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Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
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 I´m a stranger in a strange land
In Your Flesh :: Michigan State :: Zones non-nettoyées :: Détroit [Sud-Ouest]

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MessageSujet: I´m a stranger in a strange land   I´m a stranger in a strange land EmptySam 24 Fév 2018 - 2:19
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Harvey, ou l'adolescent fragile qu’il fallait à tout prix tenir éloigné des dangers omniprésents de l’extérieur. Harvey, ou le jeune homme dévasté que l’on devait préserver coûte que coûte des alias de la survie… Un échec grandiose, ou une perte monumentale d’énergie, tout était une question de point de vue. Toutes ces personnes qui avaient donné leur vie pour préserver son innocence juvénile devaient se retourner dans leur tombe en voyant ce qu’il était devenu aujourd’hui : l‘ombre de lui-même, aussi perçu comme le fantôme d’Isha depuis que ses cheveux avaient poussé pour atteindre ceux de son défunt père adoptif. Son entourage avait toujours eu tendance à se montrer particulièrement surprotecteur, si bien que cela en était devenu étouffant. Il avait besoin d’espace et de calme pour se reconstruire. L’introspection était la clé d’un renouveau. Malgré ses imposantes structures et ses nombreux quartiers aménagés, Fort Hope n’était pas suffisamment grand pour lui apporter la quiétude dont il avait besoin. En fait, dès lors que Robin lui avait sauvé la vie chez ces cannibales, Harvey s’était sentit comme un animal en cage. Il l’avait sauvé d’un bien triste sort, pour ensuite l’enfermer dans un garage. Même s’il ne s’en était jamais vraiment plaint, avec du recul il voyait à travers cette surprotection constante sa plus grande faiblesse. On le tenait si loin des problèmes que lorsqu’il y était confronté, il n’était pas capable d’agir en mesure. Ça devait changer. Il devait changer. Et il avait déjà commencé à changer…

Comme toujours, il avait dû se battre pour être autorisé à sortir seul. Tous se liguaient contre cette idée saugrenue et pourtant, à force d’insistance et de détermination, Elias lui avait mis un test de sortie. Une balle, un rôdeur. S’il le tuait, il pouvait sortir seul. Si ses cours de tir n’avaient débuté que courant mi-juillet aux côtés de l'asiatique, ses sorties en solitaire elles, n’avaient que très rarement vu le jour avant le mois de septembre. Aujourd’hui, elles se faisaient plus régulières. Il connaissait l’importance de cette balle et faisait en sorte de ne pas la gâcher inutilement par une quelconque appréhension de l'échec. Le maître comme l’élève se devait de respecter cet accord : si la balle ratait, Harvey resterait au camp sans broncher. Ce matin là, la balle avait touché.

***

Un mauvais temps avant frappé détroit durant la fin de soirée, ce qui avait obligé Harvey à reporter son retour au camp au lendemain matin. C’est donc tout naturellement qu’il s’était cloîtré dans une supérette délabrée qu’il avait inspecté durant l’après-midi, afin d’y passer la nuit en toute sûreté. Sa jeep était garée non loin de là, à quelques mètres de sa position, précairement cachée pour éviter toutes mauvaises surprises à son retour. Son talkie-walkie qui le reliait à Logan et Elias n’avait pas arrêté de s’agiter durant la nuit. “Tout va bien. Je rentre à la première heure demain matin. Je suis dans un lieu sûr” - des paroles qu’il avait répété à maintes reprises durant la soirée, avant de sombrer dans un sommeil léger et non réparateur. Repos, bercé par les râlements affamés d’un décharné coincé dans la réserve de la boutique et à laquelle, il n’avait pas pu accéder, ou plutôt, qu’il n’avait pas cherché à atteindre. L’escalier qui y menait avait rendu l’âme depuis des années, ce qui rendait son accessibilité pénible, empêchant par la même occasion ledit rôdeur de sortir de sa prison obscure. Un cul de sac mortel. Peut-être y avait-il des vivres là-dedans, mais Harvey ne s’y risquerait pas bêtement. Il ne sortait pas pour ça. Il avait promis à Logan et Elias de rentrer sain et sauf et il tenait toujours ses promesses. Ce puant allait donc lui tenir compagnie durant la nuit.

***

D’un sursaut non feint, il s’extirpa soudainement de son sommeil un peu plus lourd que prévu. Allongé sur le dos, la nuque légèrement tendue et les sens en éveil, il resta immobile le temps de confirmer ce qu’il avait cru entendre. Sa parano n’était pas à l’origine de ses inquiétudes quand un second bruit tout aussi discret que le premier se manifesta. Il y avait quelqu’un, de très proche, qui serait là d’ici quoi, quelques secondes ? Une minute tout au plus ? Son wakizashi en main et préalablement dégainé pour plus de tranquillité durant la nuit, il attrapa l’arme à feu qu’Elias lui avait confié la veille avant de se redresser avec précaution pour se diriger le plus agilement et discrètement possible vers l’arrière de la boutique où se trouvait à la fois abri et angle de vue sur l’entrée de la boutique. Par faute de temps, il avait laissé le reste de son matériel sur place. Son lit de fortune encore en place pouvait témoigner d’une vie ainsi que son sac à dos qui lui avait servi d’oreiller. Même le fourreau de son arme blanche était resté au sol. Plus les secondes s’écoulaient et plus il parvenait à identifier la source du bruit, ce n’était pas aléatoire comme pourrait l’être des pas de décharnés. C’était humain. Peut-être que dans cette circonstance, l’arme à feu se révélait davantage convaincante qu’une arme blanche. Retirant calmement la sécurité du beretta d’Elias, il resta immobile derrière l’un des murs qui coupait le magasin avant de laisser glisser son regard fatigué de la porte à son sac à dos où l'antenne de son talkie-walkie dépassait légèrement. Sur ce coup, Harvey avait merdé… Tout en lui traduisait d’une fatigue évidente, le réveil avait été difficile et ses petits yeux pouvaient bien en témoigner. Le visage fermé, il prit sur lui pour attendre la suite des événements. Avec un peu de chance, le rôdeur qui avait passé la nuit à se plaindre allait lui permettre de créer une diversion. Ou alors, il ne s’agissait que d’Elias qui était venu le chercher par la peau du cul. C’était totalement envisageable aussi... Quelle heure était-il ? Que se passait-il à l'extérieur ? Combien étaient-ils ? Tant de questions et si peu de réponses.

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MessageSujet: Re: I´m a stranger in a strange land   I´m a stranger in a strange land EmptyDim 25 Fév 2018 - 19:33
Après ses séances de coaching, Malou avait eu envie de flâner en camionnette dans les rues de Detroit; c'était devenu une habitude et une nécessité.
Elle ne se plaignait pas. Le pouvoir qui lui était conféré à l'arène rassasiait son immense orgueil et elle jouissait de tout le confort espéré. Une seule chose lui manquait désormais: la solitude aussi démarra t-elle son ambulance aménagée et parcourut-elle quelques kilomètres pour prendre la température des rues ou occire une paire de mangeurs d'homme au gré de ses envies.

Les choses n'avaient pas beaucoup changé depuis sa dernière virée; toujours autant de rôdeurs, de moins en moins de survivants, des véhicules abandonnés bouchant l'accès aux avenues, des détritus, des ruines et la puanteur s'immisçant partout, jusque dans les moindres interstices.

Elle avait décidé de pousser jusqu'au lac histoire de contempler l'immensité, cela la changerait de la perspective limitée du stade de combats mais elle avait à peine roulé un quart d'heure que le ciel déjà bas se mit à verser des trombes d'eau.
Ce temps n'était pas inhabituel pour cette fin octobre mais cela l'avait contrarié car elle avait dû s'arrêter sur un vulgaire parking pour y passer la nuit.
Une fois installée sur le brancard qui lui servait de lit, elle avait rêvé boire un thé chaud, en vain: elle n'en avait plus; il ne restait qu'une solution, dormir malgré le fracas de la pluie sur la tôle du capot.

