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 Observations, expériences et conclusions [Raphaël]
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MessageSujet: Observations, expériences et conclusions [Raphaël]   Observations, expériences et conclusions [Raphaël] EmptyJeu 6 Oct 2016 - 3:58
Ça doit bien faire plus de trois mois maintenant que Rajesh n'est plus enfermé dans le bunker, mais malgré tout, il a encore du mal à s'y faire. Ce n'est pas tellement de ne plus être là-bas, mais plutôt... Le bruit. La présence de tous ces gens, partout, tout le temps. Ils marchent, ils parlent, ils sont là sans arrêt, à quelques mètres de lui, vivant leurs vies tout autour et il n'arrive pas à s'y faire. Après tant de temps passé enfermé, seul, avec le ronronnement du générateur et sa propre voix comme seule compagnie, le retour de l'humanité dans sa vie est compliqué. La plupart du temps, il ne sort pas, pourtant, il ne voit presque personne. Mais ils sont là quand même.

Aujourd'hui, c'est encore pire. Et pendant un instant, en entendant des pas dans le couloir, le jeune homme croit réellement que quelqu'un va venir lui rendre visite. Ce n'est pas encore l'heure du repas, pas vrai ? Quelqu'un lui apporte à manger quelques fois, peut-être deux fois par jour, mais il a l'impression que la dernière fois ne remonte pas à si loin. Ce serait donc une visite de courtoisie ? Cette idée l'angoisse totalement. Ils veulent savoir, comprendre, c'est normal. En d'autres temps, Rajesh aurait été le premier à se poser des questions et à vouloir trouver des réponses coûte que coûte. Et il doit leur sembler bien étrange, une énigme complète. Mais il n'arrive pas à s'habituer à toutes ces questions qu'on lui pose. Et peut-être qu'il n'a pas tellement envie de parler non plus. De dire tout ce qu'il sait. Est-ce qu'on le laisserait encore vivre ici si on savait ? Est-ce qu'on le laisserait vivre tout court ? Tant qu'il n'en a pas la certitude, il ne peut pas parler.

Peu désireux d'affronter cette visite, Rajesh se lève quand même, abandonnant le petit lit de camp qu'on a remonté pour lui du bunker, pour transformer l'un des laboratoires en chambre. Et, anxieux, il fait quelques pas dans la pièce carrelée de blanc, allant se poser un instant devant le bureau recouvert de livres et des notes qu'il a prises. Un peu inutilement, il fait mine d'y mettre un peu d'ordre, refermant un ouvrage, replaçant un stylo. Et puis, les pas disparaissent sans que personne ne soit venu frapper à sa porte. Un soupir soulagé s'échappe de ses lèvres, jusqu'à ce qu'il réalise que si les pas s'éloignent, ils sont bel et bien passés devant sa porte. Et il n'y a qu'une seule chose après sa chambre, une seule chose au bout de ce couloir : le bunker.

Son bunker. Peut-être pas vraiment le sien, mais c'est là qu'il a vécu pendant tout ce temps. Des mois, d'après ce que lui ont dit les autres. Là où il a mené ses recherches, pendant quelques temps au moins. Là qu'il a affronté l'apocalypse, loin du monde réel. Et il n'aime pas vraiment que quelqu'un y aille comme ça. Il déteste entendre la lourde porte du refuge s'ouvrir en grinçant et retomber contre le battant derrière l'intrus. Non, non, non ! Il ne faut pas y aller, il ne faut pas faire ça.

Malheureusement, la seule solution, c'est qu'il se débrouille lui-même pour aller chasser l'intrus de son territoire. Il ne peut pas compter sur l'intervention d'un autre survivant pour ça. Qu'est-ce qu'ils en ont à faire, les autres ? Il n'y a donc qu'une seule chose à faire : sortir. Sortir et affronter cette personne. Dieu... Serrant les poings, l'homme s'approche de la porte et reste debout derrière quelques secondes, regardant simplement par la fenêtre carrée qui se découpe dans le bois. Le couloir, blanc, vide, a été nettoyé par les autres, visiblement. Mais il ne voit pas grand chose, tout juste la porte d'en face donnant sur un autre laboratoire. Il inspire profondément et tourne finalement la poignée, faisant un premier pas dans le couloir.

La porte du bunker n'a pas été refermée correctement. Rajesh ferme les yeux en arrivant devant, cherchant tout au fond de lui le courage dont il a toujours manqué pour se convaincre d'y aller. Il ne risque pas grand chose, pas vrai ? Personne ne lui a fait de mal, jusque là, pourquoi lui en ferait-on maintenant ? Il faut qu'il y aille, de toute façon. Alors, doucement, timidement, il tire à son tour la porte et s'engage dans les escaliers qui descendent en ligne droite jusqu'au cœur du laboratoire. La lumière brille tranquillement au bout. Cette lumière blanche de néon, ce qui a été son seul soleil pendant des mois. Ce qu'il peut détester cette lueur froide et agressive. Mais pas assez pour laisser cet inconnu seul en bas.

Et quand il y arrive enfin, c'est presque plus effrayant. Tout a changé. Pas vraiment, pas exactement, mais les lits ont disparu, laissant des pans entier de murs totalement nus. Mais les étagères qui ne contenaient plus grand chose quand on a trouvé Rajesh semblent un peu plus remplies. Ils ont stockés leurs ressources ici, évidemment. Ils doivent y descendre tellement souvent... Mais est-ce que quelqu'un a regardé ses notes ? Le résultat de ses recherches ?

Et bien sûr, la personne qui est descendue ici n'est visible nul part. Elle n'est pas venue là pour prendre quelque chose à manger sur l'une des étagères. De plus en plus mal à l'aise, Rajesh se décide donc à se tourner vers la droite et ce qu'il craint s'offre à ses yeux. La porte donnant sur le minuscule laboratoire qu'on lui a alloué est ouverte et à l'intérieur, un homme est penché au-dessus du plan de travail et des nombreuses pages recouvertes de plusieurs écritures différentes. Heureusement, le chercheur a remonté le principal depuis longtemps. Le matériel, les cultures. Il ne reste plus que des feuilles et d'autres manuels, le moins intéressant de tout ce sur quoi ils ont travaillé pendant tout ce temps, tout ce qui a échoué jusque là et a été écarté d'office par l'équipe entière au vu des résultats peu concluant. Malheureusement pour Rajesh, les conclusions de ces notes sont toutes les mêmes : le sujet s'est transformé à chaque fois. Difficile de prétendre qu'il travaillait sur une simple grippe ou sur un cancer, donc.

