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Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
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MessageSujet: Paint it black || Aaron   Paint it black || Aaron EmptyLun 13 Aoû 2018 - 21:48
Je tambourine à la porte de la maison, le poing serré, sans même laisser à qui que ce soit l’opportunité de venir me répondre avant de recommencer. Jésus, juste derrière moi, ne fait aucun commentaire à mon comportement, il n’a d’ailleurs prononcé aucun mot depuis notre départ de l’arène, mais je sens son regard peser sur ma nuque, alors qu’il doit sans doute se demander si je ne suis pas totalement en train de perdre les pédales. Je lui dirais que pour le coup, même moi je n’en sais rien. Dire que deux heures plus tôt, j’étais encore à l’arène, et que j’ai pris une telle décision, sur un véritable coup de tête. J’ai essayé de résister, pourtant. Cela fait deux jours qu’Isha a disparu, et juste disparu. Je sais qu’il n’est pas mort. Pas une nouvelle fois, et cette fois-ci, probablement définitivement. Il est en vie, quelque part dans Détroit, mais dans l’incapacité de rentrer à l’arène, et de venir me rejoindre, c’est tout.

C’est en tout cas ce que je me suis martelée durant le court temps qu’il m’a fallu pour fourrer quelques affaires dans mon sac à dos, récupérer deux trois bricoles dans notre chambre, et écrire une courte lettre à Isha, pour lui expliquer que j’allais à Fort Hope pendant quelques jours, et qu’il pourrait me retrouver là-bas dès son retour. J’ai soigneusement fourré le mot dans la poche de sa veste en cuir, celle qui ne le quitte pas souvent, et qui lui a sans doute sauvé la vie, celle que personne ne songera à fouiller suite à mon départ. Car une chose est claire : je ne peux pas rester à l’arène, sans Isha à mes côtés. Pas parce que la vie sans lui n’a pas la même saveur, et que je souffre trop pour continuer à vivre dans ce lieu qu’on a partagé, sans avoir l’impression de crever à chaque pas, ou chaque respiration. Enfin…il y a peut-être un peu de ça, très légèrement, mais c’est surtout la présence de Joshua qui me donne l’impression d’étouffer. Sans son fils dans le coin pour me protéger de cette brute, rien ne l’empêche de m’égorger au détour d’un couloir, et de me livrer à un groupe de rôdeurs. Je n’ai pas peur de lui, clairement pas, mais vu la situation…je ne préfère prendre aucun risque.

Mon sac est bouclé, et après un dernier regard sur la chambre, je remonte la fermeture éclair de ma veste de pompier jusqu’en haut, enfonce mes mains dans mes poches, et me retrouve devant la porte du bureau de Dean, dans lequel j’entre sans même toquer, pour lui annoncer que je quitte pendant quelques jours l’arène, et à vrai dire jusqu’au retour d’Isha. Je lui annonce où je vais, j’imagine qu’il aura besoin de l’information quand il voudra retrouver son infirmière, et pars alors qu’il baragouine je ne sais quoi sur une protection rapprochée qui est indiscutable. Vu les pas lourds et précipités que j’entends dans mon dos, j’imagine qu’il doit s’agir de Jésus. J’ai beau protester, tenter de lui faire faux bond, il ne me lâche pas d’une semelle, et c’est comme ça qu’on s’est retrouvés devant les portes de Fort Hope, à expliquer qu’on venait rendre visite à Aaron, qu’on nous traînait à l’infirmerie pour un contrôle de routine, et que j’ai fini par essayer de défoncer la porte de la maison de mon meilleur ami à coup de poing. J’entends du remue-ménage dans la maison, quelqu’un qui baragouine, et la porte finit par s’ouvrir sur le visage interloqué d’Aaron. Je reste quelques secondes à le fixer sans parvenir à prononcer le moindre mot, et après avoir fait quelques pas dans sa direction, je tombe dans ses bras, et me serre contre lui sans rien dire.
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MessageSujet: Re: Paint it black || Aaron   Paint it black || Aaron EmptyMer 15 Aoû 2018 - 11:05
Une journée calme, comme je les aime. Ça a débuté par un petit soleil timide, quelques nuages clairs et une ou deux brises fraîches, annonçant une simple journée agréable. Réveillé par le soleil qui pointe son nez lentement, je prends le temps de me réveiller un peu et descends les escaliers. Je m’accorde un café, je me brosse rapidement les dents, sous l’oeil impatient de Shadow, qui attend quelque chose désespérément. J’enfile ma tenue, prenant ma hache et entraînant Shadow avec moi enfin, pour notre balade matinale. Nous nous engageons d’abord à faire le tour du fort entier. Nous arpentons ensemble doucement les rues silencieuses de l’endroit, m’accordant le temps qu’il faut pour me réveiller et aussi, offrant à Shadow une petite balade détendue, où elle prend soin de renifler tout ce qui l’entoure. Elle me rapporte quelques bâtons que je lui lance évidemment avec enthousiasme et finalement, notre chemin s’arrête près de l’entrée du fort, où je relais un camarade qui a veillé cette nuit. Je suis de surveillance pour la matinée, travail que je fais avec beaucoup de sérieux, Shadow collé à ma jambe qui me suit sagement et sans le moindre aboiement. C’est vers midi que sonne un signal que je connais bien. Une fois par semaine, nous sommes chargés de sortir pour éradiquer les morts qui s’amassent devant le camp et de faire attention à ce que les corps ne causent aucune contamination. Pour le moment, je ne sors pas avec les autres. Déjà parce que je suis un petit nouveau comparé aux autres qui surveillent le camp et ça même si je suis là depuis 3 mois, et surtout parce que je n’ai pas encore d’arme à distance, ce qui ne saurait tarder à changer. Du haut de mon perchoir, je les regarde faire, histoire de savoir comment je devrai m’y prendre dans un futur proche.

Une fois ma matinée achevée, je retourne chez moi avec Shadow. Je nous fais à manger, croquettes pour elle et pâtes pour moi, puis s’en suis dans l’après-midi, d’une séance de deux heures de renforcement musculaire, de pauses, d’étirements et d’efforts en tous genres. Je suis le même programme qu’à l’armée, je pense que je n’ai jamais été aussi en forme en temps d’apocalypse que ces derniers temps. Avec un sourire fier, je finis ma journée d’efforts, en allant à la douche. S’offre à moi une fin d’après-midi et une soirée tranquille. C’est ce que je pensais. Soudain, quelqu’un martèle ma porte. Je m’attendais à tout, sauf à ça. Lorsque j’ouvre, Joey me tombe littéralement dans les bras. Je la serre immédiatement contre moi, par réflexe et mon regard se pose sur l’homme qui se tient derrière elle. Mon analyse est rapide, simple, je ne le connais pas, il a une tête bizarre, il reste dehors. Je ferme la porte et traîne Joey droite face à moi. L'inquiétude se lit sur mon visage alors que je palpe rapidement ses bras, ses épaules. Mon regard trahit toute l'inquiétude qui m’habite.

- Joey ?! Comment t’es arrivée ici ? C’est qui lui ?

Je lui prends doucement le visage et remarquant qu’elle n’a aucune plaie, je la serre vite et fort contre moi. Je suis inquiet, c’est certain.

- Tu es blessée ? Tu fuis quelqu’un ?

J’ignore absolument tout de la situation. J’ignore si c’est moi qui ne lui ai pas laissé le temps de répondre où si c’est son silence qui dur trop longtemps et qui a des raisons de m’inquiéter. Je sais que par les temps qui courent, c’est compliqué de se prévoir des choses à distance, de se prévenir de notre passage, mais j’admets que ne pas savoir qu’elle venait, m’inquiète et me fait penser à une urgence. Elle a enfin fuit l’arène ?
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MessageSujet: Re: Paint it black || Aaron   Paint it black || Aaron EmptyVen 17 Aoû 2018 - 23:09
Je me fais l’effet d’être parfaitement irrationnelle, et je m’en moque complètement. Peut-être qu’un salut ou un bonjour auraient été utiles, surtout après la façon dont on s’est quittés la dernière fois que l’on s’est vus, mais je n’ai rien pu dire quand mon regard est tombé sur son visage, ma gorge était trop nouée. Il me rend mon étreinte, et m’entraîne à l’intérieur de cette maison qui m’est inconnue, et que l’on m’a indiquée à l’entrée de Fort Hope. Quand Aaron se recule et me relâche, je vois son air inquiet, ce qui provoque immédiatement une vague de culpabilité chez moi, alors que je sens ses mains palper le haut de mon corps. « -J’ai été à l’infirmerie. » que je parviens à balbutier, pour lui faire comprendre que je suis en parfaite santé, et qu’il ne trouvera sur moi aucune trace de blessure, morsure, ou autre.