Paradoxalement, ce ne fut pas la violence de l'averse qui la réveilla vers quatre heures du matin mais le silence; l'ondée avait cessé.
N'arrivant pas à retrouver le sommeil elle se leva, décidée à rentrer dans ses pénates au plus vite.
Elle prit un raccourci qu'elle connaissait bien malheureusement, une voiture en panne probablement depuis peu bouchait l'accès au point qu'elle fut obligée de prendre une rue perpendiculaire et stoppa net devant une épicerie miteuse et délabrée avec l'intention d'y trouver peut-être le fameux thé désiré.
Elle gara l'ambulance à quelques mètres du magasin, juste derrière une jeep et sortit en prenant soin de refermer la portière le plus discrètement possible; ce n'était pas le moment d'ameuter les morts-vivants.

Par précaution, elle fit le tour de la boutique afin de s'assurer de l'état de dangerosité des lieux puis, ne repérant rien d'anormal, elle se planta devant la porte centrale en verre fendillé en maintes endroits.
Après l'avoir examinée, elle en conclut qu'elle n'était pas fermée à clé. Risquant un œil à l'intérieur tout lui apparu calme, ce qui ne voulait rien dire puisque le lieu se composait de diverses allées de rayonnages dont la majorité étaient versés au sol puis d'un mur sur le côté qui devait délimiter l'accès à une arrière boutique.
Préférant connaître sur le champs ce que ce lieu avait dans le ventre plutôt qu'avoir une mauvaise surprise une fois entrée, elle se saisit de son casse-tête Iroquois et donna un grand coup sur l'huisserie. Le verre épais se craqua davantage tandis qu'un gros bruit de choc se répandait dans les locaux.
Avec un tel traitement, si quelqu'un était à l'intérieur, demi-mort ou vif, il ne tarderait pas à montrer le bout de son nez !
Elle attendit quelques minutes puis, ne voyant rien venir, elle se décida à entrer.
Toujours sur le qui-vive, elle avança vers les gondoles encore debout et commença à fouiller dans ce qui restait à savoir des détritus de toutes sortes mais rien à ne se mettre sous la dent.

Tout à coup elle se redressa. Elle n'était pas certaine d'avoir entendu quoi que ce soit mais son sixième sens avait tiré la sonnette d'alarme et elle pressentait une présence quelque part, cachée dans l'établissement.
Instinctivement elle huma l'air ambiant. Il y avait bien une vague odeur putride qui flottait mais elle semblait lointaine; ce n'était pas un mangeur d'homme; il devait y avoir quelqu'un probablement derrière le mur agrémenté d'une porte en bois entrouverte.

Rapide comme l'éclair, elle s'accroupit derrière un présentoir et attendit.
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MessageSujet: Re: I´m a stranger in a strange land   I´m a stranger in a strange land EmptyJeu 1 Mar 2018 - 21:30
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Un fracas assourdissant retentit à travers les locaux désaffectés de la petite boutique. Un vacarme inattendu, qui annonça l’arrivée imminente de l’inconnu(e) dans son abri de fortune. Quand le verre épais se brisa sous un choc qu’il n’avait pas pu voir venir, un léger sursaut d’agitation le gagna. Retroussant nerveusement ses lèvres pincées, il resserra inconsciemment la poignée de son arme à feu avant de délier ses lèvres d’un léger mouvement de langue. Dans le genre 'entrée fracassante', cette personne savait comment s’y prendre pour semer la pagaille. Harvey avait dû se faire violence pour ne pas céder à la tentation de passer le bout de son nez par delà le mur qui scindait presque en deux la petite boutique. Il savait pertinemment qu’à cet instant précis, l’arrivant scrutait les lieux pour en jauger sa sécurité. Il resta donc parfaitement immobile, se laissant encore quelques minutes dans le flou total sans savoir à quoi ressemblait ce type qui avait débarqué sur les lieux avec ses gros sabots et… Son pied de biche ? Son marteau ? Quelque chose de contondant de toute évidence, au vu du coup qui avait fait vriller son cœur un peu plus tôt. Les minutes semblaient s’éterniser, si bien, qu’il pouvait déjà sentir ses mains devenir moites. Quand les pas se décidèrent finalement à s’avancer un peu dans la boutique, vers les premiers étalages, il risqua le fameux coup d'œil qui allait lui apporter des réponses.

Il n’avait fait qu’un moindre mouvement... A dire vrai, il avait juste autorisé son corps à se pencher vers l’avant pour avoir une vision plus précise de l’inconnue. Cela avait suffit à alarmer la demoiselle d’une présence malveillante. Pestant une nouvelle fois intérieurement, il n’eut que le temps de la voir filer se mettre à couvert. Où ? Il ne savait pas exactement. La jeune fille semblait particulièrement rapide. Plus rapide que lui ? Peut-être. Sans doute. Il ne tenterait pas le diable en voulant se livrer à une compétition d’esquives avec cette dernière. A tous les coups il se prendrait une mandale mémorable. Les choses allaient donc se gâter entre eux maintenant qu’ils possédaient chacun leur couverture. Devait-il continuer de faire le mort en la laissant spéculer sur ce qu’elle avait imaginé entendre ? Ou devait-il prendre les devants ? Il devait surtout prendre le temps de réfléchir. Peser le pour et le contre, rapidement, efficacement. Une chose était sûre : le silence de la demoiselle lui apporta la confirmation qu’elle n’était pas prête à parlementer. L’ambiance devenait pesante. Harvey avait beau se tenir tranquille, il avait ce pressentiment que plus les secondes passaient et plus la fille qu’il avait aperçu se doutait de sa présence. Si ça continuait ainsi, elle finirait même par en déduire sa position. Ce qui en soit, ne relevait pas de l’exploit, étant donné le peu de cachettes dont disposait un lieu clos comme celui-ci. Le silence régnait, la tension montait. L’un comme l’autre était en train de mettre à l’épreuve le sang-froid de son antagoniste. Tous deux semblaient vouloir découvrir lequel céderait à la panique en premier. Qui d’elle ou de lui, commettrait la première erreur. Si elle voulait jouer. Ils allaient jouer.

Contrairement à la blonde, lui, possédait un avantage : il savait à quoi s’en tenir. En effet, elle ne semblait pas encore avoir repéré son sac à dos ainsi que son lit de fortune à l’abandon dans un des coins de la boutique. Le rôdeur toujours coincé quant à lui, commençait à s’agiter. “Fais l’tour. Elle est seule.” souffla-t-il faiblement d’une voix distincte afin qu’elle puisse entendre des brides de paroles de là où elle se trouvait. Un ordre pourtant pas suffisamment fort pour que cela prête à confusion quant aux intentions cachées de la supercherie. Bougeant de quelques pas pour simuler un déplacement, il déposa à ses pieds son wakizashi qui l'encombrait plus qu’autre chose, puis s’immobilisa à nouveau. Il n’était pas parvenu à voir à quoi ressemblait réellement la menace. Les seules informations qu’il possédait se limitaient à une silhouette particulièrement fine et des cheveux longs. Rien de bien menaçant jusque là - diriez-vous. Le danger n’avait pourtant ni sexe, ni âge. Harvey pouvait donc s’estimer heureux de posséder ces détails. Avec une lenteur mesurée, il libéra le chargeur du beretta d’Elias, puis le claqua d’un coup sec dans le cul de la poignée. Il voulait que ce son mécanique la travaille, la hante, qu’il sonne à ses oreilles comme un avertissement plus qu’une simple provocation. Il voulait que le message soit clair : elle pouvait mourir. Les pires angoissent venaient de ce qui appartenait au monde de l’invisible. Il suffisait de prendre pour exemple la très célèbre oeuvre de Spielberg, “Jaws”, ou “les dents de la mer”. Tout se jouait dans une suggestion constante de la menace, afin de laisser l’esprit s’imaginer de lui-même des scénarios, divaguer, appréhender. A la seconde où elle allait pouvoir coller un visage sur cette fameuse menace, elle perdrait de sa valeur. Et ce, bien malgré le fait que le visage d’Harvey n'inspirait pas forcément la plus douce des sympathies ces derniers temps. La faute aux insomnies, dira-t-on.