« Vous ne pouvez pas toucher à ça. »
lance le jeune homme en arrivant dans le dos de l'homme. « C'est confidentiel. » Il aurait du tout remonter avec lui, mais il ne l'a pas fait. Et ces gens se soucient-ils encore vraiment des lois et des ordres du gouvernement, désormais ? Il n'y a plus personne pour les faire appliquer et Rajesh n'est certainement pas assez impressionnant pour imposer le respect.
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MessageSujet: Re: Observations, expériences et conclusions [Raphaël]   Observations, expériences et conclusions [Raphaël] EmptyJeu 13 Oct 2016 - 15:12
Le policier affichait un visage particulièrement fermé. Il agitait frénétiquement les notes devant lui en espérant calmer sa frénésie. Il ne semblait nullement cacher son action ni son empressement à entendre le frottement des feuilles agitées dans tous les sens. Lui demeurait silencieux par contre, totalement absorbé et obsédé par ces écrits que ses yeux dévoraient sans complexe. De fait il ne vît pas l'indien arriver discrètement dans son dos ni n'entendît son pas léger et hésitant. Ce n'est que le son de cette voix plaintive qui lui occasionna un sursaut et un réflexe de survie teintée de déformation professionnelle. Main gauche directement portée à la ceinture pour se saisir de son arme de service, il se retourna prestement pour dévoiler des yeux accusateurs d'une rare sévérité qui cherchait les fauteurs de trouble. Tout dans son attitude transpirait la confiance en soi et la vivacité. Nul doute qu'il se montrait très dangereux et déstabilisait à coup sur ses adversaires psychologiquement avec ses années d'entrainement. Il n'était pas un simple bleu conditionné à se donner une contenance, il était un officier réellement rompu aux actions de terrain et étaient devenu naturellement un vecteur de menace avec son visage fermé très expressif et sa gestuelle maîtrisée. La peur et le sursaut qu'il avait eu se transformèrent directement en célérité et agilité par simple optimisation de l'afflux d'adrénaline. Il fallu alors quelques centièmes pour qu'il ne reconnaisse le scientifique et que sa musculature et son faciès ne se détendent.

La première impression que je lui ai faite n'a pas été très bonne. La seconde est dans la même veine ... Je vais devoir œuvrer pour obtenir ses faveurs à présent ...

Conscient d'être trop brusque et brutal dans ses réactions et sa manière de faire, l'ancien flic voulu cette fois montrer une autre facette de lui, celle plus réfléchi d'un homme qui, si il est doué pour survivre, cherche aussi des réponses au fléau. Aussi, il afficha un large sourire de contentement avant de motiver son action.

"Je m'excuse Monsieur Manjrekar, je ne vous ai pas entendu arrivé. Je planchais sur mes rapports quand j'ai eu l'idée de descendre ici voir les vôtres. Je sais bien que ces recherches sont a vous mais j'avais voulu y jeter un œil pour confirmer ou infirmer mon postulat de départ. Je ne voulais ni vous déranger ni vous voler."

L'officier évita soigneusement de rebondir sur l'interdiction formulée par l'indien malgré son absence de fondement pour plutôt formuler sa requête comme une demande officielle de renseignements.

"Dans mon ancien laboratoire, je n'ai pas eu le loisir de travailler longtemps sur la pandémie avant de devoir fuir pour survivre. j'en étais donc resté sur un vecteur parasitaire qui expliquerai l'activité cérébrale malgré la décomposition des corps, mais je ne m'explique absolument pas ni le cycle de développement ni sa vitesse de propagation ni la méthode d'infection chez l'hôte qui semble plutôt ressembler à des symptômes viraux. N'ayant pour seul objet d'étude que des observations, j'aurais voulu connaître l'avis d'un scientifique ayant pu se livrer à l'expérimentation."

il avait totalement délaissé les notes pour se concentrer sur le visage du Docteur lui faisant face, intimant alors préféré un dialogue qu'une simple consultation de données.

"Vous aviez dit, la première fois que nous nous sommes rencontrés, que les gens se transformaient à chaque fois. Je cherchais le recueil des inoculations et les temps d'incubations pour ne pas faire de mauvaises hypothèses maintenant que nous possédons un peu de matériel."

Leur rencontre, s'apparentant plutôt à une agression caractérisée de la part de l'officier toujours aussi peu subtil, s'était soldé par une prise de territoire sous couvert de libération. La seconde, toujours aussi agressive, pouvait être interprété comme un vol d'informations ou commuer en débat pour la survie de l'espèce humaine entre scientifique. Encore fallait-il savoir si Rajesh était aussi tranché dans sa dualité.
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MessageSujet: Re: Observations, expériences et conclusions [Raphaël]   Observations, expériences et conclusions [Raphaël] EmptyLun 17 Oct 2016 - 1:23
La voix de Rajesh manque clairement d'assurance, mais au moins, elle ne tremble pas et l'indien en est presque surpris en s'entendant parler. Pendant une seconde, il pense pouvoir retrouver un peu d'assurance, jusqu'à ce que l'intrus se tourne vers lui et qu'il reconnaisse l'homme présent lorsqu'on l'a trouvé. Un flic, si ses souvenirs sont bons. Une menace, à l'époque. Et bien que Rajesh se soit tenu éloigné de tous les nouveaux venus pendant tout ce temps, cet homme représente encore une menace à ses yeux. Encore plus maintenant. Il s'est imposé dans sa vie, dans son bunker. Deux fois. Et maintenant, il fouille dans ses notes, il tente de percer son secret.

Les excuses du policier surprennent quelque peu le scientifique, assez pour qu'il affiche un air perplexe et garde le silence. Il fait donc des recherches, lui aussi. Cela a de quoi inquiéter le jeune homme. Que sait-il, exactement ? C'est là une question importante, très importante pour Rajesh et pour son avenir dans ce groupe. Mais il ne peut pas tout savoir, il ne peut pas connaître le secret du scientifique, c'est impossible. N'est-ce pas ?

D'après ce que dit l'homme, Rajesh se rassure un peu. Il a de bonnes théories, des choses parfaitement logiques et cohérentes, mais il ne sait pas. Ou alors, il ment ? Difficile à dire avec précision et il y a peu de chance qu'il obtienne une réponse honnête à cette question. Mais à une autre, peut-être.

