C'est en ce matin de novembre, un peu grisonnant, que je me réveille. J'ai plutôt bien dormi pour une fois. J'ai un peu mal à la nuque, mais ça va ! J'ouvre la boite où je stock la nourriture pour prendre un peu de viande que je porte à mes lèvres. Je mords dedans sans vraiment prendre de plaisir. C'est dur et froids, ça manque de sel, d'herbe. Je ne sais pas si ça existe encore… Les herbes oui, mais le sel ? Je reste dans mes pensées, me réservant de viande avant de fermer la boîte et de me lever. Pour le moment je vais bien. J'ai un peu mal au ventre…. ça m'arrive très souvent en ce moment, tous les mois j'ai mal au ventre. Dommage que les docteurs n'existent plus … Je ne fais pas cas de ce mal-là, ça commence vraiment à être chaque mois depuis un long moment, je m'habitue. Je range toutes mes affaires, je bois un peu d'eau, qui n'a pas très bon goût…
Je m'étire un peu, une fois le sac sur le dos. Je m'éloigne de la zone sécurisée. Je ne sais pas si les maisons sont moins piliers hors de la… Mais ça vaut le coup d'essayer non ? Et puis avec un peu de chance, je peux peut-être trouver du sel ! Ce n'est pas périssable il me semble ! Non ?


Au bout de plusieurs heures, je suis arrivée à un supermarché à l'abandon. Il est fermé par des épaves de voiture, mais un vire est cassé, assez petit, mais je peux peut-être y entrer ! Pour le moment, pas de revenus en vue ! Je vais essayer. Je sais que ce n'est pas prudent, mais j'ai vraiment besoin de quelque chose à mettre sur ma viande. Et puis, ça a l'air abandonné… Je monte sur une ancienne voiture pour regarder dans le bâtiment. Je n'y vois pas grand-chose, mais assez pour savoir que je peux y entrer, maintenant. J'enlève mon sac pour le passé par l'ouverture avant d'avancer à l'intérieur. L'air y est très humide, ça sent assez mauvais, mais rien de très repoussant. J'avance sur ce qui était un rayon en bois et en fer, ou peut-être de l'acier. J'ai une vision sur ce qui se trouve en dessous de moi, mais pas assez loin devant moi. C'est un peu stressant, mais l'aventure est très excitante aussi ! J'arrive au bout du rayon, l'autre est un peu plus loin, je pense pouvoir sauter dessus et avancer sans trop d'embuche. Je prends de l'élan…. Et je saute !

Je n'ai jamais été très bonne en sport. Je ne sais pas pourquoi je me suis dit que c'était une bonne idée de sauter comme ça… Évidemment, j'ai ratée mon atterrissage, je me suis rattrapée au bord et … ça a commencé à pencher, de plus en plus … Jusqu'à tomber … Je me suis laissée tomber au sol, regardant mes bêtises sans pouvoir les rattrapées.

Ca a fait l'effet domino… mais avec des étagères… Tout commence à tomber, faisant un bruit pas possible, cassant vitres et faisant tomber ce qui ne l'était pas encore. Bien, tout ce retrouve au sol, un trou béant dans la façade, là ou normalement aurait dû se trouver une grande vitre. Je soupire en me maudissant à haute voix. Ce n'est pas maintenant que j'ai fait tout ce raffut que je vais essayer d'être plus discrète… Mais, un bruit me fait terriblement peur. Quelque chose approche, doucement. Beaucoup de ses “quelques choses” approchent, un peu trop pour moi. Très vite, je vois des revenues avancer dans le bâtiment, poussant de long râle. Pendant quelques secondes, je suis tétanisée. Un de ceux la n'a plus de bras ! Un autre n'a même plus de mâchoire, ni d'yeux ! Comment c'est possible ? Je voudrais crier, mais rien ne sort. Je pars en courant jusqu'à arriver dans la salle de sécurité ou je m'enferme. Je pousse le bureau autant que je le peux devant la porte avant de me cacher dans un coin de la pièce, en pleure.