Quand ils se feront face, il ne sera plus qu’un survivant lambda. Mais du moment qu’il restait ombre patibulaire, il pouvait encore régler ça sans user de la violence. Gâcher les balles d’Elias n’étant clairement pas au programme du jour, il resta encore un moment à couvert. “Tu arrives un peu tard, pour les soldes” avait-il délibérément choisi comme première phrase d’accroche en faisait allusion aux affiches annonçant des -20 à -70% sur certains articles que l’on pouvait trouver sur les vitrines des boutiques de la ville aujourd’hui dévastée. Offres incroyables à ne surtout pas manquer. “J’ai donné la dernière barbie à la fille qui râle là-bas” précisa-t-il de cette même voix rauque et fermée. Autrement dit, le rôdeur qui était coincé et avec lequel il avait passé sa nuit. “Il est encore bon pour toi de partir.” Il n’ajouterait pas qu’il ne lui voulait aucun mal, car cela reviendrait à mentir. Si les choses venaient à s’envenimer, lui faire du mal serait l’une de ses plus grandes priorités, tout comme celle de sauver sa peau pour rentrer et retrouver les siens. Lui donner l’impression de gagner du temps, c’était ce qu’il cherchait à faire. Après tout, son ‘collègue imaginaire’ était bel et bien en train de faire le tour. “Besoin d’un guide, pour trouver la sortie ? Ça ne sera pas gratuit...” tenta-t-il de feinter un intérêt quant aux matériels qu’elle pouvait posséder sur elle. Il ignorait tout de ses armes ou de ses ressources, c’était bien ça qui l’emmerdait le plus. Laissant son wakizashi au sol, ne pouvant pas se permettre de le garder sur lui sans son fourreau, il resta un moment silencieux avant de prendre une légère inspiration. Ça allait être l’heure de sortir… Sa main droite tenant fermement son arme et la gauche, soutenant cette dernière pour lui assurer une meilleure stabilité, le brun finit par sortir de sa cachette. C’est la pointe du beretta légèrement orientée vers le sol qu’il progressa à pas feutrés entre les rayons. Les sens en éveil, il se dirigeait lentement vers son sac à dos.

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MessageSujet: Re: I´m a stranger in a strange land   I´m a stranger in a strange land EmptyDim 4 Mar 2018 - 0:51
Accroupie derrière une console Malou ne bougeait pas et tendait l'oreille.
Un silence pesant avait tout à coup enveloppé la boutique comme un long manteau de laine trop lourd. Elle ne s'était donc pas trompée, quelqu'un était bien là, planqué derrière ce foutu mur. Il était forcément armé sinon il n'aurait pas tardé à montrer patte blanche ou aurait décanillé dans la seconde.

Qu'il attende. Elle n'était pas pressée; surtout, elle n'était pas du genre à craquer la première, elle en avait vu d'autres depuis le temps qu'elle zonait seule dans ce monde infecte mais il ne fallait pas qu'elle s'ankylose non plus dans cette position inconfortable sinon elle manquerait de souplesse si elle devait intervenir.

Immanquablement elle repensa aux leçons de Mani l'Indien qui lui avait appris la démarche silencieuse au tout début de ses pérégrinations quand elle n'avait encore que seize ans. Elle avait mis du temps à maîtriser l'enseignement mais aujourd'hui, le stratagème des ancêtres Sioux n'avait plus de secret pour elle.
Elle observait le sol autour d'elle et mémorisait mentalement le positionnement des détritus le jonchant quand tout à coup elle entendit, non seulement du mouvement au loin, comme dans une autre pièce, mais également une voix d'homme qui articulait une phrase trop faiblement pour qu'elle puisse en comprendre le sens.
Bien qu'il restât encore un grand nombre de zones d'ombres, des morceaux de l'énigme commençaient tranquillement à se souder les unes aux autres comme pour un puzzle:
c'était un homme; certainement jeune. Il avait parlé, il allait bouger c'était couru d'avance.

Malou déplia lentement son corps et à demi voûtée commença à avancer vers le présentoir suivant dans un silence total. Le gus, lui avait marché aussi et même s'il semblait prendre quelques précautions il était loin d'égaler le talent qu'elle possédait et avait fait suffisamment de bruit pour qu'elle puisse le localiser.
Tous ses sens étaient aux aguets à présent comme un animal sauvage et quand elle atteignit le premier but, elle s'arrêta à nouveau.
C'est alors que le claquement d'une arme à feu se fit entendre. Cachée où elle était, elle sursauta légèrement mais au moins elle possédait une seconde information: il n'avait pas bougé d'un pouce et avait un pistolet en main.
Il devait la chercher du regard à présent; elle en tiendrait compte.
Tel un chat, elle se glissa vers une autre gondole sans être repérée, s'arrêta à nouveau et songea qu'elle ne connaissait aucun survivant aujourd'hui qui gâcheraient une balle pour rien, même le plus chevronné. Au bout de deux ans d'apocalypse, elle savait qu'une balle était devenu objet précieux à n'utiliser qu'en dernière alternative; elle était donc tranquille à condition qu'il ne la pressente pas comme un danger imminent.

Pendant ce temps, elle avançait toujours sans aucun bruit; pas même le bruissement d'un papier au sol ou le frottement léger d'une chaussure. Elle savait où il était: toujours vers le mur donnant sur l'arrière boutique mais lui était dans l'incapacité de la localiser, or, elle avait atteint le fond du magasin et voyait, posés au sol, un sac de couchage et un sac à dos.

C'est à ce moment précis qu'il se mit à parler réellement ou plutôt à raconter n'importe quoi.
Malou qui n'avait aucun sens de l'humour ne saisit pas au vol le cynisme de la remarque pouvant passer pour une menace indirecte mais prit cela pour un nouveau message, très important celui-là: l'homme avait peur.
Pas elle.
Depuis le mort de Nounours ce sentiment lui était presque totalement étranger; elle était juste extrêmement concentrée, au pire, à chercher un moyen de se tirer de ce merdier, au mieux, à trouver un sachet de thé sans se faire trouer la peau.

Elle ne trouva pas de quoi infuser le breuvage chaud et apaisant mais elle avait en main la solution pour faire cesser rapidement ce jeu débile, c'était mieux que rien; mais avant elle devait rassurer le mec.
Quiconque a la trouille perd le contrôle de ses nerfs et peut être amené à faire n'importe quoi; ce n'était pas le moment de briser un aussi charmant moment de plénitude.
Tandis que l'autre jactait pour s'occuper l'esprit, elle ne chômait pas non plus à la différence que lui s'était inconsciemment transformé en sonar ambulant lui indiquant qu'il n'avait toujours pas bougé tandis qu'elle n'était que discrétion et silence.

Doucement, sans gestes saccadés, elle sortit de son sac à dos à elle un stylo, une feuille de papier et sa cravache.
Elle écrivit une brève note qu'elle posa sur le sac de couchage, attrapa le sac d'affaires personnelles du gus, se déplaça à l'opposé de sa ligne de fuite, repéra un sachet cellophane vide qui avait la particularité d'être bruyant, pointa le manche de son fouet dessus et lui fit faire quelques mouvements de va et vient bien bruissants.
L'homme pouvait à présent la localiser, ils étaient à égalité.
Il avait entendu ce bruit à droite, lui laissant entendre qu'elle s'enfuirait par la porte vitrée et tandis qu'il avançait enfin à pas se voulant feutrés mais pourtant fort audibles en direction de ses affaires, elle fila presque ventre à terre tel un rat dans un conduit de béton armé, à gauche puis direct vers l'arrière boutique.

Une arrière boutique sans porte de sortie cela n'existe pas car elle sert également pour les livraisons.
Sur le côté elle vit une escalier d'où provenait le ram-dam que faisait un mangeur d'homme enfermé et au fond, l'huisserie tant espérée, défoncée au point qu'il était aisé de conclure qu'elle était ouverte.

Elle fonça, se retrouva dans la rue, courut jusqu'à son véhicule, s'installa à l'intérieur, verrouilla la portière et attendit. Elle n'était pas voleuse non plus !
Il ne fallait juste pas trop se foutre de sa gueule.

