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Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
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 So we'll come, we will find our way home
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MessageSujet: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyMar 26 Juin 2018 - 21:15

Dernière édition par Kennedy Lancaster le Mar 21 Aoû 2018 - 20:50, édité 1 fois
Détroit - Fin 2011
And if...


Je devrais pas être ici. Je devrais pas essayer encore une fois. À chaque fois, j’ai beau savoir, j’ai fini par avoir un peu plus mal, par me faire un peu plus mal, toute seule comme une conne. Je le sais bien que c’est idiot, c’est pas pour rien que je me suis retrouvée seule là-bas, c’est pas comme s’ils avaient voulu de moi, pas comme s’il avait voulu me récupérer en même temps que Robin. Et c’est normal après tout, c’est sa sœur, sa vraie sœur, moi, je suis juste la pièce rapportée, la petite sœur de Sid. Sauf que cet idiot lui n’est pas sorti, à croire que je suis pas assez importante, pas assez pour qu’il se tienne à carreaux. Et si je le suis pas, même pour lui, pourquoi je le serais pour les autres ? Pour Luke ? C’est stupide et maso donc de venir jusqu’ici.
Je sais tout ça. Pourtant, je suis là, à frapper à sa porte, avec l’air d’un animal hirsute abandonné depuis trop longtemps dehors. Je tire un peu sur la veste militaire trop grande, comme si ça allait améliorer mon apparence. Faut dire que je m’en suis toujours un peu foutue, mais là, entre le legging noir, le t-shirt multicolore trop court (pas trop petit note-le…) et les boots qui commencent à rendre l’âme, je dois vraiment ressembler à rien. Même ma couleur se fait la malle…
Je serre les points, le regard rivé sur les chaussures bonnes à jeter… comme tout le reste. Mais je le ferais pas, j’ai pas grand-chose d’autres. J’agrippe la bretelle de mon sac où résident mes quelques derniers biens. Pas grand-choses donc, surtout des souvenirs d’eux en fait, une médaille et un sweat que je ne mets pas de peur de l’abîmer lui appartenant entre autre. Surtout… Et quelques fringues élimées. Rien qui ne s’échange ou se marchande, tout ça, c’est déjà parti depuis longtemps, dès que j’ai commencé à voir les derniers billets que je leur avais tirés disparaître. Et là ? Là, il me reste 2 dollars et quelques pennies… de quoi acheter un paquet de gâteaux et une bouteille d’eau donc grosso modo.
Et j’ai pas envie de réfléchir au reste, j’ai pas envie d’y penser, mais ma tête refuse de m’écouter et les possibilités qui s’offrent à moi, qui se sont réduites comme peau de chagrin, ne cessent de tourner en boucle. Le pire ? C’est que je me dis que c’est pas si grave. Que ça ne signifie rien et qu’au final, si ça me permet de m’en sortir, c’est un mal pour un bien, un mal nécessaire. Et puis, s’il préfère continuer de s’envoyer en l’air, de l’autre côté de la porte, assez fort pour que je les entende d’ici, c’est que ça doit pas être si mal. Ouais, voilà.

Je me fige, les larmes aux yeux sans que j’y puisse rien, quand je l’entends. "Laisse tomber, c’est pas important, ils repasseront." Sa voix que je reconnaîtrais même à travers une porte, même dans cette situation, même après tout ce temps. Et son rire à elle, entrecoupé de…
Je fais un pas en arrière, fixant la porte sans la voir. Non, je veux pas voir ça, je veux pas entendre ça. Et cette pensée, aussi redondante que douloureuse, qui revient. De toute façon, t’es personne, t’es pas importante, t’as bien entendu, tu le savais de toute manière, ils t’auraient pas laissé avec le vieux pervers sinon. Ouais. Et au final, j’aurais mieux fait de fermer ma gueule et de le laisser faire, ça m’aurait évité de me retrouver dehors, de crever de faim et de froid, et d’envisager de me laisser d’autres vieux pervers me passer dessus donc. Mais je suis pas très douée pour prendre de bonne décision faut croire. Sans doute que c’en est pas une meilleure que je prends alors que je commence à reculer dans le couloir, mais j’y peux rien. Je m’en sortirais quoiqu’il en soit, je suis assez forte pour ça… Pas vrai ?

Je suis déjà venue. J’ai vu une blonde super bien gaulée passer à poil devant la fenêtre. J’ai même pas frappé, je suis restée dehors à mater avant de me sauver. La dernière fois, sur le circuit, c’était une brune, tout aussi sexy, qu’il avait dans les bras et avec qui il riait. C’est peut-être elle d’ailleurs. Ou une autre, vu le succès qu’il a, ce serait pas étonnant. Et c’est pas vraiment l’important en vrai. Ou peut-être que si. Enfin, c’est surtout que je suis trop idiote et têtue oui. Et trop gamine sans doute, mais bon…
Je devrais faire quoi ? Persister, dans l’espoir stupide qu’il va m’ouvrir ? Que je ne verrais ni déception, ni rejet dans ses yeux ? Ou pire que ça, de l’indifférence ? Parce que si c’est le cas… si c’est le cas… Le savoir, c’est une chose, le voir de visu, ce serait de trop, je pourrais pas. Et sinon ? Aller voir les autres ? Non, non, je peux pas. Et puis… c’est Luke.
Alors quoi ?

J’ai froid, j’ai faim, j’ai sommeil. Et je suis terrifiée. À un point tel que j’arrive pas à calmer les battements de mon cœur, ou à raisonner correctement. Et je me sens si seule. j’aurais jamais pensé qu’on pouvait se sentir si abandonné et si mal, au point de le ressentir physiquement.

J’étouffe un sanglot et je m’arrête de nouveau alors que je suis dans la cage d’escalier. J’entends du bruit en bas, et j’écarquille les yeux. Si je sors, je reviendrais pas. Je sais pas pourquoi, mais je le sais. Parce que ce sera de trop. Parce que c’est de trop.

Une fois, rien qu’une fois.

Je reviens sur mes pas, trop rapidement, trop fébrilement. Et je toque de nouveau. Trois coups rapides et de lents. Comme… avant. Quand j’arrivais pas à dormir, que je cauchemardais, et que je voulais les rejoindre dans leur chambre, lui et Sid. Et je sais pas vraiment si je veux qu’il ouvre ou pas. Je sais pas si j’ai envie de pleurer ou de crier. Je sais pas si j’ai envie de prendre mes jambes à mon cou ou si je veux m’écrouler contre la porte en pleurant.

Je veux juste… Luke.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyMar 26 Juin 2018 - 22:37
Je parie que les filles vont encore tirer la gueule quand elles verront le bordel. Et, comme d’hab, on va se prendre la tête pour tout et n’importe quoi. Parce que je fais mine de me foutre de tout quand je suis là, que je me casse de la pièce quand elles parlent de Kenny, que je me renferme dès que ça parle de ce qui s’est passé quand j’étais en prison, même vaguement. Bref, autant dire que l’ambiance est pas super folichonne. Alors, du coup, quand elles sont pas là, je ramène des filles. Bon, okay, quand elles sont là aussi. Je m’en fous un peu en fait. J’essaie de pas réfléchir, le moins possible, de jamais être seul. Et quand ça arrive, je passe des heures sur ma console quand je suis pas en train de m’entraîner sur ma moto. La vie de rêve quoi. Ou un truc du genre.

Bref, je disais quoi ? Ah ouais, les filles. Pour pas réfléchir. Pour oublier la prison aussi, on va pas se mentir. Ca fait même pas un an et je continue de faire régulièrement des cauchemars, d’avoir l’impression que, quel que que soit le nombre de filles que je me ferais, quelles que soient le nombre de douches que je prendrais, j’arrivais pas à m’ôter de cette sensation dégueulasse que j’ai constamment sur moi. Jamais. J’ai même pas réussi à ouvrir de nouveau un bouquin depuis que je suis sorti, alors que je m’étais juré de continuer mes études. J’ai juste envie de me perdre, d’oublier. D’oublier qu’elle a disparu, d’oublier que j’aurais pu faire quelque chose.

Juste penser à cette fille-là, qui crie un peu trop fort, dont j’ai déjà oublié le prénom et qui ne va pas tarder à finir dehors. Les frangines auront même pas à la virer. J’entends qu’on frappe à la porte alors que je suis occupé à faire mon affaire sur le canapé et, j’avoue, j’ai pas vraiment envie de voir ce que c’est. Du coup je lui dit de laisser tomber et je continue, pressé d’en finir pour être parfaitement honnête. J’accélère le mouvement quand, brusquement, ça retoque.

Et là, je me fige totalement. Elle laisse échapper un petit cri de protestation dont je me moque totalement alors que je fronce les sourcils. « Chut… c’était bizarre. » Avec de vieux souvenirs qui remontent à la surface comme des bulles de savon qui explosent à l’air libre. Comme si… non, ce serait juste pas possible. Sid’ est toujours en prison, je l’ai vu la semaine dernière, bien décidé à éviter de lui dire que sa sœur a disparu depuis des semaines. Et elle… elle pourrait faire ça ? Je me relève et j’attrape une serviette qui traîne par là, avant d’ouvrir la porte.

Elle est là.

C’est elle. Vraiment.

Je la regarde, les yeux écarquillés, incapable de bouger ou de dire quoi que ce soit. J’entends l’autre cruche demander qui c’est, mais je réponds rien du tout, le regard toujours rivé sur cette gamine beaucoup trop maigre, aux cheveux d’une couleur totalement indéfinissable, aux fringues dans un état lamentable. Mais c’est surtout ma Kenny, avec ce regard brillant de larmes et cet air tellement paumé. J’ai l’impression que mon coeur s’est totalement arrêté, comme ma respiration.

Et, d’un coup, mon cerveau se remet en marche. Je tends les bras pour l’attraper et la ramener contre moi en murmurant, d’une voix tremblante. « T’es là, t’es revenue, tu vas bien, t’es entière, tu... »

« C’est qui celle-là ? »

Je me retourne, fronçant les sourcils, sans pour autant relâcher Kenny. J’avais réussi à l’oublier en deux secondes celle-là. Et je tire la gamine à l’intérieur, le bras toujours autour d’elle avant de souffler, en direction de la nana. « Tire-toi. » Bon, forcément, elle commence à m’insulter mais elle finit par claquer la porte sans demander son reste. En même temps, je l’ai totalement ignorée, le regard rivé sur Kenny. A qui je souris, comme un idiot.

Elle est là. Pour de vrai. Et moi je suis potentiellement à poil.

… ah merde.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyMer 27 Juin 2018 - 22:32
J’aimerais bien dire que mon cœur tambourine tellement fort que je n’entends rien d’autre, sauf qu’évidemment, je les entends, eux. Suffisamment pour que je me demande ce que je fous là, encore une fois, suffisamment pour que je me rende compte que j’ai rien à y faire. Mais j’ai nulle part d’autre où aller. J’ai personne qui m’attend. Alors dire que je suis paumée et paniquée est un doux euphémisme. Parce que j’ai beau adorer les autres, c’est pas pareil. Enfin, ça l’était pas. Pour moi. Parce que pour lui, j’en sais rien. Enfin, si, je sais. Il a récupéré Robin, ils habitent à trois avec Axel, et ils voient Drew au minimum tous les weekend. Et moi…
J’ai eu des coups de fils des filles, plus ou moins inquiets, et j’ai essayé de varier la messagerie, pour leur faire comprendre que j’allais bien, mais sans vouloir leur parler. Je sais pas trop pourquoi. Parce que je veux pas pleurer. Et je veux pas rentrer. C’est totalement con. Je me plains d’être seule et je flippe de les revoir. C’est ridicule. Sauf que c’est pas parce qu’elles s’inquiètent que ça veut dire qu’ils veulent de moi. Et les revoir, ça implique de devoir me confronter pour de bon au fait que non, ils veulent effectivement pas de moi, qu’ils ont pas besoin de moi. Ça reviendrait à admettre que tout ce que j’ai bâti, tout ce sur quoi je me suis appuyée pour avancer et m’en sortir n’existe pas. Ça reviendrait à devoir accepter qu’au final, même pour lui, j’étais juste la petite sœur de Sid, alors que pour moi, lui, il compte tellement…

Et si tout part en vrille après ? Je sais pas. Si ça se passe pas comme je veux, comme une partie naïve l’espère, si je suis vraiment de trop, je… Je repartirais. Voilà. Au moins, j’aurais une certitude et je pourrais avancer, passer à autre chose, et… non, je m’en remettrais pas, mais c’est un détail, je m’en sortirai quand même, d’une manière ou d’une autre.

Je veux juste revoir son sourire. Voir cette étincelle espiègle qui précède une connerie dans ses yeux. L’entendre se moquer de moi et de ma silhouette de gamin de 10 ans.

Et c’est sans doute cette infime espoir qui me fait revenir sur mes pas. Ou peut-être plus prosaïquement ces voix que j’entends en bas de l’escalier alors que tout en moi me souffle de partir et d’oublier tout ça. Je sais pas trop. Et je m’en fous. Je reste le poing appuyé sur la porte après avoir frappé, avant de le ramener contre moi pour m’entourer de mes bras. Et s’il s’en fout encore ? Peut-être même qu’il se souvient pas, ce serait pas déconnant.

Pourtant quand j’entends du bruit, du mouvement, je me fige, mes yeux trop grands toujours rivés sur mes pieds. Je sursaute presque quand il ouvre, relevant lentement les yeux sur lui. Parce qu’évidemment que c’est lui. Aussi figé que moi. Voilà, je le savais, j’aurais jamais dû venir, j’aurais pas dû tenter, j’aurais dû m’éviter ça. Les larmes me montent aux yeux alors que je me demande si c’est de l’énervement ou de l’indifférence qui va suivre, et je déglutis. Si je pars là maintenant, on pourra faire comme si rien de tout ça ne s’était passé hein ? On repartira chacun de notre côté, lui finir de sauter la bombasse qui se rapproche de lui, à poil… tout comme lui hormis cette serviette donc. Et merde, j’aurais pu éviter de noter ce détail, je m’en étais bien sortie jusque-là. Et moi… le plan pour avoir un repas chaud et un lit était pas si mal en comparaison.
Je l’aurais vu cinq secondes, c’est bien suffisant pour ne plus jamais vouloir recommencer un truc aussi idiot.

Et je fais un mouvement pour m’éloigner au moment même où il m’attrape et me ramène contre lui.
Hein ? Quoi ?

Je suis totalement figée. Dans ses bras. Contre lui. J’inspire profondément, fronçant les sourcils en me rendant compte que c’est son odeur à elle que je sens, ça et… bah le sexe sans doute. Dégueu. Mais il… il a l’air inquiet non ? Ou… content ? Soulagé ? Incrédule ? Je sais pas trop. Mais une réaction bien trop positive et bien trop douce pour que j’arrive à connecter mon cerveau. J’arrive pas vraiment à réfléchir et à analyser, même si j’essaie désespérément de comprendre. Ou d’accepter.

Je lance un regard à la fille, toujours entouré de ses bras, elle a pas l’air contente elle par contre. Bon, elle, je m’en cogne, mais je peux pas m’empêcher de piquer du nez de nouveau, surtout quand il lui répond. Durant une seconde, j’ai envie de protester et de dire que c’est pas grave, je repasserai, avant de me rendre compte… Si j’avais pas autant envie de pleurer, de me sauver, de me blottir dans ses bras, de m’éloigner de lui, j’en rirais. Mais je dois plus avoir l’air d’un lapin pris dans les phares d’une bagnole, un lapin maigrichon qui sait pas comment réagir.
Je sursaute quand elle claque la porte et je le regarde sans doute pour la première fois depuis qu’il a ouvert. Et mon cœur s’arrête. Ce sourire…

J’arrive tout juste à en esquisser un en retour malgré tout, avant de déglutir et de m’éloigner un peu de lui.

« Tu… devrais pas, je... »  Je toussote, les sourcils froncés, pour essayer de retrouver un peu ma voix. « Je suis pas vraiment… en état d’avoir un câlin, j’ai peut-être des puces on sait pas, et... »  

Et je le mérite pas. Et je comprends pas. Je croise de nouveau les bras autour de moi, et regarde rapidement autour de nous, me balançant nerveusement d’un pied sur l’autre. C’est trop grand, et même si c’est le bordel, c’est trop propre, trop… chez eux. Je devrais pas être là.

« T’aurais pas dû. La mettre dehors. Je… Je suis pas… J’aurais pas dû... » Je reporte de nouveau mon attention sur lui et des larmes m’échappent. « Hello there... » J’ai un semblant de sourire, avant d’écarquiller un peu les yeux et de les détourner. « Ta serviette… elle… tu l’as plus. »

Et non, je tiens pas spécialement à voir ça… Le torse nu va déjà me marquer un peu trop là.
Mais… Je souris un peu plus, en me disant que ce sourire est pour moi. Rien que pour moi.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyDim 1 Juil 2018 - 16:23
Quand je pense que j’ai failli pas ouvrir cette porte. Que je me suis dit que j’avais envie de voir personne, que je préférais oublier tout ce qui va pas avec cette fille. Dont j’ai déjà oublié le nom donc. Mais bon, elle est pas importante, comme les autres qui ont précédé. En vrai, à part la tribu, personne n’a jamais compté, d’aussi loin que je me souvienne. Mes parents ne comptent pas, ils sont morts.

Il se serait passé quoi si elle avait pas insisté ? Si elle avait fait demi-tour ? Enfin, ça va, c’est pas le cas. Elle est là, juste là et j’ai le coeur qui bat à tout rompre. Je me rends compte à quel point elle m’a manqué, à quel point notre équilibre a tous est parti totalement en vrille depuis son départ et que, sans elle, rien n’a vraiment d’importance. Je sais pas si mon cerveau part dans tous les sens ou s’il est totalement buggué à la voir comme ça, si perdue, dans cette entrée. Probablement un mélange des deux.

J’ai aucun scrupule à me débarrasser de l’autre fille, quelle que soit l’activité qu’on avait jusque-là. Parce que le monde s’est enfin remis à tourner en vrai. Et il n’y a que les frangins qui seront capables de le comprendre. Je fronce les sourcils à ses propos, la dévisageant de bas en haut en secouant la tête. « Je m’en cogne totalement de ton état gamine. Je suis trop teigneux pour les puces, t’es pas au courant ? » Mais elle croise les bras en s’éloignant de moi. J’avoue, j’aime pas trop mais de toute façon, elle risque pas de se tirer. Hein, elle va pas repartir ? J’ose même pas lui demander, le regard toujours rivé sur elle. « Ca te plait ? On… y a de la place pour toi ici. T’es chez toi, tu... » Oui, oui, je parle beaucoup trop vite.