Ses questions sont légitimes, je pense que j’aurai certainement réagi de la même façon s’il avait débarqué chez moi sans prévenir, et avec cet air de biche effrayée qui doit être le mien à l’heure actuelle. Je serre les poings, et me force à me ressaisir. Je suis en sécurité auprès d’Aaron, à Fort Hope, et rien ne peut m’arriver. Pourtant, je n’arrive pas à calmer la boule qui s’est installée au creux de mon ventre depuis quelques jours déjà. « -Ca…ça va. » J’imagine qu’à force de le répéter, peut-être que je finirais par y croire, moi aussi. Je retire le sac de mon dos, et remarque seulement à cet instant que Jésus est resté dehors, sans bouger. Je vais lui ouvrir la porte, pas parce que sa présence est indispensable, mais parce qu’on est début mars, et que les températures ne sont pas encore idéales pour rester trois plombes à l’extérieur. Et puis, il n’a pas bronché quand on lui a demandé de m’escorter jusqu’ici, rôle de garde du corps dont il s’est parfaitement bien acquitté. « -Voici Jésus, de l’arène. Dean, l’un des boss, à absolument tenu à ce qu’il m’accompagne, pour qu’il ne m’arrive rien. » Il émet un vague grognement, et reste dans l’entrée, alors que je retourne au salon, pour rejoindre Aaron.

Je fuis son regard, parce que je sais que me voir débarquer sans prévenir de cette façon à du déclencher en lui une foule de questions, auxquelles je ne suis pas encore prête à répondre. « -Jolie maison. » que je commente, en faisant un tour sur moi-même, pour admirer les lieux. Grande, spacieuse, avec de quoi faire en termes de mobilier, et sans doute aussi de chambres. Une maison bien trop grande pour lui tout seul. Je me mords la lèvre pendant quelques secondes, mon regard se posant sur la fenêtre pour voir au-delà, dans la rue, où la vie suit son cours, à Fort Hope. « -Tu crois que je pourrais rester…quelques temps ? » Toujours près de la fenêtre, je me tourne à moitié vers lui, glissant lentement un regard vers son visage. Il serait en droit de dire non après ce qui s’est passé la dernière fois, et si c’est le cas, j’imagine que je pourrais toujours aller dans l’ancienne maison d’Isha, même si ce sera moralement bien plus difficile que de cohabiter avec mon meilleur ami.
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MessageSujet: Re: Paint it black || Aaron   Paint it black || Aaron EmptyLun 20 Aoû 2018 - 17:33
Son état, me préoccupe c’est évident. Elle n’a pas le visage de quelqu’un qui est heureux d’être ici. Je suis un peu déconcerté et pendant un temps, je garde le silence. Milles idées et scénarios se bousculent dans ma tête. Isha serait-il mort, blessé, disparu pour que la belle fasse cette tête ? Joey aurait réussis à fuir l’arène ? Pourquoi il n’est pas là, son compagnon et pourquoi un homme qui ne m’inspire aucune confiance est ici, s’il s’agit bien d’une fugue ? Joey prend d’ailleurs la peine d’aller lui ouvrir la porte pour l’inviter à entrer, ce que personnellement, je n’aurais pas fait. Ils n’ont pas l’air d’être spécialement amis et ce type ne parle pas beaucoup visiblement. Mes scénarios tendent très vite vers une autorisation de s’éloigner provisoire. Ce type, étant surement là pour la reconduire chez ces barbares à la fin de notre entrevu. Son hésitation à me répondre qu’elle va bien, me laisse évidemment perplexe. Lorsqu’on bégaie un peu, pour répondre que ça va bien, c’est que ça ne va clairement pas. Son regard également, n’est pas là pour me tromper. Il transpire la vérité, Joey est troublée. Peut-être même… Triste ?

- Joey…

Je prononce son prénom lentement, tout bas, presque inaudible et amorce un pas vers elle. Mais ne m’ayant pas entendu, elle enchaîne, sur les présentations de son ami. J’ai vu juste, ce type est en réalité une escorte. Le silence plane, alors qu’elle explore d’un regard assez rapide la maison. Elle finit par s’avancer vers la fenêtre et prononce des mots que j’aurais prié entendre cent fois. Rester ici ? Un peu comme un mécanisme, je me tourne vers le fameux… Jésus. Avec un nom aussi improbable, c’est certain que j’ai du mal à rester serein à son sujet. Je m’avance vers lui et je l’invite à rejoindre la cuisine, lui proposant d’aller se servir un verre d’eau et de rester là-bas. Clairement, c’est une invitation à déguerpir mais je m’occuperais de son cas plus tard. Pour l’instant, Joey est la plus importante à mes yeux. Je reviens vite vers elle, m’approchant de la fenêtre. Je la fixe, même si elle fuit encore mon regard. Doucement, je la force à se tourner vers moi et l’emprisonne avec force dans mes bras, la couvrant entièrement contre mon torse. Nous nous sommes quittés de la pire des façons. Et même si je lui en veux encore un peu pour des raisons tout à fait louables, je n’oublie pas que mon amour pour elle est plus fort qu’une dispute stupide dont j’ai aussi des responsabilités.

- Reste autant de temps que tu voudras Joey… Je suis sincère. Ma maison, est ta maison…

Après de longues minutes de tendresse, je finis par la lâcher et l’observe droit dans les yeux.

- Je tiens à te présenter mes excuses sincères pour la dernière fois. Mais il faut que tu comprennes, que je suis chamboulé. Les disputes ça ne nous ressemble pas, et que je rejette en bloc ton copain non plus mais… Tu me dis si peu de choses sur lui. Pour être franc, j’ai juste la trouille que tu m’oublies en un battement de cil pour ce type. J’ai peur qu’à vouloir le protéger, il t’arrive malheur.


Je ne cherche pas à la culpabiliser, mais bien à lui dire avec calme ce que j’étais incapable d’avouer la dernière fois. Je lui embrasse délicatement le front avant de soupirer plus grassement.

- Quoi qu’il en soit, on s’en fiche, là n’est pas la question. Joey, que fais-tu ici ? Qu’est-ce qui ne va pas...
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MessageSujet: Re: Paint it black || Aaron   Paint it black || Aaron EmptyJeu 23 Aoû 2018 - 22:25
Les rues de Fort Hope sont aussi calmes que quand j’ai quitté le camp, ce qui ressemble à une éternité plus tôt. Dire que presque un an c’est écoulé depuis ce temps-là me parait dingue, et même moi j’ai du mal à y croire. Un an…rien a changé, et pourtant, tant de choses sont différentes. Les rôdeurs arpentent toujours les rues de Détroit, traînant leur carcasse décomposée péniblement, mais sans renoncer. Le laboratoire, lui, est parti en fumée, dispersant aux quatre vents ses habitants, Isha est mort, puis miraculeusement revenu à la vie sans sa mémoire, nous sommes maintenant officiellement ensemble, et…mes doigts enserrent un peu plus fort mes avant-bras, alors que je m’intime de penser à autre chose. Toute occupée que je suis à ruminer, je ne me rends même pas compte qu’Aaron a escorté Jésus dans une autre pièce, et que nous sommes désormais seuls.

Je ne réagis pas tout de suite quand il m’attire contre lui, et mes bras pendent longuement le long de mon corps, avant de se refermer sur le corps de mon meilleur ami, et de l’étreindre, fort, comme pour garder pied. Ce qui n’est sans doute pas très loin de la vérité. Je ferme les yeux quand il accepte ma demande, et m’annonce que je peux rester avec lui aussi longtemps que besoin. Peut-être même pour toute la vie si Isha ne repointe jamais le bout de son nez. Je lui suis reconnaissante, et spontanément, mes bras le serre encore davantage contre moi, et on reste comme ça, sans parler, pendant ce qui ressemble à une éternité. Mais je m’en fous. J’ai besoin de ce contact, de cette étreinte, de sa présence. Et d’ailleurs, quand Aaron prend la décision de s’éloigner, c’est avec un petit pincement au cœur que je le libère, son regard se posant sur moi d’un air bienveillant. J’écoute ses excuses, avant de secouer doucement la tête de droite à gauche. Merde alors, c’est ce qu’il s’est imaginé, que j’allais l’oublier, faire passer à la trappe des années d’amitié comme ça, en un claquement de doigts ? Je dois avouer qu’une part de moi se révolte un peu face à cet aveu, et n’accepte pas si facilement que ça qu’Aaron ai pu penser ça de moi. Mais cette partie là est trop enfouie sous tout le reste, pour que je fasse la moindre remarque. « -Je pourrais jamais t’oublier Aaron. Y’a assez de place pour vous deux dans mon cœur. » Mon dieu…cette phrase vient vraiment de sortir de ma bouche à moi ? C’est tellement niais que ça ne me ressemble pas, et pourtant, c’est la vérité, je le sais.

