurs longues minutes, voir plusieurs heures sans que je ne les compte réellement. Je suis essoufflée et lorsque je parviens enfin à m'abriter dans un appartement sans fuites au plafond, l'adrénaline s'évapore en un battement de cil.
J'ignore comment je me suis endormie. Peut-être que je me suis même évanouie ?

Je me rends compte, que je me suis vraiment éloignée de Fort Hope, beaucoup plus que je le croyais. Si je suis quand même bien dans la zone nettoyée, je suis malgré tout sincèrement épuisée par l'épopée de la veille et de fait, marcher toute cette distance, sans boire ni manger, n'est pas une idée merveilleuse. A fort Hope, je me suis habituée à manger souvent et bien. Le retour à la fouille intensive et à la chasse, va s'avérer un peu difficile et pourtant, si je veux vite pouvoir retourner au QG, je vais devoir m’appliquer. Un lapin, ferait entièrement l'affaire et un simple ruisseau, viendrait rendre tout cela possible.. Je trouverai ici facilement, de quoi faire cuire la viande et de quoi faire bouillir et stériliser l'eau.

J'avance de plus en plus péniblement. Nous sommes en fin d'après midi et j'ai réussis à manger et à boire correctement. A présent, je dois simplement marcher, pour trouver un nouvel abri fiable. J'observe au loin, des nuages noirs menaçants. La météo commence à se gâter et je commence à sentir, que le temps risque de me manquer. Mes chaussures font crisser les décombres sur lesquels je suis obligée de marcher. Le silence règne autour de moi et le calme envahit les lieux. Je me sens rassurée dans cette zone, mais également exposée. C'est trop calme, trop propre, presque trop étrange pour l’extérieur. Soudainement, j'entends un grognement. Un grognement, qui est pourtant bien humain. Ma curiosité maladive, me pousse à me renseigner sur la source du bruit, même si clairement je n'ai pas le temps ou l'énergie de m'attirer de nouveaux problèmes. Un homme est face à une carcasse de voiture et semble la pousser ou du moins essayer, grognant sous l'effort. Méfiante, je finis malgré tout par m’approcher. J’évite d’approcher les autres humains que je ne connais pas, depuis certains événements. Mais aujourd’hui, je me rends compte que celui-ci, à besoin d’aide, visiblement.

- Bonjour…

D’une voix douce, calme et innocente, je m’annonce. Je me frotte doucement les bras et sourit avec cette douceur et cette gentillesse, qui me caractérise tant.

- Je… Je peux vous aider ?