« Vous n'avez jamais travaillé sur... sur des infectés ? »  Avec précautions, Rajesh fait quelques pas en avant, contournant l'homme pour s'approcher du bureau et, rapidement, il s'empare des feuillets pour en faire un tas bien droit qu'il laisse au milieu du plan de travail. Puis, il se tourne de nouveau pour faire face au flic et le jauger un instant. Il a du mal à lui faire confiance, mais c'est la première et seule personne a lui parler de science depuis qu'il est ici. Le seul à se tourner vers lui pour en savoir plus au sujet de l'épidémie, même s'il ne le fait que parce que Rajesh l'a pris en flagrant délit. S'il y a d'autres personnes ici qui mènent des recherches sur le sujet, personne n'a cru bon de le consulter pour en savoir plus. Et jusque là, l'indien en était pleinement satisfait. Mais il réalise tout à coup que ça ne veut pas dire que personne ne peut découvrir ce qui se passe et qu'il a plutôt intérêt de coopérer s'il veut éviter de s'attirer des ennuis. Coopérer avec cet homme... C'est difficile à imaginer. Il ne semble pas sympathique et il n'inspire pas confiance. Mais en même temps, trouver une solution est plus important que de se faire des amis, pas vrai ? Et tout seul, Rajesh n'arrive à rien. Même quand ils étaient six sur le coup, ça ne fonctionnait pas. Alors un peu d'aide ne serait pas de refus. Prenant une profonde inspiration, il lâche finalement :

« Je veux bien partager ce que je sais avec vous et avec les autres si vous êtes plusieurs à mener des recherches, mais vous devez me dire ce que vous savez. »
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MessageSujet: Re: Observations, expériences et conclusions [Raphaël]   Observations, expériences et conclusions [Raphaël] EmptyMar 25 Oct 2016 - 16:38
La nervosité de l'indien était proportionnelle à la décontraction du policier qui espérait apaiser au maximum les tensions. Assez fin observateur et lecteur des comportements, Raph opposait aux pas feutrés circulaires de son interlocuteur une pose très ouverte avec les bras appuyés sur le bureau derrière lui. Tout dans son langage corporel indiquait la passivité et la confiance. Il se laissait volontairement contourné par ce pauvre tigre en cage sans agiter son fouet de dresseur.
Très vite le félin voulu se réapproprier son territoire en s'approchant de ses notes pour s'en saisir. De même il questionna sans apporter aucun élément de réponse afin de tenter de prendre l'ascendant. Raph le laissa libre dans son champ d'action tout en dénotant quelques tressauts dans la voix lui intimant que le bonhomme cherchait à cacher quelques informations. Grand partisan de l'arrachage de vérité, on aurait pu imaginer que l'officier allait reprendre l'ascendant psychologique et sanctionner l'incriminer, pourtant, il n'y préta aucunement attention et abonda même dans son sens en répondant à la simple question posée sans hausser le ton. La raison en était très simple : lui n'avait rien à cacher de ses recherches et ne voulait que des réponses biologiques. N'ayant aucun matériel ni équipier, il ne pouvait que difficilement se faire une idée réaliste de la vision microbiologique de l'infection. Son seul espoir résidait dans les recherches de cet homme qui, malgré sa défiance, avait touché du bout des doigts ce que lui rêvait d'effleurer. Il parla alors sans aucune retenue, toujours adossé à ce même bureau.

"Si j'ai fais des expériences sur les infectés ?... oui et non. Je n'ai jamais pu voir l'agent pathogène à proprement parlé. Je n'ai fais que formuler des hypothèses basées sur des comportements et la phénotypie des infectés. Mon travail s'est plus rapproché du comportementalisme animalier que de la microbiologie, ma matière diplomante."

Le policer troquait volontiers son képi pour une charlotte blanche en se présentant non plus comme policier mais comme biologiste avant tout. De plus il clarifia directement sa position de chercheur isolé pour bien faire comprendre qu'il n'était nullement lié à une structure aux domaines de compétence et d'action plus ou moins flou. Sans attendre de réaction il poursuivit son exposé.

"J'ai pu observer, comme tout le monde, la latence avant la transformation qui dure environ un cycle journalier, ainsi que la lente agonie et les affres physiques quasi simultanés avec les atteintes mentales.
Mais plus en détail, j'ai pu expérimenter à plusieurs reprises la modulation des sens, les ébauches de communication verbales, l'insensibilité des nocicepteurs et l'absence de conscience de soi. Ces zombies sont bien cliniquement mort mais leur cerveau subit une émulation du systême nerveux autonome par un agent infectieux qui cherche à se propager par ce biais. Les fonctions de base sont assurées artificiellement. Ils disposent de l'ouie, de la vue et du toucher pour pouvoir traquer et se saisir de leur proie. Cependant, il n'y a plus de sensibilité aux stimuli parasympathiques. Seul le système orthosympathique leur impose cette activité sans aucune boucle rétroactive ni régulation. Comme si ils étaient saturés en noradrénaline ou inhiber aux niveau des récepteurs d’acétylcholine. Ceci explique bien leur vigueur exceptionnelle, la fluidité de leur sang et leur aspect suintant. Tout facilite la propagation par voie liquide."


Raph se laissait à présent gagner par son discours et commençait à user de gestes pour illustrer son propos.

"Un parasite pourrait aisément assurer cette fonction d'émulation, cependant je ne saurait dire si il est méso ou endoparasitaire à cause de l'état de décomposition qui ne favorise pas le cycle de reproduction monoxème. A contrario un microorganisme type bactérien ou viral pourrait bien plus aisément se complaire dans ce type d'hôte, mais une telle "organisation" me surprendrait."

Enfin, galvanisé par cet échange salutaire qui était un véritable moteur de raison de vivre, le policier scientifique planta son regard droit dans celui de son interlocuteur, sans aggressivité particulière mais une détermination rare.

"J'aimerais vraiment savoir si vous avez pu faire des observations microscopiques. Si vous connaissez l'identité de l'agent pathogène."
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MessageSujet: Re: Observations, expériences et conclusions [Raphaël]   Observations, expériences et conclusions [Raphaël] EmptyMar 15 Nov 2016 - 5:15
Se réhabituer aux contacts avec les êtres humains est plus difficile que Rajesh ne l'aurait imaginé. Et face à la décontraction apparente du policier, il ne sait pas trop où se placer, comment réagir. Sa méfiance ne doit pas passer inaperçu, sa perplexité non plus. Et malheureusement, jouer avec quelques feuilles de papier n'aide pas vraiment, il finit donc par s'arrêter et par faire face à l'homme, tentant de poser les conditions de sa coopération du ton le plus assuré dont il dispose. Rien de très convaincant, hélas, mais son interlocuteur se montre pourtant très docile et accepte de répondre avec sincérité.

Il ne sait donc pas grand chose. En tout cas, il n'a pas les réponses dont Raj dispose lui-même. Et il travaille seul, ou il préfère ne pas parler au nom de ses éventuels coéquipiers. Retrouvant lentement une certaine tranquillité d'esprit, le jeune indien écoute avec attention les informations que lui donne son vis-à-vis, en tâchant de ne pas détourner le regard, de retrouver une part de son assurance passée. Ils parlent de quelque chose qu'il maîtrise, il serait presque en position de force étant donné qu'il en sait plus que l'autre, ça devrait être facile. Mais ça ne l'est pas. Car plus l'homme avance dans son discours, plus Raj réalise qu'il se trouve face à un choix décisif.