Je soupire d’un air las, et tourne un regard envieux vers le canapé. Je ne rêve que d’une chose, me rouler en boule, et dormir, avec Aaron pas très loin. Entre la disparation d’Isha, l’inquiétude, les menaces de Joshua, je reconnais que je me suis peut-être un peu négligée ces derniers jours, que j’ai peut-être sauté quelques repas, et perdu quelques heures de sommeil. Pourtant, je sais bien que le répit ne sera pas pour tout de suite. Le dresseur canin a beau dire que notre toute récente dispute n’est pas de première importance, je ne suis pas d’accord. Il a raison, ce n’est pas dans nos habitudes, et c’est pour ça qu’on devrait crever l’abcès, une bonne fois pour toutes, puis laisser ça derrière nous, genre pour toujours. « -Moi aussi, je suis désolée. Il n’est pas impossible que mes paroles aient dépassé mes pensées. Excuse-moi pour ça. » Sortez les calendriers pour y mettre une croix, je viens de m’excuser. Ce n’est pas dans mes habitudes, et Aaron le sait parfaitement.

La question que je redoute le plus finit par arriver, et une fois encore, mon regard ne parvient pas à soutenir celui du brun. Qu’est-ce qui ne va pas ? Ce serait tellement plus court de simplement dire ce qui va : rien. « -T’avais pas dit que je pouvais venir quand je voulais ? » Je sais bien qu’il n’avait rien dit de la sorte, on était trop occupés à s’écharper pour cela. Je me mordille la lèvre inférieure, avant de m’avancer d’un pas lourd sur le canapé, sur lequel je me laisse littéralement tomber, avant d’enserrer mes jambes de mes bras. Aaron n’est pas dupe, bien sûr, et je ne veux pas jouer les hypocrites avec lui, j’en suis bien incapable. Il me connait, il doit bien savoir à ma tronche que ce n’est pas la simple visite d’une nana chez son meilleur ami pour prendre de ses nouvelles, et voir comment va la vie. Difficilement, mon regard va à la rencontre du sien, alors qu’il me faut rassembler une certaine dose de courage pour laisser les mots se formuler dans mon esprit, et les livrer à voix haute : « -Isha a disparu depuis quelques jours…il…je ne sais pas où il est… » Je hausse les épaules d’un geste impuissant, incapable d’en préciser davantage. Isha est je ne sais où, avec je ne sais qui, dans je ne sais quel état. Et dire que ça me mine le moral n’est pas encore à la hauteur de la réalité. Il n’aurait pas pu choisir pire moment pour disparaître. Car je reste persuadée que ce n’est qu’une simple disparition, et qu’il n’est pas en train de traîner son corps pourri, pas très loin d’ici. J’ai besoin que ce ne soit qu’une simple disparition, et qu’il me revienne très vite.
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MessageSujet: Re: Paint it black || Aaron   Paint it black || Aaron EmptyLun 27 Aoû 2018 - 21:58
Y’a de la place dans mon cœur pour vous deux…
Cette phrase ne lui ressemble pas et aussi injuste que cela puisse être à son égard, cela ne me rassure pas. Cela ne me suffit clairement pas. Je me sens un peu nul. Même si j’ai pris peine à lui expliquer plus franchement et plus clairement mes craintes, sa simple phrase pour me rassurer ne me suffit pas. J’avais besoin de plus. D’une promesse. Qu’elle me parle de notre amitié sans la joindre à sa relation, mais la chose semble plus ardu. Je ne trouve pas ça franchement étonnant et je me garde bien de lui en vouloir. Elle n’a pas l’air bien et malgré ma demande explicite, elle n’a pas dû la recevoir, tant pis. Je ne lui en veux pas. De toute manière, c’est plus son état à elle que mes cas de consciences et mes états d'âmes qui me préoccupent. Joey s’excuse finalement des mots qu’elle m’avait lancés au visage la dernière fois. Etrangement, même si sur le coup ils avaient été les plus douloureux, ce n’est étrangement pas ça qui m’est resté en tête mais tout le reste. Je sais qu’il faudrait que je crève l’abcès, que je lui fasse comprendre une bonne fois pour toutes mes rancunes, qu’elle se décide à me dire tout ce qu’elle ne m’a pas dit et qui me bouffe clairement de l’intérieur… Moi je lui ai toujours tout dit. Et même quand je n’étais pas fier ou que je savais ses réactions. Seule chose qu’elle ignore encore pour le moment c’est Anja, parce que je n’ai pas vraiment eu l’occasion de lui en parler. Mais elle, me parler de lui, ce fameux lui, elle n’a eu que ça.

Mais ses airs brisés et son regard de chiot a évidemment raison de moi, comme toujours. Elle paraît si fatigué, que je n’ai pas à cœur de l’embêter de trop avec mes milles et unes questions qui me brûlent les lèvres. Evidemment et comme elle le souligne, elle peut venir quand elle veut, comme elle veut et le temps qui sera nécessaire. Joey fait partie de ses gens à qui je serai toujours sûr d’ouvrir la porte, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Mon cœur, continu ses montagnes russes, lorsqu’elle m’apprend qu’elle est là parce qu’Isha est parti, disons le carrément, qu’il est porté disparut presque à l’entendre. Je ne suis pas homme à souhaiter du mal aux autres, sauf à Joshua c’est clair. Mais évidemment, apprendre ça me désole pas mal pour elle, voir même pour lui. Mais mon petit côté de meilleur pote protecteur, ne peut qu’être agacé. Encore une fois, il est mêlé à nos retrouvailles. Une fois de plus et malgré mes caprices mentaux, je n’en dévoile évidemment rien. Ma priorité est Joey, je me dois de la rassurer. Surtout qu’elle a l’air de bien l’aimer, même si vu son rapport aux couples, j’ai du mal à saisir pourquoi elle est tant attaché à ce mec en particulier.

- Reste aussi longtemps que tu le voudras. T’es en sécurité ici. On peut peut-être renvoyer ton ami à l’arène. Déjà comme ça il file de chez moi et en plus il a qu'à revenir. Quand Isha sera de retour là-bas. Si tu m’en dis un peu plus, je pourrais même tenter de mener quelques recherches pendant une de mes excursions en ravitaillement…

Doucement, je la rejoins sur le canapé. Mon regard est rivé sur elle. A l’intérieur de mon crâne, c’est clairement le bordel. Je suis un peu vexé contre elle, mais clairement surtout inquiet pour son état. Je n’aime pas Isha mais je m’inquiète évidemment de son sort vu son tordu de paternel et je n’ai aucun indice, mais malgré ça, je dois rassurer Joey. Autant dire que j’ai juste la tête complètement dans le brouillard pour l’instant…

- Est-ce que tu voudrais manger. Ou quelque chose comme ça ? Je vois que ça ne va pas. Je n’ai pas envie de te forcer, mais j’aimerais plus de détail. Là pour l’instant, je n’ai juste aucun élément pour tenter de te comprendre ma belle. Va falloir que tu me donnes un peu plus d’explications que juste ‘’Isha a disparu’’.

Peu à peu, mes esprits se posent. Malgré le peu d’infos que j’ai, j’essaye d’en faire le tri et de comprendre les priorités, ce dont Joey a réellement besoin. Ce qui pourrait la soulager… Que ça soit physiquement, ou mentalement, je suis preneur de la moindre des petites améliorations qui pourraient la soulager un peu.

- Surement que manger un peu, pourrait déjà te faire un peu de bien. Tu as faim ?

Je glisse doucement ma main dans son dos, la frottant pour lui apporter un peu de réconfort. Qu'est-ce qu'il s'est passé depuis la dernière fois et que je n'ai pas su encore arrêter. J'aurais du les ramener ici tous les deux de force, ils auraient été en sûreté...
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MessageSujet: Re: Paint it black || Aaron   Paint it black || Aaron EmptyVen 7 Sep 2018 - 12:22
J’ai beau ne rien montrer, je sens bien que quelque chose se passe dans la tête d’Aaron, quelque chose qui m’échappe. Est-ce que j’ai, encore, dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Je le fixe en silence, guettant la moindre de ses réactions, pourtant, quand il reprend la parole, ce n’est pas pour me faire de nouveaux reproches, mais pour me confirmer que je peux rester dans sa maison, aussi longtemps que j’en aurais besoin. Peut-être même pour toujours, si Isha ne réapparaît jamais. Je soupire, et détourne le regard pour le poser une nouvelle fois sur la fenêtre. Si je lui en dis un peu plus ? Malheureusement, je n’ai pas beaucoup d’autres informations à lui donner sur le sujet, tout simplement parce que je dispose de très peu d’entre elles, moi aussi.

