Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
Après trois ans et demi de bons et loyaux services, In Your Flesh passe en forum semi-privé autogéré. Les tâches administratives sont réduites au minimum, les inscriptions filtrés et les validations supprimées. Nous vous proposons plusieurs zones de RP différentes, dans lesquelles les intrigues sont gérées par les membres sur la base du volontariat et où chacun peut RP librement en suivant seulement une trame commune.
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Sujet: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Dim 6 Oct 2019 - 21:51
Dernière édition par Ava Goldenrod le Mar 8 Oct 2019 - 13:08, édité 1 fois
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Mar 8 Oct 2019 - 9:56
Dernière édition par Malorie Erikson le Mar 8 Oct 2019 - 21:29, édité 1 fois
Cela faisait plusieurs mois que son ami Adam était mort, pourtant elle y pensait encore régulièrement, d'autant qu'en ce moment elle sentait peser le solitude. Vaughn n'était pas dans son assiette et Maya vaquait à elle ne savait trop quoi. Quant à Isha et Joey, ils étaient devenus invisibles, tous les deux barricadés dans leur appartement à couver le nouveau-né. Peut-être pourrait-elle aller faire un tour dans la zone nettoyée histoire de se changer les idées et voir comment évoluait la ville ? Aussitôt pensé, aussitôt fait. Elle héla Screw l'un de ses esclaves, un grand black à dreadlocks plutôt beau, souriant avec un corps sculptural qui arriva au pas de course. Lui aussi aimait traîner, c'était toujours mieux que les tâches ingrates qu'on lui commandait à l'arène. Comme d'habitude, ils se dirigèrent vers l'ambulance camionnette. Il porta sa maîtresse et son engin à roues pour l'installer côté passager, sauta à la place conducteur et fit chauffer le moteur.
Le ciel était chargé, cela ne présageait rien de bon mais ils n'étaient pas des mauviettes, ce ne serait pas une petite averse qui les arrêteraient. Au bout d'une demi-heure cependant, ce ne furent pas quelques gouttes qui s'écrasèrent sur le pare-brise mais des trombes d'eau. La visibilité étant des plus réduites, l'homme décida de se garer sommairement et de couper le moteur; ils repartiraient dès qu'il y aurait une accalmie. Ils purent juste apercevoir une rangée de maisons, une rue déserte et un gus un peu plus loin qui marchait en zigzagant avant que les vitres deviennent floues. Trop d'eau. Screw partit d'un grand rire. Voir des blancs bourrés, incapables de tenir l'alcool le rendait toujours hilare.
Ils n'eurent pas le temps de tromper l'ennui qu'un hurlement de frayeur traversa l'espace clos. Malou sursauta. Putaaain ! Éructa t-elle, on aurait dit un cri de môme, va voir ! La jeune fille n'aimait pas particulièrement les enfants; pour être sincère elle était même à deux doigts de les détester: ils étaient trop chiants mais s'il y avait bien une chose qu'elle ne supportait pas, c'était qu'on s'en prenne à eux. Trop facile de s'attaquer à plus faible que soi ! L'infirme avait des codes d'honneur indestructibles. L'esclave attrapa à toute volée un sac plastique poubelle qu'il jeta sur ses épaules en guise d'imperméable, prit sa machette et sortit. Je wevient dans deux minutes, juwé Maîtwesse ! S'exclama t-il avant de sauter au bas de l'ambulance, s'enfonçant dans le rideau de pluie tandis que Malou piaffait déjà d'impatience, maudissant son handicap.
Screw éternellement pieds-nus avait la particularité de se déplacer silencieusement tel un chat et se fondait dans le décor. D'ailleurs, qui se serait intéressé d'un black mal sapé, logeant les murs et les portails à grands pas ? Il ne tarda pas à arriver sur les lieux pour découvrir la scène qui ne lui inspira rien de particulier. Il avait vu bien pire, au delà même de ce qu'on pouvait imaginer au Congo Kinshasa son pays d'origine mais il avait reçu un ordre impossible à contrecarrer sans être puni de... repas ! Ce manque de compassion était l'une de ses qualité de combat et c'est sans état d'âme, en mode machine de guerre version Afrique profonde qu'il s'approcha furtivement.
Arrivé telle une ombre sur le perron bétonné, il se pencha pour aiguiser à grand bruit son coupe-coupe comme les Hutu le faisaient avant de massacrer les Tutsi. Il adorait faire cela; ça stressait, pire, ça foutait carrément les chocottes à n'importe quel blanc-bec ! Comme prévu, l'agresseur probablement aviné se redressa en grognant afin de jeter un coup d'oeil par-dessus son épaule. Screw n'attendit pas qu'il reprenne ses esprits; une proie très amusante, à moitié défroquée l'attendait dans une position des plus embarrassantes, il n'allait pas se priver !
La jeune fille sous le salopard n'eut certainement pas le temps de voir autre chose qu'un éclair d'acier monter puis descendre à la vitesse de l'éclair. La lame s'était abattue sur une des jambes du violeur, la coupant net. Le type poussa un premier hurlement bientôt suivi de plusieurs autres. Méthodiquement, comme qui débiterait un bananier tombé au sol ou d'autres choses moins avouables, il trancha l'autre guibolle puis les bras de celui qui croyant pouvoir se protéger s'était écarté de son butin en brayant comme un nouveau-né. L'esclave souriait, ses yeux étaient vides d'expression, il semblait avoir fait cela toute sa vie. Dans un dernier élan, il fendit le torse de l'individu. Le sang giclait partout. Afin de faire place nette, Screw éloigna du pied les deux morceaux qui tressautaient encore et se pencha sur la victime en lui tendant la main afin qu'elle se relève.
Rien ne laissait penser que la tenue on ne peut plus débraillée de la fille le mettait dans un quelconque émoi cependant, il ôta son sac poubelle et couvrit le corps de l'inconnue en disant: viens avec moi te mettre à l'abwi dans l'ambulance de ma Maitwesse, elle nous attend et elle n'a pas de patience ! Là-dessus il partit d'un grand rire tout en obligeant l'étrangère à se lever. La jeune fille était peut-être suffisamment effrayée pour n'avoir aucune envie de suivre un type pareil mais qu'elle ne s'y trompe pas: le visage enjoué de Screw cachait une cruauté à toute épreuve et son corps le désignait comme une force de la nature; renâcler ne servirait à rien. Au pire, il la traînerait jusqu'au véhicule comme un vulgaire sac de manioc s'il le fallait.