Dire la vérité ou continuer de garder ses secrets ? Raphaël ne semble peut-être pas menaçant à l'heure actuelle, mais comment s'assurer que personne ne voudra s'en prendre à lui si on apprenait le rôle qu'il a joué dans tout ça ? Face à de telles circonstances, l'Homme cherche un coupable sur lequel déverser sa colère, et malheureusement pour lui, le scientifique est le dernier représentant vivant des responsables de toute cette horreur. Et il a beau mettre toute son énergie à chercher une solution, ça ne marche toujours pas. Aucun antidote dans sa manche pour apaiser les tensions que ses révélations pourraient créer. C'est bien pourquoi il a besoin de l'aide d'un autre cerveau pour réfléchir avec lui. Et cet homme face à lui semble être le candidat idéal pour le moment.

Et la question qu'il craignait tombe enfin. Une réponse simple, directe mais courte suffirait à satisfaire son interlocuteur. Oui, il a pu étudier directement l'agent pathogène. Oui, il sait de quoi il s'agit. Mais peut-être qu'après six mois passés enfermé sous terre, l'indien a besoin d'en dire plus, finalement. Peut-être aussi qu'il espère qu'en se montrant coopératif, on le jugera moins durement. C'est pourquoi sa réponse se fait beaucoup moins directe qu'elle ne le pourrait et qu'il prend le temps de donner des informations qu'il n'a aucune obligation de partager. De raconter son histoire.

« J'ai pu faire des observations, en effet. » déclare-t-il à voix basse. « C'est une bactérie. Vous ne trouverez rien ici à ce sujet, tout ce que je sais est là-haut, dans mon bureau. » Des heures de travail qui n'ont mené à rien, pourtant lorsqu'ils ont découvert de quoi il s'agissait, l'équipe au complet était confiant dans la possibilité de régler le problème. Un antibiotique, un vaccin. Des possibilités logiques et habituellement efficaces, mais pas de résultat. « Nous étions six au départ, on nous a enfermé là avec le matériel nécessaire pour trouver une solution, plusieurs de mes collègues ont testé nos tentatives de vaccins sur eux-mêmes ou se sont injecté l'agent pathogène pour mettre à l'épreuve nos antibiotiques, mais ça n'a jamais rien donné. » se sent-il obligé d'ajouter pour se justifier peut-être un peu, prouvé que malgré tout, ils ont fait de leur mieux, qu'ils se sont sacrifié pour réparer leurs erreurs, bien que ce ne soit pas tout à fait exact. Rajesh a encore un peu de mal à l'accepter, mais il sait bien que ceux de son équipe qui ont accepté d'en arriver là ne l'ont pas fait parce qu'ils avaient une confiance aveugle en leur travail, mais plutôt parce que la vie dans ce bunker leur était devenue insoutenable. Soit ils trouvaient la solution et tout était réglé, soit ils mourraient et s'épargnaient une vie atroce dans un monde peuplé de ces choses. Et il sait aussi que lui n'a jamais eu ce courage, quand bien même il a essayé de se donner bonne conscience en arguant qu'il faudrait bien quelqu'un en bonne santé pour continuer de mener les recherches.

« Je vais vous montrer. » reprend-il en relevant les yeux, chassant au loin ces pensées peu engageantes.
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MessageSujet: Re: Observations, expériences et conclusions [Raphaël]   Observations, expériences et conclusions [Raphaël] EmptyMar 22 Nov 2016 - 12:26
Pas besoin d'être un grand observateur pour s'apercevoir que l'indien grimaçait et s'agitait sur ses feuilles à cause d'une nervosité incontrôlable. Ses pensées étaient pourtant focalisées sur ce que le policier lui avançait sans que cela ne lui demande un trop gros efforts intellectuel. Il était bien plus préoccupé par son attitude à montrer que perdu dans les hypothèses. Raphaël ne pouvait l'en blâmer car il n'était jamais resté qu'en observation de surface alors que son interlocuteur avait surement bien plus de réponses au vue des quelques phrases qu'il avait pu lire sur ces feuilles éparses. Cependant il avait espérer une forme de réponse dans sa gestuelle. Quelques acquiescement ou négation de la tête ou des yeux au fur et à mesure de son discours. Mais rien n'y faisait. Trop centré sur sa conduite, Raj ne laissait strictement rien entrevoir malgré l'énonciation du feu biologiste en manque de moyens cantonné à ses actions de flicard.

Putain ! Soit je suis carrément pas crédible, soit ce mec est largement plus compétent que moi et son melon immense lui interdit de me donner des indices. En même temps j'ai pas eu l'occasion d'être enfermé avec du matos high-tech tandis que les bouffeurs de chairs sont sortis. Aller Rajesh, la joue pas perso, c'est grâce à ça que je tiens le coup. C'est ma raison de vivre que je partage avec toi, ne le prend pas à la légère ...

Les quelques secondes de silence qui s'imposèrent une fois les lèvres de Raphael closes lui paraissaient des heures. Une eternité durant laquelle son espoir s’égrainait comme les grains du sablier de sa vie. Pourtant, la délivrance arriva dès les premiers mots.

- J'ai pu ...

En un instant ses yeux s'arrondirent et brillèrent de milles feux. le policier aguerri ne pouvait pas contenir son émotion de contentement. Enfin il pouvait avoir une vision supplémentaire sur ce fléau, enfin une approche microscopique était possible un an après le début de la pandémie. Même la suite du discours, plus feutrée et voulant diminuer une implication, ne parvenait pas à instaurer la méfiance en Raphael. Pour lui rien ne laissait entendre que l'indien était impliqué dans la création du virus et il assimilait cette "contrainte" militaire par l'obligation de travail pour aboutir à un vaccin. c'est donc l'enthousiasme qui prima et força l'apprenti à lui emboiter le pas tout en le saoulant de questions.

"Une bactérie? le temps d'incubation me parait bizarre de même que les symptômes. je veux bien pour l'émulation métabolique mais comment peuvent-ils passer la barrière des méninges? ...
Et dans ce cas que contiennent ces notes? ..."