Comment j'ai pu faire une chose pareille avec des étagères ? Je pleure à chaud de larme. Comment j'ai pu encore me mettre dans un pétrin pareil. J'en ai marre de cette vie, j'en veux plus… Puis, j'entends quelqu'un. Quoi ? Une personne est dehors ? Non, pas possible, j'étais toute seule. J'ai fait très attention quand je suis rentrée ! Je lève la tête et vois une personne devant la vitre de sécurité. Blue, elle s'appelle Blue. Je cris “Je n'ai pas fait exprès !” Elle veut que je la laisse entrer. Est-ce que je dois vraiment le faire ? Si je ne le fais pas, les revenus vont la tuer ! Je n'ai pas tellement le choix… Hésitante, j'avance vers la porte pour pousser le bureau. Je sorte vite mon couteau suisse, larme sortie.

J'ouvre la porte en vitesse, les yeux rougies. “Je n'ai pas fait exprès !” dis-je en reculant. Je tends le couteau devant moi, comme si j'avais vraiment mes chances devant …. Elle... Il faut que j'arrête d'avoir si peu confiance en moi, même si au couteau, mon expérience n'est que de vider un animal … Je prends un air déterminé quand je lui dis “Tu te plaques au fond de la pièce, loin de moi !” Ma voix est ferme, tellement que je me surprends moi-même. Une fois qu'elle est rentrée, je repousse le bureau contre la porte avant de me retourner, couteau levée. Je regarde par la vitre les corps arrivés. “On est pris au piège maintenant…” dis-je en baissant mon couteau. Ça ne sert à rien de la menacer, on est dans le même bateau… C'est une femme, une jeune femme apparemment. Je ne sais pas quoi faire et le bruit des revenus qui commencent à frapper contre la porte me fait tellement peur. Je retourne dans le coin de la pièce, pour me laisser tomber au sol. J'essaye de me retenir de pleurer, mais les larmes coulent quand même…

Comment je peux me retrouver dans cette pièce, dans cette situation. C'est impensable de s'attirer autant d'ennuis. Je renifle bruyamment malgré mes tentatives pour être discrète. Je regarde la vitre sale. Une tête est plaquée contre la vitre, la peau brunâtre laisse échapper un liquide jaune poisseux qui coule contre la vitre. Une odeur de chaire décomposée emplie la pièce. Les revenus sont de l'autre côté de la porte ne nous laisse aucune possibilité. Leurs odeurs me prennent à la gorge et je commence à tousser. Je pose ma tête contre mes genoux pliés, essayant de trouver une solution. Mais, je ne vois rien… Comment faire ? Je regarde la pièce sous toutes les coutures jusqu'à ce que quelque chose me tape dans l'oeil. Une trappe. Il y a une trappe sur le plafond de la pièce. Le magasin est beaucoup plus haut que cette pièce, c'est presque normal, maintenant que j'y pense, qu'il y ai une trappe ! Je me redresse pour trouver un moyen de nous sortir de là. Très vite, je tire une table sous la trappe avant de tirer une chaise pour la poser sur le bureau. Je monte sur le bureau avant de monter sur la chaise pour ouvrir la trappe.
“Si tu veux partir d'ici, viens avec moi !” dis-je avec un petit sourire.