Aaron finit par venir me rejoindre sur le canapé, et il me faut une éternité pour que mon regard passe de la fenêtre à mon meilleur ami, qui s’est installé juste à côté de moi. Je secoue la tête de droite à gauche quand il me propose à manger, sachant d’avance que j’ai la gorge trop nouée pour pouvoir avaler quoi que ce soit. Et une fois encore, il me demande de nouveaux détails, alors que je le sonde longuement du regard. Des détails…des détails sur quoi, exactement ? Sur la disparition d’Isha, ou sur notre histoire, dont il ne sait rien, ce qu’il semble avoir du mal à encaisser. Comme je mets du temps à reprendre la parole, c’est la voix d’Aaron qui brise ce petit silence qui s’est installé entre nous, alors qu’il me propose une nouvelle fois de manger quelque chose. Sa main ne tarde pas à glisser dans mon dos, et ce geste réconfortant provoque des petits picotements dans mes yeux, que je ferme aussitôt, pendant de longues secondes.

Finalement, quand je les rouvre, je les relève vers Aaron, qui doit se sentir passablement perdu, ce dont je m’en veux. Je sais que je n’aurais pas dû l’embêter avec mes états d’âme, et en même temps, je ne pouvais plus rester à l’arène. « -Je n’ai pas faim, mais…je crois que j’ai besoin de dormir. J’ai pas dormi plus de quelques heures ces derniers jours. » Aaron semble marquer un temps de réflexion, peut-être déçu de ne pas avoir les détails qu’il a réclamé un peu plus tôt, mais finalement, il finit par se lever et m’emmener à l’étage, dans ce qui doit être sa chambre. Les volets ne tardent pas à se baisser, alors que je vire mes godasses, et m’étale sur le lit en étoile, en lui demandant s’il veut bien rester avec moi. Le noir n’est pas complet, et je sais bien pourquoi, mais ça me convient tout à fait, j’ai besoin de pouvoir voir autour de moi, de savoir qui se trouve dans les lieux avec moi. Je sais qu’il a raison, que je suis sans doute en sécurité ici, mais je trouve ça plus rassurant d’y voir dans la chambre.

Le silence commence à s’étirer entre nous, peut-être s’imagine-t-il que je suis en train de sombrer dans le sommeil, pourtant, c’est loin d’être le cas. J’ai beau être épuisée, je me sens trop sur les nerfs pour lâcher prise, et trouver un repos bien mérité. Après de longues minutes silencieuses, je finis par reprendre la parole, doucement, presque en chuchotant. « -Isha n’est jamais rentré de l’un de ses combats. Il devait être avec Declan, un de ces amis, il a disparu lui aussi, ainsi que quelques autres personnes de l’arène. Et depuis, on reste sans nouvelles d’eux. Je… » Nouveau silence. J’inspire profondément, et pendant quelques secondes, pèse le pour ou le contre sur ce que je m’apprête à dire. Je sais que cela va rendre Aaron furieux, et pourtant, c’est bien la raison qui m’a convaincue de fuir. « -Joshua a profité de l’absence d’Isha pour me faire de nouvelles menaces, comme par exemple de venir me trancher la gorge dans mon sommeil. Et…et une nuit, il était vraiment là. Assis sur une chaise, dans notre chambre, en pleine pénombre, son épluche légume dégueulasse à la main. » Rien que d’y repenser, un frisson monte le long de mon échine, et je secoue les épaules comme pour chasser ces sensations si peu agréables.

Je reste silencieuse de nouveau, et finit par rouler doucement sur le côté, pour me mettre en position fœtale, tournée vers Aaron, un bras replié sous ma tête. La boule au creux de mon ventre grandit encore, et me serre davantage l’estomac, me faisant presque grimacer. Je sais que le plus difficile à avouer arrive, et les mots refusent de franchir mes lèvres, tandis que mon cœur se met à battre de plus en plus vite, résonnant à mes tempes, envahissant toute ma tête. « -Joshua participe aux recherches pour les retrouver, mais…je…je pouvais pas y participer moi aussi… » Je déglutis péniblement, et il me faut une nouvelle pause pour rassembler mon courage, et prononcer les quelques mots que j’ai pourtant sur le bout de la langue. « -Je…je crois que je suis enceinte. » C’est dit dans un murmure, tellement doucement, que je ne sais même pas si Aaron a pu entendre mes confidences. Et lâchement, je suis bien contente qu’il fasse suffisamment noir dans la chambre pour que je ne puisse pas voir les réactions sur le visage de mon meilleur ami, et que les miennes lui échappent également.
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MessageSujet: Re: Paint it black || Aaron   Paint it black || Aaron EmptySam 8 Sep 2018 - 15:11
Encore une fois, je me sens dépassé par tout ce qui se passe là maintenant, autour de moi.. Mais ce qui me perturbe le plus évidemment, c’est son état. Chaque fois que je la retrouve, son cher et tendre sur qui elle a jeté son dévolu, me donne une nouvelle raison de le détester. Pourquoi c’est un inconnu qui l’a ramené jusqu’ici et lui, où il est ? Joey semble avoir du mal à se concentrer sur mes questions. Elle prend du temps à répondre, elle ne me regarde pas vraiment ou du moins jamais bien longtemps. Si je ne la connaissais pas si bien, je penserais qu’elle est droguée. Bien malheureusement, je me rends vite compte que c’est plutôt une profonde anxiété qui la ronge. Le trajet a dû être éprouvant, elle doit être inquiète pour l’autre et tout ça doit donner un cocktail explosif. La dernière fois, c’est moi qui étais au point de rupture cérébrale lorsque nous nous étions retrouvés. Comment en si peu de temps, je peux la récupérer si accablée ? J’aurais vraiment dû l’obliger à rentrer avec moi. Il a dû arriver malheur et ça me brise le cœur à l’avance, avant même de savoir. De savoir ce qui a dû la pousser à fuir en plus de la disparition d’Isha. Finalement, après une attente qui m'a semblée interminable, elle me répond. La faim ne la tiraille pas, mais la fatigue si. Evidemment, après un bref instant à l’observer, je me lève. Me faisant son guide en ce lieu qu’est ma maison, je l’entraîne à l’étage. Je l’amène à ma chambre, où tout est parfaitement rangé et le lit, fait au carré. C’est évidemment une de mes vieilles lacunes de l’armée, mais ça, Joey doit bien s’en douter. Elle s’étale sur le lit et moi, je m’applique à venir fermer les volets, mais pas totalement… Laissant quelques traits de lumière passer à certains endroits. Je ne dis rien, mais Joey doit se douter de l’une des raisons de cette manie. Oui, le noir total m’effraie, et elle le sait. Quant à la seconde raison, c’est qu’à défaut de vraiment se voir, je veux qu’on puisse se deviner. Peut-être qu’elle sera plus tranquille si elle peut voir où elle est, se rendre compte que ce n’est pas l’arène.

J’allais la laisser tranquille, franchement hésitant de la laisser, mais heureusement, elle me retient. Elle réclame ma présence et évidemment, il ne me faut pas plus de dix secondes pour m’étendre sagement près d’elle. Le silence se fait, le calme s’installe. J’ignore un peu ce que je pourrais dire et je préfère donc, me concentrer. Me concentrer sur sa respiration, comme une mère veille sur celle de ses enfants. J'espérais qu’elle finisse par s’endormir mais, le noir semble finalement l’inviter à se livrer, enfin.
Elle me parle de la disparition inquiétante d’Isha et un de ses amis, des menaces de Joshua et évidemment, je vois rouge. Je suis heureux qu’elle ait évidemment choisi de venir ici, plutôt que de rester là-bas. Je l’écoute en silence, très attentif et réfléchissant. Mais très vite, sa dernière phrase récupère toute mon attention.

- Tu penses être… Enceinte ?

Je prononce ces mots, sans reproche, ni animosité. Mais elle a prononcé ça si bas, que je ne suis pas sûr d’avoir compris et pourtant, je crois que j’ai bien entendu.

- Joey, depuis combien de temps tu penses l’être ? Est-ce que c’est pour toi une bonne nouvelle ?

