La tension monte, les esprits s'échauffent... Et bien entendu, nos deux inconnus sont au centre des suspicions pour le moment. Acculés de toute part comme ils le sont, il n'est pas à exclure qu'ils peuvent sembler un peu nerveux, mais pourquoi ne voudraient-ils pas tout simplement la même chose que tout le monde et retrouver cet assassin avant que ça ne tourne mal ?

A la question de Mathilde, Juliet hésite pourtant, jetant un regard au reste du groupe. Elle passe de l'un à l'autre, s'arrêtant un peu plus longuement sur son compagnon et lâche finalement :

"Votre ami voulait lâcher une horde sur tout le monde ici, simplement pour récupérer ses affaires."

Ice ne semble pas ravi qu'elle ait décidé de prendre la parole, mais il ne dit rien jusqu'à ce que la légiste s'intéresse à son cas.

"Ice. Il y a des rôdeurs pleins le couloir et je n'avais pas vraiment envie de mourir, excusez-moi." répond-il. Et qui pourrait le lui reprocher ? Malheureusement, rien ne semble être suffisant pour la blonde et lorsqu'elle exige qu'ils déposent leurs armes, les choses deviennent plus compliquées. Pourquoi seraient-ils les seuls à devoir se trouver désarmés au milieu d'un groupe qui en a visiblement après eux ? Le feriez-vous à leur place ? C'est Juliet qui soulève cette question en reprenant la parole :

"Je vous donnerais mes armes si tout le monde en fait autant. Vous pensez vraiment que je vais me laisser désarmer alors que vous êtes tous persuadé que j'ai tué ce type ? Je n'ai rien fait de tel, que ça vous plaise ou non, le coupable est dans vos rangs."

Dit-elle la vérité ? Excellente question, pas vrai ? Quelqu'un dans l'assemblée connait la réponse à cette question. Mais de là à ce qu'il parle...

Prochaine réponse:

H.R.P.:

Après que Robert se soit adressé à elle, Juliet le regarde puis avise Elsa dont il semble être particulièrement proche. Elle observe les deux amis quelques secondes et grommelle finalement :

"Je n'ai rien vu du tout, j'étais en bas à chercher de la nourriture."

C'est ensuite au tour de Lïnko de subir le regard perçant du géant, mais il s'affirme un peu plus que la demoiselle.

"Je n'ai rien vu non plus, à part ce que j'ai déjà dit. Cette femme était dans le couloir là dehors il y a quelques temps." Il désigne Gemma et reprend : "Ecoutez, je suis resté caché parce que j'voulais pas de problèmes et j'en veux toujours pas. Occupons-nous des rôdeurs et rentrons tous chez nous, d'accord ?"

Effectivement, la menace qui pèse derrière la porte est de plus en plus pesante... Les créatures frappent et griffent le battant et il ne sera pas assez solide pour les retenir encore très longtemps. Surtout qu'ils vous retiennent de sortir de cette bibliothèque, alors même que l'orage semble se calmer à l'extérieur. La route restera sans doute difficilement praticable après avoir été trempée toute la journée, mais il parait fort probable que vous serez prêt à prendre le risque de l'emprunter quand même et de laisser ce manoir derrière vous pour de bon, non ?

Nombre de rôdeurs dans le couloir : 8

Prochaine réponse:

Gemma aurait été assommée? C'était l'hypothèse d'Heather. Et à bien y penser, elle se demanda pourquoi elle n'avait pas pensé à ça plutôt. Cela expliquerait son amnésie et la douleur qu'elle ressentait sur le crâne depuis son réveil. Pour autant, ça ne suffisait pas à prouver son innocence. Plus les secondes passaient, et plus la panique laissait la place à la colère. Quand allaient-ils savoir ce qu'il s'était passé?! Et puis il y avait un inconnu qui avait débarqué et voila qu'il connaissait une des femmes qui était resté silencieuse. Heather commença à s'énerver et Gemma comprit que sa maladie et son traumatisme refaisaient surface. Son réflexe fut de posée une main sur le bras d'Heather, en signe de réconfort mais aussi pour prévenir tout mouvement violent qu'elle aurait pu faire. Bien qu'elle soit mal en point, Gemma ne laisserait pas son amie être en danger.
Beaucoup d'entre eux semblaient avoir connu la victime du nom de Chris. Gemma n'était pas bien sure de comprendre mais elle savait déjà qu'il n'était pas forcément une bonne personne, le géant l'ayant déjà insulté malgré le corps sans vie qui gisait à leur pied. Et puis la silencieuse avait pris la parole et s'était exclamé que c'était pour le mieux, car il était dangereux pour tous. Venait-elle de se trahir? Mais avant que Gemma ne puisse dire la moindre chose, voila que le nouvel arrivant la pointait et déclarait l'avoir vu dans le couloir avant que le cadavre ne soit découvert. Gemma en eut le souffle coupé. Elle qui pensait être innocente, voila que de nouveaux éléments l'accusaient. Et puis elle eut comme un flash.
Elle se souvint de rôdeurs dans une pièce. Elle n'arrivait pas à savoir précisément laquelle mais ils n'étaient pas nombreux. Tout ce qu'elle se rappelait de cette pièce, était un canapé. Elle avait tué un ou deux rôdeurs avant de faire demi tour et d'arpenter le long couloir.
Gemma regarda à nouveau le sang sur ses vêtements, toujours plongée dans ses pensées alors que les autres devaient probablement attendre son explication. Il y avait du sang frais mais pas que. Il y avait aussi celui du combat avec les rôdeurs de la pièce. Et la quantité de sang frais était négligeable par rapport à ce dernier. Et elle se souvint de murmures et chuchotements alors qu'elle tentait de retrouver son chemin dans le labyrinthe qu'était cette demeure. Et une voix... La voix d'une femme au bord de la crise de nerfs, une voix sanglotante. Impossible de se souvenir de ce qu'elle disait. Et Gemma avait beau essayer, cela lui donnait la migraine.
- Je crois que je me souviens de quelque chose.
Elle partagea ses maigres souvenirs avec le reste de l'assemblée, pas bien sure si elle s'innocentait ou s'enfonçait.
Et puis celle qui connaissait l'inconnu dévoila alors les intentions de la victime.
- Comment vous savez ça?! s'exclama Gemma.
Si la femme avouait, Gemma aurait compris le meurtre. L'attaque qu'elle aurait reçu, non. Mais la question ne se posa pas puisqu'elle n'avoua pas et proclama, au contraire, son innocence. C'en était à devenir fou. Les deux semblaient connaitre beaucoup sur la situation et pourtant, ils semblaient désigner quelqu'un d'autre sans savoir qui précisément.
- Vous savez quoi? Examinez moi. Je veux savoir le fin de mot de cette histoire. Si j'ai tué quelqu'un ou non. Mais si on se fit à mes souvenirs, quelqu'un était au bord de la crise de nerfs et ça aurait pu le conduire au meurtre. Et je pense que c'est une femme.
Avec l'attitude d'Heather quelques minutes plus tôt, Gemma devait prouver à présent que ce n'était pas cette dernière, si elle était bien innocente. Elle cherchait quoi dire pour innocenter son amie quand une brune, qui semblait attachée au géant, demanda à nouveau qu'on se charge des rôdeurs.
- Qu'ils entrent s'ils veulent, on s'en occupera et puis c'est tout! Vous serez pas plus en danger si les rôdeurs débarquent puisqu'on a un tueur parmi nous. s'énerva Gemma.
Et puis son regard se posa à nouveau sur la brune. Elle l'observait fixement, se demandant si... D'une voix plus calme, Gemma prit la parole.
- Vous semblez avoir davantage peur des rôdeurs que du tueur. Et si comme elle le dit, dit-elle en désignant la silencieuse, ce mec cherchait à nous jeter des rôdeurs dessus, vous n'auriez pas apprécié non? Je n'affirme pas que vous êtes la coupable mais la peur peut entraîner de grandes choses...
Gemma n'était pas sure d'avoir la bonne coupable, mais ça s'en rapprochait. D'après elle, son hypothèse tenait la route. Mais il y avait un détail. Si cette femme avait été sur la crise de nerfs, il aurait été étrange qu'elle ait la force de mettre en place toute une mise en scène pour accuser Gemma.
- Mais si c'est bien vous, vous avez reçu de l'aide.
Peut-être que Gemma se tromper mais au point où ils en étaient, elle pouvait clairement accuser quelqu'un.