L'homme à l'intérieur était peut-être devant son sac de couchage. Il avait certainement remarqué l'absence de son sac à dos et avait dû se pencher sur le petit bout de papier pour lire:
« vien désarmé jusqua mon ambulance et je te rend tes afaires sinon je démare et tu peu dire adieu a ton manga. J'étai juste venu ici pour cherché du thé, merde...
PS : je tai pri un chouimgom.
Malou. »
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MessageSujet: Re: I´m a stranger in a strange land   I´m a stranger in a strange land EmptyMar 13 Mar 2018 - 0:09
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Tout le long de sa prudente progression, il n'avait rien entendu, rien vu. S'il ne l'avait pas surprise à son arrivée, Harvey en serait venu à se demander s'il n'avait pas juste été victime d'une hallucination auditive. Mais elle était là, quelque part, c'était une évidence. Ce n'est que lorsqu'un son de cellophane malmené brisa le silence des lieux qu'il pu à nouveau avoir un point de repère quant à la menace qui planait sur lui. Enfin la ‘menace’... Au vu de la manière d'opérer de cette fille, il devait plus s'agir d'une charognarde passée maître dans l'art de se rendre invisible, qu'un survivant au sang chaud prêt à bondir sur sa proie pour lui ouvrir en deux l'estomac. Ce qui d'un sens l'arrangeait, sans réellement le contenter. S'immobilisant à la suite de ce bruit qu'il n'eut aucun mal à localiser, il tenta d'analyser un quelconque bruit parasite qui pourrait lui apporter plus d'informations sur ce piège dans lequel il ne tomberait pas. Non, il ne comptait pas se rendre à l'endroit du bruit. A quoi bon foncer là-bas alors que cette fille était d'une discrétion incroyable et que ce son là, avait de toute évidence été crée volontairement, peut-être pour créer diversion ? Rien n’était moins sûr. Reprenant ses pas lents et mesurés, il continua sa route vers son lit de fortune pour ne plus y retrouver son sac à dos. Une simple note étant posée là où il avait passé la nuit. Accroupi à côté de son sac de couchage, Harvey voyait rouge. Elle se foutait de sa gueule. Il n'y avait pas d'autres mots pour interpréter ce message bourré de fautes qu’elle avait chié sur son lit. Elle se foutait majestueusement de sa gueule et elle le faisait passer pour le roi des incapables venu du royaume des connards. Sa première pensée, fut celle de s'imaginer en train de la refroidir d'une balle pour sauver son honneur bafoué. Sa seconde pensée, moins émotionnelle, fut de récupérer son sac et de ne pas se rabaisser à ça, sauf s'il en était vraiment contraint. Une chose était sûre, il arrêtait de jouer.

Plus l'horloge tournait et plus son sac s'éloignait. Il fallait prendre une décision et vite. La plus raisonnable au possible. Pour Logan et Elias, tout aurait été plié très rapidement : oublier ses affaires et retourner à Fort Hope sain et sauf en évitant de mettre sa vie inutilement en danger pour un vulgaire manga et un talkie-walkie. Harvey lui, ne voyait malheureusement pas ça de cet œil là. S'il n'était même pas en mesure de s'occuper d'une nénette de son âge, à quoi pourrait-il réellement servir au camp, à part servir la purée de la cantine ? Isha ne l'avait pas adopté pour qu'il termine la queue entre les pattes face à une fille aussi fluette. Logan ne l'avait pas accueillit dans sa famille pour qu'il se dégonfle face à l'adversité. Elias ne l'avait pas formé pour qu'il perde ses moyens à la moindre difficulté. Bien qu'ils ne soient pas présents pour le constater, Harvey ne comptait pas leur faire honte. Elle était seule, elle avait une caisse et son sac à dos. Il était seul, il avait une caisse et un beretta. Ce qui, quoi qu'elle en dise, lui laissait un avantage considérable. Glissant le mot de la fameuse 'Malou' dans l'une de ses poches arrières, il s'empara rapidement d'un des sacs plastique qui traînait près de la caisse et en quelques gestes agiles, le découpa pour le nouer en une bandoulière de fortune à laquelle il attacha précairement son wakizashi de nouveau dans son fourreau. Non, il ne comptait pas sortir désarmé. Et puis quoi encore ? Pourquoi ne pas lui demander de sortir les yeux bandés ? Pourquoi même, ne pas lui demander de se tirer une balle directement entre les deux yeux pendant qu'elle y était ? Harvey était impulsif, pas totalement suicidaire. Trente secondes avaient déjà dû s’écouler depuis qu’il avait récupéré le mot. Sans perdre davantage de temps à juger si ce 'plan' qui avait germé de manière express dans sa tête était bon ou pas, il s’empara d’un second sac puis se dirigea vers la réserve de la boutique où se trouvait encore la décharnée coincée. Et dire qu'il ne comptait pas lui faire sa fête... D'un léger sifflement, il l'attira à lui. Il voulait juste qu'elle s'approche, sans qu'il n'ait besoin de la rejoindre là-dedans. Une fois à sa portée, il lui en fila tout bonnement le sac sur la tête pour s'épargner toutes morsures malheureuses. La hissant non sans quelques difficultés jusque dans la salle principale de la boutique, il dégaina bien vite son wakizashi pour l’amputer de ses deux mains sans état d'âme. Tout du long, il l'avait immobilisé au sol à l'aide de son pied, une chance que ce rôdeur là soit une femme plutôt svelte. Une fois les risques de griffures et de morsures éloignés, d'un haut-le-cœur rencontré et d'une inspiration tremblante prise, il la releva de force pour la guider jusqu'à la porte. Qu'est-ce qu'il foutait sérieusement...? Tout ça pour un sac...? Ou pour se prouver quelque chose à lui-même...? Une minute supplémentaire venait de s'ajouter au compteur.

Son idée n’était pas brillante, loin de là. Mais avec le peu de temps dont il avait disposé pour l’élaborer, il n’avait rien trouvé d’autre comme solution que ‘ça’. Une couverture à double tranchant qui lui éviterait pourtant d’avoir à s’exposer complètement au beau milieu de la rue en cas de guet-apens. Car oui, il n’éloignait pas cette possibilité. Il avait côtoyé les maboules suffisamment longtemps pour en connaître toutes leurs astuces et passer par un second garde-manger ne faisait pas partie de son programme des mois à venir. Reprenant très rapidement une ultime inspiration, il agrippa fermement l’arrière du col de la créature dévoreuse de chair pour la pousser à sortir par la porte principale de la boutique. Wakizashi rengainé et beretta en main partiellement caché dans le dos de la puante, son regard alerte se mit à scruter attentivement les environs avant même de s’approcher davantage de l’ambulance. Une seconde, deux secondes, puis il reprit sa marche en poussant une nouvelle fois la femme bouclier devant lui. La seule chose qui différait de sa sortie de boutique fut que cette fois-ci, Harvey levait son beretta vers le ciel pour signifier qu’il ne comptait pas s’en servir. Une abdication ? Ça en avait tout l’air. Doucement, prudemment, il s’approchait du véhicule. Voilà bien longtemps que son cœur n’avait pas cogné avec tant de vélocité dans sa poitrine. Pas par peur, bien par excitation. L’adrénaline filait dans ses veines à la manière d’une substance psychotrope le rendant totalement dépendant de cet état euphorique qui l’habitait. Ça lui faisait un bien fou, car ses pensées noires ne l'aveuglaient plus. Il n'y avait qu'elle, la menace et lui.

Une fois à quelques mètres, il s’immobilisa pour tenter de discerner les traits de cette fille toujours inconnue. Ne serait-ce que pour avoir une idée de la personne sur qui il allait possiblement tirer dans les secondes à venir. Car oui, dynamiquement, le beretta autrefois pointé en l’air fut réorienté vers l’un des pneus avant de son véhicule. Il n’était pas en position de raconter sa vie. Ses paroles devaient être claires et concises afin que les enjeux soient parfaitement limpides pour cette survivante cloîtrée dans son véhicule. Il n’avait que quelques secondes pour, à son tour, exposer ses conditions : “Démarre et tu peux dire adieu à ton pneu” cracha-t-il de prime abord de sa voix enrouée comme pour l’inciter très fortement à écouter sagement la suite de ses paroles avant de tourner sa clé de contact qui signerait le début d’une bien regrettable confrontation. “Sors de ton ambulance avec mon sac à dos et viens avec moi dans la boutique” enchaîna-t-il sur ce même ton sans appel avec lequel il s’était exprimé un peu plus tôt. Chaque mot qu’il prononçait avait son importance, il n’y avait pas de superflus, pas de douce formulation. Juste l’essentiel pour que, ni elle ni lui, ne se fourvoie sur ses ‘bonnes’ intentions. Il voulait récupérer ses affaires. “Dans cinq secondes, tu perds ton véhicule” précisa-t-il alors, trouvant cela trop lent à son goût. Un ultimatum, ni plus ni moins. La détente lui chatouillait l’index. Il avait envie de tirer. Il avait envie d’en découdre. Pourtant son bras restait tranquillement tendu en direction du pneu, prêt à exécuter sa sentence une fois les dix secondes accordées totalement écoulées. Car oui, il lui laissait un peu de mou malgré tout. Sa gentillesse le perdra, vraiment. “PS : Tu m’dois un chewing-gum - Nate” clôtura-t-il ; de la même manière qu’elle ; son intervention nonchalante par quelques mots suintant d’un cynisme révoltant.