Tout un tas d'autres questions venaient alors s'entrechoquer mais ne parvinrent pas à affluer dans cette bouche qui n'évoqua même pas la difficulté des recherches. Pour lui elles n'étaient qu'accessoires. Tout un chacun avait eu à trouver une stratégie de lutte pour survivre et il semblait normal que personne n'était parvenu à juguler le phénomène. Aussi il ne marqua aucun étonnement à "l'anecdote" de son congénère et se laissa guider par le professeur.
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MessageSujet: Re: Observations, expériences et conclusions [Raphaël]   Observations, expériences et conclusions [Raphaël] EmptyMer 30 Nov 2016 - 18:30
Rajesh a fait le seul choix logique et il le sait, mais les nombreuses questions qui suivent sa déclaration lui donnent le tournis. Pendant une seconde, il est même un peu déçu. Bien sûr, il a besoin d'aide et il en a conscience et c'est une très bonne chose qu'il se soit lancé avec quelqu'un de capable de l'aider. Mais pourtant, pendant un moment, il avait espéré que Raphaël ne serait pas aussi calé qu'il le laissait croire. Que son côté flic serait plus important que ses neurones et qu'il s'en sortirait comme ça. Grossière erreur. Le flic sait de quoi il parle et il comprend très bien les problèmes dans la confession que vient de lui faire le jeune scientifique.

Il essaye de ne pas sembler trop dépourvu et invite l'homme à le suivre vers l'extérieur, sans prendre le temps de répondre tout de suite à ses inquiétudes tout à fait légitime. Dans le silence, l'indien ouvre la marche et remonte les marches pour se faufiler jusqu'au laboratoire dans lequel on l'a laissé s'installer, jusqu'à la sortie du bunker. La pièce est plutôt vide, on lui a remonté l'un des petits lits de camp qui est posé contre le mur du fond et à droite, il dispose d'un plan de travail et d'une chaise qui lui servent de bureau. La table est pleine de papiers, de livres et de matériel, un véritable bazar dans lequel il semble difficile de s'y retrouver. Rajesh referme la porte derrière eux une fois que Raphaël est entré et le silence redevient instantanément gênant.

« Écoutez, monsieur Lucian... » commence le jeune homme dans l'espoir de mettre fin à cette tension qu'il est probablement le seul à ressentir. « Je ne sais pas comment c'est arrivé exactement, mais il s'agit bien d'une bactérie, regardez. » D'une main experte, il attrape l'un des innombrables rapports qui parsème son bureau et le tend à Raphaël. C'est l'un des tout premier sur lequel ils ont travaillé quand l'armée est revenue les chercher au début de l'épidémie. Les toutes premières observations qu'ils ont pu faire sur le sujet et qui les a laissé pantois, comme l'est désormais l'ancien flic. Ça ne faisait que soulever encore plus de questions que ça n'apportait de réponses, mais comment nier l'évidence ?

Pendant quelques longues secondes, Rajesh reste silencieux, laissant tout le temps à Raphaël d'étudier la chose. Mais avant qu'il ne puisse faire un commentaire sur ce qu'il est en train de lire, l'indien se sent obligé de reprendre la parole, d'aller au devant de ses questions. « C'est une souche très rare, comme vous pouvez le voir, mais il n'y a aucun doute à ce sujet. Vous pourrez utiliser mon matériel si vous souhaitez l'observer par vous-même. » Il ne sait pas exactement ce que les militaires ont laissé derrière eux dans le reste du labo avant de l'abandonner là avec le reste de son équipe, mais si le policier n'a pas eu l'occasion de mener ses propres recherches après tout ce temps, ça ne doit pas être grand chose... Lui, il conserve précieusement tout ce qu'on lui a laissé dans le bunker et le moment est enfin venu de partager un peu.

Honteux, l'homme baisse les yeux sur le sol et regarde ses mains quelques secondes avant d'oser affronter de nouveau le regard de son nouveau collègue. « Il y a encore des tas de choses que vous ne devez pas comprendre et je vous expliquerais tout, mais... Vous devez savoir que je suis quelqu'un de bien, je n'ai jamais voulu faire de mal à personne, ni aucun de mes collègues. Tout... Tout ce qui est arrivé ensuite, nous ne l'avions pas prévu, sinon, nous n'aurions jamais accepté. »
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MessageSujet: Re: Observations, expériences et conclusions [Raphaël]   Observations, expériences et conclusions [Raphaël] EmptyMer 21 Déc 2016 - 17:29
Alors que les questions se succédaient, les réponses se faisaient rares. L'indien préférant visiblement montrer plutôt que parler, le policier scientifique s'y plia et resta silencieux pendant les quelques mètres qui le menèrent dans la salle d'analyse dédiée au plus diplômé du groupe. l'enfant s'imaginait déjà adoubé par l'expert en la matière et pouvoir a nouveau fouler du pied le vaste monde de la recherche et pouvoir jouer à nouveau avec l'infiniment petit. C'est d'ailleurs dans cette optique que, légitimement, une fois la porte passée, Raphaël s'attendait à découvrir un bel arsenal de verreries plus ou moins remplies ainsi que tout un placard de machines qu'il avait l'habitude d'utiliser dans son métier : centrifugeuses, chromatographes, spectrophotomètres, séquenceurs à électrophorèse capillaire, des thermocycleurs, ... Au lieu de ça, il stoppa net devant cette annexe bien vide, seulement équipée d'un bureau vaguement orné de quelques dossiers en vrac sur des présentoirs de tubes a essais, des lames et lamelles qui se battaient en duel, des cellules de Thomas apatrides et un pauvre microscope qui taillait le bout de gras avec la lampe de chevet. Immédiatement son esprit et tout ce qui le taraudait se teintait de doutes.

Qu'est ce que c'est que cette mascarade? Mais depuis quand un biologiste n'a besoin que de ce simple matériel? ... Quand on est au lycée et qu'on découvre ... et encore ! Il a même pas de quoi faire un savon ou un arôme à la banane!

Ses yeux grands ouverts trahissaient terriblement sa surprise tandis que l'oscillation de ses pupilles semblaient hurler un appel à l'aide.

Il y a une pièce cachée derrière l'horloge? C'est comme dans the day of the tentacle! La pièce est secrète, on y est pas encore!?"

Arrimé à cette idée saugrenue plus que par politesse, l'incrédule laissa son homologue le guider, refermer la porte et prendre son temps avant de desserrer à nouveau les lèvres pour répéter qu'une bactérie était bien à l'origine du fléau tout en lui tendant un rapport. Raph le lui arracha presque des mains et se mit à le parcourir en espérant y trouver de vraies données et s'assurer que la blouse blanche n'était pas un usurpateur ou un docteur de fortune.

Non, il n'est pas un charlatan. Les schémas y sont bien détaillées et les rubriques très complètes; descriptif, pouvoir pathogène, sémiologie, milieu de vie, évolution ...
Il n'a pas fait que de jouer au petit chimiste en herbe. Mais ça n'explique pas tout ... est-ce bien lui qui a rédigé tout ça?


L'indien invita l'incrédule à "observer" à son tour la souche. Or ce fût la goutte d'eau qui fît éclater un sursaut de colère du policier autoritaire.