C'est ainsi que, d'une manière ou d'une autre, l'inconnue se retrouva propulsée à l'arrière d'une ambulance camionnette agencée comme un camping-car en plus sommaire et plus petit, sous le regard froid où perçait la colère d'une jeune fille handicapée dont le fauteuil roulant avait été posé à la place du siège avant. Elle avait vingt ans mais n'en paraissait pas plus que seize ou dix-sept. Petite, très maigre, blonde, oreilles décollées, elle avait une beauté assez particulière. Certains disaient même qu'elle était laide. T'en a mis du temps !!! Lança t-elle fraîchement à son esclave sans prendre la peine de saluer l'adolescente. La viande était duwe comme du bois d'ébène Maîtwesse. Répondit Screw en rigolant.
Assieds-toi sur la civière. Ordonna la tribun à la môme. Ca va ? S'inquiéta t-elle malgré tout, il n'a pas eu le temps de... Elle voulait dire « de te pénétrer » mais Malou était pudique aussi n'avait-elle pas osé terminé sa phrase. A présent elle détaillait l'inconnue de pied en cap et constata les chairs tuméfiées au niveau de la mâchoire. Pose-moi sur le lit à côté d'elle, dit-elle au grand black avant de continuer tandis qu'il l'installait: regarde sa mâchoire, vérifie qu'elle ne soit pas déboîtée et si c'est le cas, remets-là en place. L'esclave n'était pas médecin mais à l'arène on ne dérangeait pas Joey l'infirmière pour des petites bricoles, on se débrouillait seul ! L'homme s'exécuta tandis que l'infirme faisait une à peu près sociable tentative de présentations: Lui c'est Screw, moi c'est Malou. Et toi ?
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Mar 8 Oct 2019 - 17:32
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Mer 9 Oct 2019 - 23:25
La fille qui en fait n'était plus une enfant mais plutôt une presque ado, s'était sagement assise sur la civière et avait répondu sans faire d'histoires aux questions posées par Malou. Voilà qui était déjà un très bon point. Pour le coup, l'inconnue montait dans l'estime de la tribun qui avait horreur de s'embarrasser de rétifs. En la regardant elle avait eu une pensée pour Aube, un tout petit peu plus âgée qu'elle et qui était morte. Elle avait été sa protégée, plus par devoir que par plaisir car elle avait un caractère épouvantable.
Elle fut rassurée de savoir que l'agresseur n'avait pas eu le temps de commettre le pire et que Screw avait su faire ce qu'il fallait à sa façon mais la mâchoire la tracassait; elle n'était pas belle à voir, au mieux aurait-elle un énorme bleu, au pire... Mais l'esclave la rassura. Après avoir touché la joue et l'os le plus délicatement possible, il avait affirmé qu'elle n'avait rien de cassé. Mets-lui de l'arnica, avait-elle ordonné, tu trouveras le tube dans le petit placard au-dessus de l'évier. Puis ce fut les présentations. Ainsi elle s'appelait Ava. Ok, répondit l'infirme pour signifier qu'elle avait enregistré.
Elle n'osa pas répondre à la question de l'adolescente. Ce n'était pas la peine qu'elle sache vraiment ce que l'alcolo lui aurait fait après et qu'elle se fasse des mauvais films tous les soirs avant de s'endormir. Mais la phrase suivante laissa Malou pantoise pendant quelques secondes. Elle regarda Ava avec des grands yeux de hareng saur avant de rétorquer avec une sincérité presque infantile: mais... Pourquoi Screw serait sorti sous la pluie battante afin de te sauver pour qu'ensuite on te fasse du mal ? Quel intérêt ? Elle détailla davantage l'adolescente et se rendit compte qu'elle semblait complètement effrayée, c'était tout juste si elle ne tremblait pas de tous ses membres. Screw avait-il exagéré dans sa manière d'éliminer l'agresseur ? Elle le connaissait suffisamment pour pouvoir donner elle-même un réponse à son interrogation muette. Le problème maintenant était de rassurer un peu cette pauvre fille, ce qui ne serait pas forcément aisé vu que Malou n'était pas très douée pour ce genre de chose surtout avec la nouvelle question que venait de poser Ava !
La tribun laissa passé un temps où l'on pouvait sentir une forme de gêne, adoucit légèrement sa voix et dit: je suppose que tu es de Detroit et que tu as entendu parler de l'arène ? C'est de là qu'on vient. C'est là qu'on habite. Et sans laisser le temps à l'interlocutrice de prononcer le moindre mot, elle enchaîna afin de ne pas la terroriser complètement: j'ai un appartement à moi là-bas. Si tu veux je t'invite. Je te ferai un repas, je te donnerai des provisions pour quelques jours, des fringues et je te coulerai un bain bien chaud sans rien en échange, évidemment. Pour l'instant Malou aimait plutôt bien cette fille; elle ne semblait ni chiante ni râleuse, pas pot de colle non plus et elle avait envie de lui rendre service tout simplement. Qu'en penses-tu ? Ça te dis ? Insista t-elle.
Ava GoldenrodIndépendant
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Jeu 10 Oct 2019 - 21:26
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Sam 12 Oct 2019 - 21:23
A la réponse de la jeune ado, Malou avait sursauté. Comment avait-elle pu oser contredire ce qu'elle avait annoncé ?! d'une voix sèche elle avait rétorqué: il reste encore un peu de logique dans ce monde mademoiselle ! Elle avait laissé un temps et avait ajouté: ne sois pas prétentieuse, s'il te plais et regarde-toi deux minutes. Qu'est-ce que Screw ou moi-même aurions-nous eu à gagner à venir te sauver pour ensuite te faire du mal? Hein ? Pour avoir envie qu'on « te fasse du mal » comme tu dis, il aurait fallu que tu aies quelque chose qui nous intéresse du genre une super arme ou un sac à dos bien rempli de victuailles, de clopes, d'alcool, de médocs, de came ou que tu transportes à la main un jerrican plein de carburant ! T'as tout ça quelque part ? Non ? Alors fait pas chier avec tes conneries, ok ?! Cela avait été plus fort qu'elle. Pour une des rares fois qu'elle avait tendu la main à quelqu'un, voilà que l'inconnue avait tenté de lui donner une leçon ! Mais Ava s'était excusé et l'atmosphère s'était détendue.