Harvey n’était pas d’un naturel intimidant. Il ne faisait pas deux mètres de haut, pour cent-dix kilos de muscles. Il n’avait pas un visage propre aux vilains des films Disney dont on se méfierait inconsciemment. Et bien que sa mine affreuse et son regard éteint puissent en décontenancer plus d'un, quelque chose finissait toujours par le trahir, l’adoucir. Un détail dans ses mimiques, une brillance dans son regard, une faille dans sa tenue, une faiblesse dans le timbre de sa voix… Cela ne l’empêcherait pas pour autant d’appuyer sur la détente en cas de besoin.

HRP:
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MessageSujet: Re: I´m a stranger in a strange land   I´m a stranger in a strange land EmptyMer 21 Mar 2018 - 22:26
Tout en machouillant le chewing-gum à la fraise, Malou regardait tour à tour la porte du magasin et sa montre. Cela faisait presque une minute qu'elle était dans sa camionnette, le sac à dos du type posé sur ses genoux, le sien à côté d'elle béant, armes et objets utiles à portée de main et le manga, ouvert à une page quelconque entre ses doigts.
C'était incroyable comme le temps passait lentement quand on attendait quelqu'un au point qu'elle était prête à penser qu'il ne viendrait pas récupérer ses affaires.
Après réflexion cependant elle se dit que cela ne pouvait être possible. Comme pour bon nombre de survivants ce qu'il y avait à l'intérieur de la gibecière devait être précieux à ses yeux. Il arriverait donc, mais elle resterait sur ses gardes car ces secondes qui s'égrenaient ne présageait rien de bon; l'homme avait dû prendre le temps de réfléchir pour lui poser un piège ce qui en soi était évident; n'aurait-elle pas fait la même chose si elle avait été dans son cas ?

La jeune fille commençait à être fébrile pour l'unique raison qu'il possédait une arme à feu; il pourrait débarquer et tirer dans son carreau sans sommation. En ce cas, elle devrait compter sur sa rapidité pour s'aplatir sur le siège mais il y aurait le risque que cela ne soit pas suffisant et ce qui ressemblait au départ à une blague de potache pourrait se terminer tragiquement.
Les solutions au problème n'étaient pas nombreuses au point qu'elle regretta presque d'avoir agit de la sorte. Soit elle partait sur le champs en balançant le sac à dos sur la chaussée ce qui pour elle correspondrait un échec, soit elle cherchait quelque chose pour rivaliser.
Sans le savoir, il ne lui restait plus que quelques secondes pour trouver l'idée de génie quand subitement, elle bondit dans l'habitacle de son véhicule, attrapa son réchaud, s'assit à nouveau, l'alluma avec son briquet, régla la flamme au minimum pour plus de discrétion et le posa à côté d'elle, reprenant le livre dans ses mains.

La silhouette d'un jeune homme, flanqué d'un mangeur d'homme affublé d'un sac plastique sur la tête, se découpa dans l'encadrement de la porte.
Il était grand, plutôt maigre, tout en muscles et brun, cheveux en batailles, ce fut tout ce qu'elle remarqua avant qu'il ne s'avance encore de quelques mètres, pistolet en l'air comme pour montrer qu'il se résignait à obéir à l'injonction écrite sur le morceau de papier.
Lui pouvait voir une jeune fille, peut-être encore adolescente, petite, maigre avec un visage assez particulier et des cheveux mi-long châtain clair mais ce qui choquait le plus était son regard froid comme l'acier et des iris bleus, brillants – trop peut-être ? – comme la lame d'un couteau sous le soleil.
Malou se demanda pourquoi il avait pris en otage une immondice et cela lui fit immanquablement penser à Selene la folle avec ses plans foireux. Qu'était-elle devenue ? Était-elle encore en vie ?
Elle haussa les épaules pour chasser les réminiscences puis se focalisa à nouveau sur le type qui s'était arrêté à quelques mètres d'elle pour l'observer.
Elle avait tout le loisir à présent de le dévisager et ce qu'elle vit lui plut instantanément.
Elle n'en montra rien. A peine un cillement supplémentaire. Elle avait appris dès l'enfance à cacher ses sentiments sous une carapace de glace mais elle était fasciné par les orbes de l'inconnu, aussi inaccessibles et réfrigérants que les siens au point qu'elle se serait cru face à un miroir.
L'espace d'une seconde, elle eut un coup de blues. Si ce monde pourri n'avait pas existé, ils auraient peut-être fréquenté la même école, aurait peut-être même été dans la même classe... Aurait-il été bon élève ou aurait-il fait les quatre cents coups comme elle ? Se seraient-ils parlé en récré ? Auraient-ils été amis ?
A la place, ils étaient face à face, à se défier, l'un avec une arme à feu, l'autre avec un plan machiavélique...

Mais l'heure n'était pas propice ni aux regrets ni aux probabilités; le mec avait descendu son flingue au niveau d'un de ses pneus, menaçant ainsi la prunelle de ses yeux: le véhicule, tout en usant d'un chantage éculé aux yeux de la sauvageonne qui en avait déjà vu de toutes les couleurs.
Impassible, elle continua de le fixer en levant lentement le manga ouvert en l'air puis attrapa discrètement de son autre main le réchaud à gaz, régla la flamme un peu plus haute et approcha dangereusement l'objet incandescent de l'ouvrage censé s'embraser à plus ou moins 451 degrés fahrenheit.
Elle n'avait pas besoin de parler. A moins que l'homme ait le malheur de posséder un QI de flic au bas de l'échelle, il pouvait aisément comprendre que s'il crevait le pneu, elle foutait le feu à son bouquin sachant qu'en plus, le bruit de la déflagration attirerait une horde et qu'il n'avait certainement pas prévu une dizaine de sacs plastique.

Tandis qu'il parlait, une joute oculaire s'était instaurée. Si Dean Caulfield avait été là, il en aurait profité pour passer la bande son de « il était une fois dans l'ouest », en s'extasiant sur l'improvisation plus vraie que nature !

Courageuse mais pas téméraire, Malou n'attendit pas qu'il ait terminé le décompte.
Quand il lui parla du chewing-gum dont elle était redevable, elle dit:
dé-stress mec, si tu ranges ton arme, je range mon feu et je te rends ton sac; je te l'ai dit, j'étais juste venue ici pour trouver du thé ou un truc à manger pas pour te chercher des emmerdes.
Laissant la flamme à hauteur du manga, elle attendit la réaction en espérant que le fameux Nate se calme; elle n'avait rien contre lui; mieux que cela, il l'attirait.
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MessageSujet: Re: I´m a stranger in a strange land   I´m a stranger in a strange land EmptyMer 11 Avr 2018 - 0:33
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A mesure qu’il s’était approché du véhicule, l’identité de la jeune inconnue s’était révélée à lui à la manière d’un puzzle retrouvant peu à peu ses pièces manquantes. S’il la savait déjà fine et agile, son minois lui, le laissa totalement pantois. Il existait de ces visages qu’il était impossible d’oublier et celui de cette fille en faisait partie. Allant à l’encontre des canons de beauté mis en avant par leur ancienne société, les traits inhabituels de son visage se dévoilaient sous son regard froid. Aux yeux d’Harvey - qui ne s’était jamais retrouvé dans ces pseudos modèles de perfection - ses oreilles délicatement décollées lui attribuait un charme unique. Et pour preuve : au premier regard posé sur elle, son visage semblait s’être gravé au fer rouge de son esprit. A savoir si cela serait positif ou négatif. Pour l’heure, cette ‘Malou’ n’était rien d’autre qu’une voleuse prête à tout pour une simple boite de thé, ce qui en soit, en disant long sur la fiabilité de ses promesses.