J’y vais en douceur. Je récupère délicatement son corps, pour l’attirer contre moi. Je la serre avec moi, alors que mon crâne est soudain vide. Un bébé, ça peut être une très bonne, comme une très mauvaise nouvelle. Je ne pensais pas que Joey veuille un jour tomber amoureuse et avoir un enfant… Toute cette histoire, est-ce que Joey le voulait vraiment ?
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MessageSujet: Re: Paint it black || Aaron   Paint it black || Aaron EmptySam 8 Sep 2018 - 20:49
C’est la première fois que je le dis à voix haute, et pourtant, ça fait aussi peur que toutes ces fois où je me le suis répété à moi-même. J’ai beau avoir essayé de refuser d’accepter ce qui semble de plus en plus évident à mesure que le temps passe, il y a bien un petit être humain qui grandit à l’intérieur de moi, ce petit humain dont Isha n’a pas arrêté de me rabâcher les oreilles. Bien sûr, impossible d’en être réellement sûre en l’absence de test, prise de sang, ou même échographie, et j’imagine, quand c’est la fin du monde, que le seul moyen d’en être certaine, c’est d’attendre de voir si mon ventre décide de pousser, ou pas. Pourtant…pourtant, mon intuition ne m’a jamais fait faux bond. Je me laisse docilement faire, alors qu’Aaron me fait glisser dans le lit pour m’attirer contre lui, et me prendre une nouvelle fois dans ses bras, ce dont j’ai grandement besoin à cet instant précis. Manifestement, il semble incrédule par la nouvelle, et je peux parfaitement le comprendre. Même moi j’ai du mal à me faire à la nouvelle.

Je secoue légèrement la tête de haut en bas, pour confirmer silencieusement à Aaron qu’il a très bien entendu, alors que j’essaye de réfléchir à cette première fois où cette pensée perturbante m’est venue à l’esprit. J’ai l’impression d’avoir gardé ce qui ressemble à un lourd secret pendant trop longtemps pour mes propres épaules. Et pourtant, en avoir parlé, avoir libéré ma conscience à ce sujet, n’apaise en rien ce qui m’angoisse le plus. Même Isha n’est pas au courant de cette idée que je me suis mise en tête, et qui me quitte rarement depuis ces derniers temps, celle que d’ici quelques mois, nous serons parents. Et si je n’avais plus jamais l’occasion de lui apprendre la nouvelle ? Je ferme les yeux à cette simple pensée, et il me faut quelques longues secondes pour refouler ce sentiment de détresse qui s’empare de moi à chaque fois que l’éventualité que je sois vraiment enceinte, et qu’Isha ne soit plus là, s’immisce en moi.

Je n’ai le temps de caler ma tête contre Aaron que quelques secondes, avant de me redresser vivement, suite à ses nouvelles questions. Si c’est une bonne nouvelle, sérieusement ? « -Quoi ? Tu trouves que c’est une bonne nouvelle ? Que toutes les nanas rêvent de tomber enceinte en pleine apocalypse ? C’est tellement cruel de vouloir imposer ce monde pourri à un pauvre gosse ! » Personnellement, je peux même préciser que je n’ai jamais rêvé d’être enceinte, et que cette idée ne m’a même jamais traversé l’esprit. Avant Isha, je ne vivais que de relations éphémères, ce qui ne donnait bien sûr pas l’envie, ou l’occasion, de se projeter. « -Comment on fera si y’a un souci pendant la grossesse, ou si le bébé tombe malade ? Qu’il a besoin d’un docteur, de médicaments, d’une opération ? Et puis…et puis ça mange des choses bien précises les bébés. Notre alimentation a nous est déjà pas terrible, mais alors t’imagines ce que ça peut donner pour un jeune enfant ? Et il pourra jamais à l’école…non, au lieu d’apprendre…j’en sais rien, l’histoire de son pays, ou du monde, à multiplier, et à conjuguer ses verbes, on devra lui apprendre à se servir d’une arme à feu, à se battre, et à survivre. » Les larmes me viennent aux yeux, à mesure que toutes ces inquiétudes qui ne me quittent plus depuis quelques jours s’expriment à voix haute.

Je m’assois finalement en tailleur sur le lit, les épaules légèrement secouées de sanglots, alors que des larmes silencieuses glissent sur mes joues. Tellement de doutes, de questions, d’angoisses m’assaillent que j’ai du mal à faire la part des choses à cet instant précis. « -Et si je suis une mère aussi nulle que Marianne… » Cette femme qui m’a mise au monde, et qui m’a traîné derrière elle, comme le parfait boulet qu’elle voyait en moi, pour les seize années qui ont suivi. Je renifle, et m’essuie la joue du revers de la main, ce qui n’est pas assez efficace pour faire tarir les larmes dans mes yeux. Un hoquet s’empare de moi, alors que je ferme les yeux, en serrant fort les poings. « -Et si Isha ne revenait jamais ? » Et si ce petit être qu’on a conçu ensemble ne connaissait jamais son père, parce que la dernière fois qu’on se sera vus aura été un soir comme un autre, juste avant un combat, après un dernier baiser, et ce vœu de nous retrouver dans notre chambre d’ici quelques heures.
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MessageSujet: Re: Paint it black || Aaron   Paint it black || Aaron EmptyLun 10 Sep 2018 - 17:37
Directement après ma question, comme si celle-ci avait le tranchant d’un poignard fraîchement aiguisé, Joey s’agace. Elle s’énerve véritablement et se redresse d’un coup, avec une voix qui trahit sa peur concernant toute cette histoire. Elle parle à toute vitesse, d’Ô combien elle est mauvaise mère déjà et ça, avant même que le bébé soit naît. Avant même d’ailleurs que l’enfant ne puisse s'apercevoir, habitant sous son nombril. Joey me fait légèrement sourire de par ses fausses idées, mais aussi me rend inquiet. J’ai du mal à bien me rendre compte de la situation. J’ai bien trop de zones floues pour pouvoir l’aider comme je le souhaiterais. Aussi, même si ça risque de l’agacer davantage, je n’ai plus le choix. Je m’assois en tailleur à côté d’elle et lui embrasse délicatement le front. Ma main revient se glisser dans son dos et je commence à lentement la caresser, la frottant avec chaleur et réconfort, comme tout à l’heure sur le canapé. Je suis comme ça et elle le sait, pour rassurer j’ai besoin de mes mots mais aussi de mon toucher.

- Bon Joey, j’ai besoin que tu répondes à mes questions. J’en ai trop, et je commence à ne plus savoir ce que je peux dire ou faire avec toi.

Je relève doucement le menton et je reprends d’une voix très calme et très lente, marquant une petite pause entre chaque interrogation, afin qu’elle puisse les enregistrer et je l’espère, enfin me répondre.

- Isha, c’est quoi pour toi. Je ne t’ai jamais vu aussi angoissée pour aucun homme. Ensuite, est-ce que tu veux rester ici, plus qu’un simple temps ? Je pense que l’arène n’est pas un endroit pour être enceinte, et je suis presque sûr, que c’est pour ça que tu es ici. Preuve que tu n’es pas mauvaise mère, tu penses déjà à vous deux. Et même à vous trois, en comptant Isha. D’ailleurs pour lui, si j’étais toi, je ne m’en ferais pas. Je pense qu’il est fait d’un bois robuste et qu’il finira par vite revenir. Et quand il reviendra, on fera notre possible pour lui faire savoir qu’il doit venir ici pour te trouver, toi et l’enfant.

Je souris doucement, avant de ricaner.

- Maintenant, je vais surtout te rassurer. Tu n’es même pas encore sûr de l’être. Et quand bien même tu le serais, tu seras une maman formidable, Isha je l’espère ; un père formidable, ce bébé aura un parrain exceptionnel car oui, je t’annonce que c’est d’ores et déjà mon rôle et que tu n’as pas le choix. Et avec déjà ces trois adultes, il s’en sortira comme un chef. Et si tu décides de rester là, saches que le Fort entier, t’aidera à l’élever et à l’éduquer scolairement ou autre. Et un a une ferme, avec des légumes merveilleux, qui l’aideront à grandir et à devenir fort, et merveilleux, comme sa maman.

J’ai je pense répondu à toutes les objections qu’elle avait fait juste avant et je suis évidemment fier de moi. Tout ce que j’ai dit est parfaitement sincère et Joey doit en avoir d’ailleurs, parfaitement conscience.

- D’autant plus, que si tu es enceinte, tu devrais te détendre. Parce que vois-tu, ce n’est pas vraiment un secret que le stresse est nocif pour toi, et pour lui. Alors prends une grande respiration et fais le tri. Tout se passera merveilleusement bien tu verras, je serai là pour t’aider.