"Pour ce qui est de l'observation merci ! Je suis d'ores et déjà bien servi par moi même à devoir survivre au milieu de ces goules. A voir mes amis et compagnons se faire ronger par cette bactérie. Je doute que l'observation du phénomène au grossissement fois 600 m'apporte du bonheur..."

Ce petit excès retomba comme un soufflet lorsque le gradé se rendît compte qu'il n'était plus en exercice et s'adressait à un homme qui acceptait de partager de précieuses compétences. Aussi il se tue pour laisser son interlocuteur se confondre dans un ramassis incompréhensible de "bien" et "d'obligation" couronné par un soupçon "d'ignorance".
Ballotté entre les questions, les doutes, la colère et la maîtrise, le jeune trentenaire ne savait quelle posture adopter. Aussi, il décida de tout retransmettre avec une véhémence toute particulière empreinte de politesse et saupoudrée de points d'exclamations et d'interrogations. La voix utilisée était bien celle de l'orateur qu'il savait être.

"Attendez attendez ... j'ai peur de comprendre.
Il y a trop peu de matériel dans cette pièce pour que vous soyez réellement actif sur la recherche. A moins que vous ne laissiez tout ce qui est en cours dans d'autres pièces possédant au moins une petite centrifugeuse, je ne vois là que des rapports finis et des conclusions qui ne sont pas satisfaisantes!
Avez-vous abandonner toute manipulation microbienne? Pourquoi me montrer cette seule et unique souche bactérienne comme coupable alors que son fonctionnement et son action en milieu nutritif est aux antipodes de ses cousines?
De plus votre charabia ressemble clairement à un double aveu de défaite et de culpabilité. Je comprend et suis déçu de ce premier fait qui donc se confirme mais je redoute clairement ce second sentiment évoqué. Vous vous estimez coupable de quoi? Qu'est ce qui vous rend aussi peu prolixe et vous retire toute motivation pour continuer? Peut-être suis-je un peu trop enthousiaste mais j'ai d'ores et déjà des milliers de protocoles à tester avec notre matériel pour mettre à l'épreuve cette souche sans même avoir à l'observer. "


Son regard était dur et accusateur. A l'aise dans les interrogatoires de gardés à vue, il l'était d'autant plus dans un domaine dans lequel il avait roulé sa bosse.
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MessageSujet: Re: Observations, expériences et conclusions [Raphaël]   Observations, expériences et conclusions [Raphaël] EmptyJeu 5 Jan 2017 - 0:59
Les choses ne se passent pas du tout comme Rajesh le voudrait et il se retrouve assez dépourvu. Il est prêt à coopérer, mais sans doute pas assez au goût de Raphaël qui se montre assez dur en réponse à la proposition du jeune scientifique. Qu'espère-t-il de plus ? S'il y avait vraiment quelque chose à faire, ne croit-il pas que Rajesh s'en serait déjà chargé avant de lui en parler ? Il a tout de même passé des mois à travailler sur la question et il n'est pas un petit flic de labo... Mais le jeune homme n'a pas la conscience assez tranquille pour se permettre de faire la moindre remarque à celui qu'il envisage de prendre comme nouveau collaborateur. Pour autant, l'indien tâcha de ne pas baisser les yeux. Il fallait qu'il se souvienne aussi que, malgré les épreuves qu'il venait de traverser et qu'on semblait oublier par ici, il n'était pas qu'un pauvre petit gosse qui ne comprenait rien aux épreuves traversées par ses nouveaux colocataires et qu'il avait droit d'être lui-même autant que les autres.

Mais sa bonne résolution ne dure pas longtemps avant qu'il ne baisse les yeux, repris par la vague de culpabilité qui l'assaille depuis un trop long moment déjà. L'apocalypse n'a pas été facile pour lui non plus, mais ce n'est jamais agréable d'être confronté directement à ce dans quoi il a joué un rôle, aussi minime soit-il. Alors, il tente de s'expliquer, de se justifier surtout, sans avoir encore pris la peine de donner le fin mot de l'histoire, ce qui ne plaît vraiment pas à son interlocuteur, qui repart dans une longue tirade douloureuse à entendre.

Rajesh se force pourtant à affronter le regard du policier quand c'est à son tour de répondre. Il redresse même les épaules, priant intérieurement pour sembler suffisamment sûr de lui, pour que l'homme garde de côté sa colère et se contente des faits pour ne pas transformer  le jeune scientifique en seul responsable des malheurs du monde. Il semble bien propice à réagir au quart de tour et à se montrer virulent, mais le jeune homme doute que de continuer à faire l'autruche arrange son cas. Il doit parler, maintenant et il le fait avec toute l'assurance dont il est capable.

« J'ai mené des recherches pendant des mois, monsieur Lucian. Tout ce dont j'ai eu besoin pour ça est encore dans ce bâtiment et vous pourrez y avoir accès, mais je doute sérieusement que vous puissiez parvenir à de meilleurs résultats qu'une équipe composée des cinq plus grands scientifiques de ce pays. »

Ce premier point éclairci donne un peu plus d'assurance à l'indien. Après tout, il a fait partie de cette équipe et pas l'homme qui se tient face à lui. Alors, il n'est peut-être pas infaillible, mais il a grand besoin de reprendre confiance en lui pour aborder la suite et se souvenir des faits l'y aide.

« Quant à savoir ce dont je me sens coupable, c'est très simple et je vous prie de ne pas porter de jugement trop hâtif sur la question. Il y a près de deux ans maintenant, mes collègues et moi avons été mandatés par le gouvernement afin de développer un virus qui rendrait la tâche des soldats en service au Moyen-Orient beaucoup plus simple. Une manière polie d'affaiblir leurs opposants à grande échelle. Nous avons travaillé sur ce virus pendant des mois, il a été testé dans tous les cas de figure imaginables et il était non létale. Ce à quoi nous ne nous attendions pas, c'est que l'un des hommes sur lequel il a été utilisé par la suite soit porteur de cette souche de méningite. Elle n'est quasiment jamais observée en occident, les chances étaient trop faibles pour être envisagées sérieusement. La suite, vous la connaissez, le virus seul n'a tué personne d'autre, mais la bactérie a été affectée par notre travail et elle s'est répandue comme une traînée de poudre. L'effet que cela a provoqué nous était parfaitement inattendu et si nous avions su... »

Rajesh ne détourne pas le regard, cette fois, mais il a du mal à continuer. Bien sûr que s'il avait su, il n'aurait jamais accepté de faire une telle chose. Ce qui se passe en ce moment le rend malade, autant que les personnes qui en ont souffert. Plus, peut-être, car il s'en sent responsable.