Pourrait-il lui tirer dessus dans le but de l'abattre ? Sans aucun doute. Voulait-il en arriver à de telles extrémités ? Blesser une fille qui devait tourner dans sa tranche d’âge ? Une fille avec qui il aurait pu partager les mêmes salles de cours, les mêmes amis, les mêmes conneries immatures ? Pas le moins du monde. Il ne voulait pas la blesser. Il ne voulait pas que sa première victime humaine soit son propre reflet au féminin. Aussi, priait-il intérieurement pour que cette altercation ne se termine pas dans un bain de sang et que tous deux retournent vaquer tranquillement à leurs occupations. Lui vers Fort Hope et elle… En quête d’un thé pour aromatiser son eau. Cette fille testait pourtant dangereusement sa patience. La défiant d’un regard plus tranchant encore que pouvait l’être celui rasoir de la demoiselle face à lui, il sentit ses doigts moites s’agiter nerveusement autour du manche de son arme alors que son manga était menacé. Elle faisait chier. Et Harvey lui vouait sur l’instant une haine incommensurable. Ce n’est que lorsqu’elle prit la parole pour s’adresser à lui que ses neurones se reconnectèrent entre eux avant qu’il ne soit trop tard et qu’il ne décide d’abandonner le manga pour nettoyer sa fierté bafouée par l’insolence de cette Malou. D’une balle, il pouvait soulager sa frustration d’avoir été mené par le bout du nez. Une balle, qu’il ne tirerait définitivement pas, à son plus grand dam. Il n’y avait pas dix mille façons d’exprimer son ressenti : ça lui faisait vraiment mal au cul. “Ça veut pas dire qu’t’as gagné” cracha-t-il d’une voix empreinte d’un profond dégoût à l’idée d’être celui à abdiquer en premier. Tout ça pour quoi ? Un manga ? Pourquoi fallait-il toujours qu’il emporte avec lui des affaires ayant une quelconque valeur sentimentale ? Ce serait la dernière fois qu’il ferait cette erreur. Ces prochaines expéditions se feraient avec le strict minimum requis pour la survie. Ne cherchant même pas à cacher sa mauvaise foi derrière une quelconque expression autre que l’aversion parfaitement limpide qu’il lui portait, Harvey finit par remettre le cran de sécurité sur son arme de poing afin de la glisser en toute sécurité à l’arrière de son jean, bloquée à l’aide de sa ceinture de cuir. L’une de ses mains à présent libre, il l’invita d’un geste ample, mais brusque, à sortir de son ambulance pour se joindre à lui, à l’intérieur de la boutique, comme convenu. Mine de rien, Harvey avait eut le temps de développer une vive aversion pour cette fille qui le faisait tourner en bourrique. Des questions, il en avait. Puis qui sait, peut-être qu’ils seraient - accidentellement - amenés à se coller des petits coups dans le nez, pour tempérer ce sentiment d’impuissance qui lui crampait l’estomac sur l’instant.

Tout aurait pu enfin s’arranger. Son égo brisé ne serait pas restauré certes, mais Harvey aurait pu récupérer son sac et faire ses adieux à cette fille qui lui sortait par tous les orifices possibles et imaginables. Tout, si une détonation n’avait pas retentit à ce moment précis, perforant d’un craquement sec le crâne du rôdeur à la tête empochée. Le sang du mort gicla dans un jet puissant qui trouva en partie refuge sur le bas du visage d’Harvey trop près de l’impact pour être totalement épargné. Son cœur rata une succession de battements. Son corps lui, s’immobilisa le temps d’une fraction de seconde. Sans même repenser à leur dernier échange tumultueux, Harvey se précipita instinctivement derrière l’ambulance de la jeune fille pour s’y mettre à couvert. “La prochaine est pour l’un de vous deux, si vous décidez de vous attarder ici plus longtemps” - tonna durement la voix d’une femme, là, quelque part dans un des bâtiments en ruine qui les encerclaient par leurs grands nombres. Mais qui à l’inverse, offraient une magnifique fenêtre de tir à cette survivante plus que méfiante. Quand l’un baissait son arme, l’autre levait la sienne. Et ainsi, l’ancien chasseur pris la place du chassé. Tirant sur son t-shirt, il essuya nerveusement le sang visqueux du mort de son visage par quelques mouvements répétitifs. Ne tardant pas à cracher la salive présente dans sa bouche pour s’assurer que rien, de ce corps infecté, ne rentre en contact direct avec son organisme, Harvey finit par regagner difficilement son calme. Elle avait délibérément tiré à côté. Elle aurait pu le refroidir, comme ça. Avec une facilité presque navrante...

Adossé contre la carrosserie de l’ambulance, Harvey termina l’inspection de ses possibles blessures avant de passer une ultime fois le revers de son avant-bras sur le bas de son visage anciennement maculé de sang, maintenant coloré d'une simple teinte coquelicot par endroit. “Une amie à toi qui cherche du thé ?” - pesta-t-il de sa mâchoire serrée tandis qu’il ressortait son beretta. Le ton avait été mauvais, mais comment aurait-il pu en être autrement alors que la situation leur échappait à nouveau. A la différence que cette fois-ci, ils étaient tous deux dans le même bateau. “Ça commence vraiment à être chiant là” lui fit-il remarquer non sans une pointe d’agacement parfaitement perceptible dans le timbre de sa voix. Juste pour lui faire savoir que son quota ‘patience’ allait bientôt dépasser le seuil autorisé et qu’il allait commencer à prendre des initiatives imprudentes souvent perçues comme suicidaires. Se risquant un rapide coup d’oeil par-delà la protection que lui octroyait l’ambulance de ‘Malou’, Harvey tenta de repérer l’emplacement de la femme, avant de laisser couler son regard alerte jusqu’à sa jeep qui semblait à des lieux de sa position actuelle. Plus poisseux que lui, ça n’existait pas. Une chose était sûre, Harvey n’avait pas envie de s’égosiller pour entamer une conversation perdue d’avance avec cette inconnue qui semblait fermée à tout compromis. Maîtrisé par une fille de son âge et menacé par une autre sans doute plus âgée. Est-ce quelqu’un ici, se souciait réellement de sa fierté masculine qui ne cessait de se faire malmener depuis son réveil...? La réponse devait être non. Ils ne pouvaient pas rester ici apres la detonnation. Des morts allaient sans doute debarquer en nombre.
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MessageSujet: Re: I´m a stranger in a strange land   I´m a stranger in a strange land EmptyMer 18 Avr 2018 - 0:31
Durant la joute oculaire, le jeune homme lui avait rendu un regard aussi acéré que le sien mais contrairement à toute attente, elle avait affectionné cet échange qu'elle aurait pourtant détesté chez quiconque au point qu'elle s'en était trouvé presque rassurée: jusque dans l'altercation la plus extrême, le type ne baissait pas la garde, comme elle, c'était un teigneux que l'on ne bernait pas avec des contes de fée, comme elle.
Ce sentiment étrange n'avait pourtant pas été pour l'heure synonyme de faille dans son comportement. Le toisant une dernière fois de pied en cape avec mépris, ses yeux étaient tombés sur sa main longue et fine tenant le revolver et qui tremblait légèrement.

Nate était-il en train de flancher ou au contraire une colère aveugle montait-elle au point de vouloir tirer malgré le manga menacé ?
La réponse définitive ne tarda pas à arriver par le biais d'une phrase courte qui laissa un instant la jeune fille sans voix. Elle était tellement habituée, surtout depuis qu'elle était coach pour gladiateurs à donner des ordres et à être obéie au doigt et l'oeil qu'elle avait trouvé évident qu'il cède mais n'avait pas eu la présence d'esprit d'imaginer qu'il pouvait se sentir le perdant de la mésaventure.
Elle remarqua par la même occasion le regard de haine qu'il lui jeta mais n'y réagit pas sciemment; de cela aussi elle avait l'habitude.
Tout en continuant de le fixer sans expression particulière, elle éteignit la flamme du réchaud, replaça le manga dans le sac de son propriétaire, attrapa également le sien  et sous l'injonction du jeune homme ne se fit pas prier pour sortir de la camionnette.
A peine les pieds posés à terre, elle releva la tête vers lui et rétorqua froidement:

J'avais rien à gagner
Hormis un sachet de thé
Et tu n'as rien perdu,
Pas même ton froc encore sur le cul.
C'est juste que dans cette histoire
Plutôt que d'être une poire
Tu n'as pas réagi comme un con,
Rien que pour cela tu as tout bon.