Les choses se précipitent dans la petite bibliothèque, alors que vous êtes finalement motivés à trouver le coupable. Mieux vaut-il tard que jamais ? Car pour le moment, un autre problème se pose dans votre dos : la porte est secouée par l'assaut des rôdeurs, de plus en plus violents. Ils veulent entrer et ce n'est qu'un petit morceau de bois usé qui les retient encore...

Cependant, la conversation entre les survivants tourne enfin sur le sujet qui aurait du vous occuper depuis le départ. De là à savoir si vous accusez les bonnes personnes ou non, c'est une autre histoire ! Et quand la porte commence à céder un peu plus fortement, le bois se craquelant assez pour faire apparaitre les premières mains décharnées qui se déchirent en forçant le passage, la conversation peut sembler bien secondaire...

"On pourrait pas régler ça une autre fois ?" demande Ice en sortant sa hache, totalement concentré sur la porte, désormais. "Ils vont entrer, là."

Cela dit, vous êtes plutôt nombreux dans cette pièce, peut-être pourrez-vous régler les deux problèmes en même temps ? Il va falloir vous organiser et faire votre choix, tout est encore possible, mais une fois que les rôdeurs seront sur vous, ce sera trop tard pour l'un ou l'autre...

Nombre de rôdeurs : 8

Hors Jeu:

Plus elle réfléchissait à sa théorie et plus Gemma était convaincue qu'elle était sur la bonne piste quant à l'inconnue qu'elle accusait. Bien sur, il y avait des zones d'ombres qui lui laissaient un faible doute mais d'après les éléments qu'elle avait observé, la brune était celle qui lui semblait avoir le plus de choses contre elle. Alors bien sur, comme le disait le géant, quiconque aurait peur d'une horde d'infectés. Néanmoins, Gemma ne se laissa pas démonter :
- Oui mais est-ce que l'un d'entre nous est en train de trembler comme une feuille à part elle? Je ne crois pas non.
Gemma aussi avait peur. Mais elle se sentait capable d'affronter une attaque malgré sa faiblesse. Elle n'était pas seul quand ils arriveraient et elles savaient qu'avec l'expérience, beaucoup d'entre eux devaient être capables de s'en sortir et de les mettre tous à terre. Tous sauf celle qu'elle accusait apparemment.
Finalement, on décida d'inspecter la tête de Gemma à la recherche de blessures, ce qu'Heather fit. Et alors qu'elle appuyait sur le haut de son crâne, l'ancienne professeur laissa échapper un cri alors qu'elle ressentait une vive douleur au toucher de son amie. Elle se recroquevilla  faiblement sur elle-même, prenant conscience petit à petit qu'on l'avait bien assommée. Elle était effrayée par ce qu'elle venait de vivre, sachant qu'elle avait échapper de peu à la mort, mais cela la rendait furieuse également. Juste pour un alibi, on avait failli la tuer alors qu'elle n'avait attiré aucuns problèmes aux autres. Mourir ainsi? Elle le refusait. Encore moins pour cette situation stupide.
Et alors qu'elle allait exprimer sa colère, celle d'Heather explosa, la surprenant presque. Son amie était entrée dans une rage folle après avoir entendu les soupçons de Gemma. Ainsi, cela avait du sens pour quelqu'un d'autre aussi. Et alors qu'elle écoutait son amie avec une pointe de fierté, Gemma se rendait comptes que les accusations faites sur les deux autres avaient du sens aussi. La trentenaire leur envoya un regard glacial, prête à en découdre s'ils avaient essayés de l’assommer, voir de la tuer.
- Vous vous rendez compte que vous avez failli me tuer juste pour un alibi?! Alors qu'il vous suffisait de nous dire que ce connard aurait essayé de nous tuer si cela n'avait pas été fait?!s'exclama-t-elle à son tour, le ton absolument glacial. Vous savez quoi? Vous avez de la chance qu'on soit entouré de rôdeurs et qu'on n'ait pas le temps pour ça, mais vous l'auriez payé...
Des mois que Gemma était consumé par la rage d'avoir perdu son mari. Ils avaient très mal choisi leur moment pour la faire chier. Sa menace? Oh oui elle était sérieuse. Si des rôdeurs ne les avaient pas entourés et étaient prêt à débarquer dans la seconde, Gemma aurait très certainement cherché à se venger. Ils étaient une menace.
C'est alors que celle qu'elle accusait essaya tant bien que mal de se défendre, ayant même des larmes aux yeux. Quelques minutes plus tôt, Gemma aurait pu s'être laissé attendrir et chercher un autre coupable. Mais sa colère d'avoir échapper de peu à la mort grondait et elle n'entendait qu'elle.
- Tout le monde sait tenir un marteau à moins d'être un imbécile complet. Et plus vous parlez, plus je suis convaincue que la voix gémissante que j'ai entendu quelques minutes plus tôt vous appartenait.
Gemma reprit sa respiration, tentant de se calmer, et se redressa. Elle sortit alors son poignard ce qui alarma à peu près toute la salle sur le moment.
- Ça va, je compte tuer personne. Même si l'envie ne manque pas. Les rôdeurs vont débarquer et contrairement à certains, je suis prête à les affronter.
Elle utiliserait sa rage contre ces rôdeurs. Elle avait déjà échappée de peu à la mort ce soir et elle comptait bien survivre cette nuit. Vivement qu'Heather et elle soient de retour à l'hôpital.