A présent, il allait falloir parler de l'arène à cette inconnue qui somme toute paraissait un peu empotée et émotive; cela n'allait pas être coton ! D'où sortait-elle d'ailleurs pour n'avoir entendu parler que de Fort-Hope ? La tribun commençait à craindre que la môme ne soit pas capable de survivre ici bien longtemps et plus encore, qu'elle s'offusque de leur lieu de vie mais après tout, elle était libre de repartir d'où elle était venue, sale et affamée.
Elle écouta avec attention sa réponse mais également le monologue de son estomac qui réclamait de la nourriture avec véhémence et pris une grande inspiration avant de donner des explications. L'arène est située dans la zone nettoyée de Detroit, à la place du complexe olympique de patinage artistique. C'est tellement grand que tu ne peux pas la louper ! De cette immense salle de sport César en a fait une arène comme au temps des Romains avec des spectacles de gladiateurs et de morts-vivants et ça marche d'enfer, les gens adorent ça. Elle aurait peut-être dû édulcorer ses propos mais la gamine n'avait pas l'air d'être une imbécile, elle aurait vite compris. Et puis... Elle semblait réglo, Malou n'aurait voulu la tromper pour rien au monde, c'était un trait de caractère qu'elle affectionnait particulièrement mais il y avait autre chose aussi: elle était très enfantine, trop. La tribun ne prétendait pas pouvoir l'endurcir en si peu de temps mais si elle pouvait éviter qu'elle soit à nouveau la proie de pédophiles alcoolisés à cause de sa grande naïveté, ce serait un beau challenge.
La fille avait enchaîné beaucoup de questions mais c'était normal, elle cherchait à comprendre tout simplement. Malou habituellement pas patiente prit le temps d'éclairer la lanterne d'Ava qui semblait nouvelle venue à Detroit, ville qui n'était déjà pas recommandable avant l'apocalypse et qui était devenu pire après. Non, c'est pas un piège ! Affirma t-elle en cachant mal la colère qui montait. Si tu veux descendre de l'ambulance là, maintenant tout de suite, sous la flotte, tu peux, Screw t'ouvrira la porte et adieu, bon vent !
Afin que l'étrangère comprenne un peu mieux cette démarche gratuite elle ajouta: tu es loin d'être la première que j'invite comme ça. Je ne suis pas mère Thérésa mais parfois, quand les gens sont dans la merde je peux donner un coup de main juste parce que j'en ai les moyens, ça te va mieux comme réponse ? Quant aux fringues, te fais pas chier avec du fil et une aiguille, à l'arène on en a plein, toutes les couleurs et toutes les tailles, tu pourras choisir, ce sera cadeau. Une fois de plus, Ava pouvait ne pas comprendre ce luxe aussi l'infirme ajouta t-elle: les spectateurs paient leurs places avec des choses; nous avons donc tout ce qu'il faut. Quant à moi je suis haut placée malgré mon fauteuil roulant; je peux donc décider presque tout ce que je veux.
Ava semblait être séduite par le bain chaud, au moins Malou pourrait-elle l'emmener voir ce qu'était cette arène et lui offrir un moment de confort. Et si elle avait besoin de parler ou de poser des questions, ce ne serait pas un problème. Oui, c'est presque un vrai appart, répondit-elle. A l'arène on appelle ça une « suite », c'est que pour les VIP, les autres n'ont qu'une chambre. la seule différence c'est que c'est meublé avec ce que j'ai trouvé et non pas avec ce que j'ai choisi, quant à Screw, il m'appelle maîtresse parce que c'est mon esclave. En prononçant cette dernière information Malou était consciente qu'Ava n'aurait peut-être qu'une envie: prendre ses jambes à son cou face à tant de folie. Ce serait comme bon lui semblerait; après tout, par les temps qui courent, un bain chaud ça se mérite un peu, non ?
Ava GoldenrodIndépendant
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Dim 13 Oct 2019 - 17:14
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Mer 16 Oct 2019 - 13:51
Ava avait semblé douter du succès des spectacles et était bien surprise. C'était normal, l'arène était un lieu tellement étrange et l'être humain tellement avide de violence et de sang... Mieux que ça, avait répondu Malou, ça marche d'enfer, il y a tellement de monde que parfois on en refuse pourtant les gradins sont immenses et non, les spectateurs n'ont pas peur d'être mordus, ils sont protégés par des barrières.
A présent l'adolescente acceptait de rester dans l'ambulance et restait bouche-bée à l'idée du luxe dont disposait ce lieu de perdition au point qu'elle s'inquiéta d'un tout petit détail. L'infirma s'empressa de la rassurer: oui, il y a l'électricité mais tu sais, à Fort-Hope aussi, c'est des panneaux solaires en fait. Par contre, il paraissait évident que le statut d'esclave ne passait pas. Elle avait beau répondre ok, ok, on voyait sur son visage qu'elle était choquée.
Screw ayant jeté une couverture sur les épaules de la môme, celle-ci avait l'air d'aller beaucoup mieux. Malou regarda au travers du pare-brise pour constater que la pluie tombait moins drue aussi demanda t-elle à l'esclave de reprendre le volant. Installe-moi sur mon fauteuil et tourne-le vers Ava, ordonna t-elle à l'éphèbe d'ébène. On y va ! Lui lança t-elle, comme ça tu comprendras mieux.