La femme que j'ai laissée entrer m'a obéie. Elle fait exactement ce que j'ai dit. Je n'ai jamais menacée quelqu'un avant… J'ai réussi à rester loin de tout ça, jusque là… J'ai trouvée une manière de partir, ou du moins de ne plus êtres aussi porche des revenus. Au début tout ça me semblait être une bonne idée ! J'ai mis le bureau en place, une chaise sur le bureau pour accéder à la trappe du plafond. J'ai demandée à la jeune femme si elle voulait sortir d'ici. Elle a répondu par l'affirmative en venant tenir la chaise. Je ne suis pas très rassurée, mais je monte dessus et me hisse sur le sous-plafond de la pièce. En haut, l'odeur de moisi, d'humidité mêlé à quelque chose de fort me prends à la gorge. Je me demande si on a bien fait de monter la … La jeune femme se hisse à l'aide de ses bras et arrive à côté de moi. J'essaye de voir quelque chose, mais je ne vois que des câbles et un gros tuyau de ventilation. Je regarde la jeune femme quand elle me parle. “Après avoir failli vous tuer, c'est le moins que je puisse faire…” Mais je ne suis pas vraiment sûr d'être en sécurité. Elle se met à ma hauteur, c'est vrai que je suis un peu petite … Peut-être trop pour mon âge… Elle me fait un sourire au qu'elle je réponds.”Merci” dis-je avec un petit sourire gêné. “Oui, mon père a été mordu il y a…. longtemps. Deux ans je crois… Et vous, vous êtes seule ?” Je garde une main dans ma poche, serrant mon couteau, pour le cas ou… Je sursaute pour la même raison qu'elle. Je sors mon couteau et le tends devant moi. J'entends des milliers de petits pas qui se rapproche. Je me demande si on n'était pas plus en sécurité en bas… Je recule jusqu'à me trouver très proche de la jeune femme. Je ne vois pas grand-chose… Ce n'est pas faute de chercher une lampe torche !L’odeur est vraiment affreuse, j’en ai un haut le coeur. “Enchantée…. Ava” dis-je avant de plaquer une main sur ma bouche.

Elle sort quelque chose et j'entends le bruit d'un briquet. Tout de suite, une flamme émerge de l'objet, faisant couiner les choses autour de nous. Je vois des moustaches, des petits nez noirs… Certain essaye d'approcher, mais la lumière leurs fait peur. Je vois bien qu'il faudrait avancer. Je change d'avis en quelques secondes en essayant de redescendre par la trappe. Mais au moment ou mes pieds se retrouve sur la chaise, la vitre en bas explose et une marrée de revenue entre dans la salle. Je n'ai pas le temps de hurler. Je me hisses de nouveau dans le sous-plafond avant que le bureau et la chaise soient emporté. J'ai tellement peur, comment je vais faire ? Je vais mourir ici ? Mais je n'ai pas envie de mourire moi !

Je m'arrête un peu, essayant de faire abstraction des revenus en bas. “Bon, on n'a plus vraiment le choix maintenant, espérons que le plafond tiendra …” Je reste un instant à regarder ce qui se passe autour de moi avant de m'avancer vers quelque chose qui peut nous aider. Je ramasse un morceau de fer au sol. Il semble là depuis longtemps et je ne veux pas savoir ce qu'il y a dessus. Je dépose mon sac et en sort un vieux tee-shirt.

Le vieux vêtements que l'homme avait déchiré quand il avait essayé de me déshabiller avant que le grand homme ne le tue. Malou avait eu une bonne idée de me dire de les garder ! J'enroule le tissu autour de la barre et fait plusieurs noeuds pour ne pas que ça nous tombe dessus. Je n'ai pas de combustible à mettre dessus malheureusement, mais je pense que ça devrait aller. J'avance ma torche improvisée vers le briquet avant de me fixer. Qu'est-ce que je fais ? Mes yeux se perdent dans le tissu violet au moment où il prend feu. C'est mon père qui me l'avait offert… Les flammes grandissent et un cercle de lumière s'étant un peu plus autour de nous entour. “Tu as une idée d'ou on peut aller ? Parce que je ne vois pas d'autre trappe dans cette trappe.” dis-je avec un petit sourire.
Tout n'est qu'une façade, je suis au bord des pleures, une fois encore. Je fais tout pour me calmer, jusqu'à essayer d'oublier la vermine autour de nous et les revenus en dessous, qui n'attendent que de nous mordre.