Ce qu'elle a dit réellement:
J'ai rien à gagner et t'as rien perdu, c'est juste que tu n'as pas été trop con, c'est tout à ton honneur, on est quitte.
Sur ce, elle lui rendit son sac et s'apprêtait à le suivre dans le magasin quand une détonation la fit sursauter tandis qu'une balle siffla non loin d'eux pour atterrir dans le crâne de l'immondice.
Rapide comme l'éclair, elle précéda le jeune homme pour aller se cacher derrière son véhicule furieuse d'avoir été piégée comme une débutante et entendit une voix de femme les menacer.
S'adossant comme lui contre la carrosserie, elle inspecta avec de grands yeux horrifiés le bas du visage du jeune homme et lui ordonna tandis qu'il s'essuyait:

Tu devrais cracher
Et cracher encore
Ce sang empoisonné
Qui fleurit au bord
de tes lèvres carminées.


Ce qu'elle a dit réellement :
crache ! crache plusieurs fois pour être sûr que tu n'avaleras rien !
Tout en fouillant fébrilement dans son sac à la recherche d'un chiffon propre qu'elle ne trouva pas, une pensée furtive emplie de panique Jaillit dans son cerveau:
« Pas lui ! Pourvu qu'il ne meurt pas...» tandis que l'image de la tombe de Nounours s'incrustait dans ses neurones.
Effrayée par la tournure inhabituelle de son esprit et par l'étrange sentiment qui l'avait envahie, elle se recula afin de laisser un espace respectable entre son corps et le sien juste avant que Nate lui balance une savonnette mal placée.
Sans se départir de sa froideur elle rétorqua:

Bravo, c'est très bien deviné !
Je devais apporter le thé
Et elle le sucre, nous nous étions invité,
Il ne manque plus qu'un homme jeune et beau
Pour nous servir du gâteau !


Ce qu'elle a dit réellement:
oui, c'est ça, je devais apporter le thé et elle le sucre, connard !
Vexée, elle cracha le chewing-gum à la fraise qui partit valser contre le trottoir tandis que l'inconnu se penchait pour tenter d'apercevoir la mégère.
C'est alors qu'une effluve nauséabonde accompagnée de grommellements encore lointains attirèrent son attention.
Se penchant du côté opposé, elle vit au bout de leur rue toute une horde de morts vivants qui avançaient vers eux.

Par Toutatis,
voilà que rappliquent des immondices !
Il faut fuir
Sinon il vont nous nuire...


Ce qu'elle a dit réellement :
Putain... ! Laissa t-elle traîner, voilà les immondices qui rappliquent, magne-toi il faut se casser tout de suite !

Cherchant des yeux le véhicule du jeune homme elle ajouta:

On prend ma camionnette
Tu retrouveras plus tard ta voiturette.
Arrive
Et que ton allure soit vive !


Ce qu'elle dit réellement :
on prend l'ambulance, tu récupéreras ta bagnole plus tard, monte !
Sur ces dire, elle ouvrit la porte passager, se glissa jusqu'au volant et attendit que Nate s'installe également.
Elle démarra le moteur et commença à rouler doucement comme à contre cœur et quand la camionnette fut suffisamment loin des dangers elle freina et lança:

Moi ça me fait carrément chier
de devoir la queue entre les jambes m'en aller
Alors que cette pétasse nous a agressé..


Ce qu'elle dit réellement:
moi ça me fait carrément chier d'abandonner la partie alors que cette pétasse nous a agressée...
Elle réfléchit et murmura:
Ô rage, ô désespoir, ô grognasse ennemie,
N'ai je donc tant vécue que pour cette infamie ?
Et ne me suis-je blanchie dans les travaux guerriers
Pour finalement sans vengeance devoir filer ?


Ce qu'elle dit réellement:
pour l'instant je n'ai pas d'idée de vengeance mais je n'ai qu'une envie, faire demi tour et lui faire sa fête à cette grognasse.
Et comme pour joindre le geste à la parole, elle passa nerveusement une vitesse et fonça contre trois mangeurs d'homme qui avaient eu le malheur de zoner là où elle avait stoppé.
Les corps percutés par le pare-buffle que Logan lui avait installé à l'avant partirent valdinguer au-dessus du véhicule non sans laisser quelques giclées de sang sur le pare-brise.
Mettant en route les essuie-glace machinalement elle regarda le jeune homme et lui demanda:

Que fait-on ? J'ai quelques hésitations.
Il faudra récupérer ton moyen de locomotion...
On retourne achever la vieille oie
ou je te dépose chez toi ?


Ce qu'elle dit réellement:
qu'est-ce qu'on fait ? Il faudra bien que tu récupères ton véhicule de toutes façons...
On retourne lui faire une tête au carré à la bonne femme ou on s'arrache de là et je te dépose quelque part ?
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MessageSujet: Re: I´m a stranger in a strange land   I´m a stranger in a strange land EmptyLun 3 Sep 2018 - 15:44
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Detroit | 27 October 2016

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Cette fille était effroyablement exaspérante. Elle savait sur quelle corde tirer pour lui faire montrer les crocs, tout comme elle parvenait aisément à mettre le doigt au bon endroit pour tempérer ses brûlants excès de zèle. Jamais, Harvey ne s’était laissé submergé par une telle colère sourde. Jamais, ses membres n’avaient tremblé ainsi de frustration... Et bien que la jeune fille lui assura une fois hors du véhicule qu’ils étaient quitte, Harvey lui, ne voyait pas ça du même oeil. Ils ne l’étaient définitivement pas… Elle avait gagné et la voir cracher sur sa propre victoire l’agaça un peu plus. Voilà qu’elle faisait preuve de pitié à son égard...? Il ne lui inspirait que ça...? Saisissant la bretelle de son sac à dos avec un agacement non feint, il n’eut rien le temps d’ajouter qu’une balle fila droit sur eux, direction le crâne ramolli de leur puant de compagnie. Le sang poisseux du mort balaya la base de son visage tendu alors qu’ils s’étaient tout deux instinctivement mis à l’abri derrière l’ambulance de la blonde.

S’essuyant du mieux qu’il le pouvait à l’aide de son t-shirt, les lèvres pincées à outrance pour ne rien ingérer de ce corps étranger, son coeur manqua un nouvel arrêt en voyant Malorie s’inquiéter de son triste sort. Incrédule, il l’observait fouiller fébrilement dans son sac à dos et alors qu’il s'apprêtait à lui intimer de se calmer en attrapant gentiment l’un de ses frêles avant-bras, elle s’écarta de lui afin de réinstaurer une distance de sécurité entre eux. Que tous deux, avaient négligé en se mettant rapidement à couvert.

Formaté depuis des mois maintenant à exécuter les ordres qu’on lui donnait sans broncher, il se contenta de faire ce qu’elle lui avait ordonné un peu plus tôt : cracher. Encore et encore. Et se rincer à l’eau claire plutôt que d'étaler cette mélasse du revers de sa main. Ce qu’il fit, sans réfléchir, à l’aide de sa propre bouteille d’eau qu’il sortit de son sac à dos. Le coeur battant à toute allure dans sa poitrine et le visage trempé tout comme son t-shirt et sa veste de cuir, il ne put contenir un rire franc - ou peut-être angoissé - quand elle répondit sur un ton offusqué à sa précédente réplique. Le fait qu’elle le caractérise de ‘connard’, fut comme la cerise sur le gâteau tant cela lui faisait un bien fou de la voir finalement s’énerver pour quelque chose. Des deux, lequel perdait à présent son sang froid ? Un léger sourire aux lèvres comme il n’en avait plus esquissé depuis des années, il se délectait de l’agacement soudain de ‘Malou’. “Hey” - râla-t-il d’un timbre de voix toujours amusé, quoique scandalisé, en la voyant cracher au sol ce qu’elle mâchonnait depuis plusieurs minutes. “C’était mon chewing-gum ça. T’aurais pu le savourer un peu plus longtemps” lui fit-il remarquer en rangeant dans son sac sa bouteille d’eau à présent à moitié vide. Une trêve de bien courte durée avant que les morts, attirés par la détonation de la balle, ne rappliquent par dizaine jusqu’à représenter une réelle menace.