Durant le trajet, elle lui expliqua sommairement comment elle en était arrivé là: j'étais blessée et malade. Pour passer inaperçue, je m'étais planquée dans le coin du perron d'une maison quand figure-toi que je vois une super bagnole immense s'arrêter et devine qui en est sorti: Dean Caulfield en personne !!! La jeune fille ne pouvait que connaître ce nom. C'était une star d'avant l'apocalypse qui avait joué dans de nombreux films et même dans des séries que tous les jeunes dévoraient sur le petit écran. Et ben ce type, il est venu vers moi avec son garde du corps, continua t-elle, ils m'ont emmené à l'arène où j'ai été soignée et Dean m'a annoncé que vu mon caractère il me prendrait pour son bras droit et ferait de moi une tribun. Elle laissa un temps de silence afin que l'adolescente puisse déguster ce récit digne d'un conte de fée avant de poursuivre: l'arène a été créée par les frères Caulfield. Sam, le grand patron se fait appeler César et Dean s'occupe de la mise-en-scène des spectacles, c'est un génie ! Pour le reste, ça fonctionne exactement comme les arènes du temps des Romains. T'as déjà vu « Gladiator » ? bah c'est un petit peu comme ça sauf qu'on a qu'un seul cheval pour l'instant et que les gladiateurs ne sont pas des esclaves. Tu verras, je te ferai visiter.
Ils étaient arrivés. Ava pouvait contempler une immense bâtisse ovale, flanquée de « dépendances », sortes d'immeubles à trois étages. La camionnette se dirigea vers le parking sécurisé puis Screw fit descendre les deux filles. Ton arme ! Exigea tout à coup Malou. Tout en soupirant comme un malheureux Screw lui tendit sa machette qu'elle rangea dans son sac. Les esclaves n'ont pas le droit d'être armés à l'intérieur, expliqua t-elle à la nouvelle venue. Ils traversèrent une sorte de galerie marchande où se trouvait la taverne, prirent un couloir qui menait aux caisses avant d'en prendre un autre qui menait aux réserves. Je t'emmènerai partout après. Pour l'instant tu vas choisir des vêtements propres, je te les offre. Si tu as besoin de pantalons, robes, sous-vêtements, tee shirts, pull, pompes, manteau ou blouson c'est ok.
Screw s'était éclipsé afin d'aller chauffer des seaux d'eau pour le bain tandis qu'Ava se retrouvait dans une pièce assez mal rangée où se trouvaient empilées des tonnes de fringues et de chaussures de toutes sortes. Il nous manque de la main d'oeuvre pour bien ranger tout ça, dit l'infirme comme pour excuser le bordel ambiant mais les vêtements pour filles c'est plutôt là. Elle indiqua une série d'étagères où trônait même des habits neufs avec leur étiquette. Le public n'hésite pas à piller partout pour payer leur place, expliqua la tribun. Regarde, tu as même des marques, des trucs de luxe et des robes de soirée ! Ava n'osait peut-être plus bouger dans la caverne d'Ali-Baba aussi Malou insista t-elle: vas-y, sers-toi ! Prends ce que tu veux !
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Ven 18 Oct 2019 - 10:47
Dernière édition par Ava Goldenrod le Lun 21 Oct 2019 - 18:08, édité 1 fois
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Dim 20 Oct 2019 - 23:09
En ce qui concernait les panneaux solaires Malou s'était empressée de répondre qu'ils les fabriquaient eux-même avec des canettes ou de l'aluminium récupéré un peu partout. Ava était plaisante et l'infirme commençait à l'apprécier. Elle était polie, pas chieuse et curieuse dans le bon sens du terme aussi n'était-il pas difficile de satisfaire ses envies de savoir; pour Malou c'était presque un plaisir.
Bah oui, répondit-elle, tribun c'est haut placé et bras droit de Dean encore plus. Disons que quand César n'est pas là c'est moi qui le remplace. C'est agréable parce que je peux faire ce que je veux mais le fait d'être une fille n'est pas toujours facile... D'un coup, la jeune fille avait envie de s'épancher face à l'oreille attentive aussi ajouta t-elle: je suis toujours obligée d'être sévère si je veux être respectée et obéie. Si j'avais été un homme même moche et stupide, les choses auraient été plus simples.
L'adolescente ne savait plus où tourner la tête pour pouvoir embrasser du regard l'immense édifice, pourtant, elle était loin d'avoir tout vu. Mais ce fut arrivée dans la pièce à fringues que l'adolescente fut la plus drôle à voir, toute ébahie qu'elle était devant ces trésors amoncelés sous ses yeux ! Cela fait un moment qu'on entasse tout ça, l'informa la tribun et nous avons des spectateurs qui viennent de loin, de villes plus riches que Detroit où le pillage est plus rentable.
Comme le lieu était petit, Malou resta devant la chambranle de la porte et regardait la môme s'affairer tout en opinant du chef à chaque fois qu'elle demandait si elle pouvait prendre ceci ou cela mais quand elle lui posa la question des tailles de soutiens-gorge, elle resta quelques secondes silencieuses avant d'avouer: alors là j'en ai aucune idée ! Très maigre et épisodiquement anorexique l'infirme était plate comme une limande et ne portait rien. Il vaudrait mieux que tu en essaye pour savoir. Par pudeur elle détourna le regard et ne se retourna que quand Ava demanda avec un sourire si elle pouvait prendre le serre-tête à oreilles de chat. Bien sûr ! Répondit-elle. L'apocalypse était suffisamment difficile à vivre comme cela, elle n'allait tout de même pas priver une gosse d'une franfeluche !
Quand le choix fut arrêté, Malou lui demanda de ramasser toutes ses affaires et de la suivre. Elle allait l'emmener dans sa suite. Maintenant tu vas prendre un bon bain chaud, t'habiller de propre et ensuite nous mangerons. Elles croisèrent Screw qui portait deux seaux d'eau bouillantes et le suivirent jusqu'à l'appartement. Quand la tribun poussa la porte et tandis que l'esclave se dirigeait vers la salle de bain, Ava pouvait découvrir une pièce meublée simplement mais confortable. Une table ronde avec trois chaises trônait au milieu. Dans un coin un canapé clic-clac en tissus, dans un autre une armoire et au fond une cuisine à l'Américaine avec même une gazinière et un frigo en état de fonctionnement. A droite: la porte de la salle de bain où l'on devinait une baignoire, un évier, un WC et un petit meuble. A gauche, une porte fermée. Ça c'est la chambre de Maya mon autre esclave, elle habite avec moi. Annonça Malou.