Tout est sincère. Je ne la laisserai pas retourner à l’arène, je ferais tout pour l’aider de mon mieux et Isha, sera sous peu retrouvé. Et j’en profiterai pour lui donner un coup de pied au cul pour avoir effrayé Joey à ce point…
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MessageSujet: Re: Paint it black || Aaron   Paint it black || Aaron EmptyMer 19 Sep 2018 - 22:06
Et voilà. Moi qui m’étais jurée de tout garder sous contrôle me retrouve à pleurer sans retenue comme une gamine qui a un chagrin d’amour. Fais chier. Je m’essuie une nouvelle fois les joues d’un geste rageur, mais les larmes fraichement effacées ne tardent pas à être remplacées par de nouvelles. Aaron adopte à son tour une position similaire à la mienne, et sa main se retrouve rapidement de nouveau dans mon dos, pour y appliquer des petits cercles réconfortants, alors que je remercie intérieurement le ciel de m’avoir mis sur la route de ce type, ou plutôt Naya d’avoir voulu faire du forcing pour nous caser l’un avec l’autre. A ses premières paroles, je lève ouvertement les yeux au ciel, même s’il ne peut clairement pas s’en rendre compte dans l’obscurité de la chambre. Des questions, maintenant, vraiment ? Je renifle de façon disgracieuse, et m’essuie une nouvelle fois les yeux, avant de remonter mon regard paumé vers lui.

Ce qu’est Isha pour moi ? Sérieusement, il en est encore à se poser cette question-là ? Je fronce doucement les sourcils, mais le laisse continuer sa tirade sans même tenter de l’interrompre, me contentant de l’écouter religieusement. Si l’arène est l’endroit idéal pour mener une grossesse, ou même vivre ? Absolument pas. Et encore moins avec Joshua dans le coin. De là à dire que cette simple constatation fera de moi une bonne mère, je suis légèrement dubitative. Je n’ai pas le temps d’exprimer mes objections, de lui expliquer à quel point je ne suis pas d’accord avec lui, qu’Aaron enchaîne, après un léger ricanement qui me laisse perplexe. Il a raison…je ne suis pas sûre à 100% d’être enceinte, en revanche, il y a certaines choses à côté desquelles je ne peux pas passer, et qui me confortent dans cette idée.

En tout cas, même si je ne suis pas sûre que je serai la future mère merveilleuse qu’il semble voir en moi, le barbu a raison sur un point : je n’envisage de confier le rôle de parrain à personne d’autre qu’à lui. Si bien que je souffle, dans un murmure : « -Evidemment que ce sera toi… » Je ne sais pas s’il m’a entendu, mais je ne vois pas à qui d’autre je pourrais confier ce rôle. Il est la personne à qui je fais le plus confiance au monde pour s’occuper d’un mini Isha et moi s’il venait à nous arriver quelque chose. A ses nouvelles paroles réconfortantes, je parviens à esquisser un léger sourire à travers mes larmes, avant de baisser les yeux pour fixer mes mains, dont les doigts se tortillent. Aaron a toujours eu les mots qu’il fallait pour me remonter le moral quand j’en avais le plus besoin. Sa présence a d’ailleurs été plus qu’appréciable quand Naya nous a quitté, et j’aurai sombré sans lui à mes côtés pour me tenir la main, et être là, sans rien demander en retour.

Je voudrais sincèrement le croire quand il affirme que tout se passera merveilleusement bien, hélas, le doute persiste. Si on exclut le manque de nourriture potentiel, le danger représenté par les autres survivants, la menace rôdeurs omniprésente, ou même Joshua, je ne vois pas comment je pourrais arrêter de stresser, comme il dit, tant qu’Isha n’aura pas réapparu. Mes doigts se nouent spontanément autour de la chevalière dont il m’a fait cadeau, il y a presque un an de cela, à quelques maisons d’ici, quand j’étais en pleine convalescence suite à ma blessure. Ce gage silencieux que nous allions nous revoir, et que notre histoire, quel qu’était son nom à l’époque, n’était pas réellement terminée. Cet objet, ce qu’il avait de plus précieux de son propre aveu, qu’il m’a confié, quand je lui ai moi-même fait cadeau du sautoir que Naya m’avait offert à mon entrée à l’académie. Je fixe en silence l’anneau pendant un moment, ne pouvant en distinguer tous les détails dans l’obscurité. Pourtant, je n’ai pas besoin de lumière pour en connaître chaque courbe, chaque infime petite éraflure, ou le tracé de cette main d’enfant peu sûre, qui a gravé le prénom « Isha » à l’intérieur. « -Il m’a fait tomber amoureuse de lui, cet idiot. » Une nouvelle larme solitaire roule sur ma joue, et s’écrase sur ma jambe, sans pour autant que j’y fasse réellement attention. C’est la première fois que j’en parle à Aaron, que je le confie à quelqu’un d’autre que le gladiateur à vrai dire, et ça fait aussi bizarre que la première fois où je lui ai dit que je l’aimais.

Je finis par poser ma tête sur l’épaule de mon meilleur ami, en fermant les yeux. Le besoin de dormir se fait plus ressentir que jamais, mes paupières sont lourdes, mes yeux picotent d’avoir pleuré, et les caresses qu’Aaron me prodigue dans le dos sont on ne peut plus apaisantes. A tel point, que je ne suis pas loin de lâcher prise, tout simplement. Les yeux toujours clos, la bouche pâteuse, comme si chaque mot était une épreuve à prononcer, j’arrive quand même à articuler, d’un ton cynique : « -S’il n’est pas mort, c’est moi qui vais le tuer, je te jure ! » Mensonge, bien sûr. S’il n’est pas mort, j’envisagerai même peut-être de l’assigner à résidence, pour éviter une nouvelle disparition. Je reste silencieuse un instant, sentant peu à peu chacun de mes muscles se détendre, pour m’amener vers cette délivrance dont j’ai tant besoin. Pourtant, je lutte, encore, et me redresse en m’ébrouant légèrement, pour chasser les signes de ce sommeil qui m’assaille sans répit.

De la main, j’efface les dernières traces de larmes sur mon visage, avant de m’étendre une nouvelle fois sur le lit, la tête en appui sur la jambe d’Aaron. Le silence entre nous s’étire, mais il n’est pas pesant, bien au contraire, il a ce je ne sais quoi de réparateur qui fait du bien au moral. Au bout d’un long moment, la main toujours en bonne place autour de la chevalière, ma voix brise une nouvelle fois la quiétude de la chambre. « -Tu sais…ça devait juste être une de ces histoires dans lesquelles j’excellais, le genre de relations que j’ai toujours eu, avec n’importe quel mec ou nana qui a traversé ma vie. Du bon temps, quelques parties de jambes en l’air, merci, et au revoir. » Ouais…c’était ce qui était prévu. En même temps, avec un mec qui était sur le point de se marier avec une autre nénette, il aurait été difficile de se projeter. Et me projeter à plus loin que la semaine d’après, ce n’était pas vraiment mon genre, non plus. Mais comme tout plan qui se respecte…rien ne s’est passé comme prévu. « -Sauf que les choses ont changé quand je me suis fait tirer dessus, et qu’il m’a ramené ici. On est devenus plus…proches. Pas physiquement, bien sûr, ça c’était déjà fait, mais…c’était différent, tu vois…On parlait de choses plus personnelles, de nos vies d’avant, on rigolait de tout et de n’importe quoi, comme des gosses, il me prenait dans ses bras après le sexe, et je sais pas…pour la première fois de ma vie, j’ai trouvé ça agréable, pas…pesant, ou gênant. On avait pas besoin de parler pour être bien, même rester côte à côte en silence ça faisait du bien… » Je fronce les sourcils, et je me rends compte que les mots viennent plus facilement que ce que j’aurai pu penser. Je me rends compte aussi qu’à l’époque, je ne voyais pas du tout les choses comme ça.