Le moment est venu de vous poser une question importante : êtes-vous tous de véritables survivants ? Ces dernières heures, vous vous êtes retrouvés dans une situation angoissante et improbable. Une situation qui vous poussera sûrement à vous remettre en question dans les moments à venir. Un corps a été retrouvé, un homme est mort, un homme que la plupart d'entre vous connaissait. Un assassin se cache dans vos rangs, des rôdeurs se pressent dans votre dos. La pression est énorme, dans cette bibliothèque où vous êtes réunis en huis-clos et mis face à la réalité du monde. À chaque seconde, n'importe lequel d'entre vous peut perdre la vie, n'importe lequel d'entre vous peut faire des choses dont il s'imaginait incapable en se réveillant ce matin.

Vous avez passé tant de temps à vous accuser les uns les autres, à vous disputer, à ignorer des problèmes ou des solutions en sautant aux conclusions les plus simples pour protéger votre vie ou celle d'un être cher, d'un proche. Vous êtiez sept, huit après que Ice vous ait rejoint, tous des êtes humains, des personnes avec leurs failles et leurs forces. Une légiste se trouvait même dans vos rangs, la personne idéale pour essayer de comprendre. Mais vous avez perdu de vue ce qui comptait vraiment : votre humanité. Rien ne vous empêchait de prendre la situation avec un certain recul, d'essayer de vous montrer ouverts et de comprendre véritablement ce qui aurait pu pousser l'un d'entre vous à tuer.

Il est trop tard, maintenant. Vos cris ont attiré plus de rôdeurs encore, le manoir en était plein. Et les huit premiers qui étaient déjà parvenus à percer la porte sans se soucier d'y perdre une main ou un bras entier ont finalement été rejoint par des renforts. Ils sont bien une vingtaine lorsque la porte cède enfin. Vingt créatures affamées, infatigables. La porte n'a pas réussi à les retenir plus longtemps et ils sont tous entrés en même temps dans la bibliothèque déjà trop pleine. Oh, vous avez essayé de réagir, bien entendu, de laisser tomber deux secondes votre combat personnel pour sauver vos vies. Certains des rôdeurs sont morts dans l'opération, mais pas assez, pas sans se battre. Et malgré vos efforts, malgré la rage qui montait peu à peu en chacun d'entre vous depuis un moment, vous n'étiez pas suffisamment armés pour affronter la horde au complet. Vous voilà maintenant la peau percée par les dents des monstres qui vous ont agressé et chacun d'entre vous sait ce que cela signifie. Dans vingt-quatre heures, vous serez comme eux. Vous oublierez que les personnes autour de vous, vous les avez aimé un jour, vous oublierez même jusqu'à votre propre nom. Il ne restera que la faim, puissante, dévastatrice, pour animer vos cadavres.