Screw avait terminé. Il avait également posé une serviette de toilette sur le rebord de l'évier et ressortait tout sourire en saluant les filles de la main. Tu peux y aller, dit l'infirme. Tu as du savon et du shampoing, profites-en mais ne gaspille pas ! Et tandis qu'Ava avait fermé la porte et prenait ses aises, Malou dirigeait son fauteuil roulant vers la cuisine. Elle ouvrit les placards rabaissés à sa nouvelle taille par un esclave menuisier, ouvrit le réfrigérateur et cria: il me reste du blanc de poulet et deux œufs. Je peux faire des pâtes à la sauce tomate, et même des carottes râpées, ça t'iras ? Et en dessert j'ai une boite de salade de fruits ! Enfin, elle demanda: les œufs tu les voudras comment ?
Ava GoldenrodIndépendant
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Lun 21 Oct 2019 - 18:09
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Mar 22 Oct 2019 - 23:08
Malou avait levé un sourcil surprise qu'Ava lui demande si les autres villes étaient pillées ou non. L'infirme ne s'était jamais posée la question de savoir d'où venait tout ce qu'ils encaissaient mais une choses était certaine, ceux qui voulaient les meilleures places avaient toujours des objets très intéressants à poser sur le comptoir. D'où cela venait ? Depuis quand avaient-ils tout cela ? Je n'en sais fichtrement rien ! Répondit-elle, je suppose qu'ils ont fait des réserves chez eux quand il y avait encore des trucs ou alors ils étaient déjà riches avant... Ce que l'adolescente ne savait pas c'était qu'à l'arène il y avait une autre pièce pour la nourriture et une autre encore pour des meubles, armes et divers bric-à-brac. En bref, ils ne manquaient de rien.
La môme n'arrêtait pas de sauter de joie comme si tout ce qu'elle découvrait sortait d'un conte de fée. En quelque sorte c'était vrai mais à quel prix ! Que de sang avait coulé pour avoir cette électricité, cette eau chaude et toutes ces fringues mais elle ne lui dirait rien; il était inutile de gâcher sa joie. La tribun lui offrait une journée de bonheur avant qu'elle ne retourne dans la rue de tous les dangers, elle ferait en sorte de lui cacher le côté sordide de ce lieu. De toutes façons du sordide il y en avait partout à présent.
Tandis qu'Ava profitait à plein de son bain chaud, Malou mit de l'eau à bouillir pour les pâtes puis se gratta la tête pour les œufs. Elle s'était attendue à une réponse du genre: en omelette, sur le plat ou encore à la coque mais avait du mal à imaginer ce que pouvait être des œufs « bien cuits ». « Je vais les faire durs » songea t-elle, je pense que ça doit être ça des œufs bien cuits ». Il fallait dire que la jeune fille n'avait jamais été fortiche en cuisine. Quand elle vivait avec Nounours c'était lui qui faisait les repas et c'était délicieux.
Le repas était prêt quand la fille sortit de la salle de bain. La tribun leva la tête pour lui demander de l'aider à apporter les casseroles sur la table et ouvrit des yeux grands comme des soucoupes. Si elle avait su encore rire, elle l'aurait fait ! La gamine avait enfilé tous ses vêtements neufs y compris le sweat et le manteau en laine. Elle devait crever littéralement de chaud avec tout ça ! Les fringues te vont très bien, la rassura t-elle mais tu devrais retirer au moins ton manteau tant qu'on est dans l'appart sinon dehors tu vas te les geler. Ava aborda ensuite le problème des vêtements sales. Je serais toi, je garderais ce qui n'est pas trop abîmé, on ne sait jamais, tu pourrais avoir besoin de te changer et si tu veux qu'ils soient propres confie-les moi puis repasse demain ou après-demain ici, ils seront nettoyés.
Elle lui demanda de la seconder pour mettre le couvert et elles purent s'attabler devant une assiette de nourriture brûlante pleine à ras bord. Malou picora quelques morceaux et dit: nous avons des poules et des légumes qui poussent sur le toit, je te montrerai cela tout à l'heure. Comme c'était l'hiver, hormis des carottes et des navets supportant de rester en pleine terre malgré le gel, il n'y avait plus grand chose mais c'était mieux que rien. A la fin du repas l'infirme prépara un thé, mit trois sucres dans sa petite tasse et sirota le breuvage tout en en proposant à son invitée.
Quand les ripailles furent terminées elle s'exclama: allons visiter les lieux à présent ! Je te propose de commencer par le stade où se déroulent les spectacles entouré par les gradins; je te prévient c'est immense. Quand il n'y avait pas représentations les gladiateurs s'entraînaient là avec leurs armes et leurs protections, surveillés par des coachs qui les conseillaient ou les invectivaient selon les résultats. Quelques-uns s'échauffaient en courant autour de la piste sablonneuse, d'autres répétaient leurs mouvements de sabre ou autre en solitaires et d'autres enfin faisaient sortir du sous-sol un ou deux morts-vivants afin d'en découdre avec eux dans les règles de l'art et non pas en les exécutant illico comme c'était coutume dans les rues.
HRP: les fringues ont été payées par Malou en boutique et feront désormais partie de tes affaires personnelles, c'est ton cadeau de bienvenue !
Ava GoldenrodIndépendant
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Lun 28 Oct 2019 - 18:26
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Ven 1 Nov 2019 - 19:13
Ava avait confié ses vêtements sales et son tee-shirt déchiré à la tribun qui l'avait informé: puisque tu veux garder ce tee-shirt, je demanderai à une esclave couturière de te le réparer. Demain en fin de journée je pense que tout sera fini. Puis, l'adolescente avait posé son manteau sur la chaise et avait dévoré son repas à belles dents pas toujours proprement mais Malou s'en fichait. Par contre, pour l'aide proposée l'infirme ne voyait vraiment pas ce que la môme pourrait bien faire ici. Elle était trop gentille, trop douce, trop naïve, il lui arriverait plus de problèmes que de joies, ce n'était pas possible à moins que... Après réflexion, elle ouvrit la bouche et dit: je pourrai te trouver une chambre pour cette nuit comme ça tu ne dormiras pas dehors et demain, pendant que les esclaves s'occuperont de tes habits tu pourrais ranger le local à vêtements, qu'en penses-tu ? Elle laissa un temps et ajouta: par contre tu seras obligée de t'en aller demain en soirée au plus tard; tu ne peux pas rester plus longtemps à moins d'appartenir à l'arène et je suppose que ce n'est pas dans tes projets ?