Le pire ? C’est que je mets quelques secondes à tiquer de qui elle parle quand elle reprend la parole. « Quoi ? Ah non mais, on s’en fout. Elle est pas importante. De toute façon je l’aurais foutue dehors après. » Je devrais peut-être pas dire ça comme ça. Ca se fait pas. Bon, en vrai, je m’en cogne de ce qu’on peut penser de moi en général, sauf que Kenny, c’est différent. Mon sourire se fait incertain quand elle commence à pleurer et je me rapproche d’elle pour la prendre de nouveau dans mes bras.

Avant de me figer au reste de ses propos. Je baisse les yeux pour remarquer qu’effectivement, j’ai paumé ma serviette en cours de route. « Ah… euh… hum... » Okay, là, je dois dire ou faire un truc intelligent j’imagine. Je regarde autour de moi, un peu paumé, me frottant l’arrière du crâne avant d’aviser mon jeans que j’enfile directement sans réfléchir. « Voilà c’est… mieux. » Sauf que je me sens un peu con maintenant, enfin encore plus que d’habitude. J’enfonce mes mains dans mes poches, incapable de détacher mon regard d’elle avant de me décider et me rapprocher. Et je tends une main pour effleurer sa joue, essuyant les larmes qui ont coulé, avant de murmurer doucement. « Bienvenue à la maison gamine. » Bon et puis, les puces, je m’en fous. Je fini par repasser un bras autour d’elle pour la serrer contre moi, essayant de pas trop trembler. Je sais pas combien de temps je la garde dans mes bras mais je finis par la relâcher, les yeux brillants de larmes. « Il faut que tu manges. Que tu prennes une douche. Oh je dois prévenir les autres. Robin est en compét’ mais elle va être tellement contente. Si tu savais le temps qu’elles ont passé à te chercher. Et Drew habite pas loin, il voudra venir après le boulot direct. » Je l’entraîne avec moi tout en parlant vers le coin cuisine, en bordel depuis deux jours. Axel bosse et a pas le courage de faire quoi que ce soit la journée et moi j’en ai pas envie. Du coup, elle va probablement me gueuler dessus demain en rentrant. Enfin non, là elle va oublier. Et c’est cool. Je me rend compte que je lui ai pris la main et que j’ai pas envie de la lâcher mais, d’un coup, je me rappelle aussi de pourquoi j’ai dû prendre de la distance avec elle quand je suis sorti de prison. Sauf que là, j’ai pas envie. Et même si elle est toujours aussi maigrichonne, toujours aussi paumée, elle est encore plus jolie qu’avant.

Du coup, je la relâche en toussotant avant de grommeler en ouvrant les placards. « ‘tain, y a jamais rien à manger dans cette baraque. Tu veux boire un truc ? J’ai... » J’arque un sourcil en ouvrant le frigo totalement vide pour y voir un petit mot d’Axel. Que je lis à voix haute. « Apprend à faire les courses Gollum, je suis pas ta bonne. » J’ai un regard en coin en direction de Kenny à qui je suis incapable de ne pas sourire, même si le reste revient à toute force. « … tu prends une douche et pendant ce temps, je nous commande à manger. D’accord ? Tu veux manger quoi ? J’ai des fringues qui devraient t’aller. » Voilà. Elle va rester. Pour tout le temps.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyJeu 5 Juil 2018 - 20:54
Il est là. Devant moi. Il est là et il sourit. Et durant un instant qui me semble infini, j’ai l’impression que plus rien d’autre n’existe. Mes peurs et mes appréhensions disparaissent et mon cœur tambourine encore plus fort. Il a ouvert. S’il ne l’avait pas fait ou si je n’étais pas revenue sur mes pas ? Mieux vaut ne pas y penser, tout comme j’évite de trop penser à la nana qui vient de sortir et avec qui il était en train de s’envoyer en l’air. Et c’est pas bien difficile, il suffit que je le regarde.

Bon, en vrai, j’ai tout qui revient bien trop vite, mes doutes et mes craintes m’envahissent de nouveau, et je me demande ce que je fous là. Mais il a l’air content, alors… j’ai bien fait non ? J’ai eu raison, tout va bien se passer. Je suis revenue. Je suis chez moi. Tant qu’il est là et qu’il veut de moi. Même si c’est pas aussi facile que ça. Je fronce les sourcils et réponds d’un ton bien trop bougon pour être crédible.

« J’suis pas une gamine, m’appelle pas comme ça. Et t’es pas si teigneux… » Il l’est pas plus que moi en tout cas. Je me recroqueville un peu, parce que j’ai beau me dire et lui aussi, je suis pas chez moi, c’est chez eux, et je me sens pas vraiment à l’aise. Je reporte mon attention sur lui après avoir jeté un coup d’œil autour de moi, dans leur appart donc. « C’est joli oui… Je… Non, c’est pas chez moi, mais… vous êtes déjà trois, y aurait quand même la place ?… Enfin non je… »

Je fronce un peu les sourcils quand il répond et je hoche la tête sans trop savoir quoi répondre. Y a pas grand-chose à répondre de toute façon. Il les croise, il leur sourit, il les ramène, il les baise, il les dégage. Rien de super classe ou de bien glorieux. Mais c’est pas comme si ça me regardait ou m’intéressait hein…. De toute façon, j’ai pas trop la tête à penser à ça, j’arrive déjà pas à réfléchir au reste, à moi, donc bon… Et comme si ça suffisait pas, il se retrouve à poil. Du coup, forcément, je regarde partout ailleurs, changeant de côté quand il passe devant moi, même si mon regard revient presque malgré moi sur lui quand il enfile son jeans de dos. Merde. Oui, il a un joli cul, mais c’est pas la question. Je rougis un peu, avant de cesser de nouveau de respirer quand il revient vers moi et effleure ma joue, sans que je puisse arrêter de nouvelles larmes de couler. C’est vraiment trop nul. « M’appelle pas gamine. » Et je suis beaucoup moins crédible que tout à l’heure alors que je me laisse aller contre lui en fermant les yeux. Mes doigts effleurent sa peau, me rappelant qu’il est encore torse nu, mais je m’en fous. Je vais pas pour autant l’entourer de mes bras, j’étais sérieuse pour les puces, mais ça fait tellement de bien que je me laisse entourer par cette chaleur inattendue et que j’y plonge même sans réfléchir. Je sais pas trop combien de temps on reste comme ça, mais je me sens à la fois mieux et moins bien, comme si je me rendais compte de ce que j’avais perdu… de ce que je risquais de perdre encore. J’inspire et le fixe, un mince sourire aux lèvres, avant de me figer et d’écarquiller les yeux devant cette avalanche d’informations. Il y en a sans doute pas tant que ça, mais ça fait quand même beaucoup trop. Je secoue la tête tout en le suivant lentement.

« T’es obligé de les prévenir ? Robin va louper sa compet, ce serait con et… et je… Je sais que… qu’elles se sont inquiétées, je suis désolée, et je sais qu’il habite pas loin, mais… On peut pas avoir un peu de temps, je veux dire… enfin, tu veux peut-être pas, je comprendrais… je… T’es obligé de les appeler maintenant ? »

À quel point ça se fait pas ? De vouloir juste un peu de temps avec lui, un peu de temps pour éviter les effusions et les milliards de questions, un peu de temps pour éviter de pleurer comme une gamine que je ne suis pas donc, un peu de temps pour essayer de me retrouver déjà ? Pourtant, j’ai beau savoir que c’est pas cool de faire ça, si j’avais le choix, je préférerais passer du temps toute seule avec lui… au moins jusqu’à ce qu’Axel revienne… Je serre sa main sans trop m’en rendre compte, m’y raccrochant comme à une bouée de sauvetage, ce qu’il est sans doute, même si heureusement, il s’en aperçoit pas.
Et je m’entoure de mes bras, en faisant la moue, quand il me lâche pour farfouiller dans ses placards. Je me balance déjà pas d’un pied sur l’autre, c’est pas si mal.

« Gollum ? » Je hausse les sourcils et mon cœur loupe un battement quand il me sourit. « Et de l’eau, c’est bien. J’ai pas très faim, comme tu veux, je suis pas difficile, pizzas, indien, chinois, ce que tu aimes. Pas trop quoi… » Oui, bon, si j’ai faim, mais plus tant en vrai maintenant, je pourrais pas avaler grand-chose tellement j’ai trop de sentiments et de sensations qui me brouillent l’estomac… et puis, même en temps normal, même quand j’ai faim, je mange plus grand-chose à force… Mais on va pas trop s’appesantir sur le fait que mon estomac doit avoir la taille de celui d’une gamine pour de bon parce que je mange trop rien depuis des semaines hein… « Mais je veux bien me doucher oui. » Ne serait-ce que pour plus avoir l’impression de pouvoir salir leur appart ne serait-ce qu’en marchant ou posant mes doigts sur les meubles… Et puis, ne plus avoir cette couche de crasse et de poussière, sentir bon, ce serait cool. « Tu aurais un sac, pour ranger mes vêtements ? Faudrait que je les lave, je veux pas qu’ils… contaminent les vôtres, enfin tu vois. » Par réflexe, ou pour me donner contenance je sais pas trop, j’ai ramené mon sac à dos devant, le gardant contre moi. Parce que j’ai que ça. Que c’est à moi. Enfin, techniquement, le sweat était à lui, mais… A moi.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyVen 6 Juil 2018 - 17:14
On va pas se mentir, depuis quelques mois, entre ma sortie de prison et sa disparition, la vie a pas été simple, même à trois dans cet appart. Faut dire que si on s’entend bien, y a toujours un truc qui clochait. Et, à voir Kenny plantée dans le salon, je me rends compte que c’est elle qui nous manquait. Et elle a l’air tellement paumée que j’ai le coeur qui se serre à la mesure que passent les secondes. Pourtant, je me souviens pas d’avoir été aussi heureux. Et mon sourire se fait plus large quand elle me répond d’un ton bougon. « Alors là, vu les circonstances, je t’appelle comme je veux. Et bien sûr que si, je suis teigneux, prouve-moi le contraire ! »

Je vois bien que ça va pas trop. Mais bon, on sait pas où elle a trainé ces derniers mois et encore moins ce qui lui est arrivé. Et, pour être parfaitement honnête, je suis pas sûr d’avoir envie de le savoir. J’ai un léger froncement de sourcils avant de reprendre, plus sérieux. « Evidemment que t’es chez toi. Dis pas de connerie. On se démerdera pour la place. Tu bouges pas d’ici. » Mon ton ne souffre pas vraiment de réplique et puis, de toute façon, je suis un peu distrait parce que je viens de tiquer que je suis à poil. Enfin non, elle vient de me le faire remarquer. Hum, c’est un peu gênant. Presque autant que le fait que j’étais quand même en train de baiser y a pas 5 minutes de ça. Mais on s’en fout de tout ça. Y a plus rien qui compte qu’elle. Elle me repousse pas, même si elle me rend pas mon câlin. Sauf qu’elle est là et c’est tout ce qui importe. Et je profite de sa présence, avant de me demander si elle va pas disparaître dès que j’aurais le dos tourné. C’est peut-être pour ça que je la relâche pas tout de suite. Mais vu qu’elle a pas l’air de s’en plaindre, ça devrait aller.

A sa réaction, je la fixe, un rien décontenancé. « … tu veux pas qu’ils sachent que t’es revenue ? Mais je… pourquoi ? Tu vas pas repartir hein, dis… tu restes... » Pour toujours. Pour tout le temps. « Sinon on attend qu’Axel revienne. Et on prévient les autres demain. Ca te va ? Mais tu t’en vas pas hein... » Je flippe à mort qu’elle me dise qu’elle veut pas rester alors, du coup, je serre peut-être un peu trop fort sa main. Enfin, ça va que je vais commencer à fouiller les placards pour grimacer parce que tout est vide. « Ouais Gollum. On a vu le seigneur des anneaux l’autre jour et elle trouve que je lui ressemble. T’en dis quoi? » J’ai pas l’air inquiet là non ? Ca passe. Je gère. Un truc du genre quoi. Du coup, je manque de trébucher quand je me rapproche de l’évier pour lui servir un verre d’eau, que je finis par lui tendre avec un sourire indécis. Faut que j’arrête de la regarder comme ça, elle va finir par trouver ça louche. J’enfonce les poings dans les poches de mon jeans et je hoche la tête. « Pizza. C’est bien ça. Et la douche donc. Viens. » Je l’entraîne vers la salle de bains, grimaçant quand je ramasse des caleçons en cours de route pour les balancer dans le panier de linge sale et je lui désigne la machine à laver qui trône dans un coin. « Elle… on l’a achetée la semaine dernière. » Quand j’ai commencé à dépenser le fric que j’avais emprunté pour elle, pour la racheter vu qu’elle avait disparu et que je supportais plus l’idée de voir ce fric sur mon compte sans pouvoir rien y faire. Je secoue la tête avant de souffler, non sans grimacer de nouveau. « Je sais pas trop comment elle marche mais tu peux déjà laver tes fringues. T’as la lessive et euh… ah ouais. Des fringues. Bouge pas. » Je me cogne contre le chambranle de la porte vu que je regarde pas où je vais, mais je finis par revenir avec un t-shirt à moi et un short un peu trop petit. « … ça te va ça ? » Ne pas la dévorer des yeux on a dit. C’est un peu mort pour ça en fait. Et je lâche, incapable de m’en empêcher. « … je vais commander la pizza. Tu… tu vas rester hein ? S’il te plait. » Oh, je suis pathétique là non ? A lui demander encore la même chose.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyDim 8 Juil 2018 - 22:34
Ca devrait pas être à la fois si évident et si difficile. Enfin, si, difficile, c’est normal, c’est bien pour ça que je ne voulais pas trop revenir… Entre autre.  Mais comment ça peut être aussi simple et normal du coup ? Comment je peux être aussi flippée et paumée qu’heureuse et soulagée ? Je crois que je le suis. C’est trop tôt encore pour en être certaine, trop tôt pour réaliser. Mais j’ai quand même presque l’impression d’être à ma place, d’avoir retrouvée mon chez-moi. Juste parce qu’il est là. Même si je fronce les sourcils en le voyant sourire.

« Vu les… Non, laisse tomber. C’est pas important. » Rien ne l’est, pas plus le fait que je sois une gamine à ses yeux qu’il soit ou non teigneux. Ça me fait un peu mal qu’il me considère toujours comme ça, mais en même temps, il n’y a pas vraiment de raison que ça change, surtout vu les circonstances comme il dit. Je le fixe et regarde une seconde l’entrée et ce que je vois de l’appartement, avant de hausser les épaules d’un air pas hyper convaincu. « Chez moi. Vous avez que trois chambre et… Okay. » On verra.  Je vais pas discuter de ça avec lui maintenant, surtout vu le ton employé. Et puis, je vais pas repartir, pas vrai ? Je ne vais pas bouger comme il dit ? Quoique là, quand il se retrouve à poil, je serais presque tentée de le faire, parce qu’il n’y a pas que pour lui que c’est gênant. Mais il me prend dans ses bras et j’oublie tout le reste, ces derniers mois, ma solitude, mes peurs, le monde. Durant quelques instants, suffisamment longtemps pour que je sache que c’était la bonne décision, que je ne regretterais pas.  Là, je suis vraiment à ma place. Là je me sens horriblement bien.
Sauf que son avalanche d’informations me ramène durement à la réalité et me remet un peu les pieds sur terre. Les yeux toujours un peu trop grands, je fronce les sourcils, avant de secouer la tête, puis de la hocher, sans trop savoir comment réagir.

« Je… » Je le dévisage en me rendant compte qu’il a vraiment l’air de flipper que je reparte. J’esquisse un sourire. « Je m’en vais pas. J’ai eu trop de mal à venir,  si je m’en vais… Je repars pas, je reste, je… » J’inspire. « Si tu veux pas, je comprendrais, mais j’aimerais bien, enfin si tu veux, avoir un peu de temps. Juste avec toi. Pour… Enfin, ça fera trop de monde sinon, je suis pas sûre de pouvoir, et je… ce sera trop dur et puis… On peut attendre Axel oui et… Tu veux bien, qu’on passe la soirée ensemble ? Et qu’on voit tout le monde demain… S’il te plait… »

Non, je n’ai ni l’air aussi paumé, ni aussi pathétique que j’en ai l’impression, pas vrai ? Je sais qu’il s’inquiète, je commence à le croire, mais tout comme j’essaie de refouler mes terreurs et mes doutes, il tente de se comporter comme si tout était normal. Alors que rien de tout ça ne l’est, on est d’accord. Je me recroqueville un peu sur moi-même quand il me relâche, tout en souriant un peu malgré moi à sa réplique.

« Oh… Non, t’es quand même plus sexy, t’as des cheveux, il n’en a plus, ça fait une sacré différence déjà… ou elle t’a déjà vu en train de te parler à toi-même en sifflant mon préssssieux ? »

Si je tente de sourire, ça fait presque naturel aussi dis donc. Je souris un peu plus franchement en attrapant le verre d’eau, le remerciant rapidement, avant de boire quelques gorgées et de ralentir. Note à moi-même, boire lentement, histoire de pas faire genre j’étais en train de mourir de soif, entre autre. Et je le suis sagement, après avoir posé le verre vide sur le plan de travail, tâchant d’ignorer le fait qu’il sème ses fringues comme le petit poucet. Je regarde la machine.

« C’est une machine, c’est pas bien compliqué. » Je le regarde, vaguement surprise de le voir partir si vite, mais je réfléchis pas vraiment et je commence à retirer ma veste pour la mettre dans la machine. Faire un truc normal, c’est cool. J’ouvre mon sac, posant à côté mon vieux téléphone, les deux carnets de dessins écornés tellement je les ai utilisés, mes quelques crayons et son sweat. Quoiqu’il faudrait que je le lave aussi… Je mets le reste dans la machine, y fourrant le sac en même temps, et j’enlève mes chaussures, grimaçant en les regardant, avant de mettre mes chaussettes dans la machine. Je me tourne vers lui et j’attrape ce qu’il me tend. « Ce sera parfait. Merci. »

Et mon cœur se serre et s’arrête quand il reprend. J’arrive pas à le quitter des yeux. Alors je m’approche de lui et l’entoure de mes bras, et au temps pour mes puces et ma saleté et mon odeur de coyote. Je le serre comme si j’avais peur de le voir partir en fumée et murmure contre lui, sans doute pas très intelligiblement.

« Je pars pas. Je resterai, tant que tu voudras de moi… Tant que vous voudrez de moi… Si t’en as marre, je partirais, mais sinon, je… Me laisse plus. S’il te plait. C’était trop dur. » J’inspire et déglutis, avant de souffler un rire en secouant la tête et en le relâchant. « Non, si tu veux plus, j’irai chez Drew ou… T’inquiète, tu as le droit d’en avoir marre. »

Je pose les vêtements et attrape deux serviettes propres sur l’étagère, avant de le repousser dehors en esquissant un sourire.

