Kazan est un être doux, potentiellement pacifique, et doté de sa propre façon de voir le monde. Pour quelqu'un comme moi, j'aurais tendance à dire qu'il est très attachant... Mais il est vrai que la première chose qui viendrait à l'esprit en le voyant est Flippant. Sérieusement. Vous voyez un mec pareil qui marche droit sur vous, vous vous posez pas des questions ?! Ah. Merci.
Bref, laissons mes pensées philosophiques d'un côté, et revenons-en à Kazan.
Je pense qu'il possède trois grands traits de caractère, qui se mélangent plus ou moins selon le temps et le sens du vent.

Le Kazan de Base. La joie de vivre, la connerie, les agitations de bras inutiles, la débilité, ce mec à pas de sens. Il est... Trop étrange pour être pris au sérieux. Il fait n'importe quoi, sans raison... Enfin... Ouais, il est carrément bizarre, ce type. Drogué, surtout. Bourré... Peut être ? Qui peut savoir. Si ça se trouve, il est comme ça tout le temps genre... Il est traumatisé par l'apocalypse ? Non. N'essayez pas de lui trouver des excuses. Kazan est juste con

Le Kazan Sauvage. C'est les p'tis côtés pas cool. Même s'il est globalement inoffensif, (mais con, donc ça peut se valoir) on peut dire qu'il à des tendances... Quelques peu malsaines. Je vais donc aborder sa passion sans borne pour la gente féminine. Ne prenez pas peur, il ne va pas vous violer dans un coin ! Par contre, vous suivre à la trace pendant plusieurs jours, vous coller aux basques et vous saouler à mort, ça, il sait faire. Autre chose, méfiez-vous des manifestations abusives de tendresse. Ca peut vite dériver, l'histoire... Passons le stade Kazanova.
Il existe une forme bêta du Kazan sauvage, le Kazan Obscur. Dans ce cas là, mieux vaut ne pas l'embêter, tout simplement. Si vous entendez une chose marmonner d'une voix d'outretombe, passez votre chemin.

Le Kazan Guigoz. A ce stade là, il peu être flippant comme attachant ou rigolo. Disons que le seul neurone encore vaillant qu'il lui reste décide de retomber en enfance. Jouer à cache cache. C'est surement un de ses jeux préférés d'ailleurs. Raconter une histoire, encore mieux. Bref, la connerie n'est plus seule, mais accompagne un retard mental passager.

Selon moi, la meilleure façon d'apprivoiser Kazan, s'est encore d'avoir de la chance, et surtout, de la patience et une GRANDE ouverture d'esprit.

_ C'est qui le patient de la 1048 ?
"Oh, c'est Kazan là-bas, t'en fais pas, tu devrais pouvoir le gérer seule"
_ Il est ici pour quoi ?
"Disons qu'il est simple d'esprit, avec des troubles divers de la personnalité"
_ Ça fait longtemps qu'il est interné ?
"Une quinzaine d'années je dirais. Il était encore jeune quand il est arrivé. Si tu veux mon avis, on l'a collé ici parce qu'il est bizarre. Pas de famille, du mal à se débrouiller seul... Toxicomanie, alcoolisme, ça arrange rien. Mais t'en fais pas, il est sympa dans le style."

Sauf que si, la stagiaire aurait dû s'en faire. Une semaine après cette charmante discussion, le peu de patients encore non-infecté étaient libres comme l'air. Les morts avaient commencé leur quête du monde. Et la stagiaire était parmi eux.

Timidement, le métisse effleura la porte de sa chambre, l'oreille collée contre le bois peint. Tout en plissant les yeux, il se retint de rire en écoutant les gargouillis des autres. Se qu'ils pouvaient être bruyants. Si une dame les écoutait, ils allaient avoir droit à une piqûre dans le bras, les idiots ! Il en secoua la tête, amusé.
Finalement, il se jeta comme un damné dans le couloir, armé d'un simple repose-perfusion. Ok. Espace sécurisé.
Depuis la veille, les yeux noirs du dreadeux avaient reconnus les silhouettes d'autres patients, errants dans le parc. Sans permission.
Son esprit aiguisé en avait rapidement déduit que, malgré leur démarche comique, ils s'étaient évadés. Aventureux et courageux comme il l'était, Kazan s'était décidé. Il allait retrouver l'air pur. Prendre le large, fuir, s'échapper.
Quelques secondes après, le métisse hurlait dans les couloirs, fonçant tel une gazelle vers la sortie principale.

A une distance raisonnable, le de nouveau pirate avait tout oublié de sa vie en unité psychologique. Un camp de vacances. Oui. Voilà d'où il sortait.
S'il n'avait jamais été chanceux jusque là, les choses avaient changées. Lors de sa folle course, il avait fait un arrêt à la Réserve. Là, il était redevenu Kazan. En effet, ses vêtements d'origines avaient étés conservés -dans l'état- dans un coin. Certainement parce qu'il s'agissait d'une tenue de grande qualité. Autant que l'homme qui la portait auparavant, c'est certain.
Aussitôt trouvée, aussitôt à poil, aussitôt rhabillé. Quelques autres à assomer avant de sortir, et l'histoire est close.

Je pourrais certainement vous raconter d'autres aventures. Bien que l'intéressant, en somme, serait de savoir par quel moyen Kazan à-t-il pris conscience de l'épidémie. De la manière appropriée pour tuer un Zombie. Bref, du nouveau monde apocalyptique.
Peut-être qu'il possède un genre d'instinct animal ? Qu'un membre du personnel soignant à pris le temps de le brieffer ? Ou la chance. Après avoir passé dix minutes à tabasser un rôdeur avec un repose-perfusion, par exemple... Toujours est-il que, contre toute attente -et avec l'aide d'un vieux sabre- Kazan à survécu.
Il erre encore aujourd'hui dans les bois, faisant sa petite vie d'ermite. Préparant des mixtures relativement dangereuses, buvant des choses dont il n'est pas sûr de l'origine, fumant des plantes potentiellement toxiques... Une belle petite vie.

Pour quelqu'un qui ne pouvait vivre en société, les temps sont durs, mais porteurs de liberté. Aussi, ses jours de solitaire l'enchantent, et peut être qu'il vivra plus longtemps que vous. Rejoindre un groupe, il n'y pense pas. Peut-être possède-t-il alors une once de conscience de sa différence ? Peut-être n'est-il pas aussi dérangé qu'il le laisse penser ?
Allez traîner dans les bois. Vous risquez de vous énerver, d'être mal à l'aise... De rigoler un moment ? D'oublier. Oublier le quotidien.
Ouais, pour moi, c'est ça, Kazan. Une pause dans la morosité