Tout en mastiquant, la gamine, riait à propos d'on ne savait trop quoi. Malou ne releva pas pour plusieurs raisons. La première était qu'elle n'avait pas compris, la deuxième était qu'elle n'avait pas d'humour et la troisième parce qu'elle ne riait plus ni ne souriait depuis bien longtemps. Qu'importe cela ne l'empêcha pas de déguster le thé avec le même plaisir qu'Ava avant de se lever pour la visite.
Ava affirma ne pas avoir peur mais son visage semblait trahir le contraire. Aussi la tribun s'empressa de la rassurer: tu n'as aucune raison d'être effrayée, suis-moi et tout se passera bien. Elles prirent plusieurs couloirs et arrivèrent non loin du quartier des esclaves où chacun vaquait à ses occupations. L'endroit ne semblait pas très propre et manquait de confort de manière évidente. On pouvait apercevoir quelques robinets et des seaux pour la toilette, des WC faits en bois ou même un simple trou sans portes et plus loin des dortoirs sombres. Malou fit presser le pas; ce n'était pas la peine que la gamine voit les détails de leur vie sordide. Elle était contre de tels traitements, surtout pour les femmes mais ne pouvait rien faire d'autre qu'adoucir de temps à autres leur quotidien ou d'en protéger quelques-uns en les mettant à son service.
Elle lui indiqua des portes épaisses qui menaient au sous-sol et dit: derrière ces portes il y a des cages avec plein de mangeurs d'hommes qui sont libérés au moment du spectacle et quelques-uns pour des répétitions et plus loin, derrière cette porte là, ajouta t-elle en pointant l'index vers une huisserie des plus anodines, il y a le trou. La prison si tu préfères. L'infirme passa également les détails des condition de détention de ceux qui avaient eu le malheur de fauter, attrapa la manche de l'adolescente et la dirigea vers quelque chose de plus spectaculaire: l'arène à proprement parlé, entourée de ses gradins. Sur la piste plusieurs gladiateurs s'entraînaient avec des armes tout droit sorties de l'Antiquité, du Moyen-âge Européen et même orientales. C'était beau et terrible à la fois. Les fers s'entrechoquaient, les filets glissaient avant de s'envoler vers leur proie, la masse d'arme avec ses pointes noires s'abattait au sol avec fracas tandis que les hommes s'exerçaient à esquiver. L'un d'entre eux leva le bras vers un esclave. Aussitôt, il fit ouvrir des grilles avec une poulie et quatre morts-vivants affamés sortirent de là en grommelant à qui mieux mieux en courant, claudiquant vers les humains qui faisaient semblant de se laisser attraper avant de faire preuve d'ingéniosité. Car ici on n'abattait pas les immondices d'un coup comme en pleine rue. Il fallait faire durer le plaisir, il fallait que les spectateurs en ait pour leur « argent » et c'était tout un art ! Malou laissa Ava regarder tout cela. C'était le moins pire qu'elle avait à lui proposer dans ce lieu infernal de violence où le sang coulait à flots chaque week-end.
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Mer 6 Nov 2019 - 19:16
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Ven 8 Nov 2019 - 21:08
Quand Ava rejeta poliment la proposition de rester à l'arène sous prétexte qu'elle ne s'y plairait pas ce ne fut pas une surprise pour la tribun qui en aurait presque sourit dans sa moustache. La place de cette gamine aurait été de rester avec ses parents et dans son école dans le Monde d'Avant mais ça, c'était impossible. Elle pourrait certainement être accueillie à Fort-Hope, c'était le mieux qu'elle avait à faire et si l'envie lui en prenait, Screw pourrait l'emmener dès le lendemain, une fois ses vêtements propres et rapiécés.
Elles étaient donc parties à la découverte de ce lieu étrange et devant les portes pour les mangeurs d'hommes la fille s'était encore inquiétée de la sécurité. Après cette porte simple il y en a d'autres bien plus sécurisées ne t'inquiète pas, avait répondu Malou. Aucun mort-vivant ne va te sauter à la gorge ! La môme lui confia qu'elle les appelait les « revenus ». pourquoi pas. C'était logique, ils étaient revenus à une forme de vie terrestre; le problème c'est qu'ils emmerdaient le monde. C'est drôle, s'exclama l'infirme, j'ai souvent remarqué que les gens leur donnaient des noms parfois très originaux. J'ai connu quelqu'un qui les nommait les « trucs », un autre les « coyottes » et plein d'autres choses encore.
De couloirs en couloirs elles étaient arrivées sur la piste où les entraînements battaient leur plein. C'était non pas le clou du spectacle mais la grande particularité de ce lieu et Malou était presque fière de lui présenter cela, certaine que ces combats de hauts vols impressionneraient son invitée. Elle fut impressionnée, c'était le moins qu'on puisse dire mais pas de la façon que l'imaginait la jeune femme. Après un moment d'observation l'adolescente fit un malaise avant de demander s'ils étaient nombreux à se battre ainsi. Oui, répondit Malou honnêtement, ils sont nombreux. On est même obligé d'en refuser. Tout le monde veut faire ça. On a des apprentis, des aguerris, des champions et pas que des hommes; des femmes aussi. On a même eu un fille de ton âge. Elle s'appelait Aube et se battait à l'épée alors qu'elle avait perdu une main. Elle laissa passer quelques secondes de silence et ajouta: ce ne sont pas des soldats mais des gladiateurs. Ils ne font pas ça pour défendre qui que ce soit mais pour le spectacle, pour la gloire uniquement.