« Pizza avec plein de fromage et de pepperoni. Et je me sauve pas par la fenêtre, promis. »

Je referme la porte et reste un instant le front appuyé contre elle, avant de soupirer et de mettre ce que je porte dans la machine en la lançant. Me doucher. Bonne idée. Ce que j’entreprends de faire, regardant un instant l’eau d’une couleur douteuse couler, avant de me laver. Avec de l’eau trop chaude qui me rougit la peau, en frottant trop fort. Une fois, puis deux. Puis trois même pour les cheveux, jusqu’à ce que l’eau soit claire et propre. Je me mordille la lèvre en voyant un après shampoing, mais on est pas à 5 minutes près hein ? Et pendant qu’il pose, tant qu’à faire, je fais en sorte de plus ressembler au yéti. Pas parce qu’il va voir mes jambes et tout hein, mais juste parce que… Oh et puis merde. Je finis de me rincer, avant de m’enrouler dans des serviettes et de me sécher rapidement. Je souris en enfilant le t-shirt Pikachu, et je sors, avec le short mis évidemment, une brosse et du démêlant et de la crème hydratante à la main. Non, je fais pas une overdose de confort d’un coup… ou si peu…

« La place est libre si tu veux, je sens assez bon pour aujourd’hui… Tu devrais… si j’ai pas pris toute l’eau chaude. Enfin, t’as encore son odeur et… et ça me regarde pas, désolée c’était déplacée. » Je secoue la tête et le rejoins, la serviette toujours sur la tête, en lui montrant ce que j’ai pris. « Ça les dérangera pas hein si je leur emprunte ça en plus ? » Je plisse le nez. « La pizza arrive bientôt ? »
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyMar 10 Juil 2018 - 8:42
Vous savez ce qui me fait le plus flipper ? C’est qu’en fait, si ça se trouve, je suis en train de rêver qu’elle est revenue et que je vais me réveiller comme un con dans quelques minutes, tout seul. Et je vais être encore plus désagréable avec les filles qui ont rien demandé, à me demander si je vais pas devoir aller voir un psy pour qu’il m’explique pourquoi je rêve aussi souvent d’elle. Enfin bref, autant en profiter pour le moment alors non ? Je me contente de hausser une épaule quand elle me dit de laisser tomber et je hoche la tête vigoureusement au reste de ses propos. « Evidemment que c’est chez toi. On se démerdera pour les chambres, c’est pas un souci. Je peux dormir sur le canapé en attendant et on réfléchira plus tard à l’agencement. » Tant qu’elle reste, je m’en fous en vrai, je pourrais dormir dans la baignoire que ça me serait totalement égal.

Tant que je l’imagine pas dans mon lit, ça devrait aller. Je déglutis et je la fixe, un peu perdu, quand elle se remet à parler, avant de laisser filer un silence. « … okay. On fait ça. Juste nous deux. Et après Axel. Et demain Drew et Robin. C’est bon comme ça ? » Je devrais probablement pas être aussi content qu’elle veuille passer sa première soirée juste avec moi. C’est juste qu’elle est tombée sur moi, ça aurait été probablement la même chose avec les filles, c’est qu’elle veut pas trop de monde d’un coup, ce que je peux comprendre. On a tendance à être un peu… envahissants quand on s’y met, ça a pas changé malgré les années ça.

Bon et, pour le coup, le fait qu’Axel prenne enfin ses aises et m’envoie chier tombe pas super bien. Ca aurait été mieux d’avoir à bouffer quand même. Je grimace mais j’ai quand même un sourire dans sa direction. « Je suis sexy ? Ah non, plus sexy que Gollum… remarque, je sais pas trop comment le prendre ça. Et pour ce qui est de me parler à moi-même… on va éviter le sujet hein… » J’ai un sourire taquin avant de froncer les sourcils en voyant à quelle vitesse elle dégomme le verre d’eau. Pour qu’on finisse par se retrouver dans la salle de bains. « Pas bien compliqué ? On avait une machine avant, elle avait genre 15 ans… j’ai réussi à inonder l’appartement. » J’écarquille les yeux à ce souvenir, la suivant du regard alors qu’elle commence à vider son sac. Avant que je finisse par me décider et par lui trouver des fringues. « Cool… je… okay. C’est bien. De rien. »

Sauf qu’en vrai, j’en mène pas large. Et quand elle se blottit contre moi je la serre dans mes bras en retour. Peut-être un peu trop fort, je me rends pas compte. Et pour un peu, j’aurais les larmes aux yeux en vrai, alors que je souffle en retour. « Je te laisserais plus jamais partir Kenny. » Je la regarde le plus sérieusement du monde quand elle me relâche et je tends la main pour effleurer sa joue du bout des doigts. « Jamais. » Encore moins maintenant que j’ai l’impression que les choses vont pouvoir enfin tourner rond. Je hoche la tête, un peu perdu, quand elle me parle de la pizza et je finis par sortir de la pièce. Et j’avoue, j’hésite à mort à prévenir Drew. Ça se fait pas, de pas lui dire. Alors, je finis par prendre le téléphone et par l’appeler. Pour lui expliquer. Il est content, plus que content même, ça s’entend à sa voix. Et il comprend pour le reste, même s’il me prévient qu’il sera là au petit matin avec le petit déj. Le deal me parait bien et je finis par raccrocher, avec un sourire idiot sur les lèvres. Pour me rappeler que je dois aussi m’occuper de la bouffe. Je contacte ma pizzéria habituelle, songeant vaguement que quand les gens vendeurs reconnaissent ta voix et t’appellent par ton prénom, c’est que tu vas trop souvent là-bas. Mais on s’en fout.

Parce que je raccroche au moment où elle sort. Et je me fige totalement. Enfin non, mais j’aurais mieux fait. Parce que je la déshabille des yeux, mon regard passant de bas en haut alors que je la mate comme un crétin. Je déglutis et je sursaute quand elle se met à parler, fronçant les sourcils. « Hein ? Oh… merde. Désolé. Je… je vais prendre une douche. Pardon. » Je secoue la tête à sa question, incapable de détacher mon regard d’elle. « Non elles s’en foutent. Elles seront contentes même et te gueuleraient dessus si tu l’utilises pas. » Faut que j’arrête de la regarder comme ça sérieux. Ca craint. Mais genre vraiment. « La pizza ? Ah euh ouais… elle va pas tarder. Faudra ptet que tu leur ouvres du coup. » Je cille avant de mettre trop de temps à chercher mon portefeuille pour en sortir quelques billets. « Tiens pour la payer… je… » Je me retrouve planté devant elle et putain, qu’est-ce qu’elle sent bon. C’est le moment où cette petite voix me demande si elle sentirait aussi bon si j’enfouissais mon visage dans ses cheveux. En plus du reste, ça commence à faire beaucoup. J’inspire longuement, me frottant la nuque avant de lâcher, d’un ton hésitant. « … douche on a dit. Je… je reviens. » Et je finis par m’enfuir avant que ça commence à devenir gênant. Sauf qu’elle est probablement déjà gênée. Evidemment, je regarde pas où je vais et je me mange méchamment l’embrasure de la porte, lâchant une volée de jurons avant d’aller me prendre une douche. Bien froide. Là, voilà. Ca devrait calmer mes ardeurs un peu.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyMer 11 Juil 2018 - 20:36
Si mon cœur daignait se calmer un peu, peut-être que j’arriverai à réfléchir un minimum. Ou pas ouais, pas maintenant, pas face à lui, pas après tout ce temps, mais je pourrais tenter. Là, du coup, je me contente de hocher sagement la tête quand il insiste. Chez moi. Depuis quand j’ai pas eu de chez moi ? Avec mes parents donc j’ai du mal à me souvenir ? Sans doute oui… Ou peut-être quand ils étaient encore tous là, à la ferme. Des années donc. Et ici, je pourrais à nouveau ? Me dire que c’est chez moi, que j’ai le droit d’être là, y être heureuse et en sécurité ? Je sais pas. J’aimerais me dire que oui, mais ça fait que quelques minutes que je suis là, j’ai déjà du mal à me rendre compte que j’ai frappé et qu’il m’a ouvert et qu’il est content. Même si non, il dormira pas sur le canapé à cause de moi. Au pire, je pourrais y dormir. Bref, on va pas chicaner sur un détail.
D’autant qu’il accepte d’attendre pour prévenir les autres et de passer la soirée avec moi, rien qu’à deux. Je souris un peu plus franchement, alors que je hoche la tête.

« Comme ça, c’est parfait. Juste toi. Et les autres après. Plus tard. c’est cool. »

Je devrais pas être aussi contente qu’il accepte hein ? Il doit juste flipper que je me sauve à nouveau s’il prévient tout le monde ou un truc du genre. Mais c’est pas grave, moi, ça me va, ça me laissera du temps pour me préparer… en plus de pouvoir profiter un peu de lui.
Je cligne des yeux à sa question, avant de souffler un rire nerveux quand il poursuit. Ça va, j’ai pas à répondre pour de vrai, encore heureux, manquerait plus que je bafouille et rougisse… remarque, ça pourrait peut-être faire oublier le reste… ouais, non, pas à ce point, faut pas déconner. Ça me rassure un peu qu’il est l’air nerveux lui aussi, je suis pas la seule à pas savoir comment réagir… c’est pas forcément bien, mais je me sens un peu moins cruche au moins. Je le fixe et hausse un sourcil.

« En même temps, t’as jamais su te servir d’une machine… tu m’appelais à l’aide quand ça avait le malheur de tomber sur toi dans les tâches… comme pour les lapins carnivores. »

Je peux pas m’empêcher de sourire en y repensant, même si je sais qu’il a vraiment peur de ces boules de poils, chose que je n’ai jamais compris, mais que je n’ai jamais répété pour autant. Un secret à nous deux, même celui-là, c’était hyper cool. Et j’ai une ombre de sourire à le voir si maladroit, lui qui m’avait toujours paru si assuré. Ça va donner quoi avec les autres ? J’écarquille un peu les yeux à la pensée de devoir tous les affronter, de devoir m’expliquer ou me justifier, mais, encore une fois, il est là et j’arrive à me focaliser sur lui et juste sur lui. Parce que faut pas se leurrer… c’est parce qu’il est là hein. Même si je le dirais jamais. Mais tant qu’il acceptera, je resterai. C’est tout. Et je reste contre lui, inspirant son odeur, et celle de la pouffe, profitant durant quelques secondes de sa chaleur. Je le dévisage quand il reprend, souriant sans y penser quand il m’appelle Kenny. Et non, mon cœur ne loupe pas un battement quand il effleure ma joue. Jamais. Pour de vrai ? Il s’en souviendra ? Il le fera ? Il me laissera jamais jamais ? Il le pense vraiment ? Il le veut vraiment ?

Je finis par le pousser dehors, de peur que mon cœur n’explose… et pour me doucher donc. Je sais que l’eau est trop chaude, mais je m’en fiche, ça me fait un bien fou quand même. Je ne sens même pas que ça me brûle, j’ai juste l’impression de me débarrasser de tout ce qui s’est passé, de laisser couler tout ce qui est arrivé avec toute cette crasse, de redevenir un peu moi, un peu Kenny.
Et je m’arrête face à lui quand il se fige. Okay. J’avais vraiment une sale gueule. Bon, je dois toujours l’avoir, mais au moins, j’ai repris visage humain, c’est ça ? Et je sens plus la mort sans doute aussi. De quoi faire un choc effectivement… ou alors c’est ma peau qui a viré au rouge sous l’effet de l’eau et du lavage… ou les multiples bleus qui recouvrent mes jambes… ouais, bon, il y a donc un million de raison à sa réaction. Même  si je me retrouve à rougir un peu alors qu’il continue de me fixer. Je suis censée prendre ça comment moi ? Je faisais si peur que ça ? Ou je continue de faire si peur que ça malgré le décapage ?
Je fronce un peu les sourcils malgré tout.

« Pardon ? Mais non, enfin… je… t’as pas à t’excuser, c’est… Laisse tomber. » J’ai un mince sourire. « Ça marche… Je suis même pas sûre que ça suffise pour mes cheveux, mais, okay,. » Non, je n’ai pas une partie superficielle de moi qui flippe de pas réussir à démêler ses cheveux et de devoir les couper, du tout… Je le suit des yeux avant de fixer l’argent sans le prendre de suite. « Euh okay. » Je finis par attraper les billets en grimaçant un sourire, et de sursauter quand il se mange de nouveau, plus méchamment, l’embrasure de la porte. Il s’est fait mal ?

Je reste une seconde indécise, avant de poser tout le fatras que j’ai en main sur la table basse, et de faire le tour du salon. Je m’approche d’une étagère où sont posées quelques photos, et je souris en les attrapant une à une, avant de rester bloquer devant l’une d’elle. Une des rares où est tous les six réunis, une des seules où on sourit tous ensemble, pour de vrai. Et mon cœur se serre atrocement alors que mes doigts effleurent les silhouettes. Je sursaute quand la sonnette retentir, reposant précipitamment le cadre comme une gamine prise en flag. Je me tourne vers la porte, les yeux écarquillés, me rappelant la pizza, et j’essuie les larmes dont je n’avais pas eu conscience, avant d’aller d’ouvrir.
Le livreur hausse un sourcil en me voyant et regarde derrière moi, cherchant visiblement quelqu’un.

« Ils sont… pas là, enfin Luke est sous la douche, mais… » Et l’odeur de la pizza me parvient, faisant gargouiller très élégamment mon ventre. « Mais euh… attendez. » Je retourne rapidement récupérer les sous que je lui tends. Il a fait l’appoint hein ? Plus ou moins j’espère, j’en sais rien, j’ai même pas regardé combien il avait mis… Merde. Il me rend un peu de monnaie et sourit, me souhaitant une bonne soirée, même si… Et je dois me retenir de le rappeler quand je capte qu’il doit connaître Luke et qu’il a dû penser que j’étais sa nouvelle conquête ou un truc du genre. D’où la gueule "trop jeune, trop maigre, pas assez bien"…  Et puis merde. On s’en fout non ?… Je crois. Bien sûr que oui. Évidemment.

Je vais poser la pizza sur la table basse, faisant taire ce ventre qui a très bien su se restreindre depuis le temps, et qui sait autant que moi que je ne mangerai qu’une ou deux parts et que ce sera déjà bien…
Du coup, pour m’occuper en l’attendant, je commence à me mettre du démêlant dans les cheveux, puis de la crème sur les jambes le temps qu’il agisse un peu… Tout en essayant d’avoir l’air normale et à l’aise… Autant dire que c’est pas hyper probant, même de mon point de vue.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyJeu 12 Juil 2018 - 16:31
Ca devrait pas être aussi simple, aussi évident. Je veux dire, elle a disparu pendant des mois et je sais même pas pourquoi. Je devrais probablement gueuler, chercher des réponses, prévenir les autres direct. Mais non. Je suis juste heureux qu’elle soit là et, d’un coup, tout semble aller mieux. On verra plus tard pour les prises de tête non ? Et pour ce que je ressens, qui commence déjà à refaire surface alors que j’essaie de l’enfouir au plus profond de moi depuis que je m’en suis rendu compte.

Alors, du coup, je peux faire des compromis. Comme lui dire qu’on sera tranquille quelques heures. Pas comme si ça allait changer grand-chose, même si ouais, je vais tricher et avertir Drew en douce dès qu’elle aura le dos tourné. Mais elle sera pas au courant et puis, je sais qu’il va pas débarquer si je lui explique pourquoi. Je me rends que je suis hyper nerveux et je me suis jamais senti aussi maladroit. Même si j’arrive à grimace quand elle reprend. « Hé oh, parle pas de lapins carnivores. Tu sais pas s’ils débarqueraient pas comme ça sans prévenir ! Et non j’ai jamais su m’en servir. Chacun ses handicaps. » Je lui décoche un clin d’œil avant de me faire plus sérieux et de lui promettre de jamais la laisser. Hors de question. Je revivrais plus jamais un truc pareil. J’essaie de pas penser à tout ce que ça va impliquer, tous les changements qu’il va y avoir dans nos vies, surtout avec une mineure qui a fugué alors que je profite juste de ce moment-là, où je me dis qu’elle est à sa place, là, juste dans mes bras.

Je finis par fuir de la salle de bains avant de dire ou de faire une connerie. Vu qu’en plus, c’est clairement pas le moment. Autant dire que, quand elle sort de là, c’est encore pire. Faut que j’arrête de la mater comme ça, surtout qu’à la longue, je vais pas pouvoir cacher que ça me plait beaucoup trop. Elle a toujours eu des jambes aussi longues ? Et un regard aussi brillant ? Et… ouais, ouais, je sais, la douche froide ce sera bien. Je déglutis de nouveau avant de hausser les épaules. « Si, je dois. C’est pas cool de… bref. Laisser tomber c’est bien. Et elles ont pas d’autres masques ou des conneries du genre ? Vu les cheveux d’Axel, je parie qu’elle a un milliard de produits. Mais je parie aussi qu’elle va vouloir te chouchouter va… au pire vous irez faire les magasins ensemble pour acheter ce dont t’as besoin. »

Je me trouve quand même vachement bavard vu qu’en vrai, j’ai juste envie de lui virer ces fringues trop grandes. Non mais sérieux, je crains à mort là. Il m’a fallu quoi ? Cinq minutes ? Pour repenser comme un pervers. Fait chier. Et autant dire que la douche froide a pas vraiment l’effet escompté vu que la salle de bains sent comme elle. Alors ouais, je m’attarde un peu et je fais ce que j’ai à y faire pour éviter de passer pour un gros dégueulasse devant elle. Je reste encore quelques secondes pour m’assurer que je reprends bien mes esprits et je finis par sortir de là en claquant des dents. Un vieux short et un t-shirt enfilés à la va-vite et je suis sorti pour la trouver sur mon canapé. En train de se passe de la crème sur les jambes. Bien. Parfait. Je dois essayer d’avoir l’air normal et à l’aise là ? Alors que j’ai juste envie de toucher ? J’inspire longuement, ayant totalement zappé que j’ai les cheveux trempés qui me collent sur le front et je finis par m’assoir à côté d’elle, les deux mains sagement posées sur les genoux. « On attaque ? » Perso, je me fais pas prier, au moins, ça m’occupera les mains. Je laisse filer un instant de silence pendant que je gobe une part, lui jetant de fréquents coups d’œil pour m’assurer qu’elle mange bien. Avant de souffler, d’une voix douce. « … Kenny… tu veux en parler ? Ou ça aussi, ce sera pour demain ? Et en attendant on regarde un vieux film pourri en mangeant des bonbons ? » Je pourrais la prendre dans mes bras. En tout bien tout honneur évidemment. Elle sent déjà beaucoup trop bon, même à cette distance. Va vraiment falloir que je prenne sur moi dans les prochains… jours ? Mois ? Années ? Oh putain, je suis mal barré.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyVen 13 Juil 2018 - 21:08
J’essaie de faire taire autant que possible le milliard, au moins, de peurs et d’interrogations qui n’arrêtent pas de me tourner dans la tête. Avec plus ou moins de succès je dois l’avouer, et même si j’y arrive, même si j’arrive à lui sourire, elles sont toujours là, tapies au fond, à attendre le meilleur moment pour ressurgir et me noyer pour de bon. Alors je m’accroche à lui et à ce sourire, que je ne pensais pas trop revoir et qui n’est que pour moi aujourd’hui. Et qui me fait plus de bien que je n’aurais pu l’imaginer. Je souffle même un rire, court et léger, en l’entendant parler des lapins carnivores, avant de secouer la tête.