« Nous nous étions assurés que cette arme ne serait pas mortelle, c'était la condition pour qu'on accepte de travailler dessus. » reprend-il plus piteusement. Et une fois de plus, il se replonge dans le silence, prêt à entendre la réponse qu'il imagine déjà trop violente pour lui.
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MessageSujet: Re: Observations, expériences et conclusions [Raphaël]   Observations, expériences et conclusions [Raphaël] EmptyJeu 12 Jan 2017 - 9:57
Enfin l'indien passa aux aveux comme le souhaitait ardemment le flic qui, rodé à l'exercice par son emploi, avait su tirer les bonne ficelles et les vers du nez. Bien sûr, il n'avait fait que survoler le fascicule et ne pouvait décemment pas rivaliser en volume de connaissance spécifique pure avec cet érudit. Aussi il avait préféré jouer sur la culpabilité de son homologue et, tel un chef d'orchestre, avait placé les premières notes biologiques sur un tempo agressif pour lui permettre de finir la partition.
D'un point de vue extérieur, l'indien, une fois repenti, s'attendait à ce que la symphonie garde sa cadence. Pourtant, il n'en fût rien. Au contraire, Raphaël opina du chef dans un premier temps sans mot dire. Comme tout bon flic il n'était pas un moralisateur ou un donneur de leçon. Il avait juste besoin d'établir la vérité pour ensuite acter, ce que fît Rapha qui commença à rédiger son procès verbal intérieur.

Un virus crée artificiellement qui a échappé au contrôle ... avec mes maigres informations cela semble tout aussi improbable mais Rajesh s'est enfin mis à table et ne ment pas. Il avoue sa part de responsabilité et tout son travail entre mes mains corrobore ses dires ... si lui n'a pas trouvé la solution ... comment le pourrai-je?

Dès lors que ses pensées se teintèrent de désespoir, il secoua énergiquement la tête pour les chasser et reprendre le taureau par les cornes. Il garda son regard figé dans celui de son homologue mais il n'exprimait plus aucune véhémence.

"Merci pour votre sincérité. Je dois vous avouer que j'avais une forte défiance envers vous car votre sentiment de culpabilité semblait être un gros frein à une collaboration saine. Aussi, c'est à mon tour de vous avouer que j'ai dû grossir le trait sur ma compréhension totale du présent rapport. Ce dernier est très complet et je n'ai pas vu la moindre once de mention du virus. Sans ce bluff je n'aurai jamais compris l’implication du parasite dans la recombinaison génétique de la souche bactérienne..."

Il parlait avec un certain calme et sans animosité, comme si son cycle de colère grandissant était enfin définitivement désamorcé.

"...Nous sommes tous coupable de quelque chose. Vous de négligence, moi de mensonge et d'oppression ... mais il n'y a plus de tribunal pour nous juger. Ne reste qu'une réalité qu'il faut gérer, je l'espère en toute transparence maintenant."

Enfin Rajesh pouvait découvrir un peu de douceur sur un visage qu'il n'avait jamais connu que dur et fermé grâce à l'esquisse d'un sourire.

"Du coup, est-ce que vous avez pu séquencer les locci qui diffèrent entre la souche Nesseria meningitidis et cette nouvelle souche? et est-ce que vous avez réussi à établir une cartographie des allèles ... ah oui ..."

Le scientiflic était déjà plongé dans le rapport et n'avais pas le temps de poser ses questions qu'il en trouvait déjà les réponses écrites.

Quel travail! tout le descriptif est complet et j'ai l'impression que toutes les voies ont été explorées... nucléaire séquencé, catabolisme cytoplasmique décrypté, conformation protéique analysée, voie d'exocytose détournée par X, endosymbiose de X que je comprend maintenant comme étant le virus ...

Il dévorait les pages et ne daigna redresser la tête qu'avec une forme d'admiration qu'il adressa à Raj, d'abord physique, puis verbale.

"Décidément, je ne regrette absolument pas de vous avoir secouru. Ce document est un saint Graal pour les personnes qui étudieront cette plaie ... et qui, je l'espère, trouveront une solution."

Ce fût la seule goutte de désespoir qu'il lâcha en suggérant ne pas être assez qualifié. Ensuite il revînt à un discours bien plus combattif.

"Plus simplement, quelles pistes n'avez vous pas exploitées? A quel moment avez-vous été enfermés? Avez vous pu faire des expériences in vivo? des cultures?"

Tant qu'il y avait des questions, il y avait du travail.
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MessageSujet: Re: Observations, expériences et conclusions [Raphaël]   Observations, expériences et conclusions [Raphaël] EmptyJeu 19 Jan 2017 - 19:01
Contre toute attente, les cris et la rage ne viennent pas, laissant un Rajesh perplexe qui observe son interlocuteur en buvant chacune de ses paroles. Peut-être qu'il se fait trop d'idées, finalement. Peut-être que les autres aussi comprendront et que personne ne viendra à sa porte avec des fourches et des flambeaux pour le mener jusqu'à un pelton d'exécution. En tout cas, Raphaël semble se calmer très rapidement, permettant à l'indien de respirer un peu plus normalement et de se détendre à son tour. Le seul problème qui persiste, c'est qu'aucun des deux hommes ne sait quoi faire pour arranger la situation. Malheureusement, le rapport que l'ancien flic parcourt avec intérêt en posant à voix haute des questions auxquelles il trouve réponse au fil de sa lecture, c'est tout ce que Rajesh sait. Et même s'il veut reprendre espoir maintenant qu'il n'est plus enfermé dans ce bunker de malheur, le scientifique a un peu de mal à croire qu'ils pourront aller plus loin tous les deux. Comment le pourraient-ils ? Non seulement ils ne sont plus que deux, mais en plus, c'est devenu beaucoup plus difficile d'obtenir les ressources nécessaires. Le calme avec lequel Raphaël prend les révélations de l'indien suffit peut-être à apaiser un peu ce sentiment de culpabilité écrasant, mais ce n'est pas assez pour donner une solution miracle au vrai problème, même pas pour esquisser un semblant de piste.

Au moins, avant de se pencher vraiment sur une solution, il reste encore tout un tas de choses dont les deux hommes peuvent discuter pour se retrouver sur un même pied d'égalité face au fléau qui les touche tous. Et puisque l'abcès semble crevé et la page tournée, Rajesh se sent bien plus enclin à partager tout ce qu'il sait et à dire la vérité, cette fois. Alors, aussi douloureux que ce soit de se replonger dans les souvenirs des mois passés dans le bunker, le jeune homme se concentre à nouveau sur les faits, repoussant aussi loin que possible la partie plus émotionnelle qui les accompagne pour donner une réponse à de nouvelles questions.