Alors, maintenant que votre destin est scellé, le moment est venu de vous poser une question vraiment importante : êtes vous vraiment des survivants ? Qu'auriez-vous pu faire pour que la situation tourne autrement ? Où s'arrête le bien et où commence le mal ? Parmi vous se trouve quelqu'un qui, aujourd'hui, contre toutes attentes à tuer un autre être humain. Il serait facile de tenir cette personne pour responsable de la fin tragique de votre vie, mais peut-être devriez-vous plutôt vous demander pourquoi cette personne en est arrivée là. Ce que vous, vous auriez fait à sa place. Peut-être que sa réaction n'était pas la bonne, qu'il y avait une meilleure solution qui n'aurait coûté la vie à personne, peut-être que si elle avait confessé son crime plus tôt, les réactions auraient été plus calmes, qu'elle aurait eu droit à une chance de s'expliquer et que vous l'auriez comprise. Mais à voir vos réactions parfois violentes, pouvez-vous vraiment lui reprocher d'avoir eu peur et d'avoir préféré garder le silence ?

Ce matin, huit survivants ont quitté leurs différents camps, tous avec leurs propres raisons. Gemma se lançait à la poursuite de la vengeance qui l'anime et lui permet de tenir le coup dans ce monde dévasté, Heather espérait seulement protéger une amie dans le besoin sans savoir comment l'aider autrement. Maxwell rêvait de trouver de quoi supporter un peu mieux sa vie, Christopher voulait seulement trouver un nouvel abri pour les jours à venir. Juliet s'enfuyait de son camp de fortune pour échapper à la tension, à ses craintes constantes d'être séparée de sa famille, de sa fille et de l'homme qu'elle a aimé si longtemps. Lïnko voulait seulement s'assurer qu'elle retrouverait un jour ces personnes qui lui sont si chères en se lançant à leur recherche lui-même. Elsa, Mathilde et Robert espéraient trouver des ressources pour que leur groupe survive encore quelques temps. Tout le monde avait une raison d'être là, ses propres problèmes, ses propres préoccupations et personne ne s'attendait à ce qui allait suivre.

Coincée ici par l'orage, sans savoir que l'un de ses plus proches amis y était aussi, Juliet déambulait dans les couloirs en essayant de ne pas penser au manque immense qu'elle ressentait sans arrêt quand elle a croisé Christopher, en pleine observation d'une porte, son arme à la main. Ils se sont parlés un peu, froidement mais poliment, jusqu'à ce que la jeune femme comprenne ce que l'homme comptait faire. Son sac, toutes ses affaires, toute sa vie, était coincé de l'autre côté, avec une horde d'une bonne dizaine de rôdeurs. Et il avait bien l'intention d'ouvrir la porte et de laisser les créatures déambuler dans les couloirs sans se soucier que cela puisse mettre en danger tous les autres. Le ton a monté, Christopher a essayé de fuir la dispute en se réfugiant dans la bibliothèque, mais la jeune femme n'a pas voulu lâcher l'affaire avant d'avoir l'assurance qu'il ne ferait rien de stupide. C'était à ce sujet qu'ils se disputaient quand Heather a traversé le couloir à son tour, à la recherche de Gemma qui arpentait les lieux de son côté. Elle n'a pas entendu grand chose, seulement un homme et une femme se disputant à voix basse et elle a continué son chemin sans essayer de s'interposer. Pourtant à ce moment, Chris était encore en vie, il était toujours possible de le sauver, peut-être.  