Elle s'était arrêtée là. Ce devait même être déjà trop pour cette fille encore enfantine aussi héla t-elle deux esclaves qui accoururent et lança: maintenant nous allons visiter le grand potager sur les toits. Ce serait sûrement l'unique chose qu'Ava apprécierait. Pour y aller, il fallait monter toute une flopée d'escaliers assez raides, en métal, qui zigzaguait sur l'extérieur du bâtiment comme c'était courant aux Etats-unis. Les deux sbires silencieux prirent, l'un Malou sur ses épaules, l'autre le fauteuil roulant et entamèrent l'ascension.
Arrivés tout là-haut, un paysage splendide s'offrit à leurs yeux. Tout d'abord une vue imprenable sur Detroit à presque 360° et ça déjà, c'était un panorama qui valait le coup qu'on s'y attarde un peu. La cité, dans son ancienne et désuète splendeur de ville jadis riche de ses usines de constructions automobiles qui avaient fini par faire faillite, aujourd'hui à moitié en ruine et envahie par la végétation, auréolée de part et d'autres par des trous énormes de bombes tombées pour rien, soit-disant pour éradiquer le fléau. Il faisait froid là-haut, le vent soufflait et le ciel ajoutait une touche pathétique à la magnifique désolation de l'apocalypse. De nuit c'était pire. Aucun réverbère en état de fonctionnement, pas même un feu tricolore. Quant aux panneaux publicitaires, cela faisait belle lurette que les néons avaient cramé. Pas âme qui vive à l'horizon si ce n'étaient les éternels corbeaux qui sillonnaient les nues à la recherche de cadavres à se mettre sous le bec et dieu sait comme ils étaient nombreux. Il ne fallait pas leur en vouloir, ils faisaient leur boulot de nettoyeurs; en été c'étaient les mouches à merde...
Quand leur regard eut abandonné le point de vue, les deux filles pouvaient contempler des sillons de terre où l'on voyait encore des alignement de poireaux, carottes, oignons, navets et autres légumes capables de rester en terre avant le gel. Des équipes ont sillonnés les jardins des alentours pour trouver des graines, expliqua la tribun et maintenant, on les récoltent nous-même pour les planter la saison d'après. On est autonomes en nourriture. Plus besoin d'aller piller ou fouiller des bicoques. Un peu plus loin, s'étendait le poulailler et une espace pour le cochon. Le tout était propre. Des esclaves passaient leur temps à désherber et nettoyer ce lieu vital. Dans un petit coin, on pouvait même voir quelques fleurs, fanées à présent. C'est pour Dean, expliqua Malou et puis... Un jour on aimerait bien avoir des abeilles.
Ava GoldenrodIndépendant
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Dim 10 Nov 2019 - 20:31
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Ven 22 Nov 2019 - 22:40
La fille avait dit qu'elle aimait bien de nom de « coyotes » pour désigner les mangeurs d'hommes. Malou aussi avait adoré en ce temps presque lointain où elle habitait à Seattle. Alan... Qu'était-il devenu ? Lui et sa femme avaient perdu leurs deux fils, leur belle fille et avaient eu beaucoup de mal à s'en remettre. Comme ici, comme partout. Toujours la même histoire, les mêmes larmes et des morts. Elle ne répondit rien et ne sourit pas. Qui pouvait bien sourire dans un monde aussi pourri, hormis une adolescente encore naïve ?
Et puis elle lui avait parlé de Aube et sa main manquante. Encore un mauvais souvenir; il n'y avait plus que cela à se mettre sous la dent: se remémorer les défunts, les uns après les autres et tenter de les faire revivre l'espace d'une minute. Elle y arrivait parce qu'elle avait la rage dans le corps, répondit l'infirme et puis... il y avait quelques trucages dans son spectacle, c'est comme au cirque ici, l'important n'est pas toujours le plus fort mais le plus malin et le plus spectaculaire. Elle laissa un temps de silence et pressentit un léger malaise chez Ava, un peu comme si elle se sentait toute petite face à tout ce que qu'elle découvrait aussi conclut-elle: malgré tout elle est morte elle aussi. Pas sur la piste, elle n'a pas eu l'occasion de jouer beaucoup de spectacles. Un jour elle a fugué, on n'a jamais vraiment su pourquoi et son père l'a retrouvée... Trop tard. Tu vois, savoir se battre à l'épée ne suffit pas pour survivre. Regarde dans l'état dans lequel je me trouve et je suis toujours en vie... Elle laissa traîner son regard au loin et continua: il y a un gros facteur chance, j'en suis certaine mais il faut aussi savoir s'entourer des bonnes personnes qui nous protégeront. Aube avait mauvais caractère et disait merde à tout le monde, elle est partie toute seule et n'est jamais revenue. Elle planta ses yeux froids dans ceux de la jeune fille et dit: toi tu ne sais peut-être pas bien te battre mais tu es sympa. Cherche des personnes qui seront prêtes à prendre soin de toi, rends service en retour et tu verras, je suis sûre que dans un an ou deux tu seras encore là pour venir me faire un petit coucou !
Enfin, elles étaient montées là-haut pour admirer le paysage et regarder le potager, les fleurs fanées, les poules et l'unique cochon. Malou poussa un soupir. La question de la môme l'embarrassait. Quel était son légume préféré ? Aucun aurait-elle aimé répondre pour être franche mais comment expliquer à une gamine de treize ans qu'en réalité elle n'aimait pas manger, qu'elle passait son temps entre se forcer pour sa santé et sombrer à nouveau dans l'anorexie quand tout allait trop mal ? Euh... Les carottes, répondit-elle pas très convaincante avant d'ajouter précipitamment: on aimerait bien avoir d'autres cochons, au moins une femelle mais c'est quasiment impossible à trouver, ils ont dû être tous mangé ! Et puis, c'est Fort Hope qui est à côté du lac pour les poissons même si parfois certains vont à la pêche... mais on n'a pas vraiment besoin de tout ça; les spectateurs nous apportent tout ce qu'il faut.