« On nous a enfermé en Novembre de l'année dernière, je crois. Avec tout ce qu'on avait dans nos labos pour poursuivre nos recherches, mais rien de plus. » explique-t-il calmement. « Mais ça faisait déjà quelques semaines qu'on était plus ou moins retenus ici, temps qu'on a utilisé pour produire le rapport que vous tenez en ce moment. Une fois dans le bunker, on s'est concentré sur la conception d'un remède, mais avec le peu dont nous disposions... » Les premières semaines sous terre lui reviennent en mémoire et il tente de synthétiser tout ça pour en extraire les événements marquants. « On a commencé par tester des traitements par antibiotiques. On se doutait que ça ne fonctionnerait pas vraiment, mais c'était la piste la plus logique pour commencer. Pénicilline, cefotaxime, ampicilline, chloramphénicol,... tout y est passé, mais ça n'a rien donné. La bactérie résiste à tout ce que la médecine moderne a à offrir. Comme ça ne fonctionnait pas, on s'est tourné vers le vaccin. Plutôt prévenir que guérir, comme on dit. Mais, là encore... Inutile de préciser que nous n'avions personne d'autres que nous-même pour tester nos traitements, alors... disons qu'il n'est rapidement resté que moi et je... J'ai fini par laisser tomber. »

Qu'aurait-il pu faire d'autre, de toute façon ? Il fallait bien que quelqu'un reste, au cas où l'armée reviendrait. Ou d'autres personnes, comme ça avait été le cas finalement. Rajesh n'était peut-être arrivé à rien de concret, mais au moins, il était encore là pour en témoigner. D'une manière ou d'une autre, s'il existe un moyen de mettre fin à cette épidémie, il est encore là pour participer à ces recherches et heureusement, puisqu'il ne reste plus que lui pour connaître toute l'histoire.

« Mais, j'ai eu beaucoup de temps pour y réfléchir et il n'y a pas besoin d'un doctorat pour comprendre que nos tests ont échoués à cause du virus. C'est là-dessus qu'il faudra se concentrer si on veut parvenir à quelque chose. Trouver un moyen de neutraliser son action, si c'est seulement possible. Comprendre ce qui a mal tourné... Il n'était pas censé pouvoir se répliquer, mais il s'est bien passé quelque chose. Il faut juste trouver quoi. »

Presque malgré lui, le jeune homme laisse échapper un petit rire désabusé. Facile à dire, à mettre en pratique par contre, c'est une autre histoire. Il sait bien qu'il a toutes les cartes en main et pourtant, rien ne fonctionne, rien n'a de sens. Tout ce qu'il peut espérer maintenant, c'est que Raphaël propose une autre idée, qu'il apporte un regard neuf sur le problème. Ou qu'ils soient frappés par une illumination. Ou un coup de chance, pourquoi pas. Il y en a bien eu, de grandes découvertes scientifiques résultant d'une erreur ou du hasard...
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MessageSujet: Re: Observations, expériences et conclusions [Raphaël]   Observations, expériences et conclusions [Raphaël] EmptyMar 14 Fév 2017 - 15:26
Il n'y avait plus ni compétition ni conflits. Les 2 hommes étaient égaux et se traitaient maintenant avec égard au point de vouloir avancer dans le même sens, chacun comptant sur l'autre pour étayer un point de vue.
Raphael buvait les explications de son homologue et établissait une check list. Celle qui, malheureusement, réduisait peu à peu les myriades d'hypothèses auxquelles il avait pensé. Cependant, malgré cet égrainage fatidique, il ne semblait pas décontenancé. Pour lui, la science était affaire de confrontations d'idées, d'invalidations d'hypothèses, de recoupements d'informations. Il savait qu'il n'allait clairement pas être aisé de comprendre un phénomène naturel nouveau qui pouvait éradiquer l'espèce humaine en quelques mois. Clairement, ce challenge lui plaisait. Non seulement il lui donnait une raison supplémentaire de vivre, mais, en plus, lui donnait un peu plus de saveur et de panache.

Il y a bien un moyen de se remettre en selle. Raj n'a pas pu faire toutes les expériences possibles. Il doit bien me rester quelques pistes à lui soumettre pour qu'on occupe nos journées à tenter de sauver le monde innocemment ...

Il savait que de ne pas avoir mis un pied dans un laboratoire depuis longtemps lui avait été largement préjudiciable pour l'intégrité de ses connaissances. De plus, et ce même si il n’osait se l'avouer, sa rage de vivre lui avait apporter une certaine satisfaction tout en travaillant sa confiance, son estime et sa combativité. Des valeurs qui, si elles sont utiles sur le terrain, n'avaient laissé que très peu de place à l'actualisation biologique. Aussi il se sentait un peu inférieur à son homologue savant en découvrant plus profondément ses travaux. Il jalousait sa position privilégiée qui faisait de lui l'homme le plus compétent pour enrayer le fléau.

Comment moi, qui ai passé mon temps à décérébrer des goules, peut l'aider à briller comme il se doit. j'ai beau m'y connaitre très bien dans la microbiologie, mon manque de pratique se ressent à chacune de mes questions car les réponses se trouvent déjà dans ce fascicule. Voir les appareils me donnent des idées et des axes expérimentaux mais lui les avaient sous les yeux à chaque seconde. Il y a forcément pensé avant moi et, si à écarter une piste, c'est surement volontaire.
Creuse toi la tête ! C'est bien beau de distribuer les gifles aux morts-vivants. Maintenant faut les comprendre ... ces morts vivants .... putain oui ces MORTS vivants !


Les billes de Raphael faillirent sortir de leur orbite lorsqu'il eût sa révélation. Tout son corps musculeux s'empressa d'ailleurs de réagir et il agrippa un peu trop violemment le bras de Rajesh sans plus tenir compte de la bienséance, de sa force ou même des origines indiennes du bonhomme pour qui l'intégrité physique est relativement sacralité.

"Rajesh putain je pense à un truc ! Il est possible qu'on se plante depuis le début!"

Sans attendre de laisser redescendre son excitation, Raphael embraya sur son explication qu'il livra sans construire sa phrase ou faire attention au vouvoiement.

"Tu étais enfermé pendant la pandémie! Tu as donc travaillé sur ce que tu pensais vivant !
Moi je les ai vu morts ! Je me suis décidé à les combattre en comprenant que ce n'était pas un meurtre que de les empaler ! Lorsque je t'ai sorti de ta cage tu en étais d'ailleurs ébahi !
De fait, tout ce qui à été mené partait du postulat du vivant ! mais ces merdes continuent à s'agiter après une mort clinique !!!
Aussi les symptomes décrits sont uniquement ceux qui opèrent durant la transformation, lorsque le corps lutte encore. Il faut maintenant prendre en compte l'émulation post mortem!"

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