« T’en as beaucoup trop des handicaps toi ! Et t’en fais pas, je te protégerais d’eux s’ils débarquent comme ça. »

Je pique un peu du nez la seconde suivante, parce qu’évidemment, je me rends compte que je parle comme si rien ne s’était passé, comme si tout était normal entre nous. Alors que ça l’est pas hein, on est d’accord. Même avec ce qu’on se dit, même avec sa promesse, si c’en est une, même alors que je suis dans ses bras, ça peut pas être aussi facile. Ça le sera de nouveau, un jour ? Ça pourra redevenir, même un peu, comme avant ? Sans qu’il me laisse cette fois-ci… toute façon, je le supporterai pas une deuxième fois, alors c’est vite vu… on s’en inquiétera plus tard, pour le moment, je profite juste un peu plus de sa chaleur, de sa douceur et de sa présence. Voilà, ça c’est bien.
Même si je finis par le mettre dehors pour essayer de me rendre un peu plus présentable. Ce qui a l’air de marcher vu sa réaction. C’est là qu’il faut que j’évite de me demander à quoi je pouvais ressembler juste avant hein…
J’ai un léger sourire en haussant une épaule.

« J’ai déjà piqué assez de shampoing et d’après-shampoing pour le moment… Je… j’ai pas à être chouchouté. Et j’ai pas besoin de… J’ai besoin de rien. »

De toute façon, j’ai pas de tunes, ça résout le problème. Quant à prendre soin de moi, j’en fais déjà tellement plus en quelques minutes que sur toutes ces dernières semaines que c’est presque trop. Alors je profite qu’il file sous la douche à son tour pour faire un peu le tour. Pas forcément une bonne idée, à les voir tous les quatre si heureux et souriants, même s’il y a bien une ou deux photos qui traînent avec mon frère et moi aussi. Heureusement, la pizza sauve la mise et j’ai pas à me transformer en guimauve ou un truc du genre. Oui, c’est sans doute déjà trop tard, mais je peux faire semblant que non. Et quoi de mieux pour ça, que de faire un truc bateau, genre se mettre de la crème… pas si bateau que ça quand on voit l’état de ma peau et de mes cheveux, mais bon dans le genre superficiel…
Et un sourire étend mes lèvres quand il sort de la salle de bain sans que j’y songe, juste parce qu’il est là. Je fronce un peu les sourcils en le regardant et en le suivant des yeux.

« ...J’ai pris toute l’eau chaude ? Je suis désolée, j’étais tellement bien que j’ai pas fait attention et je… je suis désolée. »

Là, je peux avoir l’air encore plus pathétique et coupable ouais. J’esquisse quand même un sourire, avant de prendre une part à mon tour, sauf que je mange lentement, parce que sinon, je finirais même pas une part, je le sens. J’ai faim pourtant hein, c’est juste… bref. Je mange donc sagement ma part, les yeux rivés sur la pizza, comme si ça pouvait m’éviter de remarquer les coups d’œil qu’il me jette pour s’assurer que je mange.
Et je me fige un peu quand il reprend la parole. Pourtant, je sais qu’il cherche à être patient et gentil, juste… qu’il s’inquiète pour moi non ? Sa voix, autant que sa posture et ses quelques mots, montrent bien qu’il veut juste… j’en sais rien. Savoir oui, mais que si j’en ai envie…
Je lui jette un coup d’œil avant de me lever en silence et d’aller remplir mon verre d’eau, lui en en prenant un au passage, pour les déposer sur la table en stoppant à moitié mon geste, à moitié déjà assise, les yeux un peu trop grands.

« Désolée. J’aurais dû demander, je… »

Je devrais pas. Je relève les yeux vers lui et fronce les sourcils. J’attrape ma serviette à côté et me mets à genoux à côté de lui. N’importe quoi, je suis ridicule. Genre il va pas se rendre compte que je cherche à gagner du temps, que je cherche à me donner une contenance ou que j’ai les mains qui tremblent ou… pourtant, je me retrouve à lui essuyer les cheveux et la nuque, finissant par lui mettre la serviette autour du cou. Je reste un moment comme ça, avant de m’asseoir sur mes talons et de fixer mes mains que j’ai reposées sur mes jambes.

« Je suis obligée d’en parler aux autres ? Je sais qu’ils vont me demander, que vous vous êtes inquiétés, que c’était idiot, que je dois vous expliquer, que vous avez le droit de savoir, mais je… » Je bouge un peu pour m’asseoir juste à côté de lui, mes jambes repliées sous moi, et je triture le bas du t-shirt sans oser le regarder. « Je sais pas. Le plan avec le film et les bonbons me plaît bien… Mais… » Je relève les yeux. « Si toi, t’as des questions, je… On peut… Tant que t’essaie de pas trop me juger, parce que je sais déjà que c’était stupide, on peut en parler si t’as des questions. Je… peux prendre une deuxième part avant les bonbons ? T’as quoi comme bonbons ? »

Quoi ? J’ai le droit de demander quand même… non ?
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyMer 25 Juil 2018 - 21:49
Je sais que demain, ce sera pas pareil. Le monde va nous retomber dessus et il faudra penser pratique. Comment gérer sa venue, où est-ce qu’elle va dormir, est-ce qu’elle peut aller en cours, est-ce qu’on devra la planquer jusqu’à ce qu’elle soit majeure… un tas de trucs qui manquera pas de se bousculer dès que j’aurais ouvert les yeux demain matin. Mais là, je me sens juste heureux de la voir, heureux qu’elle aille bien et qu’elle soit venue toquer chez moi… et de lui avoir ouvert. Il se serait passé quoi si je l’avais pas fait ? Je réprime un frisson à cette pensée alors que son rire me réchauffe le coeur l’espace d’un instant. « Hey, calme-toi gamine. J’ai pas tant de handicaps que ça d’abord. Et toi, avec tes 32 kilos toute mouillée tu vas me protéger de quelque chose ? »

Je la fixe longuement quand elle finit par revenir dans la salle de bains, réalisant que ça deviendrait presque gênant à ce rythme-là en vrai. Mais je peux pas m’empêcher de lui rendre son sourire avant de secouer la tête. « Essaie de les en empêcher, ce serait drôle. Elles en auront envie. Parce que tu leur as manqué à mort. Et t’as besoin de plein de trucs. Mais on en parlera demain. » Faudra penser pratique, sur ce coup-là, les filles sauront mieux faire que moi de toute façon. Mais, avant que ça devienne vraiment bizarre, même si ça l’est déjà un peu, je pars me planquer dans la douche. Froide. Bien froide. Il faut au moins ça pour… oui en fait non, ça suffit pas en vrai. Du coup, j’y passe peut-être un peu trop de temps et je dois avoir une drôle de tête en ressortant. Et merde, elle est là, avec ses jambes beaucoup trop longues, son regard beaucoup trop brillant. Ca craint je vous jure.

J’arrive quand même à secouer la tête. « Nan, ça va… je… t’inquiète. C’est toujours bon pour les muscles de finir à l’eau froide. » Et t’en as d’autres des conneries du genre Luke ? Non parce que t’es pas vraiment crédible. Je me focalise sur elle, essayant d’oublier ce que je peux ressentir et je finis par me lancer, louchant sur elle quand elle revient avec un verre d’eau. « … tu viens vraiment de t’excuser pour avoir pris de l’eau ? Sérieusement ? Alors, on va mettre les choses au clair de suite gamine. Tu es chez toi. Si tu veux repeindre les murs en rose fluo, tu le fais. Si tu veux te nourrir de barres glacées au nougat, tu le fais. Tu… t’es libre de faire tout ce qui te chante. On en a suffisamment chié pour demander la permission de prendre un putain de verre d’eau, tu crois pas ? » Je vais éviter de lui dire que je suis encore réglé comme du papier à musique pour certains trucs, rapport à la prison. M’a fallu un nombre de cuites incalculables pour arrêter de me réveillée en sursaut à 6h45 parce que c’était l’heure où ils allaient ouvrir les portes pour le petit dej. Et plus tôt je me mêlais au reste des prisonniers, mieux c’était pour moi. Je me rends compte qu’elle commence à me sécher les cheveux qu’au bout de quelques secondes et je me fige totalement, sans oser respirer. Je déglutis tant bien que mal alors qu’elle finit par s’arrêter et j’en ai presque oublié de quoi on parlait.

Oui, je sais, je suis pathétique. Je me focalise tant bien que mal sur ce qu’elle raconte et je finis par souffler, en secouant la tête. « C’est comme pour le verre d’eau. T’es obligée de rien. On… on aura envie de savoir, je vais pas te mentir. Mais on a tous nos secrets et des trucs qu’on a pas envie de raconter. Ca marche pareil pour toi gamine. » Je tends la main et j’effleure sa joue du bout des doigts. « Tant que tu vas bien, je me fous de tout ce qui a pu se passer dehors. T’es là, c’est tout ce qui compte. Et y aura pas de questions ce soir, promis. » Je fronce les sourcils à ses questions avant de désigner la pizza. « Ne demande plus jamais. Sauf si c’est la dernière part. Et encore là, on devra se battre à mort ou un truc du genre. Pour les bonbons, faut voir si la grosse en a laissés. Ils sont sous la table, tu peux te servir. Ils sont à toi. Comme tout dans cette maison. A part … euh... » Je me tapote le nez, faussement pensif. « En fait non, y a rien qui me vient. » J’attrape une autre part de pizza que je gobe presque d’un coup avant de lui sourire largement. On verra bien comment ça se passera demain. Pour le moment, je me contente de passer un bras autour de ses épaules pour la ramener vers moi. « Je te laisserais plus partir hein, t’en es bien consciente gamine? » Je le dis en déconnant mais c’est le cas. Vraiment.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyJeu 26 Juil 2018 - 21:56
J’aimerais bien dire que j’oublie tout et que j’arrive à juste penser à l’instant T, à ne pas penser ni à ce qu’il s’est passé, ni à ce qu’il va se passer. Et en fait, j’y arrive un peu, c’est pas très loin derrière, mais avec lui j’y arrive, au moins un peu, même si ça me donne la sensation d’être entourée de fantômes et souvenirs trop lourds. Et même si j’aime pas qu’il m’appelle comme ça, je peux pas m’empêcher de sourire en l’entendant.

« T’en as quand même un certain nombre dis pas le contraire, mais ça fait partie de ton charme panique pas. » Je fronce un peu les sourcils poursuivant comme si c’était des paroles anodines. Et ça l’est, évidemment. « Hé ! Jsuis pas non plus un gosse de 10 ans abuse pas ! Et c’est pas moi qui ai peur de boule de poil de 2kg. »

Je suis pas si maigre… si ? Non, j’aurais même pas la peau sur les os à ce niveau-là… Okay, je suis pas très grosse, je l’ai jamais été de toute manière… et ça a pas dû s’arranger ces derniers temps, mais faut pas abuser. Oui, je me perds en divagation, mais c’est plus facile que de réfléchir au lendemain. Je grimace d’ailleurs quand il en parle et je relève un peu les yeux vers lui.

« Je leur ai manqué autant ?… Et à… Je… » Non, je veux pas savoir si je lui ai manqué aussi, ni à quel point. Et quoi qu’il en dise, plus personne ne venait me voir. Donc c’est pas totalement vrai. Juste qu’ils se sentent peut-être coupables. Enfin si, il a l’air content quand même, mais… Je soupire, le regard de nouveau braqué au sol, et je hoche la tête. « Demain okay. Mais j’ai besoin de rien quand même. »

Je suis pas revenue pour être un poids. Enfin, je vais forcément en être un, mais faut pas déconner non plus, j’ai pas de tunes, je refuse qu’ils paient… et puis qui en plus ?… Non, je veux pas. Mais demain il a dit de toute façon, et avec de la chance, j’arriverai à esquiver aussi, même si là, c’est lui qui se sauve sous la douche pendant que j’explore  un peu l’appart. Et que je réceptionne la pizza donc. Et je me retrouve à grimacer quand il sort en marmonnant un petit désolée malgré tout. Je le fixe, les yeux toujours un peu écarquillés, et je hausse les épaules, avant de piquer du nez quand il parle.

« T’as des barres glacées au nougat ?… Hum, c’est pas la question. Enfin je… Chez moi… Et si les filles veulent pas ? Ou si vous en avez marre encore ? Et… C’est trop petit pour une personne en plus, je sais que je suis venue, mais je veux pas être… je… Et tu sais comment c’était, j’ai dû continuer à demander pour tout et n’importe quoi et…  J’ai pas de chez-moi depuis longtemps, c’est pas grave si c’est pas le cas, t’es pas obligé de le dire, être avec vous, c’est déjà bien. » Okay, j’ai toujours l’air pathétique. C’est nul, et ça va pas du tout. Je hoche la tête. « Mais je demande plus, ça marche. »

Pourtant, c’est vrai, je m’en fous de devoir demander et de pas vraiment être chez moi, si je peux rester… mais je veux pas rester et m’imposer… ils sont tous partis sans donner de nouvelles, c’est pas pour rien. Mais y a eu son sourire. Son putain de sourire quand il m’a vu. Je me raccroche à ça et au sentiment qu’il est vraiment content de me voir, pas seulement soulagé, mais heureux. Ce qui m’empêche pas d’être hésitante et de trembler et de m’occuper pour avoir l’air moins cruche.
Je finis par relever les yeux pour le fixer, inspirant lentement quand ses doigts effleurent ma peau.

« Je vais bien. Je sais juste pas par où commencer, ou quoi dire, je… j’ai pas spécialement envie d’en parler, les autres comprendront hein ? Mais t’as le droit. De poser des questions… Je dis pas que je répondrais à tout, mais… contre des bonbons, je veux bien essayer. » Je tente de sourire un peu. En vérité, si j’en parle, si j’y arrive, ce sera avec lui, parce que c’est toujours avec lui que je parlais de tout et de rien, parce qu’il y a qu’avec lui que je me suis jamais vraiment senti à ma place… presque plus qu’avec Sid, même si c’est moche de dire ça je sais. Je souris un peu plus franchement quand il reprend, fronçant les sourcils à un moment. « La grosse ? » Je souffle un rire et secoue la tête. « A mort carrément ? Mes 32kg toute mouillée feront pas trop le poids contre toi, c’est l’arnaque un peu. » Je suis pas certaine que le dévisager comme ça soit une bonne idée, parce que ça fait un peu je te dévore des yeux, mais je suis incapable de faire autrement. « A moi. Dans la maison. »

Je souris un peu bêtement, des larmes me montant aux yeux, et je hoche la tête, me concentrant de nouveau sur la pizza pour éviter de dire des conneries, genre "Toi aussi ?", ce qui serait aussi déplacé que gênant avouons-le. Maison. Chez-moi. Ça pourrait ? Avec eux, avec lui ?
J’attrape une part de pizza, m’essuyant distraitement une joue et chassant les autres larmes, alors que je souris, amusée, en le voyant faire, et je la mange lentement. Et j me fige un peu quand il me rapproche de lui, son bras autour de moi. Je fronce les sourcils, avant de le pincer au niveau du ventre.

« Ne m’appelle pas gamine. Je suis pas une gamine. » Ouais, j’ai le même âge que sa sœur, mais c’est pas une raison. Je finis d’avaler ma part, parce qu’évidemment, j’ai parlé la bouche pleine. Je lève la tête pour le regarder un instant. Il le pense hein ? Pour de vrai, pour toujours ? « Y a intérêt. C’est mal de pas tenir ses promesses. Et ton jamais, c’en est une… » Une deuxième, parce qu’il avait déjà promis de jamais me laisser, mais j’enfouis cette pensée très très loin pour le moment. Je me blottis contre lui, le visage caché contre lui, mon bras passant autour de son torse pour le serrer contre moi. Pas bouger, jamais.Je reste un moment comme ça, recroquevillée contre lui, à respirer son odeur et à me faire un cocoon de sa chaleur. Si je voulais pas en profiter et ne pas voir cette soirée disparaître trop vite, je pourrais tellement m’endormir là comme ça. « Tu peux pas regarder et attraper les bonbons s’il y en a, hein, si je bouge pas ? » Non, je bouge pas, je marmonne contre lui, oubliant tout ce qui n’est pas dans une bulle autour de nous… sauf les bonbons donc. Et non, je suis pas une gamine.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyJeu 2 Aoû 2018 - 15:34
Je me demande si ce soir, je vais pas faire de cauchemars. Ce serait une première depuis ma sortie de prison pour être parfaitement honnête, mais ce serait aussi la première fois que Kenny est avec nous et en sécurité. Manque plus que Sidney et tout ira bien. Si ce con avait pas replongé pour moi, on pourrait être tous réunis. J’essaie de pas trop me focaliser sur ça alors qu’elle me sourit. Il a toujours été aussi craquant ce sourire ? Je me rends pas compte. « J’espère bien que j’ai deux ou trois qualités. Et t’es pas beaucoup plus lourde qu’un gamin de 10 ans, va falloir qu’on remédie à ça gamine. Et t’es la preuve que c’est pas le fait de peser lourd qui compte. Donc les boules de poil, ça fait flipper. Point. »

Non mais oh. Mais plus sérieusement, va vraiment falloir la remplumer. Déjà qu’elle était pas bien épaisse avant… Je la fixe longuement quand elle pose sa question et je plisse des yeux avant de secouer la tête. « Tu poses vraiment la question ? Evidemment que tu nous a manqué. Tout le temps. A chaque minute. On a pas pigé ce qui s’est passé et quand t’as disparu c’est... » Je baisse les yeux, fixant le vide un instant. « … comme si on nous avait arraché un truc. Alors repars jamais. » Là, voilà, je vais presque finir par radoter à force moi. « On en reparlera demain, mais je suis sûr que t’as besoin de trucs. Dont tu ignores peut-être encore l’existence mais Axel en trouvera, t’en fais pas. »

J’inspire longuement quand elle reprend avant de grimacer. « Oui j’ai des barres glacées au nougat. T’en auras une si t’es gentille. Et… comment tu peux croire que les filles voudront pas ? Elles vont tellement crier de joie que ça va me péter un tympan à force d’aller dans les aigus. T’es chez toi. Point. C’est non négociable. On se débrouillera pour faire de la place. Robin est jamais là, moi je suis souvent en déplacement, j’ai pas besoin d’une chambre à moi. Donc essaie même pas de discuter ou d’argumenter. Okay ? » Je me suis fait bien plus sérieux que d’habitude, essayant d’occulter cette panique à l’idée qu’elle puisse vraiment se tirer de nouveau. Elle a dit que non, donc ça va aller.