Je ferme les yeux, et m’installe un peu plus confortablement sur la cuisse de mon meilleur ami. Et les mots trouvent leur chemin seuls hors de ma bouche. « -L’une des habitantes du camp m’a fait venir un jour, pour m’annoncer qu’il avait eu un accident, et que…enfin…qu’il était mort. Je crois que c’est à cet instant que j’ai compris que je tenais plus à lui que ce que j’aurai pu admettre. Mais il était trop tard… » Les regrets m’avaient harcelée sans répit à cette époque, sans me laisser la moindre chance de leur échapper, mais je l’avais sans doute amplement mérité. Je laisse échapper un léger soupir, avant de continuer sur ma lancée. « -Alors je te laisse imaginer la tronche que j’ai fait quand il s’est pointé sur le sable de l’arène pour venir me sauver de rôdeurs, et me revendiquer comme son esclave. Joshua m’a appris qu’il avait perdu la mémoire, et c’était vrai…il ne se souvenait absolument pas de qui j’étais. Mais Isha a toujours été correct avec moi. Même plus que ça…il m’a protégé contre tous les mecs qui rêvaient de me mettre dans leur lit, il m’a trouvé des vêtements, à manger, il voulait même dormir par terre pour que j’ai le lit pour moi toute seule. Et…il a même regagné ma liberté, à force de combats. » En témoigne cette petite bague qui orne mon doigt, et qui est le symbole de la fin de ma condition d’esclave. Au bout de quelques secondes supplémentaires, je rouvre les yeux, haussant maladroitement les épaules dans le lit. « -Et…les sentiments sont revenus…ou ils n’étaient jamais vraiment partis, j’en sais rien. Ça c’est pas fait tout de suite, non…au début…au début, on se contentait de cohabiter, sagement, comme deux colocataires, mais…il y avait toujours cette tension entre nous, qui grandissait chaque jour un peu plus, cette attirance, et finalement…finalement j’ai craqué, et c’est ce soir-là qu’on s’est vraiment retrouvés, tous les deux. » J’esquisse un léger sourire nostalgique à l’évocation de ces souvenirs, et de cette nuit interminable qu’on a partagé, peau contre peau. « -Il n’a toujours pas retrouvé ses souvenirs ceci-dit, alors on s’applique à en fabriquer des nouveaux… » Un long bâillement s’échappe alors de mes lèvres, tandis que j’essaye de penser si j’ai oublié quelque chose, ou pas. Lui qui avait des questions, comme il disait, vient d’avoir une tonne d’informations d’un seul coup, et sans doute de quoi méditer pour un petit moment.
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MessageSujet: Re: Paint it black || Aaron   Paint it black || Aaron EmptyJeu 18 Oct 2018 - 8:31
Après avoir fini d’expliquer mon point de vue et mes observations, j’arrête un instant de parler, continuant à réconforter la belle avec des caresses lentes et appuyées sur son dos. J’étais un peu obligé de lui balancer tout en bloc, j’ai trouvé qu’il était temps de voir différemment tous les problèmes qu’elle a mis en lumière. Je comprends aisément qu’en effet, sa situation est horrible. Et elle va rester avec moi, elle n’a pas le choix, jusqu’à ce que son cher Isha revienne et jusqu’à ce qu’il puisse lui assurer une vraie protection définitive. Pas juste une protection éphémère quand il peut être là. Ce jeune a intérêt à grandir. S’il pouvait récupérer sa mémoire je suis sûr que ça pourrait aider un peu, mais bon. Suite à certains chocs, on ne se relève jamais. Combien de mes camarades de l’armée ne se sont jamais réveillés après des événements traumatiques en tous genres…

Soudain, Joey me fait un aveu. Un aveu, qui me laisse secret. J’ignore comment réagir, même si je devais le soupçonner d’une part, je ne m'attendais pas à ce qu’elle l’avoue. Ni même à ce qu’elle en soit sûr elle-même. D’aussi loin que je me souvienne, la belle n’avait jamais été amoureuse d’aucun des hommes que j’avais pu rencontrer. C’est surement pour ça que j’agis bizarrement avec Isha et qu’elle, agit différemment avec moi ? Bon, pour mon attitude avec Isha, c’est une autre histoire. On s’est mal rencontrés, et Joey a fait le choix de me dire peu de choses sur lui avant ce soir, aussi, elle m’a laissé trop de temps pour me cultiver une image de lui, aussi fausse ou réaliste soit-elle. Finalement, après beaucoup trop d’attente à mon goût, Joey daigne enfin à tout m’expliquer sur ce fameux type. Je l’écoute avec évidemment, beaucoup d’attention. Enfin, l’histoire s’achève, et je suis toujours aussi attentif, ma main continue de la bercer, et je hoche doucement la tête.

- Je vois, c’est une belle histoire. On a déjà fait plus romantique et plus simple, mais vous êtes beaux ensemble. Bon écoute, voilà ce qu’il va se passer. Tu vas rester avec moi, aussi longtemps qu’il le faudra. Tu vas te détendre et on va aller enquêter sur ton possible enfant à l’infirmerie sous peu. Ensuite, quand Isha réapparaîtra, parce qu’il est certain qu’il le fera, on avisera. Je ne te laisserais pas partir là-bas si c’est encore dangereux pour toi, pour le bébé aussi. Mais Isha devrait pouvoir venir ici te voir non ? Pendant ce temps-là moi, je vais te protéger. Ce fou de Joshua ne t’atteindra pas ici.

La situation est très difficile. Je me mets un instant à la place du jeune dont elle est tombée amoureuse et réfléchis. Quand on ne se souvient de rien de notre passé, que l’arène est le seul foyer qu’on se souvient d’avoir, c’est compliqué d’imaginer sa vie autrement. J’ignore ce qu’il se passe là-bas, je ne connais rien à ce groupe. Mais Joey semble avoir la trouille d’aller là-bas, à cause d’une personne en particulier, d’un fléau. Joshua. Tout est trop compliqué dans cette histoire pour être résolu en un soir de discussion, et sans que le futur papa ne soit là.

- Je pense que c’est une situation qui mérite réflexion ma belle. Mais une réflexion plus calme, un autre jour. Avec le futur papa aussi… Faut qu’il comprenne que même si tu l’aimes, pour le moment, l’arène c’est dangereux pour toi. Il comprendra qu’il doit être un peu patient je pense, enfin je ne le connais pas assez pour prédire tout ça…

Je souris doucement avant de souffler.

- Aussi, je me dis quelque chose d’autre. C’est que va vraiment falloir que je soigne ma relation avec Isha, s’il est si important que ça pour toi. Quand il reviendra, il faudrait qu’on se rencontre. Et s’il te plait. Essaye de le rassurer à mon sujet. Sa réaction de la dernière fois semblait traduire de la jalousie, j’aimerais éviter qu’il croie qu’il y a un truc entre nous, autre que de l’amitié.
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MessageSujet: Re: Paint it black || Aaron   Paint it black || Aaron EmptyMar 30 Oct 2018 - 21:15
Je plisse doucement les yeux à la remarque d’Aaron. Romantique…c’est marrant, ça, que je ne me suis jamais fait ce genre de remarques, moi, à savoir si mon histoire avec Isha était romantique, ou pas. Je crois que c’est ce qui nous différencie principalement, Aaron et moi. Lui, il voit le beau dans les histoires, le côté magique, la poésie dans la relation qui unie deux personnes. Moi…et bien moi, je vis lesdites histoires sans trop me poser de questions, parce que jusqu’à Isha, je n’avais jamais eu de vraie relation, et que forcément, quand on préfère fréquenter un type rencontré dans un bar, un pompier d’une autre caserne, ou un pote à Aaron le temps de quelques nuits, on s’intéresse bien peu à la magie, ou au romantisme. Mais ouais, il a raison quand il dit que ce n’est pas simple. Je crois que simplicité n’a jamais rimé avec Isha et moi.

J’écoute avec attention le plan d’Aaron, et il parle avec une telle ferveur qu’il ne met pas longtemps à convaincre la trouillarde que je suis que finalement, les choses peuvent peut-être bien se terminer, ou à défaut, pas si mal que ça. Je reste cependant songeuse quant à savoir si oui ou non Isha pourra venir me rendre visite quand il le veut. Quand on réfléchit à son passif avec Fort Hope, et la peur que ce lieu représente pour lui, je ne suis pas certaine qu’il meurt tant d’envie que ça de venir s’y terrer. Pourtant…pourtant, ce serait tellement plus simple s’il acceptait simplement de venir me rejoindre ici, et qu’on s’y fasse une vie ensemble, loin de toute la violence de l’arène, et surtout, loin de Joshua. Fort Hope est même le lieu idéal pour élever un bébé, ici, au milieu d’autres enfants. Mais je sais que je me berce de douces illusions rien qu’en pensant à ça. Isha, du moins le nouvel Isha, appartient à l’arène, tout entier. Que ça me plaise, ou non. Je garde malgré moi cette pensée à l’esprit, alors qu’au bout d’un petit moment, je finis par répondre à Aaron : « -D’accord coloc. On pensera à toutes ces choses-là après une bonne nuit de sommeil. » J’esquisse un sourire ensommeillé, tout en sachant qu’il est la voix de la raison, et que je ferai mieux de l’écouter.

Mes yeux se ferment, mais cela n’empêche pas le coin de mes lèvres de s’étirer une nouvelle fois dans un sourire aux nouvelles paroles d’Aaron. Oh oui, Isha est important pour moi, et même maintenant, avec le recul, je ne parviens toujours pas à comprendre comment il a réussi ce petit miracle de trouver sa place dans ma vie. « -Il est jaloux. Il a peur que je le quitte pour toi… » Je pousse un nouveau soupir, et cherche une position plus confortable sur la jambe d’Aaron, repensant à toutes ces fois où le brun est devenu le sujet de conversation entre Isha et moi, et où j’ai dû rassurer le gladiateur à son sujet. « -Je lui ai répété pleins de fois qu’il n’avait rien à craindre…que tu étais mon meilleur ami, le frère que j’ai jamais eu, mais…que veux-tu, il est têtu. Tu connais l’expression, hein…qui se ressemble… » Je ne finis pas ma phrase, mais je sais très bien qu’Aaron sait ce que j’ai insinué. Que les deux têtes de bourrique qu’Isha et moi sommes ne pouvaient finir autrement qu’ensemble.