La tribun avait conscience d'avoir traité toutes les questions d'Ava trop rapidement mais comment expliquer que grâce aux recettes des spectacles ils jouissaient d'abondances qu'on ne trouvait nul part ailleurs ? Mais ce n'était pas la seule raison; une information avait percuté les neurones de l'infirme: la môme venait d'Angleterre et cela raviva dans son cœur des souvenirs forts. Je ne sais pas comment était Detroit avant vu que je viens de Seattle. D'ailleurs, là-bas, j'ai connu un médecin qui était Anglais et qui prenait grand soin de garder toutes les coutumes de son pays, même celles qui étaient un peu vieillottes comme avoir une canne à pommeau pour se déplacer partout où il allait et enfiler tous les jours un costume ! Il était très gentil... Malou partit à nouveau quelques instants dans ses songes avant d'ajouter: c'est lui qui nous avait tous initiés au thé et à son rituel. Le thé que tu as bu chez moi était un darjeeling mais j'ai aussi de l'Earl grey, c'était ses deux préférés. Elle laissa un temps et ajouta: cela fait un bon moment que nous sommes ici, il ne doit pas être loin de cinq heures à présent, rentrons vite cela va être tea time ! On n'a plus de biscuits mais j'ai des ingrédients pour se faire un gâteau, qu'en penses-tu ? Laissant à peine le temps à l'adolescente de répondre elle siffla ses esclaves et ils descendirent tous. Je pourrai te montrer le visage de ce docteur quand nous serons arrivées dans ma suite.
Malou semblait presque excitée pour une fois et elles traversèrent l'arène et les couloirs presque au pas de course. Arrivées dans l'appartement, la jeune fille sortit de la farine, des œufs, un petit verre de lait, de l'huile et un fond de chocolat en poudre pour le gâteau tout en demandant à Ava de chercher dans le placard le thé tant convoité. On va se la jouer comme avant, comme si toute cette merde n'avait jamais existé et on va se faire un goûter royal ! S'exclama t-elle ne préparant la pâte. Quand le gâteau fut mit au four, elle se dirigea vers la table basse à côté du canapé et prit un épais carnet à dessin qu'elle feuilleta. Arrivée à la bonne page elle appela la gamine et dit: voilà, c'est lui. Il s'appelait le docteur Alair je-ne-sais-plus-quoi. La môme pouvait découvrir un portrait au crayon de grande qualité. L'homme qui devait avoir la soixantaine avait une allure altière très British qui le rendait beau. Ses yeux respiraient l'intelligence et la bonté avec une petite étincelle d'ironie. Il faisait toujours plein d'humour comme chez vous, expliqua l'infirme. C'est moi qui ai fait ce dessin. Je ferai ton portrait aussi tout à l'heure. Dans ce cahier, il y a tous ceux que j'ai connu.
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Ven 6 Déc 2019 - 15:24
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Sujet: Re: ... qui tombe à pique ! [Pv Malorie] Ven 13 Déc 2019 - 20:02
A propos de l'idée pour le cochon, Malou fit non de la tête avec une moue désapprobatrice. Non, répondit-elle. Je sais d'avance ce qu'ils voudront gagner de grandiose: du sang, toujours plus de sang et pas celui des mangeurs d'hommes, du frais, du bien rouge; celui des enfants, ils en ont déjà fait la demande. Elle avait déjà entendu cette requête de divers spectateurs: faire combattre des petits pour pimenter les spectacles mais pour l'instant cela n'avait pas encore eu lieu et c'était tant mieux ! On se passera de femelles. On a un élevage de poules et de lapins, c'est déjà pas si mal.
A l'idée d'un thé, d'un vrai, et d'un gâteau fait maison dans un four, Ava s'était complètement détendue et semblait ne plus se poser de problème. Cette journée hors du temps que l'infirme avait voulu offrir à cette gamine était donc une réussite. Tandis qu'elles regardaient le portrait du docteur Alair, une bonne odeur comme jadis enveloppait tout l'appartement de ses volutes délicieuses et en attendant la fin de la cuisson, la tribun lui montra des gens qu'elle pourrait peut-être encore croiser. Lui c'est Isha mon champion, elle c'est sa femme et là c'est leur petit bébé. Ils habite tous ici. Joey est l'infirmière de l'arène. Elle feuilleta encore et tomba sur Dean, l'ex-star de cinéma et de séries télévisées connu de tous. Et lui, regarde ! S'exclama t-elle, tu ne vas me dire que tu ne le reconnais pas ! Elle lui montra également Vaughn le barman, Logan le chef de Fort-Hope avant que le camps soit détruit et quelques autres. Tous ceux-là, c'est des sympas tu pourras leur faire confiance, conclut-elle en refermant le calepin.
Le gâteau était cuit. Il était simple mais promettait d'être bon puisque c'était une denrée devenue rarissime. La jeune fille demanda à Ava de l'apporter sur la table ainsi que le thé et s'installa. Pour une fois elle ne se fit pas prier et s'en coupa une bonne tranche qu'elle trempa dans le breuvage. J'ai un peu de lait en poudre sur l'étagère, si tu en veux profites-en car bientôt cela n'existera plus même à l'arène.
Quand elle furent rassasiées, Malou demanda à la gamine de poser et lui promit de la dessiner sous son meilleur angle. Ce ne sera pas difficile, dit-elle déjà concentrée, je te trouve plutôt jolie. Tandis qu'elle ébauchait les premiers traits elle lui demanda si elle avait des photos de famille ou d'amis. Tant qu'on y est, je peux te les dessiner aussi, on a rien d'autre à faire jusqu'à ce soir, expliqua t-elle. Pendant ce temps, je te donnerai des feuilles, un crayon et quelques feutres comme ça tu pourras dessiner toi aussi.
Comme c'était reposant de ne plus penser à la violence, à la survie, à la faim, au froid, aux morts... Elles étaient là, chacune à leur place devant la table, avec le goûter encore là pour se resservir à volonté. Après réflexion, l'infirme se dit qu'elle n'avait jamais vécu cela, pas même chez elle avant l'apocalypse et pour la première fois depuis une éternité, depuis qu'Adam était décédé, elle ébaucha l'ombre d'un sourire au coin de ses lèvres.
Le portrait avançait comme elle voulait. Elle avait mis des zones d'ombres légères autour de la mâchoire un peu trop carrée et avait insister sur la douceur et la transparence du regard. Sourit davantage ! Ordonna t-elle alors qu'elle commençait la bouche.