Et je l’écoute, alors qu’elle parle de ce qui s’est passé dehors. Enfin non, elle en parle pas vraiment. « T’essaie de négocier contre des bonbons ? Que dalle. Tu me raconteras ce que t’as envie de me raconter. Quand tu seras prête. Et gratuitement. Tant que tu vas bien, j’ai pas besoin de savoir pour le reste. Pas tout de suite en tout cas. » J’ai un haussement d’épaules à sa question. « Ouais la grosse. C’est comme ça que je surnomme Axel depuis qu’elle m’appelle Gollum donc. Et oui, à mort, je croyais que t’étais plus forte que t’en as l’air, ce genre de conneries. » Je me retrouve un peu à court de mots quand elle me regarde, incapable de détourner mes yeux d’elle. « … ouais à toi. Tout ce que tu veux. »

Je tends la main pour essuyer une larme qui a coulé sur sa joue, sans rien dire pendant quelques instants, la laissant tranquille le temps qu’elle mange sa pizza. Je rentre le ventre quand elle me pince, gardant quand même mon bras autour d’elle. « Je t’appelle gamine si je veux. Et je te le promets. Ca te va comme ça ? » Je la tiendrais cette promesse, quoi qu’il m’en coûte. Même si c’est pour la voir faire sa vie sans moi, être heureuse ailleurs. Tant que je l’ai sous les yeux, tant que je peux la voir sourire, je ferais tout ce qu’il faut. J’arque un sourcil à sa question et je me penche vers les bonbons, la gardant serrée contre moi. « T’as vu, je suis capable de tout. » Et je pose la boite sur mes cuisses, pour qu’elle puisse piocher sans avoir à lever les yeux vers moi. Une petite bulle, l’espace de quelques heures, avant que toutes les questions nous reviennent dans la gueule. C’est bien ça non ?
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyMer 22 Aoû 2018 - 20:35
56 jours. Ça fait 56 jours que je suis revenue. C’est long 56 jours. C’est court 56 jours. Je sais, j’ai compté vu que je les coche sur un calendrier. Pas pour me dire que ça fait longtemps, mais parce que c’est autant de jours avec eux, avec lui, autant de jours à l’abri, avec des gens qui m’aiment, autant de jours en moins avant d’être majeure et de ne plus me réveiller terrifiée à l’idée d’être de retour chez les autres. Parce que ça m’arrive encore souvent oui de cauchemarder. Surtout quand il est pas là. Je sais c’est con, parce qu’il y a quand même les filles, même si Robin s’absente aussi de temps en temps. Mais c’est pas pareil. C’est pas arrivé souvent, peut-être trois-quatre fois, quand il est allé en championnat… Et autant dire que j’ai pas dormi des masses ces nuits-là, voire pas du tout. Je mate la télé, des séries à la con, serrant son coussin contre moi, un paquet de bonbons sous la main.

Pourtant je devrais, dormir bien. Cet idiot a refait sa… ma chambre même pas deux semaines après mon arrivée. En mode petit poney arc-en-ciel, avec tellement de couleurs et de trucs gais que ça donnerait mal à la tête à n’importe qui, mais j’aime bien moi. Tout ça pour pouvoir me dire que c’était officiellement ma chambre, étant donné que jamais lui ne pourrait dormir là-dedans… Le coup fourré quoi. Il dort sur le canapé, même s’il a acheté un vrai convertible, et moi, je squatte sa chambre devenue la mienne… avec ses fringues quand même vu que ça, on a pas encore trouvé de solution. Ce qui me permet de le mater plus ou moins discrètement, quand il passe en coup de vent le matin pour s’habiller, à la bourre pour l’entraînement la plupart du temps… ça, c’est un côté plutôt sympa.

Mais ça marche pas si mal pour le reste. On a plus ou moins trouvé un rythme, passés les premiers émois et pleurs et cris et autres enthousiasmes trop débordants pour moi. Les filles ont leur boulot ou entraînement/championnat, tout comme lui. Quant à moi… je suis des cours. Ouais, ça craint. J’ai rien demandé, je m’en serais volontiers passée, mais c’est un des rares trucs sur lequel ils ont été intransigeants, lui et Drew. Donc des cours par correspondance, vu que je ne peux pas trop aller en cours, étant donné que je suis en fugue ou dans le genre. Des cours auxquels je pige rien ou presque, mais j’essaie et je fais mon possible, et j’affirme avec un sourire que je gère quand on me demande, alors que j’ai juste envie de brûler les feuilles et de me rouler en boule en vrai. J’ai jamais été une tête, je suis pas super intelligente comme Drew, ou même Luke vu les bouquins que j’ai trouvé dans un coin de la chambre. J’ai rien dit, s’il veut pas en parler, c’est pas moi qui le ferais, mais vache, c’est des trucs super poussés. Enfin bref, tout ça pour dire que je suis pas douée de base et que les mois manqués, sans parler des années à passer plus de temps à bosser à la ferme plutôt qu’à étudier, n’aident pas vraiment. Mais ils font déjà tellement, ils s’inquiètent déjà tellement, je peux pas trop en rajouter. Alors je garde ça pour moi et je fais de mon mieux… ce qui n’est pas grand-chose donc effectivement.
J’aide à l’appart, il a jamais été aussi nickel, et j’essaie même de faire des trucs bons à manger. Ouais, un truc de dingue je sais.

Et au milieu de tout ça, on a fêté Noël. Ça faisait même pas trois semaines que j’étais là, mais ça a été le meilleur Noël que j’ai passé. Parce que j’étais avec eux. Luke m’a filé un peu de fric, pour que je puisse acheter des cadeaux, même si c’était pas grand-chose, en me disant que c’était mon cadeau à moi. sauf qu’évidemment, le Père Noël est passé et a déposé des carnets de croquis et plein de crayons… J’ai eu des kit de beauté et autres trucs de maquillage, dont je ne sais pas me servir pour la plupart, de la part des filles, un nouveau super téléphone, de la part de Drew… Donc ça laisse pas vraiment beaucoup de monde pour le matériel à croquis… J’ai laissé couler, parce que c’était Noël, je lui ai juste fait les gros yeux. Et j’étais beaucoup trop contente pour être fâchée. Lui, il a eu l’air content de sa nouvelle paire de gants, c’est cool. Oh, et je lui ai trouvé un réveil Star Wars, pour enfant, c’était rigolo. Ouais… C’était vraiment vraiment un super Noël.

Mais… Comment on fait quand on se sent déjà coupable avec tout ça ? Comment accepter qu’il dorme dans le salon, alors que je dors dans une chambre ? Comment accepter qu’ils paient tout et que je sois cantonnée à la place de gamine lycéenne ? Comment je fais pour ne pas m’en vouloir quand on voit qu’il a pas invité de filles depuis mon arrivée ? Il a plus de chambre, donc forcément… Ouais, Axel s’en amuse, elle a une autre théorie, et Robin commence à être d’accord. Et c’est pire. Parce que j’ai pas envie d’y croire. Parce que j’ai déjà bien du mal à garder ma tête en place… et je parle pas de mon cœur qui s’emballe à chaque fois qu’on se retrouve à deux. Ce qui arrive assez souvent pourtant, mais à chaque fois, j’ai des papillons dans le ventre. Alors… me dire qu’il se mange beaucoup de meubles et de chambranles depuis que je suis là, parce qu’il me mate. Me dire que je lui plais assez pour qu’il en devienne un peu con… J’aimerais bien. Vraiment. Mais j’ai vu les canons avec lesquels ils sortaient, et je suis clairement pas à la hauteur, mais alors tellement pas… Sans parler que je suis et reste une gamine à ses yeux. Et je leur en veux, de m’avoir foutu cette idée en tête. Parce que maintenant, j’y pense et je me demande à chaque fois si… Peut-être que ?… Avant que mon cœur tambourinant ne soit rappelé à la raison par mon peu de neurones actifs, malgré ses sourires et regards. Parce que je peux pas le perdre pour des conneries. Et il se passera quoi si je dis ou fais quelque chose ? Il va me regarder comme deux ronds de flanc, et au mieux rire en me traitant de comique, au pire, être horrifié que sa petite sœur ait des pensées tordues et m’éviter le plus possible. Donc non.

Je soupire en refaisant le tour de l’appart. Pour la troisième fois. Mais il faut que je m’occupe, d’autant qu’ils vont plus tarder. Ils, c’est Drew et Luke. Luke qui avait un championnat hier et qui s’est magistralement cassé la gueule. Autant dire que j’ai eu une crise cardiaque en le voyant voler au-dessus de sa moto en direct à la télé. Heureusement qu’on l’a vu bouger juste après, sinon... alors on est allés le voir, pas longtemps, et au final, seule la famille pouvait rester, donc Robin, et Drew parce qu’il fallait un chauffeur... Et puis comme Robin partait à son tour en championnat... j’ai donc tenté de retenir mes larmes avec Axel, quand bien même ils ont assuré qu’il allait bien. Les médecins l’ont gardé juste une nuit, blanche donc encore pour moi, pour être certains qu’il n’avait pas de traumatisme cranien ou un truc du genre. Et Drew est allé le chercher pour le ramener avant d’aller au boulot. J’ai tellement tourné en rond, que j’ai même fait des muffins, plein de muffins.

Mais forcément quand ils rentrent, je me fige et je le dévisage. Il va bien. Pas vrai ? Sans réfléchir, je les rejoins et le prends dans mes bras, inspirant contre son cou. « Tu vas bien. Tu vas bien… » Je toussote en m’éloignant et je lui souris, avant de grimacer et d’embrasser Drew.   « Pardon. Bonjour. Ca va ? » Je lui souris et les laisse entrer pour de bon. « J’ai fait des muffins, vous en voulez ? » Drew me sourit et secoue la tête. « Je vais être en retard, je te laisse juste l’handicapé. Mais c’est gentil. » Je jette un coup d’œil à Luke et son poignet dans le plâtre, avant d’aller emballer trois muffins dans une serviette et de la tendre à Drew. « Tiens. Chocolat, framboise et pomme. Normalement les trois sont bons ! » Il me sourit et me remercie en m’embrassant sur le crâne, avant de se sauver.
Et je reporte mon attention sur Luke.

« Tu… Tu as faim ? Je peux te faire un café aussi… Tu devrais t’asseoir et te reposer. Et euh… Ton poignet, comment… tu vas bien hein ? Pour de vrai ? »

Mais non je m’inquiète pas pour plus… Pas plus que je le dévore pas des yeux. Du tout.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyMer 22 Aoû 2018 - 22:29
56 jours. C’est fou tout ce qui peut se passer en 56 jours. Je l’aurais pas cru possible avant. Avant qu’elle revienne. Avant que mes journées soient rythmées par ses sourires, par les moments qu’on passe ensemble. Avant que tout semble prendre un autre sens. Je sais, je devrais pas ressentir tout ça, je devrais pas avoir le coeur qui s’emballe à chaque fois que je la vois, mais j’y peux rien.

Alors j’essaie d’oublier ce que je ressens et qui ne fait qu’aller en s’accentuant à mesure que les jours passent. On se débrouille comme on peut même si on se marche dessus. Je lui ai laissé ma chambre, sans hésiter, pour qu’elle se sente chez elle. Et puis moi, tant que j’ai un endroit où dormir, je m’en fous. Même si du coup, elle doit me supporter tous les matins quand je bondis dans sa chambre totalement à la bourre. J’espère pas trop l’emmerder. Un jour, j’apprendrais à être à l’heure, promis.

Et on a pris notre rythme donc. Elle sort pas trop, je préfère éviter qu’elle croise des flics, alors elle a accepté d’étudier à la maison. Je me doute que c’est pas le pied mais en attendant qu’elle soit majeure, faut bien qu’elle s’occupe non ? Même si la baraque a jamais été aussi nickel et que j’ai jamais aussi bien bouffé. J’avoue ça me fait chier quand le championnat m’envoie loin d’elle et j’essaie de passer le moins de temps possible ailleurs. Je vois bien Axel et Robin se marrer et piger ce qui m’arrive mais j’arrive pas à le cacher. Je dois pourtant, parce qu’elle va me regarder avec ses yeux trop grands, en mode choquée si elle apprend. Et je la perdrais pour de bon, elle osera plus me sourire, elle osera plus se blottir contre moi le soir devant la télé. Alors que ça, à défaut d’autre chose, c’est plutôt cool.

Le temps a continué de suivre son cours alors que chacun trouvait sa place. Noël a été juste… parfait. On a fait que bouffer et raconter des conneries pendant deux jours, comme si tout allait bien. Et on est même allés voir Sid’ qui se comporte remarquablement bien ces dernières semaines. Peut-être parce qu’il sent lui aussi que ça s’arrange.

56 jours.

A me dire que la vie est chouette.

Alors ouais, je fais encore des cauchemars et elle, elle refuse de s’endormir si la lumière est pas allumée. Ouais, Axel continue de se trémousser à moitié à poil et c’est parfois bizarre quand Drew vient. Et Robin est toujours aussi secrète, même avec le temps qui passe. Mais notre tribu a toujours été un peu bizarre, c’est pas si grave non ?

Je sais pas trop ce qui s’est passé ce matin. J’étais sûr de gérer ma course, j’étais même premier. Je crois. Et puis, le mec m’a doublé. Et y a un morceau de sa moto qui s’est barré. C’est ce qu’on m’a dit hein, moi je me souviens pas trop. Je me souviens avoir volé super haut et m’être vaguement dit que j’allais m’écraser comme une merde. Et c’est exactement ce qui s’est passé. Je me souviens de ma tête qui heurte le sol et de mon poignet qui a craqué. J’ai eu mal. Très mal. Mais je me suis relevé, plus par réflexe qu’autre chose, avant de tanguer et de me rattraper au premier type sur mon chemin. Parait que j’ai insulté tout le monde et que je voulais retourner sur ma moto. Ca m’étonnerait pas plus que ça, j’avoue.

Mais après, c’est le flou artistique. Jusqu’à ce que je me retrouve plâtré et bourré de cachetons à l’hôpital, à fixer un mur d’un jaune dégueulasse alors que les filles parlent beaucoup trop. Drew a dû le voir vu qu’il les a renvoyées chez elle et j’ai comaté jusqu’à ce qu’il revienne me chercher. J’avoue, j’écoute rien de ce qu’il me raconte dans la voiture, encore totalement à côté de mes pompes et j’inspire longuement, essayant de me remettre les idées en place alors qu’il finit par éclater de rire. « Putain, te moque pas, je suis encore à moitié défoncé par les anti-douleurs là… ça fait blablabla dans ma tête quand tu me parles... » Un regard moqueur et il souffle, malicieux. « C’est comme d’habitude ça non ? » Il a du bol, je suis pas en état de le cogner, mais j’ai encore une main de libre pour lui faire un geste obscène qui me vaut un autre rire.

Je me traine dans les escaliers, maudissant le jour où j’ai dit que le troisième sans ascenseur, c’était pas grave, c’était moins cher. Pour me prendre une tornade rose de plein fouet. J’ai juste le temps de reprendre mon souffle qu’elle est en train de parler et de s’éloigner. « … euh... » Je bats des cils alors qu’elle parle de… muffins ? Je crois. Je renifle un coup. « Ah ouais, ça sent bon. » Mon ventre gargouille méchamment et je soupire alors que Drew s’éclipse avant que j’ai le temps de dire ouf. Et on se retrouve tous les deux tous seuls, alors que je suis à moitié dans le coltard et qu’elle me regarde bizarrement. « J’ai l’impression qu’un bus m’a roulé dessus. Et je pète la dalle. Je veux bien du lait. Y a du lait ? Faut que je prenne mes médocs aussi. » J’agite un sachet en papier plein de boites avec une grimace. « Sont dégueu. Au moins tes muffins feront passer le goût. T’as passé la nuit à faire ça ou quoi ? » Je garde mon bras sagement plaqué contre mon torse, pas comme si j’avais pas l’habitude de me faire mal hein et je lui lance un regard un peu moins à côté de la plaque. « T’inquiète Kenny, je suis plus solide que j’en ai l’air. » Sans réfléchir, je passe une main contre sa taille pour la ramener doucement contre moi et j’inspire longuement, la tête enfouie dans ses cheveux. « Là, ça va mieux. » Je sais pas combien de temps je reste comme ça mais, vu que je commence à avoir la tête qui tourne, je dirais bien quelques minutes. Je finis par la relâcher, réalisant que j’ai peut-être un peu déconné en faisant ça et je me laisse tomber dans le canapé. « Tu m’amènes un truc à boire steuplé ? Et un milliard de muffins ? » Et tu veux pas revenir dans mes bras ? Non, ça je peux pas le dire c’est vrai.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyJeu 23 Aoû 2018 - 20:55
Je sais bien que je devrais pas tant me reposer sur eux en général, sur lui en particulier. Je sais bien que je devrais arrêter d’avoir le cœur qui bat trop vite et trop fort quand il est là, si ce n’est par ma propre volonté, au moins par habitude. Sauf que non, pour le moment, il n’y a rien qui a changé, j’ai des palpitations quand il est là, et quand il me sourit, j’ai l’impression que mon cœur se ratatine… Je le chambre et je me moque toujours de lui, mais en vrai ça fait un blblbl dans ma tête dans certains cas. Et pourtant, quand on se retrouve à deux, ce qui arrive assez souvent, quand on est seuls le soir, ce qui arrive 2-3 fois par semaine, ça se passe super bien. Je réfléchis pas, je me blottis contre lui, dans ses bras, on discute de tout et de rien, on bouffe des bonbons, on se marre tous les deux… comme avant.
Et puis, pour ce qui est de compter sur eux, j’ai pas trop le choix. Déjà parce que je sais ce que ça fait de plus les avoir, et que je veux plus jamais vivre ça. Et plus prosaïquement parce que j’ai aucune autre solution. J’ai bien tenté de trouver un petit boulot, histoire de pouvoir participer, de pouvoir offrir des petits trucs aux anniversaires aussi, mais c’est compliqué niveau horaires, vu qu’ils doivent pas être au courant. Mais j’ai trouvé, un truc. Pas vraiment un boulot, mais il y a un tatoueur pas loin, j’y ai passé pas mal de temps, avec mille idées de tatouages, et j’ai réussi à le convaincre à force de discuter de proposer mes dessins… et de me filer un peu de tunes du coup. Enfin, ça, c’est lui qui l’a décidé en fait, à mon deuxième croquis choisi. Et c’est super flatteur en vrai. Sans parler que j’adore le regarder faire quand les gens veulent bien. Ça doit être super cool de faire ça, de laisser une trace, de marquer un bout de vie, un symbole, un repère, une trace de quelque chose. J’ai des dessins que je garde pour moi, que je peaufine, arrange et détaille sans cesse. Des dessins que j’aimerais moi en tatouages un jour. Plus tard. Pour le moment, j’économise pour son cadeau à lui du coup, même si j’ai pas vraiment d’idée, et pas trop les moyens donc. Mais je trouverais.