L’idée de monter avec elle sans avoir le temps d’en savoir plus sur ses intentions ne lui plaisait guère. Il ne s’était pas montré aussi sur la défensive durant toutes ces minutes pour finalement baisser sa garde au premier danger venu... Le temps ne jouant malheureusement pas en sa faveur et les possibilités de fuites se limitant à sa voiture, il fut bien vite contraint de se joindre à elle. Saisissant cette fois-ci son avant-bras avant qu’elle ne rampe jusqu’au siège conducteur, il lui adressa un dernier regard suffisamment parlant avant de la suivre. Qu’elle n’essaie même pas de la lui mettre à l’envers une fois à l’intérieur... Qui sait, ce que renfermait cette ambulance…

Grimpant  à quatre pattes dans la caisse de l’inconnue, il sentit son coeur se serrer en voyant sa jeep s’éloigner peu à peu de leur position. “Putain…” jura-t-il entre ses dents serrées, le poing toujours ferme autour de son arme à feu. Une frustration qui semblait être partagée alors que la prénommée Malou lui confiait ô combien cela l’ennuyait de laisser cette garce s’en tirer aussi facilement. Ce à quoi, Harvey approuva d’un bref signe de tête.

Et tandis que la jeune fille passait ses nerfs sur trois puants qui passaient par là en jouant au bowling grandeur nature avec leur corps, Harvey lui, réfléchissait activement à la suite du programme. “J’ai nulle part où aller. Ma caisse c’était ma maison. Faut que je la récupère” finit-il par avouer d’une voix placide, pas suffisamment en confiance pour lui parler de Fort Hope. Seulement voilà, il ne comprenait pas pourquoi cette inconnue serait prête à l’aider à récupérer son bien. La charité, ça n'existait plus. Ça lui paraissait louche. Peut-être comptait-elle lui demander un service en retour après ça, ce qu’il n’était pas prêt d’accepter… Il fallait que les clauses du contrat soient claires dès le début, pour éviter toute entourloupe malheureuse. “Si tu m’aides à la récupérer, je te filerai un bidon d’essence et on partage à 50% le matos de cette fille” murmura-t-il en lui adressant finalement un petit regard en coin.

Mais avant, il devait régler un dernier détail, histoire de ne pas se faire avoir deux fois de suite. Dégainant nerveusement son manga, anciennement otage du réchaud, il ne tarda pas à le déchirer pour le balancer à contre cœur par la fenêtre. Isha n’était plus de ce monde et Harvey s’était laissé mener à la baguette par l’un de ses souvenirs. Il ne pouvait plus mettre sa vie en péril pour de simple biens matériels, aussi importants soient-ils sentimentalement parlant. Il n’avait pu se résigner à le voir détruit par une inconnue, mais de ses propres mains… Il pouvait s’en délester, non sans éprouver un puissant pincement au cœur. “T’as un plan...? T’as déjà tué quelqu’un ?” lui demanda-t-il faiblement, curieux, tournant enfin totalement la tête vers cette fille sortie d'il ne savait trop où. Et ayant enfin tout le loisir de pouvoir l'observer dans les moindres détails.
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Malorie EriksonL'Arène
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MessageSujet: Re: I´m a stranger in a strange land   I´m a stranger in a strange land EmptyVen 7 Sep 2018 - 20:48
Pendant un bon moment Nate avait semblé de très mauvaise humeur ce qui n'avait fait ni chaud ni froid à la jeune fille mais quand il avait pris son air de tête à claque pour se moquer presque ouvertement de sa colère, son sang s'était retourné au point qu'elle s'était demandé si elle n'allait pas lui emmancher une baffe dans la figure pour lui apprendre.
L'épisode du chewing-gum craché était venu à point pour calmer le jeu. Sur la boutade elle avait éclaté de rire découvrant alors un visage plus avenant et soudainement plus doux.
Ce fut de courte durée. Les mangeurs d'hommes avaient débarqués il avait fallu fuir.

Ils n'avaient pas eu d'autre choix que se réfugier dans la camionnette mais juste avant de monter, le jeune homme avait attrapé son avant bras et l'avait fixé intensément comme pour lui signifier: « pas d'entourloupe sinon tu le regretteras ».
Pour ce qui avait concerné le message indirect Malou qui n'était pas trop dérangée par la timidité l'avait fixé à son tour d'un air goguenard du genre: « cause toujours tu m'intéresse ».
Ce n'était pas vraiment qu'elle voulait le défier coûte que coûte mais étant loyale naturellement il ne lui serait pas venu à l'idée de lui jouer un mauvais tour; l'invitation avait été sincère; elle se sentait tranquille avec elle-même.
Pour l'événement de la main de Nate serrant son avant bras, cela avait été une autre histoire.
Sans pouvoir s'expliquer pourquoi, son cœur s'était mit à battre violemment et elle avait l'impression que ce contact la brûlait de manière presque agréable. Heureusement qu'elle avait son blouson ! Comment aurait-elle pris une telle proximité de peaux si elle avait été bras nus ?
Trop orgueilleuse pour retirer son bras de l'emprise, elle avait attendu qu'il la lâche mais l'émotion avait dû se lire dans ses yeux car les lueurs d'acier avaient été remplacé un bref instant par de légers scintillements d'étoiles mêlés d'une vague impression de naïveté enfantine.
Toutefois, ne rêvons pas. Il aurait fallu être très fin observateur pour constater cette nuance éphémère.

Ils avaient réussi à fuir la horde et Malou était en train de se déchaîner sur trois puants quand son coéquipier lui avoua qu'il n'avait rien d'autre que son véhicule pour vivre dans ce monde. Comme elle.
Tout à coup très compréhensive elle s'apprêtait à lui proposer d'aller récupérer sa voiture sur le champs quand il lui fit une proposition des plus surprenantes qui la vexa.
Je ne fais pas la manche ! Répondit-elle vertement à la proposition.
Puis, juste par vengeance elle susurra d'un ton supérieur afin de bien marquer leur différence sociale:
de toutes façons là où j'habite j'ai du gas-oil et à manger autant que je veux !
Elle laissa l'inconnu digérer l'information perfide et enchaîna:
par contre si la bonne femme a du thé, ok, j'en veux bien la moitié.

Etait-ce par réaction où avait-il prévu ce geste depuis un moment ?
Elle n'aurait su le dire mais à sa grande surprise, le jeune homme sorti le manga de son sac, le déchira et le jeta par la fenêtre.
Estomaquée, elle le fixa immobile avec de grands yeux ahuris avant d'articuler d'une voix blanche:
mais... T'es con... Pourquoi tu as fait ça ? Ce bouquin n'était pas un souvenir auquel tu tenais ?
C'est alors qu'il se tourna vers elle franchement avant d'enchaîner deux questions tout en la dévisageant.
Destabilisée par ce premier contact visuel non teinté de colère ou de reproche, elle se mit à rougir légèrement tout en baissant les paupières qu'elle releva bien vite pour profiter elle aussi de la beauté des traits de son partenaire d'infortune.
Si elle avait eu le loisir de rêver tomber amoureuse d'un jeune homme, cela aurait été quelqu'un comme lui; un ténébreux, un teigneux, un mec qui avait dû vivre des trucs durs, pas un de ces petits gringalets qui jouaient aux coqs de basse-cour. Mais aussi un type qui loin, très loin derrière cette dureté de façade cachait une petite étincelle de bonté et de fragilité, presque éteinte par l'apocalypse.
L'espace d'un instant elle ressentit à nouveau l'effet de miroir comme si elle se trouvait devant l'alter ego et se sentit aimantée par les deux lacs sombres qui s'attardaient sur elle. Malou qui habituellement aurait rué dans les brancards ou aurait offert en retour une expression des plus déplaisante se laissa détailler sans broncher.

Elle finit par couper court à cette prise de connaissance. Bloquée par la mort prématurée de Nounours, son cœur n'était pas encore ouvert aux sentiments et la froideur de son regard finit par reprendre le dessus.
Si elle avait un plan pour attaquer la mégère ?
La jeune fille qui n'avait pas d'esprit stratégique répondit simplement:
il faudrait pouvoir vérifier si l'immeuble de cet garce possède un accès quelconque par derrière afin de la prendre par surprise.
Avait-elle déjà tué ?
A cette question le film de sa vie se déroula à grande vitesse dans son cerveau s'arrêtant sur une maison non loin de Brienon, banlieue de Seattle puis à l'étage d'une école de Detroit avec Riley ou encore...
Et toi ? Lança t-elle pour toute réponse.
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