Je baille une nouvelle fois à m’en décrocher la mâchoire, mes yeux se mettant à briller d’un léger voile humide. J’aimerai tellement qu’à cet instant, Isha apparaisse de nulle part, et me serre fort dans ses bras en me disant que tout va bien se passer. Quoiqu’il en soit, Aaron a raison, on ira demain à l’infirmerie, je discuterai de la situation avec leur médecin, et même si je ne me fais pas trop d’illusions, vu qu’il est compliqué de pouvoir confirmer un tel diagnostique sans test, je parlerai de ma suspicion de grossesse. Mais demain…si je continue de penser à ça, ou même de penser tout court, d’ailleurs, je crains que mon cerveau n’explose très rapidement. « -Assez parlé de moi. A ton tour. Raconte-moi des choses, change-moi les idées, s’il te plaît. Comme tu vas, Aaron ? » Parce que oui, depuis que je suis arrivée, on ne parle que de moi, de ma situation, de mon ressenti, de ma trouille, et pourtant, nous sommes deux dans la pièce. Ou peut-être trois, difficile encore de le savoir.
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MessageSujet: Re: Paint it black || Aaron   Paint it black || Aaron EmptyVen 1 Fév 2019 - 19:24
Joey semble s’apaiser, et m’écouter. Elle répond finalement positivement à toute mon argumentation et en effet, je considère que j’ai raison. Le sommeil ne pourra que nous aider, surtout au vu de ses petits yeux durement ouverts. Je devine ça sans mal, malgré le noir qui nous berce et nous entour. La fine lumière me rassure sur mes craintes et me permet de deviner mieux les émotions de l’une des femmes de ma vie. Mais le tableau apaisant, est vite déchiré par une nouvelle de Joey. Isha est jaloux de moi ?

- Pas étonnant. T’as vu quelle parfaite réplique de la perfection je suis ? Tous les hommes que t’as fréquenté et que tu fréquenteras seront en proie à une grande jalousie face à moi c’est évident.

Je continue à lui frotter le dos et finalement, je l’attire avec moi, l’obligeant à s’allonger. La miss, comme elle l’a soulignée, est très têtue. Je sais que ça ne sera pas simple de la faire lâcher les armes et de s’endormir. Mais ça me va, si elle enfreint la règle et qu’elle accepte au moins de se reposer avec moi dans le calme et l’atmosphère douce de cette nuit factice. Elle ne résiste évidemment pas à relancer le sujet, avec une question qui me fait doucement sourire, un rictus de nervosité que le noir mâche aussitôt, le rendant heureusement invisible. Comment je vais, moi..? Même si les choses s’améliorent un peu pour moi, je ne peux pas vraiment dire que ça soit la grande joie. Egale à moi-même, j’avance et je procède comme sur les champs de bataille à l’époque. Pas le temps de pleurer les morts et les disparus, je ferai ça quand la bataille sera finie. Autrement dit, je ne m’accorderai le temps de pleurer mon frère, le labo, Cora et Charlie que lorsque ma vie sera parfaitement stable et moins sanglante. Pour l’instant, Joey n’a pas besoin de savoir ça. D’autres sujets peuvent davantage l’intéresser, et je sais d’avance quel sujet pourrait la faire penser à tout autre chose avec efficacité.

- Hm… Je t’avoue que tout s’est passé si vite récemment que j’ai un peu perdu le fil. On a plus eu l’occasion de parler d’autre chose que d’Isha depuis un petit temps, je suis un peu perdu.

J’affiche un petit sourire en coin, laissant planer le mystère. Ca n’était pas un reproche, mais si elle me connaît bien, elle sait que je fais simplement traîner un peu les choses avant de lui apprendre quelque chose de palpitant.

- Je ne sais pas si tu le sais, mais j’ai croisé Anja hors du labo il y a déjà pas mal de temps. Et devine quoi, la volcanique brunette est ici. A Fort Hope. Et ce n’est évidemment pas tout, nous parlons un peu, quand on se croise à la sentinelle ou en excursion de ravitaillement.

Je souris légèrement, laissant voler à nouveau un léger silence.

- Et je pense à l’inviter manger un soir prochain, ici, avec moi. J’y songe, je ne l’ai pas encore fait, mais cela me semble être une idée plutôt intéressante. Ou risquée, je ne sais pas. Elle m’arrachera peut-être la tête avant que je puisse formuler entièrement mon invitation pour ne pas avoir à l’entendre. Tu sais comment est cette tigresse.
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MessageSujet: Re: Paint it black || Aaron   Paint it black || Aaron EmptyMer 6 Fév 2019 - 21:30
Je dois admettre que le fait de nous plonger dans le noir, et de savoir que Joshua n’est pas tapi dans l’ombre, sur le point de lancer une de ses attaques de vipère, à quelque chose de relaxant. C’est vrai que si je me prêtais réellement au jeu, et que j’essayais vraiment, je parviendrais à m’endormir, et à laisser mon esprit se reposer un peu, à défaut de réussir à se détendre complètement. Aaron est, comme à son habitude, fidèle au poste, par ses mots rassurants, par sa main qui parcourt inlassablement mon dos également, en signe de réconfort. Je ferme les yeux quelques instants, et les rouvre quand il m’explique, à sa façon, qu’on n’a pas réellement pris la peine de parler d’autre chose que d’Isha ces temps-ci, et oui, c’est vrai, cette simple idée me fait culpabiliser. Est-ce que je suis devenue une de ces nanas égoïstes qui occupe tout leur temps libre avec leur meilleur ami à parler de leur mec ? Parce que je m’étais promis que je ne serai jamais ce genre de filles là, et cette simple idée m’agace au plus haut point.

Je fronce les sourcils, prêt à m’excuser, mais Aaron est plus rapide que moi, et il enchaîne en annonçant une nouvelle que je n’avais clairement pas vu venir. Je me redresse brusquement, et fais des gros yeux dans le noir, qu’il ne doit bien sûr pas voir. « -Anja ? Comme dans Anja ton ex-fiancée qui s’est barrée du jour au lendemain, sans même une explication ? Cette Anja-là ? » Mes sourcils se froncent, et ouais, je l’admets, le fait de savoir que son ex qui lui a brisé le cœur est là, quelque part, dans le camp, ne m’inspire pas que des pensées réjouissantes. Contrairement à Aaron, en tout cas, qui lui, à l’air particulièrement ravi de retomber sur ce petit bout de passé, aussi douloureux fut-il. Je reste silencieuse face à son récit, face aux explications de ses envies, que j’avoue ne pas comprendre. D’ailleurs, mon sourcil se hausse quand je l’entends dire qu’il songe à inviter la jeune femme à venir dîner chez lui, comme un espèce de rencard 2.0 post apocalyptique. Est-ce réellement une bonne idée ?

J’ai du mal à ravaler toutes les pensées qui me brouillent soudainement l’esprit, et toutes ces remarques pas forcément agréables envers cette nana que je n’ai jamais réellement réussi à porter dans mon cœur, malgré tous mes efforts. J’essaye d’adopter ce bon vieil adage qui implique que l’on tourne notre langue sept fois dans notre bouche pour éviter de dire toutes conneries, et vu mon tempérament, j’avoue que l’exercice est difficile. Je crois que je n’ai pas fait plus de trois tours quand j’ouvre la bouche : « -Sérieux, Aaron ? » Il est compliqué de deviner son expression dans cette obscurité, de pouvoir lire sur son visage tout ce qu’il ne dit pas avec des mots. J’essaye pourtant aussitôt de tempérer mes propos, et mon dieu, ça me demande un effort non négligeable. « -Enfin, je veux dire…t’as vraiment envie de te relancer là-dedans, avec elle ? Tu te souviens pas comment ça s’est fini la dernière fois ? » Question purement rhétorique, je sais bien qu’il s’en souvient, évidemment. Simplement, j’ai du mal à comprendre comment il peut accepter de renouer un lien, quel qu’il soit, avec cette fille qui lui a témoigné si peu d’intérêt par le passé. Peut-être vaudrait-il mieux effectivement qu’elle lui arrache la tête, ça évitera que la mégère ne réussisse à lui arracher le cœur une nouvelle fois.
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