En attendant, je fais ce que je peux pour aider, même si j’ai l’impression constante d’être un poids. Ils se plaignent pas, loin de là, c’est juste que j’aime pas être dépendante. J’aimerais bien être utile et autonome. Ouais, bon, j’ai même pas 17 ans, je suis incapable de dormir sans veilleuse ou avec la porte totalement fermée, j’angoisse dans les ascenseurs et je me nourrirais de pizzas, de chips et de bonbons si je m’écoutais, mais l’un n’empêche pas l’autre, pas vrai ?

Toujours est-il que c’est pas trop à l’ordre du jour alors en attendant, je me rends utile autrement. Dans l’appart et pour la cuisine, ça a l’air de leur aller. Même si je me réveille pas tous les matins à l’aube pour faire des muffins comme là. Techniquement, je me suis pas réveillée à l’aube de toute façon, j’ai pas dormi nuance. Donc j’ai cuisiné, rangé et fait des machines. J’ai changé les draps du lit, parce qu’il est hors de question qu’il dorme dans le salon avec son bras dans le plâtre. Je sais, c’est pas gagné. Mais je m’en fous, je suis aussi têtue que lui. Et il a fallu que je m’occupe de toute façon vu comme j’étais sur les nerfs. Je me suis faite une tresse partant du milieu de mon front vers le côté puis l’arrière, avec le reste des cheveux lâchés. Ouais, c’est relou et ça m’a pris du temps, mais comme dit, du temps j’en avais et ça rend pas si mal. Je lui ai volé un pull, trop grand pour moi, un truc moche avec des rennes dessus, vous savez le genre que les mamies offrent à Noël, sauf que lui, il est tout doux, et il a son odeur, et j’ai enfilé un short de sport rose pétant. Et non, ça n’a rien à voir avec le fait qu’Axel ait dit qu’il matait mes jambes. Absolument pas…
J’ai beaucoup pleuré aussi, de stress, de soulagement, d’inquiétude, je sais pas trop, mais je suis allée me noyer sous la douche pour ça, donc personne ne sait. Je sais qu’il va bien pourtant, je l’ai vu, les médecins ont affirmé que ça allait, il rentre ce matin. Tout va bien. Hormis ce vol plané à cette vitesse folle et mon cœur qui s’est arrêté au même moment.
Mais il va bien. La preuve en image. Bon, à bien y regarder, après lui avoir sauté dessus sans préambule et que Drew ne parte, il a l’air méchamment dans le coltard, mais s’ils l’ont foutu sous morphine ou autre, c’est normal non ? Je grimace en l’entendant, tout en continuant de l’examiner et j’écarquille un peu les yeux.

« Du lait ? Tu… T’en bois jamais. Y en a oui, je peux te faire un lait chaud, ou froid comme tu préfères, mais t’es… » Complètement défoncé pour de vrai. Je cligne des yeux, mon cœur tambourinant trop vite dans ma poitrine. Mais il va bien. « Je te les ferais prendre oui, je ferais gaffe t’en fais pas. Et non, pas toute la nuit, j’ai… fait d’autres trucs aussi. » Je me force à respirer calmement, même si j’aime pas, mais alors pas du tout le voir comme ça. « Je sais que t’es solide, mais t’as vu le vol que tu… »

Je me tais alors qu’il m’attire contre lui, mes mains se posant sur son torse. Les yeux écarquillés, j’ose même pas bouger. Là ? Genre… À la maison oui, il est rentré et… Je me laisse aller contre lui et j’inspire à mon tour contre son cou, mes mains agrippées à lui. Il est là, entier, il va bien. Mon cœur ralentit un peu sa course petit à petit alors que je l’entoure de mes bras pour de bon, le serrant contre moi en retour. Je m’éloigne en déglutissant quand il me lâche, sans trop le regarder. Merde. J’ai failli l’embrasser dans le cou, j’allais… Je soupire et secoue la tête, atterrée de ma propre bêtise, avant de le regarder de nouveau, les joues sans doute trop roses. Je souffle un rire et hoche la tête.

« Je t’amène ça oui. »

Je vais chercher un plateau, sur lequel j’installe cinq ou six muffins de chaque, des verres, des tasses, du jus d’oranges frais dans une petite carafe, du lait donc, et du café. Je ramène ça sur la table basse, avant de récupérer le plaid posé dans un coin et de le déplier sur ses jambes, et je finis par farfouiller dans le sac pour lire l’ordonnance.

« Okay. » Je lui sers un verre de lait et je le lui tends avec les médocs nécessaires. « Tu prends et après tu auras des muffins. » Je m’assois à côté de lui, mes jambes repliées sous moi et je le fixe. « Tu manges et après tu vas te reposer dans la chambre ? Comme je dois bosser sur mes cours, et comme ça tu seras pas dérangé. Tu dors un peu et on réfléchit à ce qu’on pourrait faire cet aprem, et les autres jours, histoire que tu t’ennuies pas et que je te tape pas trop sur les nerfs. Et donc il y a des muffins aux pépites de chocolat, à la framboise et aux pommes. Il va falloir que j’aille faire des courses, j’ai pris tous les œufs et y a plus de farine non plus… et il reste deux pommes, mais j’en ai mis une tonne déjà. Tu me dis ce que tu veux manger et je te ferais des supers repas tu verras, et tu pourras te reposer, et je te laisserais tranquille quand tu voudras… et ça ira mieux. » Je me penche pour attraper un muffin framboise, ignorant superbement mon débit trop rapide et mon blablatage inutile. Mais j’ai eu tellement peur. Je lui tends le muffin d’une main qui ne tremble presque pas et je lui souris. « J’ai mis moins de sucre que la dernière fois, tu devrais aimer. Tu veux du lait ou autre chose ? »

Et après je mangerais aussi. Quand il ira mieux, qu’il sera bien, que j’aurais capté qu’il est bel et bien entier devant moi.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyVen 24 Aoû 2018 - 12:37
Faut que j’arrête. Tous les jours, je me répète en boucle qu’elle a que 16 ans, que je dois pas ressentir ce que je ressens pour elle. Tous les jours, je me dis qu’elle a sa propre vie à mener, qu’elle trouvera un sale petit merdeux de son âge qui lui fera pétiller les yeux. Et je vais le détester en me disant qu’aucun mec sera jamais assez bien pour elle. Des trucs dans le genre quoi. Sauf que c’est sa vie, je dois pas m’en mêler. Je dois arrêter de lui sourire comme un idiot, de me manger des murs parce que je l’ai trop regardée. Je dois arrêter de me dire que ça pourrait être chouette si on était ensemble.

Pourtant, j’ai pas souvenir d’avoir été aussi bien, aussi heureux. Juste parce qu’elle me sourit et qu’elle est là. Ouais, ouais, je suis pathétique, j’en ai bien conscience. Enfin, de toute façon, c’est pas comme si la question se posait vraiment. Et puis là, de suite, je suis tellement à côté de mes pompes que ça en deviendrait presque marrant si j’avais pas mal en plus du reste. Je peux quand même pas m’empêcher de regarder ses jambes. J’aime vachement les shorts ces derniers temps. Enfin bref, je m’égare un peu là non ? Ouais enfin, j’ai une excuse, ça fait un mal de chien. Et je me suis un peu cogné la tête. Heureusement, rien de grave, mais ils avaient sacrément peur d’une vraie commotion visiblement. Ca va que j’ai la tête dure.

Même si je me sens pas terrible. Enfin, j’arrive quand même à parler. Et à comprendre ce qu’elle me dit. Je crois. Parce que putain, elle parle toujours autant en temps normal ? Je fronce les sourcils. « Je bois jamais de lait ? T’es sûre ? Ah ouais possible. Mais j’en veux. Froid. Je crois. » Et y a quand même plein de médocs dans ce sachet non ? Au moins, ça va ptet me permettre d’éviter de penser à ma saison qui est foutue. Pas comme si j’avais de grandes chances de gagner le championnat national, tout va bien. Je vais pas être dégoûté quand ils feront plus effet ces putains de médocs. Au reste de ses propos, je souffle, presque distraitement. « T’as pas dormi toi. Encore. » M’en fous, je veux un câlin. Là voilà. C’est bien comme ça.

Mais parait que je peux pas la garder comme ça, vu que ça se fait pas trop. Du coup je me laisse un peu mourir dans le canapé, alors que j’ai la tête qui tourne de plus belle. Je la suis vaguement des yeux quand elle fait à peu près un milliard de va-et-vient avant de loucher sur le plaid. « Depuis quand on a des plaids ? Il est à nous ce plaid ? » Ouais, question existentielle, tout ça. « Et j’ai paaaas tant volé que ça. Si ? » Je sais pas, je me rappelle plus. Sauf qu’elle recommence à parler. Et si je gobe sagement mes pilules en buvant un verre de lait, je plisse des yeux pour essayer de la suivre. Sauf que j’y arrive pas, sinon ce serait pas drôle. Alors je pose mon index sur ses lèvres et je me rapproche d’elle. Beaucoup trop pour que ce soit pas gênant mais je m’en rends pas compte en fait. Et je souffle, à quelques centimètres à peine de ses lèvres. « J’ai absolument rien compris Kenny. Désolé. Mais t’es pas obligée de parler autant hein. J’vais pas disparaitre d’un coup si tu respires entre deux phrases. » Pendant que je parle, mon pouce a rejoint mon index et je me rends même pas compte que je suis le contour de ses lèvres. Et que je la dévore des yeux. Remarquez, ça, c’est habituel. Du coup elle doit être habituée à force. Ouais si c’est habituel. Bref... Je finis par ciller de nouveau et par attraper le muffin qu’elle me tend. « Il est à quoi celui-là ? » Et je me laisse tomber en arrière sur le canapé avec un soupir. « Me reposer ? J’ai foutu mon année en l’air Kenny. J’ai pas envie de me reposer, j’ai envie de… je sais pas. De déprimer tiens. C’est bien ça. » Fait chier. Me faut plus de médocs pour oublier en fait.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyDim 26 Aoû 2018 - 19:01
Il va me falloir un peu de temps, quelques minutes en face de lui, à lui parler, à le dévisager et le dévorer du regard, pour me rassurer et me convaincre qu’il va vraiment bien pour de vrai. En attendant, il est tellement shooté qu’il s’en rendra pas compte, pas vrai ? De toute façon, il s’en rend déjà pas compte en temps normal. Je suis vachement plus discrète que lui si j’en crois les filles. Enfin vu qu’elles m’ont pas trop fait de remarques de mon côté comme quoi je le matais, je me dis qu’elles ont pas trop capté… Et non, j’ai toujours pas envie de les écouter, mon petit cœur ne supporterait pas de telles montagnes russes, vu que je suis persuadée qu’Axel se monte la tête et qu’elle entraîne Robin avec elle.
Bref.
Je déglutis et je secoue la tête, me demandant vaguement si je peux appeler le médecin que j’ai vu hier pour lui demander à quel point c’est normal qu’il soit à l’ouest comme ça. Il a l’air d’aller bien, et ils l’auraient pas fait sortir si c’était pas le cas, mais quand même, qu’il oublie ce qu’il aime ou boit ou non… Mais okay. Je lui souris, incapable de ne pas le faire de toute façon en l’ayant face à moi.

« Du lait froid. » Je plisse le nez et hausse une épaule. « Et quoi encore ? Je dors la nuit. Souvent. Et j’avais plein de trucs à faire de toute façon. »

Et puis, on s’en fout non ? Je suis dans ses bras, à le garder contre moi, m’assurant qu’il est bel et bien entier. Même si ça dure pas longtemps, ça pourra jamais durer assez longtemps, ça fait du bien, et ça m’apaise un peu. Un peu, pas trop, si bien que j’entasse au moins mille trucs sur le plateau pour lui amener, pendant qu’il s’installe sur le canapé.

« Non, je suis allée le voler à la voisine du second, celle qui fait du topless sur le balcon. » La morue gaulée façon top-model. « Evidemment que c’est à nous, je l’ai acheté la semaine dernière, après m’être gelé les miches en regardant le Hobbit troisième du nom. Il est chouette hein ? Et super tout doux ! » Et j’en ai même pas pris un rose bonbon, il est violet foncé tout sage… Oui, j’ai pris un Hello Kitty, mais il est dans la chambre. Je le fixe un peu trop longuement à sa question, avant de hocher lentement la tête. « T’es passé par-dessus ta moto. T’as fait un vol à plus de 100km/h, t’as atterri je sais pas combien de mètres plus loin. Si tu as volé. Beaucoup trop. On a cru… J’ai cru… Mais tu vas bien. »

Je souris, pas très convaincue, mais il verra rien, et je recommence à parler, trop vite, incapable de prendre sur moi. C’est des trucs importants que je dis pourtant, j’en suis quasi sûre, mais je sais que c’est pas vraiment le moment. Ou pas du tout vu sa tête. Et si je me fige un peu quand son doigt se pose sur mes lèvres, je cesse de respirer quand il s’approche. Mes yeux s’écarquillent un peu sans que je ne bouge, alors que mon cœur tambourine de plus belle.  Il a dit quoi ? Non parce que j’ai pas vraiment suivi. Ah oui. Parler moins. Respirer. Et son pouce qui effleure mes lèvres pendant que son regard passe d’elles à mes yeux.
Ma respiration reprend, au rythme des battements trop rapides de mon cœur, quand il s’éloigne et enchaîne sur le muffin. Merde. Il… a vraiment fait ça ? Il est défoncé, mais quand même, je veux dire, tu fais pas à ta frangine hein ? Tu fixes pas les lèvres d’une nana si t’as pas envie de l’embrasser, pas vrai ? Je sais que j’y connais pas grand- chose personnellement, mais je suis pas totalement idiote. Il… me mate vraiment ? Il me trouve jolie ? Il a vraiment envie de m’embrasser ? Il a vraiment envie d’autre chose que ce qu’on a ? Mais peut-être que c’est juste les médocs et… Et je souris comme une idiote en le fixant.

« Framboise. Ceux que t’avais préférés. »Je réussis à parler, même si c’est un chuchotis, ce qui est déjà beaucoup. Je cille un peu et je déglutis quand il soupire. Mon cœur se serre et mon sourire disparait. Oui, bon, j’avais pas forcément pensé à ça, trop heureuse de le voir entier, j’avoue. « Non, ça c’est nul. Tu… C’est pas grave. Tu vas bien, c’est le plus important ! Tu vas te remettre. Tu reprendras les entraînements, et tu seras encore meilleur ! Et puis en attendant, tu vas pouvoir rester un peu plus avec moi, c’est pas si mal, non ? » Ou peut-être qu’il veut pas. enfin, je comprends faut pas croire, je sais à quel point ça compte et c’est important pour lui, je sais que c’est un peu toute sa vie. Mais… c’est qu’une saison, c’est… okay, c’est beaucoup. Fais chier. J’attrape sa main dans le plâtre, enfin ses bouts de doigts, et je le dévisage, un léger sourire aux lèvres. « Et puis… l’année prochaine, tu recommenceras. Et ce sera mieux. Parce que… j’aurais plus à me cacher, à faire comme si j’étais pas là et que j’existais pas. Et… enfin, si tu le veux, si tu veux bien… Je pourrais t’accompagner. Aux différents championnats. Puis au national. Je sais que t’es pas vraiment tout seul, et qu’il faudra que je me fasse une place au milieu des fans hystériques, mais ce serait cool non ? » J’effleure avec douceur sa joue qui a un hématome malgré son casque. « Et on fera des trucs en attendant.  Tous les deux et avec les autres… Je te laisserais pas déprimer. Tu vas être trop chiant, ça va me saouler. » Je retire ma main et désigne le muffin. « Allez mange un peu avant de pleurer fillette. »
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyMar 28 Aoû 2018 - 9:25

Dernière édition par Luke Austen le Mar 4 Sep 2018 - 10:29, édité 1 fois
Je déteste être sous médocs comme ça. Oh, on pourrait croire que je trouve ça marrant d’être à côté de mes pompes mais en vrai, pas du tout. Je prends des cuites de temps en temps, surtout depuis que je suis sorti de prison mais ça, je fais pas. Je suis clean tout le temps, ne serait-ce que pour éviter de me faire choper par un contrôle à la fin d’une cours et parce que je maîtrise plus du tout ce que je fais ou ce que je dis. Sauf que là, bah j’ai pas bien le choix. Et j’aimerais bien dire que c’est pas grave, vu que c’est Kenny, mais justement, vu que c’est elle, j’ai peur de faire la connerie du siècle.

Sauf que j’ai juste envie de la garder dans mes bras et d’oublier tout ce qui s’est passé et ça peut impliquer. « Du lait froid ouais. Et va pas me faire croire que t’as dormi cette nuit vu ta tête. C’était quoi touuuus ces trucs à faire alors ? » Je suis bien quand même à la garder contre moi. C’est tout chaud et tout doux. Et très rose. Surtout très rose. « Hé, ce serait pas mon pull ? » Ouais, on s’en fout. Et puis il lui va bien.

Je plisse des yeux quand elle reprend en parlant du plaid. « Quoi ? On a une voisine qui fait du topless ? Suis jamais au courant de rien. » Peut-être parce que je regarde plus aucune fille depuis que Kenny est là. Ah ouais, pas con. « Il est vachement… violet. Mais ouais il est tout doux. » Je vois bien que ma question lui pose un problème. « Ah… c’était pire que la fois d’avant alors. Pour ça que j’ai la tête qui tourne encore et que je me souviens de rien ou presque alors. Tsais, c’est impressionnant mais je suis là et presque en un seul morceau. Tout roule. »

Bon, c’est faux, on le sait tous les deux. Mais elle commence à beaucoup trop parler. Du coup, je suis obligé de regarder ses lèvres pour comprendre et j’ai envie de les embrasser. Heureusement que mon cerveau me rappelle qu’elle a que 16 ans et qu’elle m’enverra sûrement chier. Mais elles sont sacrément douces ses lèvres. Plus que le plaid. Je cille quand je retrouve le peu de bon sens qu’il me reste alors que j’attrape le muffin et que je le fixe un instant, pensif. Je gobe les cachets qu’elle m’a donné sans enthousiasme avant de balancer ce qui va pas. « Ouais on va que je vais bien. Ca aurait pu être pire et l’assurance va me payer pendant que je peux pas courir. On aura pas de problème de fric au moins. J’ai bien fait d’écouter mon entraineur et d’en souscrire une tiens. Sinon on aurait dû piocher dans le fric que je garde de côté pour vous, ça aurait été relou. Mais j’aime bien l’idée de rester avec toi ouais. » Je baisse les yeux quand elle attrape ma main, grimaçant en voyant le plâtre. « Faudra que tu dessines dessus, il est trop moche comme ça. » Et je laisse filer un silence avant de soupirer. « Chuis désolé. Que t’aies à te planquer. Que tu puisses pas vivre ta vie. Tu pourras après. Faire tout ce que tu veux. Ce sera mieux que de me supporter. » Même si j’en ai pas envie. Qu’elle fasse sa vie sans moi. Mais c’est le mieux qui puisse lui arriver non ? « Et t’as prévu quoi comme programme ? Je te préviens, je suis une brêle en puzzles. » J’attrape sa main quand elle désigne le muffin pour embrasser ses doigts alors que je me rends même pas compte que je la dévore des yeux. Enfin si, je finis quand même par réaliser que je dois avoir un comportement bizarre. Plus que d’habitude quoi. Je finis par relâcher sa main et par souffler, après avoir toussoté. « Faut que je dorme. C’est… plus intelligent. » Que quoi ? Manger ? Lui rouler une pelle ? Bon, avec les médocs vaudrait mieux que je mange, sinon je vais être malade. Mais là j’ai pas vraiment envie. Et vu ce dont j’ai envie mieux vaut que je dorme donc. Du coup, je me laisse totalement tomber dans le canapé avec un long soupir. « Putain, j’ai mal partout Kenny. »
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyVen 31 Aoû 2018 - 21:23
J’essaie de mettre de côté toutes mes peurs, de dépasser cette tension et les craintes que sa chute a entraînées, mais j’ai du mal. Même là, face à moi, même là, contre lui, son odeur m’enveloppant et me rassurant. Mais ça va déjà un peu mieux. Je hausse faiblement les épaules.

« Tu veux vraiment que j’énumère tout ? Des gâteaux, des lessives, du dessin, regarder les épisodes de The  walking dead qui me manquait pour qu’on puisse regarder la suite ensemble… Tout ça. » Au moins. Des trucs importants, et qui m’ont maintenu éveillée, qui m’ont occupée. Mes yeux s’écarquillent un peu, mais il le voit pas, du coup, je me contente de hausser une épaule. « Si. Il est chaud… ça t’embête ? »

Et il a son odeur. Je plisse les yeux à mon tour, le fixant dans le canapé, et ma mâchoire se crispe un peu. « Tu sais celle qui te fait des signes de la main avec des grands sourires quand tu vas sur le balcon ? Qui t’a déjà proposé de venir prendre un café chez elle ? » Et que tu as sans doute déjà sauté. J’étouffe ce pincement au cœur que je ressens. Je hausse une épaule quand il parle du plaid, avant de me crisper un peu. « La fois d’avant. Quand ça la fois d’avant ? Et… T’es sûr que les médecins ont dit que tu pouvais sortir et tout hein ? C’est pas juste impressionnant, tu te souviens de rien, tu viens de le dire, tu… Tout roule pas non, tu… t’es… » J’inspire et chasse ces putains de larmes qui menacent de sortir. « T’es en un seul morceau oui. Tout roule donc. » Et il se passera quoi si un jour c’est plus le cas ? Non, on pense pas à ça, on évite même de songer à l’éventualité d’un truc plus grave. Jamais. Jamais jamais.

Et j’oublie. Mais genre vraiment. Alors qu’il ne fait qu’effleurer mes lèvres de son pouce. Mon cœur tambourine dans mes oreilles et j’arrive pas à me concentrer, j’arrive même pas à me dire de respirer. Jusqu’à ce qu’il retire sa main. Les liaisons recommencent doucement, incertaines, alors que je commence à me dire que peut-être il se pourrait qu’Axel ait raison le concernant. Que je lui plais peut-être, que potentiellement il pourrait ne pas, ne plus me regarder comme sa petite sœur. Sans que je pige pourquoi, ni comment. Sans que je comprenne pour autant pourquoi il fait rien dans ce cas. Enfin, si, ça, je crois que je sais pourquoi, rapport à la petite sœur et tout, ou dans le genre, même si c’est totalement con. Toute façon, j’aurais pas de réponse maintenant vu son état, et je ne vais certainement pas faire ou dire quoique ce soit alors qu’il risque d’avoir un énorme blanc à son réveil. Hors de question de me taper l’affiche s’il se souvient de rien. Ou s’il se souvient et regrette, m’en veuille, etc, … Je réfléchirai donc à ça demain. Voilà une idée qu’elle est bonne.
Je fronce un peu les sourcils.

« Pour nous ? Quel fric ? » De quoi il parle ? Je secoue la tête et reprend. « Oui, heureusement donc pour l’assurance et tout ça. » J’esquisse néanmoins un sourire. Passer du temps avec lui. Il va sans doute en avoir marre, pas seulement de moi, mais de tourner en rond, mais on trouvera des trucs. En attendant, il a dit qu’il aimait bien l’idée. Je souris bêtement et hoche la tête. « Évidemment que je vais dessiner dessus. Un truc super classe, tu verras, il sera trop beau. » Je relève la tête pour le regarder, ma gorge se serrant un peu. Je hausse les épaules et me force à prendre une voix plus enjouée, ou plus neutre à défaut. « T’y es pour rien. C’est moi qui suis partie et… Heureusement que je suis là déjà. Et je fais ce que je veux, enfin non, pas vraiment, mais… J’aime bien te supporter. Juste que j’aimerais pouvoir sortir plus, et faire des trucs avec vous… avec toi, et pas être obligée de me déguiser des pieds à la tête pour sortir d’ici… » Non pas que je pense que les flics perdent leur temps à ça, mais les vieux cons eux… valait mieux éviter qu’ils apprennent que je vis ici oui, et ça m’étonnerait pas des masses qu’ils viennent surveiller de temps en temps. Et ça, ça craint. Mais ça reste pas de sa faute. Je le fixe, clignant des yeux, en essayant de réfléchir. « Prévu ? Ah euh… On a plein de films et séries à regarder, on peut se faire des marathons avec du popcorn, des glaces, des bonbons, et d’autres trucs aussi bon et sains que tout ça. Et on peut aller se balader, avec un bonnet, une écharpe jusqu’au nez, personne saura ! Faire des anges dans la neige, et puis si on fait une bataille de boules de neige, je gagnerais forcément comme t’as qu’une main, et ça, c’est chouette. S’il neige de nouveau, on pourrait faire un igloo ! Ce serait classe ! Et puis euh, on trouvera ! Allez boire un chocolat chaud dans le nouveau coffee shop quand on a vu en allant faire des courses l’autre fois ! Y a bien des trucs que tu dois vouloir faire et pour lesquelles t’as jamais le temps. Ça sera l’occasion. T’en fais pas, tu t’ennuieras pas, c’est promis. Et pas de puzzle, c’est noté. » Je lui souris, sans réussir à détourner le regard, même si je le veux pas spécialement, et je déglutis quand il m’embrasse les doigts. Je récupère le muffin quand il s’allonge et je le fixe un instant. Dormir. Okay. Je me mordille la lèvre deux secondes, avant de me lever et de lui retirer ses chaussures, poussant la table au cas où. « Allez pousse-toi un peu au lieu de te plaindre. » Je le pousse un peu, doucement pour pas lui faire mal, et je m’installe contre lui, en nous recouvrant du plaid. « Les cachets vont faire effet t’en fais pas. Et je veille sur toi, tu peux dormir. Je suis là. » Je l’embrasse juste sous l’oreille, avant d’aller me cacher contre lui, les joues trop rouges et un sourire aux lèvres.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyMar 4 Sep 2018 - 11:07
Je vous jure, en temps normal, je suis quand même un peu moins à la ramasse. Je pensais pas que les médocs m’avaient attaqué à ce point-là mais, plus ça va, moins j’ai les idées claires. Bon, y a ptet aussi le contrecoup du petit incident d’hier, je veux bien le reconnaitre. Un peu. J’arque un sourcil quand elle reprend avant de souffler, incertain. « Ouais y a pas trop de place pour dormir dans tout ça. Y a des nouveaux épisodes qui sont sortis ? » Et j’effleure le pull, comme si sa question demandait genre un max de concentration. « Nan ça m’embête pas. T’es jolie dedans. »

Enfin, comme d’habitude quoi. Je la fixe, passablement perplexe avant de souffler, indécis. « Euh… ouais. Possible. Là ça me dit vraiment rien. » Elle pourrait se balader seins nus devant moi, depuis que Kenny est revenue je vois personne d’autre de toute façon. Je fronce les sourcils à sa question avant de hausser une épaule et grimacer de douleur. « Euh, c’est la deuxième fois que je me casse le poignet, t’as oublié ? Et j’ai déjà eu une épaule déboitée. Et euh… ah ouais la rotule qui est sortie de son axe une fois. C’était dégueulasse. » je hoche la tête tout en parlant avant de reprendre, d’un ton tranquille. « Mais ouais, je suis incassable en vrai. » Truc du genre quoi.

Sauf que je fais un peu de la merde. Mais ses lèvres sont encore plus douces que ce que j’aurais cru en vrai. Je me répète là non ? Mais à ma place, tout le monde se dirait exactement la même chose en vrai. Je finis par retrouver un semblant de bon sens et je réponds, sans réfléchir. « Ouais celui que j’avais pour toi. Pour t’échanger avec les vieux. Mais t’es partie. Alors le fric il servait plus à rien. Mais là ça va être utile non ? Sauf si tu veux le garder pour autre chose. C’est ton argent à toi. C’est avec ça que j’ai repeins la chambre d’ailleurs. » Je regarde mon plâtre, la mine circonspecte avant de hocher la tête. « Des trucs classes, ça me va. C’est moche sans couleur. » Et je soupire quand elle reprend. « Tu parles que tu fais ce que tu veux. T’es enfermée tout le temps, tu peux pas voir des gens de ton âge, te faire des potes. T’es obligée de me supporter le soir. » Même si c’est toujours mieux que de retourner là-bas, je sais bien. Alors, plutôt que de penser qu’elle serait quand même mieux ailleurs, je l’écoute, avec un sourire grandissant à tout ce qu’elle imagine. « Ah ouais, sacré programme… Faudra qu’on fasse de sacrés balades pour pas que je m’empâte avec nos soirées télés. Déjà que pour faire de l’exercice, je vais en chier… » Va garder la forme après ça. Et puis on sait tous les deux que si je reste trop longtemps sur place sans bouger, je vais être imbuvable.

Enfin, en attendant, je me laisse mourir sur le canapé, ronchonnant pour le principe quand elle me dit de me pousser. « Je me plains si je veux, je suis tout cassé. » Ma main valide se pose directement dans le bas de son dos, juste là, au creux de ses reins et j’inspire longuement, essayant de ne pas me dire que c’est mal, que je devrais pas me sentir aussi bien. On va dire que c’est les médocs hein. Ouais sauf que ça explique pas mon frisson quand elle m’embrasse sous l’oreille. On fait pas ça avec son frère pas vrai ? Enfin je crois. Ptet que Kenny y voit rien de mal ou de plus… ou… en vrai, je sais plus trop vu que je finis par m’endormir.

***

Et puis, les jours passent. Ca pourrait être largement pire, je crois. Les filles sont aux petits soins avec moi, même si Kenny est largement au-dessus du lot. Alors, j’essaie de pas trop être chiant. De toute façon, vu qu’ils m’ont découvert une entorse aux cervicales et une cheville foulée, je peux pas faire trop mon malin. Je passe mon temps entre les séances de kiné, les milliards de siestes vu que je dors par intermittence et … elle. Tout le temps. Je me demande comment elle fait pour me supporter, mais elle est là, toujours souriante, toujours de bonne humeur. J’arrive pas à détacher mon regard d’elle et plus ça va, plus ça craint en vrai. En plus, Robin est partie pour genre trois semaines en stage ou je sais pas quoi, ce qui fait qu’on a toutes nos soirées ensemble ou presque. Qu’elle passe donc blottie contre moi. Pas au point de se rendre compte quand ça devient gênant, c’est déjà ça de pris. Drew passe de temps en temps, souvent même, mais c’est plutôt en journée ou les weekends. On est toujours fourrés ensemble d’ailleurs et il trouve toujours des trucs à faire pour que je m’emmerde pas. Genre pour prendre le relai de Kenny qui va finir par être à court d’idées. Enfin, c’est pas comme si je pouvais vraiment sortir de l’appartement pour aller gambader pour le moment.

Je soupire longuement alors que je prends ma douche, mon poignet enveloppé dans un sac plastique, essayant de ne pas prêter attention aux élancements de ma cheville. Me laver les cheveux est devenu une galère sans nom mais hors de question de tomber aussi bas. Je finis quand même par sortir de là en boitillant, habillé comme le dernier des pouilleux et je me laisse tomber sur le canapé. Ca va qu’on a rien de prévu ce soir. Je lève les yeux en direction de Kenny qui s’affaire dans la cuisine. « La séance de kiné m’a tellement filé la gerbe, je pensais même pas que c’était possible à ce point-là. » Au moins, ça explique pourquoi j’ai pas été spécialement bavard depuis que je suis rentré. Et ça n’a rien à voir avec ce mec qui lui a fait un putain de sourire au supermarché, ce petit con de caissier boutonneux. Genre elle le connait et il est sympa quand elle vient faire les courses. Tu parles qu’il est sympa. Il veut se la faire, j’en mettrais ma main à couper. Et je peux pas vraiment lui reprocher. J’essaie de ne pas penser aux rêves, de plus en plus nombreux, que je fais et qui la mettent en scène, me demandant à quel point je suis juste un pervers déviant et j’en passe. Ca sera moins pire quand elle aura 17 ans ? Difficile à dire. En attendant, j’essaie d’éviter trop de contacts avec elle, sauf que ça marche pas du tout. C’est même totalement l’inverse. Je peux pas m’empêcher de la frôler, de la toucher, dès que je la croise. Et je continue de me manger des murs, des meubles, n’importe quoi, parce que je mate un peu trop son cul et ses jambes… et tout. Je sais, ça craint.

Je finis par me relever et par boitiller jusqu’à la cuisine, passant une main dans son dos avant de me dire que c’est une connerie. Et je souffle sur une mèche encore humide avant de galérer un peu pour choper un verre et du jus de fruits. « T’en veux ? » Je renifle avant d’ajouter, avec un sourire. « Ca sent super bon. Tu fais quoi ? Hey mais t’as refait ta couleur non ? » Et ce legging est beaucoup, beaucoup trop moulant. Faut que j’arrête de regarder ses fesses sérieux. Pour la peine, je pique du nez sur mon verre. Là, c’est mieux.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyMer 5 Sep 2018 - 21:05
Je hausse les épaules quand il parle de dormir et je hoche la tête pour la suite.

« Tu veux dire depuis octobre ou depuis la semaine dernière ? Je suis arrivée à l’épisode d’il y a un mois je crois. On pourra regarde le prochain ensemble donc ! »

Et je rougis. J’espère que ça va passer cette capacité qu’il a à me faire rougir pour que dalle, c’est moche de rougir juste pour ça… Mais ça fait plaisir, qu’il me trouve jolie… Même si je me renfrogne quand il fait mine de pas piger de qui je parle. Je fronce un peu les sourcils avant d’écarquiller les yeux, puis de froncer les sourcils en faisant un geste de la main. « L’épaule c’était rien… La rotule… ouais c’était dégueu j’avoue… quant à ton poignet, c’était y a longtemps, t’étais encore en caoutchouc à l’époque, c’est plus le cas papy… Mais oui, c’était pire que ces fois-là... »  Peut-être parce qu’à l’époque, j’avais pas pu le voir, on avait pas le droit là-bas… Et heureusement, j’en aurais fait des cauchemars… Déjà que là, je me force à acquiescer quand il continue ses conneries. Incassables mon cul oui.

Et puis, on s’en fout. Enfin non, mais ça passe au second plan, alors que je commence à envisager qu’il serait possible que… Même si je veux pas trop me monter la tête. Parce que ce sont peut-être les médocs. Ou n’importe quelle autre raison. Sauf que je tique un peu et que mon froncement de sourcils s’accentue… Jusqu’à disparaître alors que je le fixe, avec l’air d’un poisson mort. « M’échanger ?… Tu… Tu voulais leur filer du fric pour me récupérer ? » Il voulait de moi. Les larmes me montent aux yeux, et je lui souris. « Non, c’est pas mon fric, c’est à toi, et là, il va servir du coup et… tu voulais de moi... » Okay, c’est pas censé me faire aussi plaisir, ni autant de bien, pas vrai ? Bon, pour le coup, sans doute que si en fait. « Évidemment des trucs classes, tu me prends pour qui ? Et des couleurs partout. » Je souris sans doute un peu trop, mais ça aide à faire passer le reste, à effacer un peu ma solitude et mon enfermement actuels. « Ceux de mon âge sont des crétins. Je préfère carrément rester avec toi le soir, y a pas photo. » Je dis pas que j’aimerais pas pouvoir me balader tranquillement, mais à choisir… Il n’y a même pas à choisir. Surtout quand je vois ce sourire qui me réchauffe encore et toujours. « On en fera ! Et je te ferais des légumes vapeur va, avec du blanc de poulet nature, ce sera top ! Bon, je resterai sur les pizzas moi, mais c’est un détail. » Voir jusqu’à quand il me supportera, ou tout du moins, jusqu’à quand il supportera d’être coincé…

Mais quoi qu’il en soit, je prendrais soin de lui. Et pour l’instant, je compte bien en profiter un peu, le poussant pour m’installer près de lui, souriant quand il râle de nouveau. Et de nouveau, les battements de mon cœur s’accélèrent quand sa main se pose dans mon dos. Ça non plus, c’est pas trop un geste fraternel, pas vrai ? Enfin, c’est pas sur mon cul, mais quand même… Du coup, forcément, je souris, et me blottis un peu plus contre lui. Là, je suis bien. Avec lui. À ma place.

***

Et ça se passe bien. Je crois. Il a pas l’air de s’ennuyer, même si y a plus de trucs que juste son poignet au final, ce qui a un peu corrompu mon super programme de sorties et balades en tout genre. Mais il a l’air d’aller bien et de se remettre, il a pas encore l’air d’être gonflé ou de s’ennuyer trop. On vadrouille entre les mini-sorties, le kiné, les fous-rires, les siestes, les repas, les films, les parties sur la console et d’autres trucs aussi cools.

Et non. Non, je n’ai pas eu le courage de l’affronter ou de tenter quoi que ce soit. Pourtant, c’est pas l’envie qui m’en manque, ni les opportunités vu qu’on est seuls tous les deux la plupart du temps. Mais… j’ai pas envie de le perdre, et si ça marche pas, si je me goure hein ? Oui, je suis une flipette, mais c’est pas grave, parce qu’en attendant, je continue d’être là, à ses côtés, on passe de supers soirées ensemble, on rit sur des conneries et je prends soin de lui autant que possible.
Et non, je ne pense pas me tromper pourtant. C’est contradictoire je sais. Mais j’ose pas. Parce que s’il fait rien, c’est qu’il y a une raison non ? Mais oui, c’est moi qu’il mate, c’est à moi que s’adresse ses sourires et c’est moi qui le rends con visiblement. Enfin, notez que j’aime bien, le voir devenir maladroit parce que je suis là, ou le voir chercher une excuse pour me frôler. Mais s’il fait pas plus, je… J’en sais rien. Enfin si, peut-être qu’il pense que je voudrais pas, ce qui serait totalement stupide vu comment je le dévore autant du regard, mais après tout, il s’en rend peut-être pas compte non plus… Ou parce que je suis trop jeune. Ça, ça serait plus chiant, parce que même si je vieillis, bah il sera toujours plus vieux en toute logique… Peut-être un mélange… Je sais pas, mais pour l’instant, ça marche comme ça. Combien de temps ça va tenir, ça, par contre… combien de temps, moi, je vais tenir…

Je baisse la musique en l’entendant sortir de la douche, cessant plus ou moins de me trémousser comme une conne alors que je fais la cuisine, mon attention s’orientant vers lui, même si je fais genre que non. Je tourne la tête vers lui quand il me parle et je lui offre un sourire grimaçant.

« C’est pas censé te faire aller mieux plutôt que de te faire mal ? T’es sûr que c’est normal ? On peut en trouver un autre sinon. »

Sans une secrétaire qui te dévore des yeux. Bon, en vrai, je m’en cogne, parce qu’il ne l’a même pas regardé, c’était même assez amusant. Presque autant que de voir son visage s’assombrir quand on est allés faire les courses. J’ai bien vu qu’il avait pas trop aimé quand Sean m’a souri et a entamé la discussion. Mais forcément qu’il me parle, je passe là minimum deux fois par semaine, voir plus, pour faire les courses. Et puis, il est sympa. Mais je vais pas arrêter de sourire et d’être sympa parce qu’il… il est jaloux ? Ça pourrait être ça ? Faudrait que je demande à Axel, mais je vois pas trop comment, parce que je vais déclencher une foule de questions et ça va empirer le truc. Non, je peux gérer toute seule. Je me suis demandée s’il réagissait déjà comme ça avant, sans que je m’en aperçoive, et j’en ai pas le souvenir. Alors, j’ai fini par me dire que j’extrapolais trop et que je m’imaginais des trucs, des réactions de sa part. Parce que j’ai envie que ce soit comme ça. Parce que j’ai envie que ces sourires ne soient que pour moi, parce que j’ai envie qu’il n’aime pas d’autres garçons me sourire comme ça, parce que… Je me dis que je me monte la tête donc oui.
Jusqu’à la fois suivante, jusqu’à son geste ou son regard suivant. Comme là, sa main dans le dos, un frôlement qui ne dure pas longtemps, mais que je n’imagine pourtant pas.
J’inspire et hoche la tête en soufflant un s’il te plaît à sa question, finissant de remuer avant de baisser le feu au minimum.

« Du risotto aux crevettes et courgettes… ça avait l’air trop bon sur le site, mais je suis pas certaine du résultat… » Je hausse une épaule et je lui souris. « On commandera une pizza au pire. » Il me matait les fesses là non ? Non, je ne rougis presque pas. j’enroule une mèche autour d’un doigt et acquiesce. « Oui ! Il fallait bien, je commencé à devenir blonde ! L’horreur quoi ! J’ai fini le rose… Je pensais me faire bleu la prochaine fois, t’en penses quoi ? » Je remue, avant de prendre un peu de riz et une crevette dans une cuillère et de souffler dessus. J’attrape la crevette et la lui tends. « Tiens, goûte, dis-moi si c’est bon. »

Oui, j’aurais pu lui tendre la cuillère avec le tout, mais c’est moins drôle. Quoique drôle n’est pas tout à fait le bon mot, mais… à force, peut-être qu’il réagira…
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptySam 8 Sep 2018 - 18:53
Je hoche la tête à ses propos, essayant de garder un semblant de… de quoi au fait ? En vrai, j’en sais rien, j’ai tellement la tête en vrac que je suis presque sûr que j’aurais oublié cette conversation demain. Je pige pas trop pourquoi elle rougit et qu’elle se renfrogne, le tout en deux secondes chrono mais, vu qu’elle continue de parler, je me dis que ça doit pas être directement lié à moi. « Tu vois, tout va bien... » Ou un truc dans le genre.

Et je devrais me taire. Gober mes cachets, un truc à manger et me rouler en boule dans un coin en attendant que ça fasse effet. Mais non, je continue de parler et de balancer des trucs que je voulais garder pour moi. Foutu pour foutu… « Ouais, j’ai signé un contrat qui permettait d’avoir pas mal de fric rapidement. Sauf qu’ils se sont foutus de moi ces connards. Ils continuaient de négocier alors que t’étais déjà partie. » Je secoue la tête, clairement dégoûté, sans même voir qu’elle a les larmes aux yeux. « Et le fric il servira à tout le monde. Il est pour toi de base mais on pourra l’utiliser pour la maison. » Je fronce les sourcils, un rien perplexe. « Evidemment que je voulais de toi. C’est quoi cette réflexion à la con. » Et je veux toujours de toi mais pas comme tu le crois. Ouais, ça on va éviter de le dire à voix haute hein. Je continue, un rien plus bougon. « Tu changeras d’avis va, je m’inquiète pas là-dessus. » Et ça me plaira pas, je le sais parfaitement. Mais bon, c’est pas comme si j’avais le choix hein. Faut bien qu’elle vive sa vie, dès que ce sera possible en tout cas. J’ai une grimace quand elle parle de légumes vapeur mais là aussi, c’est pas comme si j’avais le choix. Déjà que je vais devoir gérer mon hyperactivité en étant incapable de faire ce que j’aime.

Enfin, on verra ça plus tard. Là, j’ai ma petit tornade rose contre moi et je pourrais difficilement mieux finir la journée. Surtout quand je vois comment elle a commencé. Et d’un coup, tout paraît plus facile.

***

Je commencerais presque à perdre le compte des jours en vrai. Parce qu’elle arrive à faire passer le temps sans que je pète un câble. Que de toute façon, je suis pas vraiment en état de faire le fou, je le sais bien, mais elle arrive toujours à me distraire. Et, les rares fois où elle flanche, les autres sont là. Je crois que j’ai jamais été aussi bien entouré de ma vie. Sauf que j’ai jamais eu autant envie de quelqu’un de ma vie. Et ça craint, je sais. J’essaie de le camoufler mais ça marche pas terrible si j’en crois la tête d’Axel ou de Robin. Drew se passe de tout commentaire, heureusement. Parce que ça se fait pas. Clairement pas. Elle est trop jeune, trop vulnérable. Et elle est enfermée avec moi, c’est pas comme si elle avait le choix au final. Pourtant, elle a pas l’air malheureuse. Bon, ça peut être le syndrome de truc là, quand on est kidnappé. Et ça me file mal au crâne tout ça, surtout que mon cerveau fait grève dès qu’elle est trop près de moi. Ce qui arrive souvent.

Du coup, j’essaie de me focaliser sur un truc pragmatique. Et je grimace à sa question. « Nan c’est normal il paraît. Vu que c’est quand même pas folichon tout ça. Si ça dure là, par contre, faudra que je le dise et elle changera de massages ou je sais pas quelle connerie. » Je finis par me traîner jusqu’à la cuisine, non sans me dire que je devrais garder mes distances mais, comme d’hab, je ne m’écoute pas. La faute aux médocs. Ouais, un truc du genre. Je me concentre sur les deux verres de jus de fruits que je sers, presque fier de pas en avoir foutu à côté. « Risotto aux crevettes et courgettes ? Ca sonne super classe. On a un truc à fêter ? Et y a des restes de ce midi si c’est pas bon, t’inquiète. » C’est pas permis d’avoir un truc aussi moulant soit dit en passant. Je toussote, relevant la tête vers elle pour la voir jouer avec une mèche. Non mais sérieux, ça va pas le faire hein. « Ouais c’est l’horreur d’être blond. Je me tâte à me teindre les cheveux aussi. Genre vert pomme. Sinon, j’aime bien le bleu. Ca t’irait bien je pense. » Je la suis des yeux quand elle attrape une crevette et qu’elle me la tend. Je dois faire quoi là exactement ? Alors, logiquement, l’attraper du bout des doigts et la goûter sagement.

Et éviter d’attraper son poignet pour croquer directement la crevette donc. Ce que je suis bien évidemment pas du tout en train de faire. Tout comme je suis pas en train de mordiller ses doigts en la fixant… non en la déshabillant du regard. Je crois que j’ai arrêté de respirer. J’ai du oublier comment on fait dans la foulée. Et je sais pas combien de temps je reste comme ça. J’arrive même pas à savoir comment je fais pour pas la plaquer contre le plan de travail et lui faire un tas de trucs qui me faudrait de retourner en taule aussi sec vu son âge. Ah si je sais en fait. Je ressens une douleur fulgurante au niveau des cervicales et, d’un coup, je vois des points noirs passer devant les yeux. Au point de la relâcher et me rattraper tant bien que mal à un meuble, essayant de ciller pour refaire la mise au point. Je tends ma main cassée vers Kenny, anticipant le moment où elle va vouloir se précipiter vers moi. « Ca va… ça va, t’en fais pas... » Je serais presque crédible si j’avais pas la voix qui tremble tiens.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home EmptyDim 9 Sep 2018 - 15:34
On y arrive, à continuer, à vivre, sans qu’il soit en mode insupportable sur pile électrique, sans qu’il n’ait l’air de se faire chier et de mourir d’ennui. Et je vais pas me plaindre, il est avec moi, les journées passent aussi plus vite pour moi du coup, parce que oui, j’avoue que quand t’es toute seule… c’est pas évident, c’est même un peu la mort parfois. Du coup, si l’on omet l’accident et ses blessures évidemment, c’est chouette de l’avoir avec moi, que pour moi la plupart du temps. Même si j’ai un million de questions en tête et que la situation est parfois aussi bizarre que tendue. Je sais que je lui plais, mais ça ne suffit pas apparemment. Et je sais qu’il m’a jamais fait la gueule ou qu’il voulait pas me laisser donc. Enfin, j’ai pas les détails parce qu’il était vraiment trop défoncé le jour de l’accident, mais du coup, je sais qu’il a voulu me récupérer moi aussi, que c’était pas que Robin, que c’est les autres connards qui faisaient chier… Il voulait pas me laisser. J’ai encore du mal à le croire, et quand j’y pense, j’en ai presque les larmes aux yeux à chaque fois. Il m’a pas laissé derrière, il m’a jamais oublié. C’est con, je sais, il a vraiment l’air content de m’avoir et d’être avec moi, mais quand j’étais partie, je me sentais tellement seule et rejetée…Bref, ça fait du bien. Même si ça non plus, je lui en ai pas reparlé. Un jour peut-être, plus tard.

J’ai déjà assez à faire pour le moment, à m’occuper de lui, tout en continuant d’étudier et de m’occuper de l’appart. Et parfois, il m’aide pas vraiment. Comme là, alors qu’il prend la défense de l’autre. Non, je l’aime pas vraiment, mais ça n’a rien à voir avec le fait qu’elle le tripote ou lui fasse trop de sourires.

« Quand tu lis des trucs, ils disent que c’est pas censé faire mal… Si ça dure, on en trouvera un autre surtout. Parce que les conneries, ça va bien deux minutes. »

Non mais c’est vrai quoi. Elle compte pas en vrai, il s’en fout, mais pour le coup, j’ai pas envie que ça finisse mal ou que tout du moins, son état ne s’arrange pas. C’est trop important. Ça passe un peu à la trappe quand il s’approche de moi qu’on enchaîne sur autre chose, et je lui souris.

« Oui, ça sonne classe, c’est pour ça que je voulais essayer. Et non, y a rien de spécial, j’ai pas le droit de vouloir faire des trucs un peu classes ?... Je me suis dit que ça te plairait. » Je hausse une épaule, et mon sourire s’agrandit en l’entendant. « L’horreur oui !  Ca t’irait bien le vert, mais un vert foncé plutôt. On te verrait de loin aussi, ce serait cool ! Je te le ferais si tu veux ! » Je lui fais un clin d’œil et le fixe un instant, mon sourire se faisant plus doux.  « Bleu alors. Si ça me va pas, tu me paieras un resto… Si ça me va aussi remarque. »

Dès fois, je ferais mieux de me taire. Remarque, je ferais mieux de rien faire du tout. Bon, si je réfléchissais, je referais pareil, parce qu’au bout d’un moment, c’est moi qui vais finir par lui sauter dessus et ça le fait pas trop. Si ? J’en sais rien en fait. Ce que je sais par contre c’est que je me fige quand il attrape ma main et croque la crevette. Ce que je sais c’est que mon cœur s’arrête un instant, avant de repartir de plus belle, tambourinant à tout rompre dans ma poitrine. Et que je suis incapable de le quitter des yeux, sans doute un peu écarquillés. Okay. D’accord. S’il fait rien, je lui saute dessus, parce qu’on peut pas jouer à ça, pas vrai ? Je sais pas gérer moi, je sais pas faire, mais je serais incapable de rester comme ça hein, je pourrais pas…
Sauf qu’en fait si. Parce qu’il me relâche et se retient à un meuble, parce qu’il vire au blanc craie. Et je fronce les sourcils quand il fait mine de vouloir m’arrêter.

« Tu te fous de moi ? Merde Luke ! » Je cille un peu, avant d’éteindre le feu, plus par réflexe que par réflexion, et de m’approcher de lui, passant mon bras autour de lui. « Tu vas t’asseoir, et te reposer. Et demain, je cherche un vrai kiné. Et… » Je le pose sur le canapé, m’asseyant à côté de lui, ma main passant sur sa joue avec douceur.  « Et arrête de me faire des peurs pareilles s’il te plait. » Je l’embrasse sur le front, restant sans doute un peu trop longuement mes lèvres contre sa peau, avant de me relever pour préparer les assiettes. Ça va aller. Il va bien, c’était juste un vertige… Peut-être à cause du kiné, ou parce qu’il a rien mangé depuis ce matin ou… Je lui jette un coup d’œil. Il a déjà l’air moins pâle non ? Je fixe un instant mes doigts, rougissant furieusement, avant de secouer la tête et d’inspirer. Prendre soin de lui. Le reste, ça attendra, le reste, c’est pas important.

**

Quand les filles m’avaient forcée à mettre la robe noire qu’on venait d’acheter, à me maquiller et tout, je souriais déjà beaucoup trop. C’était pas vraiment une surprise après tout, vu qu’on s’était mis d’accord pour faire mon anniversaire le samedi. Mais j’avoue que je m’attendais pas à un resto aussi chic et élégant. Si je n’avais pas été avec eux, j’aurais été tellement mal à l’aise. Enfin, sans eux, j’y aurais jamais mis les pieds, qu’on soit d’accord… Mais ils étaient là et c’était parfait. Des plats délicieux à la tête de Luke quand il m’avait vu, en passant par les fous rires, c’était parfait. Surtout ses regards et ses sourires oui.
J’avais tiqué, fronçant les sourcils, quand Luke s’était sauvé pour aller chercher un truc, alors qu’on rentrait à l’appart. Sérieux, il avait pas pu oublier mon cadeau hein ? Il allait revenir surtout ? Parce que je lui avais dit, quelques jours plus tôt, que j’avais une idée de cadeau, mais quant il m’avait demandé ce que c’était, je lui avais répondu que c’était un secret, ce qui l’avait fait rire forcément. Et j’avais poursuivi, prenant mon courage à deux mains, pour lui dire que je le prendrais, si jamais on me l’offrait pas… J’avais donc considéré son "comme tu veux " comme une acceptation totale et implicite.
Et les autres devaient savoir vu qu’ils m’avaient donné mes cadeaux, que j’avais ouvert en oubliant momentanément son absence, et qu’on avait continué de rire et de parler pour ne rien dire.

Et je me tourne, lentement, quand la porte d’entrée s’ouvre, sur Luke donc, qui tient une grosse boite avec un nœud. Je tends mon pied devant moi. « T’as vu mes chaussures ? Robin dit que ça me fait des jambes du tonnerre, t’en penses quoi ? Mise à part que je vais me péter une cheville avec ces talons… » Je lui souris et me fige un peu quand il pose la boîte à terre. Boite qui bouge toute seule. Et qui jappe. « C’est quoi ça ? » Je le dévisage une seconde, avant de virer les chaussures et de m’approcher de la boite, presque avec hésitation, mon sourire disparaissant à chaque pas. Je m’agenouille devant, les mains posées sur le couvercle, et je lève des yeux émerveillés vers lui. « C’est mon cadeau ? » Idiote. Allez. Ouvre.

Et je me fige de nouveau totalement, en voyant l’espèce de boule de poils blanche, qui lève ses yeux vers moi au même moment. Je laisse échapper un cri, avant de plaquer mes mains sur ma bouche, et je souffle un rire nerveux en prenant le chiot dans mes bras. Les larmes aux yeux, je le serre contre moi, sans cesser de sourire, avant de regarder Luke de nouveau. « Pour moi ? Un chien ? Tu… Tu m’as offert un chien. A moi. » Et je ris de nouveau quand ledit chiot me lèche dans le cou. Il m’a offert un chien. Il est tellement mignon. Le chien j’entends. Quoique, Luke aussi…
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