Ignorer le problème et passer son chemin, ce n'est pas ce qu'a fait Elsa quand elle a surpris la dispute, elle aussi. Curieuse, inquiète, peut-être même désireuse de calmer le jeu, elle est entrée dans la pièce et a essayé de comprendre ce qui se passait. Juliet et Christopher se sont expliqués à grand renfort de cris et de désaccords et c'est bien entendu le parti de Juliet que la nouvelle venue a pris. Qui voudrait d'une horde se baladant librement dans le manoir alors qu'ils sont présentement enfermés et inoffensifs ? Cela n'a pas plus à l'homme, évidemment. Le ton est monté de nouveau et l'homme a été jusqu'à se montrer menaçant, s'approchant trop dangereusement de la scientifique. Armée du couteau dont elle ose à peine se servir habituellement, c'est sous la pression et la peur de se faire attaquer, à la fois par Chris et par les rôdeurs qu'il voulait libérer qu'elle a réagi comme elle le devait. La lame s'est enfoncée dans le crâne de l'homme alors qu'elle ne le visait pas vraiment, cherchant plutôt à lui faire peur. Il est mort presque aussitôt, s'effondrant au sol dans un bruit sourd, sous les yeux choqués des deux jeunes femmes. La panique les a envahi. Ce n'était pas ce qu'elles voulaient, à aucun moment. Ce sentiment puissant de panique, la culpabilité, la peur, tout s’enchaînait trop vite et c'est poussé par tout cela que Juliet a fait des conclusions peut-être erronées : si l'on découvrait le corps poignardé sans aucune trace de morsure, il y aurait des représailles. Alors, elle s'est emparée du marteau qu'elle venait de trouver en bas à la cuisine et s'est évertuée à masquer la blessure causer par Elsa, se disant que peut-être, quiconque découvrirait le corps viendrait à la conclusion qu'il avait fallu abattre une victime des rôdeurs. Mais c'était trop difficile pour elle de faire cela et elle a finalement pris la fuite, laissant le corps défiguré et le marteau, laissant Elsa toute seule, de plus en plus en proie à la panique. L'espoir désespéré qu'il serait peut-être encore en vie l'a fait se pencher sur le corps, tandis que Robert passant par là a observé la scène par la porte laissée entrouverte par Juliet. Il n'a rien dit, rien fait, lui non plus, disparaissant avant que son amie ne le voit. Mais qu'aurait-il pu faire ? Il lui fallait du temps pour réaliser et réfléchir.

C'est dans un état second, armée du marteau qu'elle a ramassé par crainte qu'Elsa est sortie de la pièce. Que pouvait-elle faire ? Elle voulait sûrement trouver Robert pour lui demander de l'aide, mais la seule personne qu'elle a vu en remontant le couloir, c'était Gemma. Gemma qui ne savait rien, qui n'avait pas même jeté un œil à la bibliothèque en passant devant. Simplement au mauvais endroit au mauvais moment. Le coup est parti tout seul. Il ne fallait surtout pas que la jeune femme aille raconter ce qu'elle avait vu. Parce qu'elle devait avoir vu, entendu. Et quand Elsa a réalisé ce qu'elle venait de faire, il était trop tard. Expliquer le meurtre, ce serait peut-être possible. Mais les coups sur le crâne du mort ? L'attaque à Gemma ? La panique l'avait poussé à agir sans réfléchir, à laisser faire Juliet sans bouger et maintenant, elle allait passer pour la seule coupable aux yeux de tous. Il fallait qu'elle garde le silence pour protéger sa vie. Tuer, ce n'était pas son genre, elle ne l'avait jamais fait avant aujourd'hui. Personne ne pourrait la soupçonner.

Alors, tout ceci n'est donc qu'un enchaînement de mauvaises décisions prises sous le coups d'émotions trop fortes. C'est exactement ce que vous avez fait, tous, dans ce manoir aujourd'hui. Et maintenant que vous connaissez toute l'histoire, peut-être regrettez-vous certains de vos agissements ou certaines de vos paroles. Tout aurait pu finir mieux. Et alors que votre destin est scellé, c'est probable qu'une pensée désespérée vous traverse : « Si j'avais droit à une seconde chance, si ma vie ne s'arrêtait pas si soudainement, je tirerai un enseignement de cette journée. Je ferais autrement, je ne réagirais pas comme ça la prochaine fois. Je deviendrais une personne meilleure, un survivant plus éveillé. »

Hors-jeu: