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 So we'll come, we will find our way home
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyLun 10 Sep 2018 - 12:02
Je grimace, plus fatigué qu’autre chose, avant de hausser une épaule à sa remarque. « Ouais, j’en sais rien en fait. On verra donc. Mais ça va passer. Ca passe toujours. » Quoi, je devrais pas dire ça ? Non mais je vais prendre mes cachetons et ça ira mieux. J’y crois presque non ? Enfin, pour le moment, je me focalise sur la bouffe. Ca sent bon, ça a l’air sympa et c’est vachement plus sympa de penser à ça qu’au reste. « Ca sonne classe ouais. Mais c’est cool, j’ai pas oublié un truc, ça me rassure. Je perds pas totalement la boule. Et hors de question que je fasse du vert, t’en as conscience hein ? » Je lève les yeux au ciel au reste de ses propos avant de sourire. « Arnaqueuse. Mais va pour un resto. »

J’aurais mieux fait de me tenir à une discussion bien sage. Parce que là, quand j’attrape cette fichue crevette, je suis tellement à deux doigts de faire la connerie du siècle que je serais presque content de faire un malaise. Parce qu’elle m’a pas repoussé hein. Ouais bon, c’était peut-être juste l’effet de surprise et c’était totalement innocent de me proposer de goûter comme ça. Mais je fais pas le fier, alors que je m’accroche à elle quand elle me traîne vers le canapé. « Fait chier… » Et je fronce les sourcils, sans totalement piger ce qu’elle me dit, passant les bras autour de sa taille quand elle m’embrasse sur le front sans réfléchir. Et je ferme les yeux, inspirant longuement avant de murmurer. « Désolé… » Avant de me laisser tomber en arrière quand elle repart dans la cuisine, incapable de réfléchir à quoi que ce soit.

***

Et puis, les jours deviennent des semaines. Et des mois. C’est fou comme le temps peut filer en fait. Elle a 17 ans aujourd’hui. Ca craint moins que 16 non ? Non. Je sais. Enfin bref. Au moins, ça va mieux. J’ai plus qu’une attelle au poignet, j’ai arrêté mes malaises à la con quand on a changé de kiné et ma cheville c’est plus qu’un mauvais souvenir. Si tout va bien, je pourrais reprendre l’entrainement à la rentrée. Et c’est cool, même si j’ai adoré passer du temps avec Kenny. Un peu trop même mais c’est un détail.

Parce qu’aujourd’hui, y a plus important. Son anniversaire. Elle est tellement jolie dans cette robe en plus et on a fait la totale. Le super resto chicos, on avait tous enfilé nos plus belles tenues. Et on a beaucoup ri tous les cinq. On a discuté du cadeau aussi, vu que j’avais besoin de la validation des filles pour une de mes idées. Et de tout le monde pour l’autre. Evidemment, tout le monde a trouvé ça cool et ça m’a soulagé. C’est comme ça que je me suis retrouvé chez la fameuse voisine topless donc, visiblement ravie de m’avoir gardé le chiot pendant qu’on était au restaurant. J’ai soigneusement éludé sa proposition de diner et plus si j’avais envie et je suis redescendu en tenant soigneusement la boîte.

Boite que j’ai donc déposée pas loin d’elle, esquissant un sourire un peu distrait quand elle parle de ses chaussures. Je lève les yeux pour me figer un peu. « … ah ouais, ça te fait de très jolies jambes effectivement. » Ouais, ouais, un jour, j’apprendrais à me tenir. Je me retiens de faire un geste obscène en direction d’Axel qui a pouffé de rire, hochant la tête quand Kenny demande si c’est son cadeau. « T’es la seule dont c’est l’anniversaire il parait. Donc ouais c’est pour toi. » Et autant dire que sa réaction vaut le détour. On se jette tous des regards, un sourire à la con plaqué sur le visage de chacun de nous et je souffle, d’une voix douce. « C’était mon idée mais le cadeau vient de tout le monde. Axel a demandé à pouvoir la sortir pour pouvoir draguer. Robin veut faire du jogging avec elle et Drew veut bien venir aux cours de dressage. Mais c’est ton chien. Rien qu’à toi. »

Drew s’approche d’elle et lui effleure la tête avant de reprendre, d’un ton tranquille. « C’est aussi pour te remercier d’être aussi patiente. On sait que c’est pas simple pour toi d’avoir dû rester enfermée tout ce temps et t’as bien géré. On a pas mal discuté avec Luke et on pense que tu vas pouvoir mener une vie plus normale maintenant. S’il avait dû se passer un truc, ce serait déjà arrivé. Et tu peux pas continuer à vivre comme ça.» Je hoche la tête, non sans un grimace. C’était pas l’enfer non plus avec moi ces derniers mois quand même. Et j’avoue, j’ai pas envie qu’elle prenne son envol loin de moi. Même si je sais que c’est la meilleure chose qui pourrait lui arriver.

Et les filles enchainent, proposant des noms aussi farfelus les uns que les autres, sans que personne ait réussi à se décider. Le gâteau est englouti à une vitesse phénoménale et, après un regard entendu dans ma direction, Axel décrète qu’il est l’heure de dormir. Drew finit par s’esquiver et Robin aussi, nous laissant tous les deux plantés dans le salon, la boule de poils mâchouillant consciencieusement le nœud de son paquet cadeau. Je finis par inspirer longuement et par venir m’assoir par terre à coté de Kenny, attrapant sa main que je serre entre mes doigts, sans rien dire pendant quelques instants. Et je finis par reprendre, d’une voix plus sérieuse que d’habitude. « Drew a raison. T’as… tu dois avoir ta vie, sans avoir me supporter toute la journée. Ce qui fait que j’ai un autre cadeau pour toi. Je suis allé à l’école d’arts à deux rues de la maison et je leur ai potentiellement montré quelques-uns de tes dessins. Et tu es potentiellement conviée à commencer un stage d’été chez eux qui commence dans une semaine. Pour voir ton niveau et peut-être songer à une inscription à la rentrée. » Comme ça elle aura des amis de son âge, elle pourra … vivre ouais. Et je finirais par trouver que c’est cool à un moment ou à un autre.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyLun 10 Sep 2018 - 22:39
Il va mieux, son poignet se remet et tout s’arrange. Je devrais être heureuse pour lui, il va pouvoir reprendre la moto, risquer de nouveau sa vie, attirer de nouveau des nanas en chaleur, et être un peu débarrassé de moi. Mais je le suis pas, évidemment. Et je sais qu’il aime bien passer du temps avec moi en vrai... sauf qu’en vrai, je vais de nouveau me retrouver seule, à me faire chier... sans lui. Et ça, ça craint.
Bon, on va éviter d’y penser maintenant. Et j’ai ni l’occasion, ni la tête à me morfondre de toute façon, pas aujourd’hui, pas maintenant alors qu’ils sont tous là, sauf mon crétin de frangin, pour mon anniversaire. Et j’aurais pas pu rêver mieux. Ils ont tout prévus, et c’était vraiment super... et Luke est à tomber en costard ouais...

Mon sourire s’agrandit quand il me dit que j’ai de jolies jambes... Même si, bien vite, mon attention est focalisée sur la boîte qu’il a déposé. Je tape dans mes mains comme une enfant quand il confirme pour la forme que c’est pour moi, avant de me figer, de crier, de rire et tout un tas d’autres émotions et démonstrations du genre quand je l’ouvre enfin. Une idée à lui. Pour moi. A moi. Je fixe le chiot, avant de le fixer lui, un immense sourire aux lèvres, les larmes aux yeux. J’ai pas le temps de demander ce que lui ferais avec moi, enfin avec le chiot... que Drew s’approche et mon cœur s’arrête de nouveau. Je pique du nez, perdue dans la contemplation du chiot et je déglutis.

« Faut pas me remercier pour ça... c’était rien. Vous m’avez recueilli et j’étais pas toute seule dernièrement, c’était cool. Et puis... une vie plus normale ? »

Ils veulent plus de moi ? Non, ça colle pas. Mais alors quoi ? Ils en ont discuté ? Sans moi ? Je lève les yeux pour les regarder tour à tour, avant d’oublier et d’être totalement captivée par cette boule de poils bien trop douce. Sans parler de la suite des événements, des noms qui me font rire plus qu’autre chose, du gâteau qui me ferait rouler par terre et des rires, encore et toujours. Et je me suis jamais sentie aussi bien je crois, autant à ma place et aussi heureuse.

Et je me rends à peine compte qu’on se retrouve à deux, alors que je joue avec le chiot et le nœud du carton. Je tourne la tête et je lui souris, serrant sa main en retour. Mon sourire se fane un peu en le voyant si sérieux et je me demande vaguement s’il va me dire que si, j’ai dit ou fait un truc qu’il fallait pas et qu’il vaudrait mieux que j’aille vivre ailleurs. Mais ça peut pas être ça, c’était trop parfait et puis surtout, il est bien avec moi, même plus que ça non ? Ou c’est peut-être ça le problème justement... peut-être qu’il sait pas comment faire et qu’il en a marre. Sauf que je sais moi… Mais je reste sage, et silencieuse, et je me contente de l’écouter, me figeant et écarquillant les yeux au fur et à mesure qu’il parle.

« Tu as fait quoi ?... Tu m’as… volé des dessins ? Tu m’as inscrite là-bas ? L’école pleine de couleurs que j’aime bien quand on passe devant ? Je… Un stage ? Mais… J’ai pas le niveau ! Je suis pas assez douée, je saurais jamais capable de… » Je le dévisage, un peu paniquée, totalement déboussolée. « Ils m’ont accepté en stage ? Paf comme ça ? Je… Je pourrais vraiment y aller à la rentrée si jamais ça marche ? Pour apprendre le dessin ? Et je resterais ici hein ? C’est pas parce que tu veux que je parte ? » Je le regarde, les yeux brillants et un grand sourire aux lèvres.   « C’est trop. C’est… entre le chiot et ça… Tu… C’est parfait. C’est tellement plus que ce que j’aurais pu souhaiter. » Je regarde nos mains entrecroisées et prends une grande inspiration.   « Tu te souviens quand je t’ai dit que je savais ce que je voulais en cadeau ? Et quand j’ai posé la question, tu m’as dit que je pourrais le prendre même si je voulais pas dire ce que c'était ? »

Je relève les yeux, et sans réfléchir, faut pas que je réfléchisse sinon je vais changer d’avis comme le million de fois où j’y ai pensé, ma main libre glisse derrière son cou et l’attire vers moi. Et le temps s’arrête. Mes lèvres se posent sur les siennes et tout disparait. Je crois que je tremble, mais ce n’est pas important. Ce n’est pas un smack, ce n’est pas non plus un french kiss. Juste un baiser. Mon premier vrai baiser. Et c’est Luke. J’oublie que dans 5 secondes, je vais tellement mal me sentir que j’oserais plus le regarder en face. J’oublie même le chiot qui s’enroule dans le nœud. Durant quelques secondes, c’est simplement parfait. Je finis par me reculer un peu et j’ouvre les yeux, le cœur tambourinant, les joues roses et les yeux trop grands, pour le dévisager. A au final, j’y arrive encore, à le regarder pour le moment…

« Mon cadeau de moi à moi… M’en veux pas. Je… » Et mes doigts vont frôler ses lèvres beaucoup trop douces. « Je peux encore ? »
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyMar 11 Sep 2018 - 16:20
Elle a l’air heureuse là non ? C’est cool. Vraiment cool. On s’est démenés pour que cet anniversaire soit parfait, autant que possible en tout cas, comme si ça pouvait compenser tout ce qu’on a pu foirer par le passé. Et puis, elle est tellement jolie avec cette robe et ce sourire jusqu’aux oreilles. Je me dis qu’on s’est pas ratés donc. Surtout avec le chiot qui a été adopté la seconde où elle l’a vue.

J’ai un sourire à ses échanges avec Drew, me contentant de hocher la tête à sa question. Ca va, elle insiste pas, du coup, je sais qu’on a gagné un peu de répit, au moins jusqu’à la fin de la soirée. Qui nous donne presque l’impression que tout va bien. Enfin, c’est même plus qu’une impression. Alors ouais, y a des couacs, des trucs qui merdent encore. Comme Axel et son taff que j’aimerais bien lui voir quitter pour un truc où elle serait reconnue à sa juste valeur. Et le fait que Drew ne soit pas au courant. Ou que Kenny vient de passer plus de six mois à ne voir que moi donc. Ou que ma sœur voit un psy en cachette et ne veut pas qu’on le sache. Et je parle même pas de Sid’. Ou de cette angoisse qui grandit à mesure que les jours passent alors que je me demande si je serais capable de refaire de la moto en septembre.

Bref, oublier tout ça, le temps d’une soirée donc. Je peux pas m’empêcher de sourire à la voir jouer comme ça avec le chiot mais je finis par m’assoir à côté d’elle pour lui donner son dernier cadeau. « Respire Kenny. C’est l’école que t’aimes bien oui, à même pas dix minutes donc. Et si t’étais pas assez douée, ils m’auraient pas proposé un stage d’été, tu crois pas ? De toute façon, il est hors de question que tu repartes sur une année enfermée ici. Tu vas péter un câble. Donc je me dis qu’à choisir entre ça et un simple lycée, t’aurais une préférence non ? » J’ai un sourire en coin avant de reprendre d’une voix douce. « Evidemment que tu restes là. Je te l’ai dit t’es chez toi ici. Aussi longtemps que tu le voudras. Et à la rentrée, tu pourras y aller oui, si ça se passe bien cet été. Tu pourras apprendre un tas de trucs, te faire des nouveaux amis, avoir une vraie vie de jolie jeune femme de 17 ans. » Et rencontrer des mecs donc. Ouais, je tends le bâton pour me faire battre, j’en suis parfaitement conscient.

Je fronce les sourcils quand elle reprend, hochant vaguement la tête à sa question. « Euh… ouais je crois. Pourquoi ? » Et je me fige totalement quand elle m’embrasse. Celle-là, je l’avais carrément pas vue venir en fait. Je devrais réagir, la repousser probablement, mais je reste comme un con, incapable de bouger ou de faire quoi que ce soit. Mon cerveau a décidé de se faire la malle et tout ce qui tourne en boucle c’est « ouah, je savais que ses lèvres avaient un super goût ». Autant dire que ça m’aide pas. Je finis par ciller quand elle s’arrête et je dois probablement la regarder avec une tête de poisson mort. « … ton cadeau à toi. Tu… peux encore ? » M’embrasser ? Non, c’est la pire des idées, mais genre vraiment. Sauf que comment je lui explique alors que je suis en train de la dévorer des yeux ? Quelqu’un peut me le dire ? Je laisse filer un silence avant de finir par secouer la tête et par murmurer, d’un ton à peine audible. « Tu devrais pas… vouloir ça. C’est une mauvaise idée Kenny. » Alors pourquoi j’ai une main qui se pose dans le bas de son dos pour la rapprocher de moi hein ? Et pire, pourquoi mon autre main monte au niveau de sa nuque ?

Donc, au lieu d’être raisonnable, de faire ce qui serait le mieux pour elle, je l’embrasse. Et je vous jure, j’essaie de me contenter d’un simple baiser. Sauf que ma langue franchit ses lèvres et va chercher la sienne. Sans compter que, histoire de bien déconner à fond, il me faut à peine quelques secondes pour la faire basculer en arrière, à même le sol, ma main crispée dans le bas de son dos alors que l’embrasse à perdre haleine. En vrai, je m’arrête juste pour la dévorer des yeux et recommencer de plus belle. Et au final, le seul truc qui m’empêche de lui grimper dessus c’est les couinements désespérés du chiot… coincé dans son ruban donc. Me faut bien quelques instants avant de piger et je la relâche, essoufflé, le regard écarquillé. « … je… » Nouvel appel à l’aide du chiot et je finis par détourner les yeux pour l’attraper, perdant quelques instants à galérer pour lui enlever le nœud. « Faut lui trouver un nom. » Ah, parfait, je pouvais pas dire mieux je crois. Ou pire, je saurais pas dire.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyJeu 13 Sep 2018 - 21:52
J’ai presque l’impression que c’est trop. Enfin non, j’ai vraiment l’impression que c’est trop. Alors je sais bien que ce n’est que momentanée et provisoire, que ce n’est pas parfait pour autant. Il manque Sid au tableau, même si je lui en veux encore, Luke va reprendre ses entraînements, et je sais qu’il s’inquiète, je l’ai déjà aperçu en train de regarder son poignet les sourcils froncés, mais… là, pour le moment… Ils ont fait tout ça pour moi. Ils ont préparé cette soirée, ils y ont réfléchi et m’ont trouvé de super cadeaux, alors franchement, dans l’immédiat, qu’est-ce que je pourrais vouloir de plus ? Et j’ai un chien à moi, un chien ! Un chiot même qui s’amuse avec le ruban que j’agite devant lui.

Avant que je n’arrête et ne me mette à paniquer un peu. Si je reste pas enfermée ici l’année prochaine, c’est carrément cool. Faut dire ce qui est, j’ai adoré passer du temps avec Luke, mais il va plus être là, et je vais de nouveau me retrouver seule… ou pas donc du coup. Mais intégrer un lycée ? Une école d’arts ?

« Oui. Non. Il y a pas photo, je préfère carrément une école d’arts, mais… c’est un stage sur les deux mois ? Y a des cours normaux ? Parce que je suis nulle en maths et en sciences et… en tout en fait… J’essaie, je te jure, mais je suis pas comme Drew ou toi, je… Y en a pas hein, c’est que des trucs de dessins, histoire de l’art, sculpture ou autres conneries hein ? » Je me force à respirer calmement et je le fixe. « Chez moi oui. Faut que j’assure cet été et… okay. Mais je… je sais pas ce que je veux faire, j’ai jamais pensé… que je pourrais. Faut que j’ai une idée non ? S’ils me demandent ce que j’aimerais faire ? C’est pas parce que je sais crayonner que… J’ai aucun projet… » C’est moche un peu, et triste oui… Je hausse un peu les épaules. « Je pensais juste vivre en mendiante avec toi, j’ai pas cherché plus loin, c’était déjà bien. Bon, pas en projet de vie à long terme, mais… Si je peux faire un truc cool tout en restant ici, c’est encore mieux. »

Quant à me faire de nouveaux amis, on verra bien. Je sais bien ce qu’il entend par vraie vie, pouvoir sortir et rencontrer des gens, pouvoir m’amuser et ne plus me cacher. Oui, c’est carrément… flippant. Et excitant sans doute aussi quelque part derrière.

Et la jolie jeune femme de 17 ans que je suis prend un peu son courage à deux mains pour faire ce dont elle a envie depuis des mois, si ce n’est plus… Ne pas se focaliser sur le fait qu’il se fige et ne réponde pas vraiment à mon baiser est par contre un peu au-dessus de mes moyens, même si mes doigts agissent d’eux-mêmes pour effleurer ses lèvres. Il veut pas. Pourtant, je suis pas si sotte, ni aussi aveugle, j’ai pas pu me tromper à ce point-là, sans parler des autres qui l’ont bien vu aussi. Pas vrai ? Alors pourquoi il fait cette tête ? Pourquoi il réagit pas ? Je fronce un peu les sourcils quand il reprend en me disant que je devrais pas, avant de déglutir et de me figer un peu à mon tour quand ses mains se posent sur moi. Okay. Il a juste mis du temps à capter, ou à accepter, ou je sais pas quelle connerie.

Mes mains vont agripper sa chemise alors que je lui rends timidement son baiser. Mon cœur a dû se perdre quelque part en chemin, je sais pas trop où, mais il n’est plus là. Je laisse échapper un gémissement en sentant sa langue, ouvrant les yeux une seconde, plus que gênée de cette réaction débile et trop éloquente pour un baiser. Même si c’est mon tout premier. Même s c’est Luke. Même si j’ai l’impression de me liquéfier. Ça dure pas, heureusement, mes yeux se referment et je tente de répondre à son baiser toujours aussi maladroitement. Et mes mains passent derrière son cou, se perdant dans son dos et dans ses cheveux, quand il m’allonge. Je devrais pas pourtant, on ne devrait pas. Les filles sont pas loin, et puis, surtout, on va pas faire plus, pas vrai ? Mais pas un instant, je ne songe à m’éloigner ou à lui demander d’arrêter. Ça craint. Mais je m’en fous. Encore. Le cœur battant à tout rompre, je le dévore des yeux, incapable de reprendre ma respiration, avant de sourire et de l’embrasser encore, mes neurones se perdant totalement et inexorablement.

Sauf qu’il stoppe tout seul. Les yeux aussi grands que les siens, j’inspire profondément pour tenter de reprendre mes esprits, sans grand succès, tout se mélangeant et tourbillonnant dans ma tête. Je cligne des yeux quand il se redresse pour aider le chiot, et je m’assois lentement à mon tour. Je lui jette un coup d’oeil, avant de fixer le chiot.

« Ah euh je… oui… J’ai oublié lesquels j’aimais bien et… T’as des idées ? »

J’esquisse un sourire alors qu’elle vient me lécher les doigts et je me risque à le regarder.

« Tu… vas pas faire comme si y avait rien eu, pas vrai ? » Je pique du nez et me concentre sur le chiot, alors que ma voix n’est pas plus audible que la sienne tout à l’heure. « Si tu voulais pas, je… Non, je sais que je te plais, même les filles le disent et… je sais ce que je veux moi. » Assise en tailleur par terre au milieu du salon, le chiot tentant de me monter sur les jambes, je relève les yeux pour le dévorer de nouveau du regard. « Et ça avait rien d’une mauvaise idée. C’était… » J’ai un sourire totalement idiot qui apparaît, avant de froncer un peu les sourcils. « Pour moi en tout cas, c’était carrément... » Nouveau sourire immense et idiot, et ma main attrape la sienne, que je serre doucement. « Carrément cool… Parfait même. »

Je lui souris, avant de me pencher pour l’embrasser sur l’angle de la mâchoire et de me lever tel un ressort.

« Tu as prévu une laisse et tout ? Faudrait la promener avant qu’elle fasse pipi partout. » Je me tourne vers lui et lui tends la main, le regard brillant, ce sourire définitivement collé sur le visage. « Tu viens avec moi ! »

Voilà, ça c’est une idée. On va marcher, se promener, parler. Faut bien qu’on parle non ? Et si je peux le faire en lui tenant la main, ce sera encore mieux.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyMar 18 Sep 2018 - 9:38
Bon, jusqu’ici on s’en sort pas si mal. Je crois. On se marre bien et elle a l’air d’apprécier l’idée de pouvoir retourner en cours. J’avoue que sur ce coup-là, j’étais pas super sûr de moi. Même Drew était sceptique mais on s’est dit que ce serait quand même du fric bien employé vu comment elle est douée. « C’est une espèce de stage pour voir si tu peux entrer à l’école à la rentrée ouais. Genre des cours de rattrapage, de remise à niveau. Y a des cours normaux aussi, mais on s’est dit qu’on pouvait t’éviter la filière scientifique. » J’ai un clin d’œil avant de continuer. « Détend-toi Kenny, ils sont là aussi pour voir ce que tu pourrais faire de tes talents. Et y a bien des trucs que tu rêves de faire non ? Je te préviens juste que repeindre la Maison Blanche en rose fuchsia n’est pas en option. » Je laisse filer un rire avant de secouer la tête. « Vivre en mendiante non plus. Donc tu fais ton stage, tu réfléchis et tu verras bien ce que la vie te propose. C’est pas mal non ? »

Sauf que mon discours est rapidement oublié quand elle réclame son cadeau. J’ai du mal à piger de quoi elle parle, jusqu’à ce que ses lèvres se posent sur les miennes. Et, au lieu de réagir intelligemment, je pète totalement un câble à l’embrasser comme ça, à la faire basculer par terre. Le pire ? C’est qu’elle me rend mes baisers. Et je me sens comme un ado de 15 ans qui a jamais tripoté une fille de sa vie. Autant dire que c’est pas mon moment le plus glorieux. Heureusement que le chiot se manifeste hein, c’est pas plus mal, ça me permet d’essayer de récupérer les trois neurones qui me restent encore quelque part. J’ose même pas la regarder, de peur de l’embrasser de nouveau. « J’avais pensé à Pixie. Ou à Dinah, pour le chat d’Alice… ou je sais pas trop en fait. »

Je continue de regarder partout sauf vers elle mais, quand elle reprend la parole, je peux pas m’empêcher de relever les yeux et de la fixer. Avant de souffler, à mi-voix. « Je peux pas te cacher que j’ai vaguement espéré qu’on ferait comme s’il s’était rien passé ouais. » J’ai une grimace avant de soupirer, ignorant le raté de mon cœur quand elle m’embrasse sur la mâchoire. Carrément cool. Parfait. Et merde, pourquoi elle a dit ça sérieux ?

Je me relève plus lentement avant de hocher la tête. « Ouais une laisse arc-en-ciel. Y a un collier aussi. Et je viens avec toi donc. » Je lui prends la main, serrant ses doigts, incapable de lui rendre son sourire. Pourtant je lui lâche la main que pour passer la laisse au chiot alors qu’on finit par sortir tous les deux en silence, pour se retrouver dans le parc au bout de la rue. Il fait super bon et je fixe la boule de poils qui renifle consciencieusement le pied d’un banc, avant de lâcher, le regard rivé sur sa main que je serre entre mes doigts. « J’ai envie… j’en crève d’envie depuis des mois. Je veux t’avoir pour moi, j’ai envie d’être avec toi, de te prendre dans mes bras, de t’embrasser, de… » Je toussote, me passant une main sur le visage. « Mais t’es vraiment sûre que c’est une bonne idée Kenny ? Je veux pas que… t’as jamais eu de copain, comment tu peux savoir ce que tu veux ? Et si tu regrettais ? Si demain, t’allais en cours et que tu trouvais un mec qui t’intéresse plus que moi ? On fera quoi ? Je veux pas que tu te sentes obligée de quoi que ce soit, ou que tu crois vouloir un truc avec moi juste parce que t’as vu que moi pendant des mois. » Bon, je serais plus crédible si j’avais pas levé les yeux vers elle et si je la dévorais pas du regard. Je devrais probablement pas non plus lever la main et effleurer ses lèvres du bout du pouce pendant que je lui parle. Et je parle même pas de toutes les images qui se bousculent dans ma tête, ce serait encore pire.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyJeu 20 Sep 2018 - 22:16
Le meilleur anniversaire que j’ai jamais eu, ça résume bien. Bon, en même temps, les derniers, les garçons étaient pas là, et le tout dernier… je l’ai pas fêté. Du tout. J’étais toute seule, et c’est pas les vieux qui allaient le faire non. Alors passer d’une nuit seule à pleurer à ça, c’est carrément magique. Même s’il est question de cours. Je grimace quand même, souriant un peu à son clin d’œil.

« Et euh, si besoin, tu m’aideras, pour les cours ? Au moins ceux de rattrapage, après t’auras plus trop le temps je sais bien, je me débrouillerais, je… ça ira. » Je hoche la tête en soufflant un rire. « Zut, mon rêve de toujours. Elle serait vachement plus classe pourtant, en rose fuschia… » Je déglutis et me passe la langue sur les lèvres, avant d’inspirer lentement. « C’est plus que pas mal oui. Je verrais, parce que non, j’ai jamais trop eu l’occasion de rêver ou de… » Je fronce un peu les sourcils en me taisant, et me force à sourire. « Je trouverai oui. » Si je suis assez douée. Sinon… Sinon je trouverai autre chose, mais je vais pas le dire ça, et je vais éviter d’y penser, j’ai pas envie de gâcher la chance qu’il m’offre…

Tout comme j’ai pas envie de gâcher la chance que je peux avoir là, d’obtenir enfin ce que je veux, en partie du moins, pour une fois que j’ai le courage de le faire. Et ça marche plutôt bien, vu qu’il finit par m’embrasser aussi. Et à me faire basculer à terre. D’accord, je m’attendais pas à autant, et si je suis un peu surprise, j’avoue malgré tout que ça me plaît plutôt bien. Je suis pas hyper à l’aise, mais pour rien au monde, je n’arrêterais pour le moment, même si je dois être plus maladroite qu’autre chose. Même si lui finit par arrêter pour sauver le chiot, que j’avais presque déjà oublié la pauvre…

« Oh, j’aime bien Pixie !… Dinah, c’est pour un chat, noir… Un chien blanc et chat noir… Hum. Pixie ? » Le chiot remue encore plus la queue et pousse un jappement. Je souris. « Va pour Pixie, elle a l’air d’aimer. »

Et mon cœur s’arrête de nouveau, mais pas dans le bon sens cette fois-ci. Je cligne des yeux et déglutis, sans trop savoir quoi répondre. Alors j’enchaîne et me relève, l’entraînant avec moi, mettant ça de côté, pour me concentrer sur le chiot. Je souris en trouvant la laisse et le collier, câlinant Pixie en lui mettant, avant de me risquer à le regarder. Il m’attrape de nouveau la main, que je serre entre mes doigts en lui souriant doucement. Il peut pas vraiment faire comme si rien s’était passé hein ? Il peut pas me demander d’oublier ? Je pourrais pas… si ? Si, sans doute, si c’est ce qu’il veut, pour pas le perdre totalement. Mais pourquoi ? Je sais que ça devait pas être aussi bien pour lui que pour moi, enfin, je veux dire, il a déjà embrassé plein de filles, alors forcément, moi à côté, je tiens pas trop la route… Mais ça peut pas être que pour ça, pas vrai ?
Je le dévisage alors qu’il commence à parler, inspirant en essayant d’ignorer les sentiments et émotions qui se balancent dans tous les sens. Je m’embrase un peu quand il ne finit pas sa phrase, sans pour autant le quitter des yeux. Il a envie. De tout ça. C’est… cool. La suite me fait froncer les sourcils et je dois presque prendre sur moi pour pas lui retirer ma main. Bon, le fait qu’il effleure de nouveau mes lèvres de son pouce aide sans doute à cela…

« Et ça change quoi ? Que j’ai eu ou non des copains ? Et t’en sais rien en plus, t’étais plus là, peut-être que j’en ai eu, peut-être que… Et pourquoi je regretterais ? Et si j’ai pas envie de trouver quelqu’un d’autre ? Si c’est toi que je veux ? Et si… » Je me fige et je déglutis, en rejetant cette boule que je sens se former au fond de ma gorge, reprenant la parole d’une voix blanche. « T’as vu que moi pendant des mois. C’est pour ça. Ça fait des mois que t’as envie d’être avec moi et… C’est… » J’attrape sa main, celle que je tenais pas déjà, et qui me déconcentre en frôlant mes lèvres, et je le fixe, le visage fermé. « Je me suis jamais sentie obligée de quoi que ce soit, et surtout pas avec toi. Tu crois que j’ai pas des doutes, des peurs, des milliers de trucs qui me trottent dans la tête ? Tu veux faire comme si rien ne s’était passé, tu… » J’inspire et relâche ses mains, m’enfermant derrière un mur de pierres pour empêcher mes larmes de couler… ou ma colère d’exploser, je sais pas trop. « Oui, tu as raison. Tu vas retrouver tes groupies et toutes ces… tu n’auras pas à t’encombrer de la gamine planche à pain, tu pourras faire ce que tu veux, quand tu veux avec des tas de bombasses adultes. Et j’irai en cours, je rencontrerai des gens, je me ferai plein d’amis de mon âge comme tu l’as si bien souligné. T’as pas à te sentir obligé de quoi que ce soit Luke, je suis pas idiote. » C’est pas vraiment ce qu’il a dit, ou ce qu’il veut, je m’en rends compte quelque part, mais ça compte pas. Je le fixe, fronçant de nouveau les sourcils. «  Et puis non. Merde à la fin. Je sais ce que je veux, et moi, ça fait pas des mois, c’est… Si tu veux pas, je ferai avec. Ou… je… je me débrouillerai. Mais t’as pas le droit de dire que c’est mieux ou une autre connerie pour moi ! J’ai le droit de décider et de choisir bordel ! Et c’est toi ! Ça a toujours été toi... »

Je continue de le fixer, butée, avant de reprendre sa main pour recommencer à marcher vu que le chiot tire sur la laisse.

« Tu fais chier. C’est pourtant pas compliqué. Soit tu veux de moi, soit tu veux pas. » Je le regarde. « Moi je veux de toi. Depuis toujours. »

La, je peux piquer du nez c’est bon. Paie ta maturité et ta sagesse. Faudra pas t’étonner qu’il veuille carrément plus après, parce que dans le genre immature et idiote, je me pose pas mal…  
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyMar 25 Sep 2018 - 12:15
Faudrait que j’arrête de m’imaginer des trucs, que je la laisse vivre sa vie. C’était l’idée non ? De cet anniversaire. Lui donner le droit de respirer, de pouvoir sortir, être heureuse. Même si ça passe par le fait qu’elle passera moins de temps ici, avec moi. Je préfère éviter de trop penser à ça et j’ai un sourire à sa question. « Je pourrais toujours essayer ouais. Je garantis pas le résultat pour tout par contre. Y a des trucs qui me disent plus rien depuis un moment déjà avec mon grand âge. »Un clin d’œil avant de rire à mon tour et je souffle, d’une voix plus douce. « T’as le droit de rêver maintenant Kenny. Tu peux faire ce que tu veux. Et on t’en donnera les moyens. » Parce qu’elle le mérite et pas qu’un peu. Parce que je veux la voir sourire, je veux l’entendre rire et trouver sa voie.

Sauf que ça se passe pas comme je pensais. Et je dérape sacrément, même si j’arrive à me reprendre, plus ou moins. Dire qu’elle me plait est l’euphémisme de l’année, y a pas un jour où j’ai pas eu envie de faire ce que je viens de faire depuis qu’elle a remis les pieds chez nous. Ca me file quand même pas moins mauvaise conscience au final. Vu qu’elle serait mieux avec n’importe qui d’autre qu’un ex-taulard trop vieux pour elle. En attendant, j’essaie de me raccrocher à autre chose. Comme trouver le nom du chien. Ca c’est déjà plus facile. J’ai une ombre de sourire alors qu’elle valide pour Pixie même si je sais que la suite va être nettement moins marrante.

Mais j’essaie pourtant, de lui expliquer. Même si j’ai le sentiment de m’embrouiller, de l’embrouiller elle et de pas arriver à lui faire comprendre ce qui serait le mieux pour elle. Je reste silencieux alors qu’elle commence à s’enflammer, à froncer les sourcils et j’en passe. Et j’essaie de trouver les bons mots, même si je suis pas sûr qu’il y en ait vraiment. Alors je laisse filer, d’un ton aussi neutre que possible. « Je sais ce que je ressens pour toi. Et ça date d’avant ton retour, ça n’a rien à voir avec le fait d’être resté tout seul avec toi pendant des mois. Même si ça n’a fait que me confirmer tout ça. » Je soupire longuement alors qu’elle finit par relâcher ma main, pour la reprendre. « Je me sens obligé de rien avec toi. Enfin si, de tout faire pour te rendre heureux. Ca compte ça ? » J’ai un pauvre sourire pas vraiment convaincu avant de la fixer. Elle est tellement mignonne avec cette mine butée, contrariée et j’en passe. Et j’ai qu’une envie c’est de la prendre dans mes bras, d’oublier tout bon sens pour la garder que pour moi.

Sauf que ça marche pas comme ça. Et je reprends toujours sur le même ton faussement neutre même si mon regard accroche le sien. « Je t’aime Kennedy Lancaster. Et pas comme un grand frère, pas comme un ami. Comme jamais j’aurais cru pouvoir aimer quelqu’un. Ca fait des mois que ça dure et je t’aime un peu plus chaque jour. Mais j’ai du mal à croire que tu puisses vouloir de moi sans avoir pu connaitre autre chose. J’ai pas envie que tu te retrouves dans six mois ou un an à regretter, parce que t’auras fini par trouver un mec qui te plait plus, une vie qui te convient mieux. Je veux pas t’empêcher de vivre ta vie. Parce que ce qu’on a vécu là, ces derniers mois, c’est pas une vie pour toi. Je veux que tu puisses t’épanouir en dehors, que tu rencontres des gens, que tu … vives ta vie. Sans que je sois toujours là, sur ton dos. Et si là, t’as toujours envie de moi… » J’esquisse un sourire un peu plus assuré. « Je ferais tout ce que je peux pour tu vives la plus belle histoire d’amour qu’on ait jamais vue. »

Je suis pas sûr que je pouvais faire pire en fait, maintenant que j’y pense. Et pourtant, je sais que je serais jamais serein si je la laisse pas souffler, même le temps d’un été. Je passerais mon temps à me dire qu’elle aurait pu vivre autre chose de mieux, loin de moi et que je lui gâche probablement la vie. Sauf que ça, je suis infoutu de pouvoir l’expliquer correctement sans qu’elle se fâche pour de bon.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyMer 3 Oct 2018 - 21:59
On va éviter de trop penser de suite au négatif, ou aux trucs qui pourraient mal tourner, ou aux difficultés que je pourrais avoir, ou… Parce que l’important à retenir là de suite, c’est quand même que j’ai eu un super anniversaire et qu’ils font tout ça pour moi. Qu’il fait tout ça pour moi. Je lui fais une grimace. « Ton grand âge… N’importe quoi. Tu pourras au moins m’aider en maths et physique, tu te débrouilles là-dedans. » Vu ses bouquins, il se débrouille carrément même. Je lui rends son regard, un mince sourire aux lèvres. « Ce que je veux. C’est cool ça. »

De pouvoir rêver et de pouvoir faire ce que je veux. Comme là. Même si c’est sans doute pas vraiment ce qu’il entendait par là. Pourtant, c’est exactement ce que je voulais, depuis bien trop longtemps. Il m’aura fallu un certain temps pour oser le faire, malgré mes peurs et mes doutes, quand bien même j’ai fini par capter que je lui plaisais effectivement… visiblement du moins, même si lui n’a jamais rien tenter. Mais sa réaction est encore mieux que ce que j’aurais pu imaginer. Enfin, le début du moins. J’aime moins la suite et son silence, j’aime pas du tout son envie de faire comme si rien ne s’était passé alors qu’il m’a renversé sur le sol du salon en m’embrassant, pas plus que son excuse à la con comme quoi je pourrais regretter vu que j’ai jamais eu de copains. Et j’ai l’impression d’être dans une attraction, mon cœur faisant des yoyos à chacune de ses paroles et à chacune des miennes. Au final, c’est peut-être bien lui qui s’est accrochée à moi parce qu’on était enfermés ensemble. Au final, il s’est peut-être rendu compte avec ce baiser qu’il voulait plus, qu’il voulait quelqu’un de mieux, de plus vieux, une fille plus jolie, qui sait ce qu’elle fait. Peut-être qu’il en a bel et bien marre de moi et qu’il me pousse à aller en cours et à rencontrer des gens aussi pour avoir la paix. Mais il a pas le droit de se servir de moi comme excuse. Je sais ce que je veux. Depuis… toujours ? Ou presque. Donc c’est simple. C’est oui ou non de son côté, c’est tout.
Je lui jette un regard, moue boudeuse en appui, et je fronce les sourcils. Encore plus.

« D’avant ? Et si moi, ça date d’avant aussi, ça change quelque chose à tes yeux ? Ou j’étais encore plus idiote que maintenant et je pouvais pas plus savoir ce que je ressentais ou voulais ? Et je me sens pas obligé non plus, je te l’ai dit, alors c’est quoi le problème ? Et non, ça c’est pourri ! Tu me rends pas heureuse là ! »

Quoi ça se dit pas ? Oui, bah merde, ce qu’il dit non plus ! Il a pas le droit de faire ça ! Et qu’il reste aussi calme, aussi zen, alors que je m’agite et m’énerve toute seule ne me calme en rien, bien au contraire. J’ai tout qui se bouscule et qui s’emmêle et je m’embrouille, sans parvenir à m’expliquer, à lui expliquer.
Sauf que tout s’arrête. Je me fige, le fixant avec un air de lapin shooté au LSD face à une bagnole de police. Quoi ? Je cille alors qu’il continue à parler, mon regard rivé au sien. Il m’aime. Il m’aime tout court. Beaucoup beaucoup. C’est ça ? Et si un instant, durant une seconde, j’ai eu un sourire incrédule, il se fige aussi, avant de disparaître. Et tout tombe au fond du gouffre. Il m’aime, mais il veut pas de moi. Il a pas envie. Tiens j’aurais pensé pleurer ou être en colère, c’était bien parti en tout cas. Mais non. Il veut être neutre, je peux l’être aussi.

« Donc si je résume… Je peux changer d’avis, trouver quelqu’un qui me plaît plus, de mieux adapté. Mais toi, parmi toutes les filles que tu croises, non. Je ne peux pas m’épanouir si tu es là. Mais toi oui. Je ne peux pas savoir ce que je veux. Mais toi oui.  Je pourrais changer d’avis, que ce soit demain ou dans un an, mais, même dans 10 ans, toi, ça n’aurait pas bougé.
Tu m’aimes. Mais tu ne veux pas de moi. »


Je le dévisage, alors que je sens la colère et les pleurs juste derrière malgré tout.

« Je ne suis pas assez grande, assez vieille, assez mature, assez je sais pas quoi ? C’est vraiment ça le problème alors ? Je ne peux pas savoir ce que je veux, parce que je n’ai pas connu autre chose ? » J’ai une moue, ma mâchoire se crispant, et je hoche la tête. « Okay. Si c’est ce que tu veux, très bien. Faisons ça. Je vais vivre ma vie, sans que tu sois toujours là sur mon dos. Je vais rencontrer des gens, m’épanouir et tout le bordel, pas de soucis. Il te faut quoi exactement pour être convaincu ? Sur combien de temps ? Je dois aller jusqu’où et avec combien de mecs ? Et de filles, parce qu’on ne sait jamais, si je me cherche dans 1 an et que je découvre que je préfère les filles en fait, autant le savoir de suite aussi non ? » Je continue de le regarder, alors que clairement, oh surprise, la colère a pris le pas sur le reste. « Et tu peux te la carrer où je pense ta belle histoire d’amour, parce que ça se fait à deux ça, c’est pas à toi de tout faire et de tout décider putain de merde ! Mais visiblement, j’ai pas trop mon mot à dire sur ce que je peux ou non ressentir pour toi de mon côté, sur ce qui est réel ou qui ne provient que d’un cerveau à l’univers trop restreint. »

Je cligne des yeux, chassant ces maudites larmes qui se pointent alors que j’ai l’impression d’avoir le cœur en mille morceaux. Comment il peut me dire qu’il m’aime et me sortir ça à la suite ? Comment il peut être le premier à me faire sentir à la fois si heureuse et si malheureuse ? Il veut pas de moi. Malgré tout ce qu’il peut dire, malgré ses regards, malgré nos fous rires… ça suffit pas. Parce qu’il me prend pour une idiote. Super, vraiment super. Je dois faire quoi là maintenant ?
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyLun 8 Oct 2018 - 12:12
J’aurais pas dû. J’aurais jamais dû lui rendre son baiser, encore moins comme ça. Mais merde, ça fait des mois que je crève envie de faire ça et plus encore, que je rêve de la tenir dans mes bras, de l’avoir juste à moi. Et si elle aussi en a envie, pourquoi je me prends autant la tête ? Parce qu’elle est trop jeune, qu’elle est enfermée ici depuis des mois et qu’elle peut pas vouloir de moi. Pas comme ça. Surtout que je suis clairement pas le mec idéal. Et j’aimerais bien que ma foutue conscience se taise, comme ça, je pourrais profiter d’elle sans me prendre la tête. Et tant pis si elle regrette, tant pis si elle réalise que c’est pas ça qu’elle veut.

… tu parles. Le pire ? C’est que j’essaie de lui expliquer mais que, plus ça va, moins ça se passe comme je voudrais. Je le vois bien à sa moue boudeuse et à ses sourcils froncés que je suis en train de m’enfoncer un peu plus à chaque fois que je parle. Je grimace quand elle dit que je la rends pas heureuse et je pique du nez, la mine penaude. « J’ai jamais dit que t’étais idiote. » Ouais, bon, j’aurais pu répondre autre chose, je sais bien, mais là, j’en suis incapable. Parce que mon cœur a envie de boxer ma raison et de la foutre dehors pour me contenter de la prendre dans mes bras. J’en ai tellement envie que ça va me rendre dingue en fait.

Alors je lui dis la vérité. Je l’aime. Comme un dingue. Comme jamais je pourrais aimer quelqu’un d’autre. Sauf que c’est pas le moment. Pour elle. C’est trop tôt, elle a même pas eu le temps de se faire sa propre vie. Et j’ai pas le droit de lui voler. Sauf qu’elle comprend pas. Et, à mesure que je sens sa colère monter quand elle parle, je me rends compte que je peux faire qu’une seule chose pour qu’elle vive sa vie. Même si ça fait mal, même si je vais probablement regretter tout ce que je vais dire. Je souffle quand même, plus amer que je le voudrais. « Me carrer la belle histoire d’amour où tu penses. Okay. Je note. » Et je me frotte l’arrière de la nuque en soupirant longuement, incapable de lever les yeux vers elle durant quelques instants. J’ai le droit de pas être raisonnable ? De penser qu’à ma gueule et de l’embrasser ? Je sens mes mâchoires qui se contractent à chacune de ses paroles et une boule monter dans ma gorge, alors que je finis par relever la tête et par la regarder, les yeux brillants. « … ça prendra le temps qu’il faudra. Et tu finiras probablement par réaliser que j’avais raison, que tu voulais pas de moi en vrai. Et je ferais avec. Tu mérites mieux que… moi. » Parce que je suis trop cassé et qu’elle s’en est même pas rendue compte on dirait. « Si tu finis par te trouver et que par miracle c’est moi que tu veux, je serais là. Mais ça m’étonnerait. »

Je finis par détourner les eux, le regard fixant le vide. « Tu devrais rentrer, il commence à faire froid. » Ca sert à rien de rester, il me faudrait à peine une demi-seconde pour changer d’avis. Elle va me détester probablement, certainement même. Mais c’est le mieux pour elle. Clairement.

***

Et ça fait plus de deux mois que ça dure. Elle m’a pas parlé les jours qui ont suivi. Normal quoi. Et puis, elle a attaqué les cours. Du coup, c’est devenu le sujet bateau de discussion mais, au moins, on a dépassé le stade de la simple politesse à se dire simplement bonjour. Ca a l’air de lui plaire en tout cas. Ses yeux pétillent quand elle en parle et mon cœur s’arrête à chaque fois ou presque. Ouais, genre des mini crises cardiaques.

Faut dire que de sortir et de faire un truc qui lui plait… bah ça la rend de plus en plus jolie. Je pensais même pas que c’était possible en vrai. Mais elle a les joues roses, le regard brillant et elle déborde de joie de vivre. C’est juste… une putain de torture en vrai. Pourtant, c’est ce que je voulais non ? Qu’elle rencontre des gens, qu’elle se fasse des amis, qu’elle sorte… et elle le fait avec un entrain qui me rend complètement dingue. Et qui me déprime un peu, on va pas se mentir. Je m’attendais à quoi au juste ? Qu’au bout d’une semaine elle revienne en disant que j’étais bien l’homme de sa vie ? Tu parles. Même si ouais, j’aurais bien aimé en vrai. Avoir tort et qu’elle ait vraiment envie d’être avec moi. Sauf que chaque jour qui passe me prouve le contraire.

Alors, je me focalise sur mes entraînements qui ont repris, sur cette angoisse à l’idée que, dans moins d’une semaine, je vais remonter sur une moto. Le pire ? C’est que je sais même pas à qui en parler. J’ai pas envie qu’on se foute de moi en vrai et, au début, j’en aurais bien parlé avec elle. Sauf que j’ai pas l’impression qu’elle ait envie de m’écouter. Alors, quand je suis à l’appart, je passe beaucoup de temps devant la console. Trop probablement. Je parle plus vraiment à qui que ce soit et je sors pas du tout, si ce n’est pour le kiné et l’entrainement. De toute façon, personne s’en rend compte et c’est très bien comme ça. Je fais même plus attention aux filles que je croise. D’ailleurs, c’est comme ça que je me suis retrouvé avec cet œil au beurre noir. A cause de cette pétasse qui m’a fait une crise, comme quoi personne a le droit de l’ignorer comme je l’ai fait, que j’aurais dû être flatté qu’elle daigne s’intéresser à moi et que j’aurais dû saisir ma chance.

Je soupire profondément alors que je fouille dans le congélo, attrapant une poche de glace pour me la plaquer sur l’œil avec un soupir de soulagement. C’est qu’elle a cogné fort en plus. Pas ma faute si son cul m’intéresse pas quand même si ? Je vous jure… Je me laisse tomber sur la table de la cuisine, une main appuyée sur mon œil, alors que je regarde le circuit de la prochaine course de prévue. Je commence à connaître par cœur le plan à force, mais je continue de le dessiner du bout des doigts, plus par réflexe qu’autre chose.

Et je lève la tête quand la porte s’ouvre. Pour la voir débarquer elle. J’ai du mal à pas la dévorer des yeux et ça va qu’elle fait plus attention à moi sinon j’aurais été cramé direct. Mais putain, qu’est-ce qu’elle est jolie. Je sais pas depuis combien de temps je suis en train de mater ses jambes mais je me rends compte que, pour la première fois depuis longtemps, son regard est rivé sur moi. « … ah euh… salut. C’était bien les cours ? T’avais histoire non cet aprem ? Oh et la visite du musée d’art moderne ça a donné quoi ce matin ? » Non, je connais pas du tout son emploi du temps par cœur, c’est juste une impression. Comme j’ai pas du tout envie de me lever pour lui rouler la pelle du siècle. « T’es là ce soir ? Je pensais commander des pizzas… si t’en veux. » Et si tu veux rester avec moi, même si t’as mieux à faire, comme d’hab. Je baisse les yeux à cette idée, me trouvant tellement pathétique que j’ai envie de me claquer.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyMar 16 Oct 2018 - 23:08
Je me suis toujours moquée des histoires à l’eau de rose, de ces trucs d’amour gnangnan qui rendent les midinettes folles. Les trucs à la Roméo et Juliette, je trouve ça totalement débile, tout comme les gens qui croient aux coups de foudre ou ceux qui parlent de cœurs brisés. Je laisse Robin partir dans les délires du genre en général, essayant de pas trop montrer que je trouve ça ridicule, et elle se monte la tête toute seule. Sauf que là, je pourrais lui dire ce que ça fait en vrai, d’avoir le cœur brisé en mille morceaux. Je pourrais lui dire que ça n’a rien de romantique, que ça donne plutôt l’impression de se faire avaler par un trou noir pour être mâchouillée, avant d’être recrachée au milieu de tessons de verre. Je pourrais lui dire que visiblement l’amour, ça suffit pas, que c’est pas parce que la personne t’aime qu’elle veut de toi, que c’est pas parce qu’elle dit vouloir ton bien qu’elle cherche à prendre soin de toi. Et que je me sens tellement idiote d’y avoir cru, même quelques minutes, que je m’en veux presque autant qu’à lui. Et que ça fait mal, tellement mal…

Mais je suis pas le profil type de la Juliette moi. Même si les larmes n’étaient pas loin derrière et que la tristesse elle était bel et bien là. Non, moi, je suis trop colérique et emportée pour jouer à la gamine éperdue en fin de vie. Alors j’ai fait ce que je fais de mieux en général, je l’ai envoyé chier. Tout en sachant que j’allais m’effondrer juste après. Mais ça a quand même été un sale con à me sortir qu’il a raison et que je voudrais quelqu’un d’autre. Je mérite que dalle, surtout pas mieux que lui. C’est possible qu’il y ait mieux ? Je crois pas non. J’ai pas besoin de me trouver, je sais très bien où j’en suis et ce que je veux. C’est pas parce que je vais rencontrer des gens, que je vais retourner en cours, que le reste va changer. Pourquoi je serais incapable de savoir ? Pourquoi c’est pas lui que je voudrais ? Je le connais pourtant, ses qualités comme ses putains de défauts, je sais ce qu’il a traversé, je sais ce qui le réveille chaque nuit, je sais que quand je vais dormir avec lui, sous prétexte que j’arrive pas à dormir, lui, il dort mieux, je sais que son sourire suffit à faire s’accélérer les battements de mon cœur, je sais qu’il a le même effet sur les autres filles… Et c’était sans doute ça le truc. Depuis le début Plus que me dire que je méritais mieux ou que je voulais pas vraiment de lui, c’était sans doute plutôt lui qui se disait qu’il pouvait pas vraiment m’aimer et qui voulait pas s’enfermer là-dedans… Et il m’a juste claqué dans la gueule de rentrer sans même me regarder. Paf, nouvelle douche froide. Je suis donc rentrée. Toute seule. Enfin non, j’avais Pixie. Et encore joyeux anniversaire…

C’était pourri oui. Ça avait super bien commencé pourtant… trop bien même sans doute, j’aurais dû me douter que c’était pas possible. Pourquoi un truc se passerait bien hein ? Pourquoi j’aurais le droit à quelque chose d’aussi beau et d’aussi chouette ?

Depuis ?… J’ai pleuré, beaucoup, trop, et j’ai été incapable de lui parler pendant un certain temps. Et même après, c’était pitoyable, mais je faisais l’effort de dire bonjour et des conneries du genre. Heureusement que j’avais les cours en fait. Pas pour rencontrer des gens, même s’il y en a des cools, mais parce que ça m’a permis de sortir et de plus devoir l’affronter ou le croiser tout le temps. Et puis, ça m’a donné une excuse pour lui reparler, vu que moi et ma grande gueule trop fière, on voulait pas… on savait pas trop comment faire.

Et il avait raison. Ça fait du bien, de refaire un truc normal, de voir d’autres gens, de mon âge, qui aiment les mêmes trucs que moi pour certains. Ça fait même du bien de suivre les cours et d’apprendre, même si je galère comme pas permis dans certaines matières, mais vu que j’apprends plein de trucs sur les techniques de dessins et même l’histoire de l’art, et la sculpture et tout, ça compense largement. J’aime bien. J’aime vraiment beaucoup en fait. Je m’y sens bien et je me débrouille pas si mal pour les cours artistiques…
Pour le reste, heureusement que je me suis fait des potes qui sont moins nuls que moi et qui ont accepté de m’aider. Du coup, je passe pas mal de temps avec eux, avec John pour ce qui est sciences, avec Hannah pour tout ce qui est plus histoire, géo et les trucs chiants. Et je bosse vraiment faut pas croire ! Déjà parce qu’ils m’ont fait confiance en m’inscrivant là, et que je veux leur prouver qu’ils ont eu raison. Et puis, parce que je veux me prouver à moi que j’en suis capable… Et parce que je veux continuer l’année prochaine, je veux pas devenir un poids, je veux être capable de faire quelque chose de ma vie, de m’épanouir comme à dit l’autre abruti.

Alors oui, on sort aussi après les cours ou le soir ou le samedi. C’est bien ce qu’il voulait non ? Que j’essaie, que je m’amuse, que je vive ma vie, sans lui, avec d’autres, que j’en profite non ? Il pourra pas dire que je l’ai pas fait, que j’ai pas vraiment essayé. Ce sera suffisant ? C’est suffisant ? J’en sais rien. Je sais pas ce qu’il veut, je suis même pas sûre qu’il veuille quoique ce soit avec moi. J’ai beau y avoir réfléchi, en essayant de pas plonger dans le trou noir, j’ai pas réussi à déterminer ce qui était vrai ou pas, si je m’étais montée la tête, s’il a vraiment envie, s’il mentait ou pas…
Du coup, j’ai décidé de jouer le jeu, de profiter et m’amuser. Si j’essaie vraiment, il n’aura plus de raison de me rejeter pas vrai ? Et je vais pas mentir, j’aime bien aussi. J’étais jamais sortie avec des amis, j’avais jamais eu le droit ou l’opportunité de le faire… Et ils sont gentils, je m’amuse vraiment bien. Oui, j’ai même eu deux ou trois vrais rencards, qui n’ont pas été bien loin, j’ai eu des baisers et des sourires. C’était… bizarre. D’un côté, c’est agréable, parce que si je plais à d’autres garçons, ça veut dire que je peux lui plaire pour de vrai. De l’autre… c’était pas lui.

Parce que évidemment que non, ça n’a rien changé. J’ai toujours aussi mal. Je me sens terriblement vide. J’ai toujours envie d’être avec lui. C’est tout.

Mais comme plus le temps passe, moins il semble s’intéresser à moi, je finis de nouveau par me dire que c’était des excuses à la con et qu’il voulait vraiment juste pas de moi. Pourquoi il me parle pas de ses entraînements sinon ? De cette inquiétude que je vois dans son regard ? Pourquoi il passerait son temps collé devant la télé sans me voir ? Mais en même temps… On dit pas je t’aime comme ça, pas vrai ? S’il l’a dit, c’est qu’il le pensait, forcément. Du coup, si c’est vrai et qu’il continue d’agir comme ça, c’est juste un sale con. C’est pas nouveau non. Et ça change rien non plus à ce que je ressens moi. Mais du coup, ça m’énerve. C’est à lui de s’excuser et d’arrêter de se comporter comme un idiot non ?… Bon, peut-être pas. Mais je sais plus où j’en suis, je sais pas quoi faire, je sais même pas ce qu’il pense vraiment.
Merde ! Là, voilà…

Et je m’arrête au milieu du chemin alors que je m’apprêtais une nouvelle fois à rejoindre ma chambre après un vague salut. Pourquoi je m’arrête ? Parce qu’il est planté sur la table de la cuisine, comme un pauvre malheureux, une poche de glace sur la gueule. Il s’est blessé ? Je le détaille rapidement, mais en dehors de ça, il a l’air d’aller bien. Et là, paf, je me rends compte qu’il me mate. J’ai bien fait d’acheter cette robe donc. Il me mate souvent ? J’ai un mince sourire qui disparaît rapidement quand il commence à parler.

« Ouais, histoire… c’était intéressant. » J’ai un nouveau sourire, plus franc. « Et le musée est trop trop magnifique ! T’y as déjà été ? Il est immense ! Genre il y a plus de 100 galeries différentes ! Et il fait je sais plus combien de dizaines de milliers de m² t’imagine ? On a vu qu’une toute petite partie, mais c’était trop cool. Le mec a dit que c’est un des plus grands d’Amérique et que la collection couvre de l’antiquité à l’art contemporain, avec des œuvres de partout. J’ai vu un Picasso. Tu savais qu’il y avait un Picasso ? Et un Van Gogh ! Et y a Monet et Rubens et Rembrandt et... » Je le fixe, alors que je me suis emballée toute seule, et je grimace sans pour autant cesser de sourire. « C’était super bien donc. »

Je jette mon sac dans un coin et avance dans la cuisine pour me servir un verre de coca. « T’en veux  ? » Je hausse un sourcil en désignant son œil, sans m’attarder plus que ça à le regarder. « Tu t’es pris un coin de placard ? » Je continue de chercher de quoi grignoter dans les placards, sortant un paquet de gâteaux au chocolat. Je me retourne vers lui et je le fixe, un gâteau à moitié dans la bouche. « J’avais prévu de me laisser mourir sur mon lit, mais pour une pizza, je peux changer de programme… Tu veux que je reste ? »

Autant demander non ? Je sais bien qu’il propose, mais vu que je suis là un certain nombre de soirs quand même et qu’il m’a pas proposé depuis… depuis trop longtemps, on sait jamais. Je sors un autre gâteau et m’installe sur le plan de travail.

« C’est ta prochaine course ? »

Evidemment que c’est le circuit, même d’ici je le reconnais par cœur… Mais bon…
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyMer 17 Oct 2018 - 10:23
J’aimerais tellement m’en foutre en vrai. Ce serait beaucoup plus simple de la voir simplement comme une petite sœur, comme Axel ou Robin. De ne pas avoir le cœur qui s’emballe quand elle débarque dans une pièce, de ne pas avoir mal quand je sais qu’elle a rencard. Parce que ça, Axel a bien insisté quand c’est arrivé. C’était pas souvent, d’accord, mais je sais qu’elle plait à des mecs. Et putain je déteste tellement ça, qu’un autre puisse la touche … et qu’elle puisse aimer ça surtout. Mais, comme dit, c’est ma faute. C’est ce que j’ai voulu. Alors j’ai juste à fermer ma gueule et à accepter qu’elle finira par trouver quelqu’un qui sera bien pour elle.

Le pire ? C’est qu’elle me manque comme pas permis. C’est maintenant que je réalise à quel point j’ai aimé nos soirées séries, que j’adorais la voir rire à mes blagues pourries, s’inquiéter pour moi. J’ai perdu tout ça comme le dernier des crétins et ça fait un mal de chien. Sans compter que je l’ai blessée, même si c’était pour son bien au final. Et moi ? Je m’enfonce dans une espèce de mauvaise spirale, à plus avoir vraiment envie de rien. Axel m’a passé un savon, même plusieurs, à me voir trainer comme ça, comme les premiers temps où Kenny avait disparu. A ceci près qu’elle est là, au moins j’ai pas à m’inquiéter. Même si ça remplit pas le vide que j’ai provoqué.

Et c’est comme ça que le temps passe, que les semaines se succèdent les unes aux autres et que je la vois s’éloigner un peu plus tous les jours. Peut-être que je finirais par m’y faire, allez savoir. En attendant, elle est beaucoup trop jolie dans cette petite robe et je dois vraiment arrêter de me rincer l’œil avant de passer pour le dernier des pervers. Je secoue la tête, essayant donc de focaliser mon attention sur autre chose, même si c’est pas hyper probant. Surtout en la voyant sourire comme ça. C’est pas humain d’avoir un sourire aussi mignon je vous le dis moi. Je toussote alors qu’elle commence à me raconter sa virée au musée. Et je retiens difficilement un sourire devant son enthousiasme, sans compter le fait que je peux en profiter pour la regarder en toute innocence. Presque. Un peu. Bref. « Je sais même pas à quoi ça ressemble un Picasso Kenny. Mais vu ta tête, ça a l’air carrément cool. Et je savais pas qu’il était aussi grand le musée, j’ai jamais fait que passer devant. Sauf au lycée mais avec Sid’ on s’était tirés pour fumer en douce au lieu de suivre la visite. » J’ai un sourire amusé à ce souvenir. « Donc tu vas aller te perdre là-bas pour toujours c’est l’idée ? » Mon sourire se fait même plus attendri alors que je la regarde. Comment pas craquer avec ce sourire enthousiaste hein ?

Je hoche la tête machinalement quand elle me propose un verre de coca avant de grimacer à sa question. « J’aurais préféré. Ca aurait été moins gênant. » Et j’attrape un gâteau avant de reprendre, non sans lever les yeux au ciel. « Y a une fille qui arrête pas de chauffer tout le monde sur le circuit. Une espèce de pétasse blonde qui a probablement pas assez de fric pour acheter des fringues à sa taille. Et qui a décidé que j’étais sa nouvelle cible. Sauf qu’elle a pas aimé que je m’intéresse pas à elle, qu’elle s’est monté la tête vu que les autres lui ont dit que je draguais plus ni rien. C’est devenu genre un défi et elle a fait sa vexée donc. Et m’en a collé une parce que je la matais pas et que je réagissais pas à ses avances. Visiblement, j’aurais dû lui mettre une main au cul, ça m’aurait évité un œil au beurre noir. Paie ta logique. » Voilà, voilà. Je croque dans le gâteau, la mine songeuse avant de lui jeter un regard en coin et de hocher la tête. « Si je t’ai proposé, c’est que je veux que tu restes. Mais si t’as mieux à faire, je comprendrais. Je suis pas de la meilleure compagnie du monde en ce moment. » Bon, peut-être pas qu’en ce moment, d’accord.

Je soupire à cette pensée et je me relève pour attraper le prospectus de la pizzéria pour lui tendre, en essayant de ne pas effleurer ses doigts vu qu’à chaque fois que j’ai le malheur de la toucher, j’ai un frisson. « Je te laisse choisir ce que tu veux. Enfin si tu veux autre chose qu’une triple fromage supplément olives quoi. » Et, quand elle parle de la course, je hoche la tête, mon regard s’attardant sur le dessin du circuit. « Ouais… mon grand retour. Où je vais être probablement ridicule et où ça va marquer la fin de ma carrière. Ou un truc du genre. » Je fronce les sourcils, m’installant de nouveau à table, le regard fixant le vide un instant. Et je souffle, à mi-voix. « Désolé. Je te l’ai dit, je suis de mauvaise compagnie, t’as le droit de te contenter de commander ta pizza et d’esquiver la corvée va, je t’en voudrais pas.» De toute façon, foutu pour foutu…
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyDim 21 Oct 2018 - 21:56
Je devrais pas me sentir aussi mal, aussi vide. Enfin, si j’écoute ce qu’il a dit et ce qu’il avait en tête, ça devrait me combler de bonheur et me réjouir, m’épanouir… Je peux pas dire que c’est pas totalement le cas. Je suis la première surprise de me rendre compte que pour la première fois, j’aime les cours, je suis contente d’y aller et qu’en plus, je me débrouille plutôt bien. Certes, c’est du dessin et des trucs du genre en général, mais ça compte quand même non ? Elle est plutôt coté cette école, elle permet de poursuivre sur pas mal de trucs différents derrière, c’est pas rien. J’ai enfin pu reprendre une vie normale, rencontrer des gens, sortir, étudier, m’amuser. Pour la première fois, je me dis que je vais pouvoir faire quelque chose de ma vie, je me permets, un peu, de rêver et d’imaginer ce que je pourrais faire plus tard. Et c’est franchement cool. Ça fait un bien fou.

Sauf que ça comble pas ce manque, ça remplace pas son absence à lui. S’il avait pas été aussi con, oui, j’aurais pu être super heureuse et épanouie. Mais il m’a rejeté, il m’a juste dit merci mais non merci, je t’aime mais je veux pas de toi. Et j’ai beau me répéter qu’il l’a fait pour moi, qu’il voulait… qu’il veut vraiment le mieux pour moi, mon bonheur et toutes ces conneries, j’ai beau tenter de me convaincre qu’il n’y a pas d’autres raisons derrière, ça fait un mal de chien. Tous les jours, tout le temps. Parce qu’on parle plus comme avant. Parce que j’ai plus mes soirées télé avec lui. Parce que je peux même plus lui faire des câlins et dormir avec lui. Parce que je vois plus son regard rieur et amusé quand je raconte des conneries.
Et ça me manque plus que je ne saurais le dire.

Pourtant, je continue de me contenter de parler de mes cours et de trucs superficiels, même si oui, ça me fait du bien d’en parler, surtout avec lui. Et comme souvent, je m’emballe un peu toute seule en parlant d’un truc dont il se fout certainement. Mais il sourit en retour, alors ça vaut le coup. Je plisse le nez en fronçant un peu les sourcils, avant de secouer la tête. « Vous êtes des gros nazes. Et un Picasso, c’est… Ca dépend. Dès fois, ça ressemble à rien, il a eu des périodes trop chelous pour que je les comprenne… Mais sinon, c’est comme tous les grands maîtres… Quand tu passes devant, t’es obligé de t’arrêter, parce que c’est comme si la toile t’aspirait, comme si elle touchait directement ton âme, c’est… Magique. » J’ai un nouveau sourire, qui se fait un peu contrit, avant de le fixer. « J’aimerais bien. Peut-être pas pour toujours, mais y retourner. Mais pas seule. » Genre il viendrait avec moi ? Lui qui s’était échappé avec mon crétin de frangin ? J’aimerais bien. Ce serait vraiment cool de tenter de lui faire comprendre ce que je vois, de vagabonder dans les allées avec lui, même s’il s’y intéresse pas.

Et j’aborde super subtilement le sujet de son œil, qui m’a inquiété quand j’ai débarqué dans le hall. Et si je fronce les sourcils, ma mâchoire se crispant au fur et à mesure qu’il parle. Evidemment, j’aurais dû m’en douter. Une nana. Une bombasse en plus forcément. Sauf que… Je le fixe, mes yeux s’écarquillant, la respiration hachée. « Tu t’es pas intéressé à elle ? Pourquoi ? » Idiote, tu sais bien pourquoi. « Je veux dire… Tu pourrais… Tu veux pas de moi, alors pourquoi tu refuses les avances des autres filles ?... Tu dragues plus ? Vraiment ? » Et c’est absolument pas voulu si je souris en le disant, je suis pas ravie ni rien qu’il ne réagisse pas aux avances d’une pétasse, pas plus que je ne suis soulagée qu’il ne drague plus. Du tout. Oh merde, bien sur que si je le suis. Parce que c’est à cause de moi, enfin, pour moi, parce qu’il… m’aime ? Je secoue la tête en grimaçant. « T’es toujours en train de te plaindre, ça change pas de d’habitude. Quand c’était pas ton poignet, c’était les pizzas qui étaient moins bonnes, quand c’est pas les pizzas, c’est le temps… J’ai l’habitude. »

Et j’aime bien, c’est rigolo. J’attrape le prospectus et jette un coup d’œil dessus avant de hausser une épaule. « Pourquoi changer ? Le fromage, c’est la vie. Tu veux autre chose ? » Je le fixe, et mon regard suit le sien, détaillant le circuit. Je fronce les sourcils. « Quoi ? » Je le dévisage alors qu’il s’installe à la table. « C’est encore plus grave que ce que je pensais hein ? Je peux savoir pourquoi tu serais ridicule ? » Je descends du plan de travail et vais poser mes fesses contre la table, à côté de lui, mon regard rivé sur lui. « Alors déjà, c’est pas une corvée de passer la soirée avec toi espèce de crétin. De deux… T’étais excellent à l’entrainement, pourquoi tu te foirerais ? T’as jamais été ridicule sur une moto, ça va pas commencer maintenant fais-moi confiance. Et de trois… » J’ai une moue boudeuse et je croise les bras en regardant ailleurs. « J’ai pas mieux à faire. J’ai jamais mieux à faire, mais ça, tu préfères pas le voir, tu veux trop que je m’épanouisse et que j’ai ma vie en dehors de toi… Même si… » Même si ça marche pas et que je veux pas donc. Crétin. Je le regarde de nouveau. « Je veux de la glace au cookies en dessert. »
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyLun 22 Oct 2018 - 10:23
Elle est heureuse. Ses cours se passent bien, elle a l’air ravie de les suivre. Voilà ce qui importe, surtout après tout ce par quoi elle a dû passer. Mes propres sentiments, on s’en fout en vrai, tant qu’elle va bien. Et elle a l’air super occupée aussi, toujours à courir à droite et à gauche, à avoir un milliard de sorties, de gens à voir. C’est cool. Non vraiment. Si je continue, je devrais arriver à être convaincu de tout ça non ? Et ça me fera peut-être plus aussi mal de voir que j’avais raison. Ce serait cool. Parce que pour le moment, c’est un peu la déprime.

Alors je me raccroche au peu qui me reste. Comme l’écouter parler de ses cours. Elle a cette petite lueur dans les yeux qu’elle avait encore jamais eue jusque-là quand elle en parle et c’est quand ces moments que je me dis que j’ai bien fait. Et ouais, ça fait encore plus mal donc. Logique. Je peux quand même pas m’empêcher de ricaner quand elle nous traite de gros nazes avant de lui adresser mon plus beau sourire, aussi fugace soit-il. « … magique hein. Je vais pas te mentir, ça a jamais été un truc qui me parle. Peut-être parce que j’ai jamais pris le temps de vraiment en regarder une, je sais pas trop. » Et je me suis accessoirement jamais posé la question non plus. « J’aimerais bien te voir devant une de ces toiles, juste pour voir ta tête. » Enfin peut-être qu’elle pensait pas à moi quand elle disait de pas y retourner toute seule. Si c’est le cas, je suis sûr qu’elle me jettera sans scrupules de toute façon.

Je retiens une grimace à ce sujet avant qu’elle se mette à parler de mon œil au beurre noir. Forcément, j’allais pas y couper. Mais sa réaction me fait lever un sourcil alors que je la fixe, laissant filer un silence à ses questions. Je me contente au départ de hocher la tête quand elle me demande si je drague plus et je hausse une épaule de nouveau. « Pourquoi ? Parce qu’elle me plait pas. Comme aucune autre fille qui n’est pas… toi. Et j’ai jamais dit que je voulais pas de toi. C’est pas aussi simple et tu le sais. » Ca pourrait pourtant, si je me mettais pas autant de barrières, si je me foutais de son bien-être, de son avenir, de la morale, de ce que les frangins pourraient penser. Si je me focalisais juste sur cette envie que j’ai d’être avec elle et qui me fait péter un câble un peu plus chaque jour. Je soupire avant de lever un œil vers elle et d’esquisser une ombre de sourire. « Je me plains pas toujours. Et t’étais d’accord avec moi sur le fait que les pizzas étaient moins bonnes. C’est bien pour ça qu’on a recommencé à commander chez celui de d’habitude. » Ouais, ouais, je m’arrête à des détails, mais c’est mieux que de me focaliser sur le reste.

Je la regarde avant de hausser une épaule. « Reste du coca ? Sinon on prend aussi une bouteille. Et une pizza XXL aux mille fromages ce sera parfait. » Et je soupire à sa réaction, fronçant les sourcils alors que j’arbore une moue penaude. « … j’sais pas. Ca fait trop longtemps. » Je la suis des yeux alors qu’elle se rapproche de moi, prenant bien garde à ne pas la toucher ou même la frôler quand elle se pose contre la table. Et je pique du nez alors qu’elle continue, le regard rivé sur ce foutu circuit, sans pouvoir m’empêcher de froncer les sourcils. « Comment tu sais que j’étais excellent ? Je t’ai pas vue. Et… t’as souvent eu mieux à faire ces derniers temps, je vois pas pourquoi ça changerait d’un coup. » J’attrape le prospectus et je me relève pour appeler la pizzéria. Sauf que, mauvais plan, je me retrouve beaucoup trop près d’elle. Et je la regarde longuement, sans rien dire. Je crois même que j’oublie de respirer un peu en vrai. Je finis par murmurer, d’une voix à peine audible. « Evidemment que je veux que tu t’épanouisses. Que tu sois heureuse. Que t’aies une belle vie. Faudrait que je sois le dernier des connards pour pas en avoir envie. Même si… » Même si c’est sans moi. Parce que c’est le cas non ? Elle fait ça très bien et plus ça va, moins j’ai ma place auprès d’elle. Et je soupire, incapable de ne pas tendre la main vers elle pour effleurer sa joue du bout des doigts. Accepter, ça devrait pas être si compliqué ça quand même non ? Faut croire que si. « De la glace aux cookies hein. D’accord. » Je déglutis et je m’éloigne un peu pour attraper le combiné. Me faut à peine quelques minutes pour passer la commande et je souffle d’un air absent, incapable de détourner mon regard d’elle. « Tu sais que tu bouffes n’importe comment quand les types de la pizzéria t’appellent par ton prénom, te tutoient et demandent comment va Pixie… » Ouais, pas terrible comme sujet de conversation, je suis bien d’accord. Mais je vais pas lui parler du reste, non ? Sans compter le fait que la façon dont je la regarde doit tellement parler pour moi que je ferais mieux d’arrêter. Voilà exactement pourquoi il vaut mieux pas qu’on passe trop de temps ensemble. Ca me donne juste envie de balancer à la poubelle toutes mes résolutions la concernant. Et ce serait pas bien pour elle.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyMar 6 Nov 2018 - 21:34
C’est possible de revenir en arrière ? Pas de beaucoup, peu importe ce qui est arrivé avant, même si je devrais pas dire ça, mais juste de quelques semaines, pour que j’insiste et lui dise d’aller se faire foutre et m’accroche à lui comme une sangsue. Parce que le reste, je m’y suis fait, que sans tout ça, je l’aurais pas rencontré, et même si c’est horrible, pour rien au monde, je voudrais changer ça. Ouais, c’est facile à dire, je me souviens plus trop des parents, ça aide. Alors que lui… lui il est toujours là, il l’a toujours été j’ai l’impression et j’aimerais bien qu’il le soit toujours. Même s’il est trop con pour s’en rendre compte.
Et quand on discute comme ça, qu’il me sourit, c’est encore plus douloureux. Juste retrouver ce qu’on avait. Peut-être plus ? Je le fixe et mon sourire s’agrandit un peu.

« Après, ça touche pas tout le monde, c’est pas une tare… pas trop… je t’en voudrais pas trop va. Et je… » J’inspire et hoche la tête. « J’aimerais bien y aller avec toi, même si c’est pour que tu te moques… ce serait plutôt cool. »

J’ai un léger sourire. Il disait pas juste ça pour faire genre hein ? Il viendrait vraiment ? Oui, je sais, ce serait pas vraiment une sortie à deux, pas en couple, mais enfin… ça pourrait ?
Peut-être vu l’histoire de l’œil au beurre noir et en entendant sa réaction avec une autre fille. Ou plutôt son absence de réaction. C’est censé me faire aussi plaisir ? Pas comme si je le savais pas… Enfin non, je le savais pas. C’est vrai quoi, il a toujours eu des groupies collées au basque, il a toujours eu toutes les nanas qu’il voulait, il s’en ait jamais trop privé, donc… Rectification : il s’en ait jamais trop privé jusqu’à ce que je débarque. Mais du coup, m’apercevoir, l’entendre dire que non, ça l’intéresse plus, ça fait du bien. Ça m’empêche pas de grimacer, mais ça fait du bien quelque part.

« Ça pourrait, ça devrait être aussi simple, c’est toi qui compliques tout. Mais d’accord, je note que les autres filles ne t’intéressent pas plus pour autant. »

Et c’est cool. Ça suffit pas, mais au moins, j’ai pas à supporter de devoir le voir avec une bimbo idiote, parce que ça, je pourrais pas, idiote ou pas qu’on soit d’accord. Déjà que là, j’ai du mal, j’ai mal, alors j’ose même pas imaginer. Et du coup, ça veut vraiment dire qu’il y a que moi ? Ça veut dire que je peux l’avoir ? J’ai joué le jeu, j’ai essayé, j’ai fait tout comme il voulait, et je veux même bien reconnaître que j’ai aimé la plupart des trucs comme il l’avait prévu. Mais ça suffit pas. Il me manque. Et j’ai toujours mal donc. Pourtant, j’essaie de passer outre, j’arrive même à plaisanter, mais c’est avec lui, alors ça compte pas vraiment.

« Y en a presque plus non, tu peux en prendre. » Je hoche la tête concernant la pizza, avant de le dévisager, les sourcils froncés. J’ai bien vu que ça allait pas trop, mais, très égoïstement, j’ai pensé que c’était à cause de ce qui s’était passé… et je me suis juste dit bien fait pour lui. J’ai jamais prétendu être gentille. Sauf que visiblement, y a pas que ça. Et j’ai été tellement obnubilée par ma propre douleur, je lui en ai tellement voulu, que je l’ai même pas vu, et ça, c’est pas cool du tout. Parce que j’aurais dû m’en douter, j’aurais dû le savoir, le voir… Je me rapproche et grimace un peu à sa question. « Moi je t’ai vu. Et t’as fait que des supers temps. T’as toujours été bon Luke, y a pas de raisons pour que ça change. Longtemps ou pas, tu vas assurer. » Et si j’ai un léger sourire en parlant de lui, je fronce de nouveau les sourcils pour le reste. « Parce que ce coup-ci tu fais attention à moi ? Parce que t’as envie que je reste ? »

Je relève les yeux vers lui quand il se lève, les battements de mon cœur s’accélérant par sa simple proximité et mon regard accroche le sien. Même si quoi ? Même si c’est un abruti ? Même s’il se convainc que je suis heureuse sans lui ? Je le suis pas. Je cesse de respirer quand il effleure ma joue, frissonnant au simple contact de ses doigts, et j’ai qu’une envie, c’est de fermer les yeux et de me blottir contre lui en le traitant d’idiot. Mais il s’éloigne alors que j’essaie désespérément de rassembler mes quelques neurones, et je cille quand il s’empare du téléphone. Il le fait exprès ? Même pas en plus. Alors pourquoi il fait rien ? Pourquoi il se contente de me regarder ? Pourquoi j’ai pas le droit d’avoir ce que je veux ? Non, je parle pas comme une enfant gâtée, mais merde, il veut de moi, je veux de lui, pourquoi il refuse de l’accepter ?

« J’y suis pour rien, ils connaissaient déjà ton prénom avant que j’arrive. Et Pixie va bien. »

Je sais même pas pourquoi je réponds, de toute manière, vu mon ton un peu vide, ça n’a aucune importance. Ce qui compte par contre, c’est que je me rapproche de lui. Ce qui compte, c’est que mes mains vont se poser sur ses joues. Ce qui compte, c’est que je me hisse jusqu’à lui pour l’embrasser sans le quitter des yeux. Alors oui, je tremble un peu et c’est un baiser un peu hésitant. Mais on s’en fout aussi. Baiser qui se fait un peu moins hésitant, alors que mes mains passent dans ses cheveux et que mon cœur bat beaucoup trop vite.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyMer 7 Nov 2018 - 10:56
Ce serait tellement plus simple si je ressentais rien pour elle. Si mon cœur ne manquait pas un battement à chaque fois que je la vois, si j’avais pas envie de tout faire pour qu’elle soit heureuse, pour qu’elle ait le meilleur, avec ou sans moi. Je pensais pas qu’elle pouvait prendre autant de place dans ma vie et dans ma tête en vérité. Et que ça me rendrait autant heureux de pouvoir la voir tous les jours. Mais autant malheureux d’avoir dû lui dire que c’était une mauvaise idée nous deux.

Mais j’arrive à lui sourire, à faire comme si tout allait bien. Plus ou moins. Pour le coup, j’arrive même à tousser un rire. « Trop aimable. Mais tu m’en voudras pas si je reste planté devant sans piger ce que je vois alors ? On pourrait y aller ouais. Ce serait cool. » Une sortie tous les deux. Ca se fait ou pas ? Je me rends pas compte et, surtout, je me demande à quel point c’est une mauvaise idée ou pas. Déjà que là, j’ai du mal à me retenir de lui prendre la main, de la toucher, de l’embrasser. J’en ai tellement envie que ça va finir par devenir vraiment gênant si ça continue.

Et j’inspire longuement, alors que je lui raconte le pourquoi du comment de l’œil au beurre noir. Je pige pas trop, ça a l’air de lui faire plaisir. Probablement parce que je me suis pris un pain et que c’est totalement mérité. Mais, à sa réplique, je souffle, la mine butée. « Je fais pas exprès de tout compliquer. Je veux juste ce qu’il y a de mieux pour toi. » Ouais, dit comme ça, c’est simple en fait. D’autant que je considère ne pas faire partie de ce foutu mieux. Elle va se trouver un mec qui pige ces tableaux à la con, elle pourra s’extasier avec dessus et tout ira bien pour elle. Là, voilà. Pourtant je souffle, plus pour moi-même que pour elle d’une certaine façon. « Non aucune fille m’intéresse. » C’est un fait, même si je commence à être un peu en manque, on va pas se mentir. Passer de me taper tout ce qui bouge ou pas loin à … rien, bah forcément, ça fait un sacré changement. Encore plus compliqué à gérer quand la seule fille qui me plait dort à quelques mètres de moi tous les soirs.

Je grimace à cette pensée avant de me contente de hocher la tête quand elle me dit de prendre du coca. Ouais, des discussions terre à terre, sans parler de ce qu’on ressent, c’est bien ça. Même si m’empêche pas de penser à ma course, ce qui me stresse à peu près autant que de penser à elle. Super. Je soupire à ses propos et je hausse une épaule avant de froncer les sourcils. « … tu viens aux entraînements ? Je pensais que t’avais mieux à faire. Et si je me foire je… j’aurais plus de fric pour vous payer cet appart, ou pour ton école, ou pour vos foutues céréales licornes, je sais pas comment on fera. » J’ai parlé dans un murmure en fixant le vide et je me rends compte que j’aurais pas dû. « Oublie, c’est… pas important. Et je fais toujours attention à toi. C’est juste que tu t’en rends pas compte. Je peux te réciter par cœur ton emploi du temps de ces dernières semaines si tu veux. Sans compter que j’ai toujours envie que tu restes. » Tout le temps, à chaque seconde. A un point que ça me rend dingue. Je sais pas si elle peut le lire dans mes yeux ou pas, si elle s’en rend compte. J’espère que non quelque part, même si juste effleurer sa joue manque de me faire méchamment déraper.

Alors commander la bouffe c’est plus simple. Et je souffle, sur le même ton qu’elle. « Ils seront là d’ici 20 minutes. Pixie a mangé un short à paillettes d’Axel. C’était un carnage. » Faut que j’arrête de la dévorer des yeux comme ça. Et que je me recule. Parce qu’elle est beaucoup trop près. Mais je me contente de déglutir, figé comme un putain de lapin devant les phares d’une voiture. Et quand elle m’embrasse c’est genre… comme un feu d’artifices en vrai. Mon cerveau se tire je sais pas où alors que je lui rends son baiser et que mes mains glissent dans son dos pour la ramener contre moi. Si on baiser à elle était hésitant au début, le mien l’est pas du tout et je me rends même pas compte que je l’ai soulevée pour l’assoir sur la table. Je me contente de l’embrasser, mes doigts glissant sur ses cuisses alors que je fais remonter le tissu de sa robe pour pouvoir effleurer sa peau alors que nos baisers se font plus intenses, à un point tel que j’en oublie totalement de respirer. Je suis d’ailleurs presque sûr que mon cœur va finir par se faire la malle tellement il bat vite, je vous jure. Mais je m’en fous. Depuis le temps que je rêve de ça, que j’en crève d’envie, cette fois, je vais pas faire la connerie d’arrêter. Ou je vais faire la connerie de continuer, je sais pas trop.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyJeu 15 Nov 2018 - 21:32
Je souffle un rire à mon tour, sans réfléchir, sans me poser de questions. Je suis bien avec lui, même si j’ai toujours ce foutu poignard planté en plein coeur, que je pourrais en faire des lignes de poésies, j’ai jamais été aussi bien que quand il est à mes côtés. « Je t’expliquerais. Ça c’est une fleur, et ça, ça s’appelle un phare, un phaaaareuh. » Et je glousse. Je me mords la lèvre et acquiesce, toute heureuse qu’il accepte, et que ça ait vraiment l’air de lui faire plaisir. Moi, il y a même pas à se poser la question. Si je peux me retrouver seule avec lui, n’importe où, pour faire n’importe quoi, je dirais oui.

Bien évidemment, on sait que ça peut pas être aussi simple, mais d’un autre côté, il veut personne d’autres, ça veut bien dire ce que ça veut dire ? Ouais, je sais, cette phrase n’a jamais eu aucun sens pour moi non plus. Mais il s’intéresse plus aux autres, parce que je suis là. C’est cool. Il veut pas de moi, mais il veut personne d’autres… ouais, cool. On va dire ça. Je le dévisage un instant. Ce qu’il y a de mieux. J’ai le droit de m’énerver à nouveau ou pas ? Je me rends pas trop compte. Mais on a déjà eu cette conversation non ? Et ce que je veux moi, ça compte toujours pas ? Je lève donc les yeux au ciel en soupirant. Avant de le regarder à nouveau en faisant la moue. Bon, ce qui est sûr, c’est qu’il a pas changé d’avis. Et que par conséquent, si je veux que ça change, si je veux arrêter de souffrir comme une conne, va falloir que je prenne les devants. J’ai le droit de rire là ou pas ?

Et comme si de rien n’était, il enchaîne sur la bouffe, me proposant pour la première fois depuis des lustres de manger avec lui, et on continue sur ses entraînements et sa prochaine course, qui le stresse visiblement plus que ce que je pensais. Je fronce les sourcils en reflet quand il parle, avant de cligner des yeux en le fixant. Qu’est-ce qu’il raconte ?

« J’aime bien te regarder t’entraîner, j’ai toujours aimé. Et de quoi tu parles ? Mon école ? Tu... » J’écarquille les yeux. Putain mais quelle conne. Évidemment qu’il a payé, forcément qu’une école comme ça ça coûte un rein. Ma mâchoire se crispe et mon ton se fait plus sec que je ne le voulais. « Tu as payé pour cet été ? Je croyais qu’ils avaient vu mes dessins et… T’as payé. C’est pas pour moi... » Okay, c’est rien ça, on verra plus tard, focalise-toi sur l’essentiel. « J’aurais une bourse. Ou j’irai pas. C’est non négociable. Que tu aies de l’argent ou pas, c’est pas à toi de payer ça. Merde. » Je croise les bras, la mine butée pour de bon. « Tu es toujours aussi bon sur une moto Luke. Et si tu te foires ? Et bah on ira squatter chez Drew. On mangera des pâtes. Je trouverai un boulot aussi. Il y a toujours des solutions, t’es pas censé tout porter sur tes épaules, c’est stupide et ridicule. A cinq, même si Robin continue ses concours et ses études, on trouvera un truc viable. Faut arrêter. Et de toute façon, espèce de crétin, je te l’ai dit. Tu as fait de très bons temps, des temps excellents même. Alors respire, profite d’être sur une moto, de ta course, et arrête de te prendre la tête sur des putains de céréales… Surtout qu’elles sont même pas bonnes, il n’y a que les cadeaux licornes qui sont cools... » Oui, bah, chacun ses conneries. Moi, j’aime bien collectionner les trucs à la con du genre… Mais vraiment, il angoisse pour ça ? Alors qu’il devrait juste être content de piloter et s’amuser. Un peu de stress, je veux bien, c’est normal, et ça booste, mais tout ça… Merde. Résultat, je suis toujours en mode boudage. « Donc tu connais tout, mais tu me parles pas ? T’as envie que je sois là, mais tu me proposes jamais ? Parce que t’as un putain de préjugé à la con en tête. Super. »

Et oui, je vois bien que ça le travaille, sauf que je pensais… j’en sais rien, que c’était plus le fait d’avoir dit des trucs qu’il regrettait, comme d’avoir dit qu’il m’aimait ou qu’il voulait de moi, mais qu’il savait pas comment revenir dessus. Un truc du genre. Parce que jusque-là, il m’avait plus touché, même pour un câlin j’entends. Et que juste ce frôlement de sa part fait battre mon cœur comme si je venais de courir un marathon. Il est quand même sacrément buté. Je souris sans y penser quand il me parle du short, oubliant l’information aussi vite qu’elle est entrée.

Prendre les devants. C’est facile pas vrai ? Juste s’avancer et poser mes lèvres sur les siennes. Easy.  Mon coeur s’arrête et mon cerveau fond dans le même temps comme si j’étais court-cicuitée. Ce qui est sans doute le cas. Mes mains se crispent sur lui quand il me rend mon baiser et me rapproche. Il m’a pas jeté. J’envisage une demi-seconde de sourire, mais je crois que j’oublie jusqu’à mon nom alors qu’il me soulève et que ses doigts caressent ma peau, remontant sans doute trop haut pour que ce ne soit pas un peu embarrassant par la suite. Je gémis contre ses lèvres et sans plus réfléchir que lui visiblement, mes jambes remontent contre lui et l’attire vers moi. Et non promis, j’ai jamais fait ça. Et oui, une toute petite partie de moi est non seulement gênée de mon comportement, mais également de le sentir contre moi. Parce que là, c’est plus que visible que ça lui plaît. Mais je m’en fous. Mon cœur menace soit de s’échapper, soit de s’arrêter, mais je m’en fous aussi. Je me tends vers lui, l’embrassant sans songer à reprendre mon souffle, et encore moins à réfléchir ou me calmer. Je veux pas arrêter, et je veux pas qu’il arrête. Je veux juste profiter encore. Parce que si on arrête et qu’il regrette ? S’il me rejette encore ? Non, ça ira. Je sais pas comment, mais au pire, je serais morte d’une crise cardiaque avant. Mes mains passent sous son t-shirt, et je le griffe sans cesser de l’embrasser.
En vérité, je sais pas combien de temps on passe à s’embrasser comme ça, je sais juste que j’ai tellement envie que ça en devient presque douloureux. Et que ça l’est peut-être pour lui. Pourtant, je sais aussi que je veux pas forcément plus, et que j’ose pas faire plus… et qu’on peut pas faire plus de suite, pas vrai ? Je saurais pas de toute manière. Et je n’y songe pas vraiment alors que je suis bien trop occupée à l’embrasser.

Et je me fige. Quand la sonnerie de la porte retentit. Sans le lâcher, sans m’éloigner, une main dans ses cheveux, l’autre sous son t-shirt, mes jambes autour de lui. Et je mets quelques secondes à me dire de respirer, essayant vaguement de retrouver mon souffle, mon regard rivé sur lui, les yeux un peu trop grands et mes lèvres toujours contre les siennes. « La pizza, c’est... » Et je souffle un rire nerveux en posant mon front sur son épaule. Sans le lâcher évidemment.  
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyDim 18 Nov 2018 - 21:57
Ce qui est marrant, enfin je sais pas si on peut vraiment qualifier ça de marrant, c’est que même si j’ai l’impression de perdre pied, même si c’est difficile, on arrive à se retrouver et à déconner, comme si tout allait bien. Comme si on marchait pas constamment sur des œufs. Et, pour la peine, elle a droit à un doigt d’honneur quand elle se fout de moi. Question de principes. « Toi, tu vas passer la pire visite de ta vie, je te préviens. » Non mais.

Et je soupire, essayant tant bien que mal de lui expliquer le pourquoi du comment. Je sais pas trop si ça marche ou pas en vrai, mais au moins, je lui mens pas. C’est mieux que rien non ? Ouais, pour un peu, j’arriverais presque à être convaincu de ma propre connerie. Je préfère quand même pas trop m’attarder sur le sujet, je vois pas trop à quoi ça servirait en plus et j’aurais toujours mal à l’oeil accessoirement.

Je me rends compte trop tard que j’ai trop parlé et je soupire, sentant mes mâchoires se contracter alors que, bien évidemment, elle tique. Si elle pouvait faire comme les frangines et ne m’écouter qu’à moitié, ça m’aurait grave arrangé pour le coup. Je soupire et je me pince l’arête du nez avant de me rendre compte que ça fait mal là aussi. « J’ai payé oui. Mais même si j’avais payé une fortune, ils t’auraient pas prise s’ils avaient pas vu tes dessins. Ils prennent pas les gens qui sont pas doués. Mais ça a un coût ce genre de trucs. Je le savais et je… enfin c’est prévu. J’ai de quoi payer de toute façon, c’est pas un problème. Et c’est pas négociable non plus. » J’ai parlé d’un ton plus sec que je l’aurais voulu et je la fixe longuement avant de grimacer. « T’as pas à trouver de boulot. Et… ouais, on verra. C’est juste que ça fait longtemps, c’est tout. » On va dire ça ouais. Même si je suis carrément pas convaincu en vrai. « Et je note pour les céréales. Je vais vous acheter des trucs dégueu aux fibres la semaine prochaine, on verra ce que vous dites. » J’ai une ombre de sourire, même si je continue de fixer le vide et que tout continue de tourner en boucle, que je le veuille ou non. J’ai envie de veiller sur elles, je dois le faire même, prendre le relai de Drew qui a du le faire pendant qu’on était en prison et qui a pas à le refaire de nouveau. Et Kenny c’est encore autre chose, les sentiments en rajoutent une couche bien évidemment.

Je lève les yeux au ciel quand elle recommence à s’énerver et je souffle, un peu plus hésitant que je le voudrais. « C’est pas un préjugé à la con. C’est la réalité Kenny. Je peux pas te demander d’être là si je t’ai de vivre ta vie. Même si j’en ai envie. » Même si j’en crève d’envie pour être parfaitement honnête. « Et je me disais que c’était un peu pathétique de connaître ton emploi du temps par coeur, juste pour te croiser deux minutes. Alors j’ai pas voulu en rajouter. » Ouais, même sans lui parler, je sais la cohérence c’est surfait.

Sauf que je m’attends pas vraiment à la façon dont les choses s’enchaînent. Je me dis vaguement que je devrais m’éloigner, que je suis en train de faire une connerie rien qu’en la frôlant. Mais ses lèvres contre les miennes me font totalement disjoncter. Et les mois de frustration balaient tout le reste, y compris cette foutue voix qui essaie de me rappeler qu’on devrait pas, que c’est pas ce qu’il lui faut. Je m’attends presque à ce qu’elle m’envoie bouler mais, quand elle croise ses jambes autour de moi mon coeur a un putain de raté. Et ma main remonte le long de sa cuisse de plus belle, caressant cette peau comme j’ai souvent imaginé le faire. Je peux pas m’empêcher de retenir un gémissement quand ses mains passent sous mon t-shirt et qu’elle me griffe, me tendant de plus belle alors que je la plaque contre moi d’un geste brusque. Et je pensais même pas que c’était possible d’avoir autant envie d’être avec quelqu’un, d’avoir envie de quelqu’un. C’en est presque aussi douloureux que bon en fait mais je suis incapable de m’arrêter, même si je sais qu’on doit pas aller trop loin, surtout pas comme ça.

Je fronce les sourcils quand elle se fige, sans avoir entendu la sonnerie tellement je suis focalisé sur elle. Je finis par tiquer, au bout de quelques secondes, quand elle parle de la pizza. « … ah putain... » Ouais, j’ai toujours été réputé pour le brio de ma conversation, là c’est encore pire que d’habitude. J’inspire longuement, embrassant sa tempe et étouffant un rire en même temps qu’elle. Avant de souffler, d’une voix rauque. « Va falloir que t’ailles lui ouvrir. J’suis pas… en état. » Je la relâche toujours pas alors que ça sonne une deuxième fois et je me contente de crier « Ouais, on arrive ! » les deux mains posées sur ses cuisses alors que je tique que j’ai beaucoup trop relevé sa robe. Je suis gêné un peu. Mais je l’embrasse brièvement avant de me détacher d’elle et de reprendre longuement mon souffle. Je la suis des yeux quand elle s’éloigne avant de me rapprocher de nouveau quand elle a claqué la porte derrière elle. Dire que je la dévore des yeux est un euphémisme, mais j’ai eu le temps de retrouver un semblant de bon sens. Et je me frotte la nuque avant de lâcher, mon regard rivé sur elle. « Je suis content que la pizza soit arrivée. J’aurais pas aimé que notre première fois se passe comme ça. Ca se passera pas comme ça. Ce sera… mieux. On prendra notre temps pour ça. » Plus romantique, moins je suis mort de faim quoi. Et je déglutis avant d’ajouter, le regard inquiet. « Je t’ai dit que si tu voulais bien de moi, je t’offrirais la plus belle histoire qu’on ait jamais vue. » Je laisse filer un silence avant de tendre une main vers elle. « … tu veux bien de moi alors ? » Ouais, je lâche l’affaire. Je peux pas être sans elle. Je veux pas être sans elle même. Alors autant faire ça bien non ?
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyMer 21 Nov 2018 - 21:32
Juste parler, plaisanter et rire avec lui me soulage d’un poids que je pensais même pas avoir sur les épaules. Parce que je me rends compte que je l’ai pas totalement perdu peut-être. Parce que ça m’a horriblement manqué sans doute. Je souffle un rire et lui rire la langue pour toute réponse à son geste obscène. Je vais pas lui dire même pas cap, sinon il se sentira vraiment obligé de me pourrir la visite, rien que pour le principe.

Et ouais, je finis par me rendre compte qu’en fait, il a pas changé d’avis, et qu’il n’y a toujours que moi. C’est noté, mais pour le moment, je préfère laisser le sujet de côté, comme lui, ne sachant pas trop comment ou quoi faire. Sauf que j’aurais peut-être dû, parce que la suite me fait plus mal que je l’aurais pensé par contre. C’est con comme d’avoir pu penser que j’étais suffisamment douée pour pouvoir rentrer dans une école du genre m’avait fait du bien aussi tiens. C’est fou comme le contraire fait mal donc. Même s’il tente de dire le contraire. Dans le fond, il dit peut-être la vérité, ce serait pas déconnant, mais là, j’arrive pas le croire. Mais c’est pas grave, pas pour l’instant, je gérerais ça plus tard. Mon visage se ferme un peu plus encore.

« Prévu. Comment tu peux… Je sais que tu gagnes bien en général, mais c’est pas à toi de payer pour ça. Pas pour moi. » Je fronce les sourcils en lui rendant son regard. « T’as pas à me dire ce que je dois faire ou non, t’as oublié ? Épanouie, choisir ce que je veux faire, et tout le bordel là… Donc si je veux bosser, je bosserai ! Et c’est pas tout, tu te prends la tête pour rien, c’est ridicule. Oublie tout ça et contente-toi de rouler. Ça suffira. » Bon, il a aucune raison de me croire sur parole, mais je le sais moi. Et son entraîneur lui a bien dit non, qu’il avait fait un super temps ? Donc merde. Je plisse les yeux. « T’achètes de trucs comme ça et je te les refourgue au dîner, plus de lasagnes ou de tartes. J’en veux au chocolat si tu changes… Et je dirais aux filles que t’as décidé ça tout seul évidemment. » Je soupire en le regardant. J’aimerais bien pouvoir l’aider, pouvoir le soulager un peu de tout ce qui lui trotte dans la tête, parce que je le connais, vu sa gueule, je sais qu’il s’angoisse et stresse vraiment pour tout ça du coup. Mais comment je peux lui faire comprendre que de un, on s’en fout d’avoir tous ces trucs en vrai, et que de deux, il a aucun souci à se faire pour sa course de toute manière ? Il me croit même pas cet abruti. Et je fronce encore plus les sourcils à la suite, alors qu’il finit par avouer qu’il m’a pas juste zappé, et que genre, il connaît mon emploi du temps par cœur… comme je connais le sien… « Et vivre ma vie et passer du temps avec toi, c’est incompatible ? Te dire que je m’arrangeais peut-être aussi pour être là ces deux minutes, que je pouvais aussi connaître ton emploi du temps, essayer de trouver du temps pour te voir, ça t’est pas venu à l’esprit ? »

Visiblement non. Je sais qu’il pensait bien faire, vraiment, mais c’est devenu de plus en plus idiot à chaque fois que j’y ai pensé. Et j’y ai pensé souvent. Et ça l’est encore plus maintenant qu’il a dit tout ça. Que je me rends compte que je lui ai manqué autant qu’il m’a manqué, qu’il a toujours envie d’être avec moi. C’est sans doute pour ça que j’ose enfin l’embrasser, sans flipper quant au fait qu’il pourrait me rejeter. Bon, si je stresse un peu, mais ça dure pas, surtout alors qu’il me rend mon baiser et m’attire contre lui. Et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, je me retrouve plaquée contre lui, l’entourant de mes jambes sur lesquelles reposent pas vraiment sagement ses mains, pendant que les miennes passent sous son t-shirt. Mon cœur loupe un nouveau battement quand il gémit et je laisse échapper un petit cri quand il me ramène encore davantage contre lui. Ça peut être encore plus fort ? Non, parce que là, j’ai déjà du mal à respirer, et je parle pas de réfléchir, j’ai abandonné depuis longtemps l’idée d’essayer. Mais je suis tellement bien, j’ai tellement envie de lui, de continuer, que le reste disparaît. Il ne reste que lui.

… Jusqu’à ce que je m’arrête, le cœur battant et la respiration bien trop rapide. Je le fixe, avant de sourire et de rire nerveusement en me blottissant contre lui. Je déglutis et me redresse un peu pour le regarder en hochant la tête, un milliard de questions et de peurs se succédant dans ma tête. Mais il me relâche pas, c’est plutôt bon signe non ? Je prête même pas attention à ses mains trop hautes, me contentant de fermer les yeux quand il m’embrasse rapidement. Je finis par me remettre sur mes jambes, replaçant ma robe en me dirigeant vers la porte. Je cafouille un peu, les joues rouges, échevelée, ayant sans doute l’air de faire ce qu’on faisait ou pire, mais il est assez gentil pour pas relever pour l’instant, même quand je m’emmêle avec les billets. Je referme en inspirant lentement, les yeux trop écarquillés, priant de toute mon âme pour qu’il ne me ressorte pas un discours à la con. Deux fois, je pourrais pas. Mais vraiment vraiment pas.

Et quand je me retourne, il est là, à me dévisager, et mon cœur s’emballe de nouveau sans s’être vraiment calmé. Il s’emballe pour mieux s’arrêter quand il prend la parole, et je dois blanchir un peu. Avant de le fixer avec une tête de poisson mort, la pizza et le coca dans les mains. « Je t’aurais arrêté avant tu sais. » Je le fixe, les yeux écarquillés, et je pique du nez en me mordant la lèvre. Ma première fois se passera pas sur une table non, mais j’aurais dû me taire. Je relève les yeux, le dévorant du regard à mon tour, soufflant d’un ton incertain. « Qu’on ait jamais vu... Oui je me souviens que t’avais dit un truc du genre... » Mon cœur fait des bons dans ma poitrine et je fixe la main qu’il lève. Okay. J’ai le droit maintenant ? Je regarde la pizza, et comme si j’étais pas en train de mourir d’une crise cardiaque au ralenti, je vais poser le tout sur la table, avant de me tourner vers lui. « Idiot. » Et dans la seconde, je me retrouve contre lui, le serrant contre moi, mes bras autour de son cou. « Évidemment que je veux de toi espèce de crétin ! J’ai toujours voulu de toi, tu... Y a que toi. » Je souffle un rire nerveux, des larmes échappant à mon contrôle, et je me recule un peu pour le fixer, en inspirant profondément. « Plus de "vis ta vie sans moi, épanouis-toi sans moi, amuses-toi sans moi, blablabla" ? J’ai le droit de t’avoir hein ? Et de te garder pour moi ? Tu... tu rechanges pas d’avis hein ? T’es à moi ?... enfin façon de parler, c’est pas... »Je l’embrasse doucement, mes doigts sur ses joues, et je hoche la tête. « La plus belle histoire d’amour de tous les temps. Tu l’as dit. Je veux. »
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyMar 27 Nov 2018 - 16:16
En fait, plus ça va et plus je réalise que je peux pas faire ma vie sans elle. Que j’en ai pas envie c’est déjà une chose, mais là c’est genre viscéral, je peux pas me passer d’elle. Même si c’est juste la voir comme ça, à me parler de tout et de rien. Et l’entendre rire c’est juste… parfait. Ouais, j’occulte facilement le reste mais, pour une fois, je peux me focaliser sur le positif non ?

Sauf qu’il y a toujours un hic. Genre moi qui fais une boulette en parlant du risque de manquer de fric. Cette angoisse qui me quitte pas depuis qu’Axel est arrivée, qui s’est accentuée avec l’arrivée de Robin… et je parle même pas de celle de Kenny. Sauf que j’en ai jamais parlé et je pensais pas le faire un jour. Je grimace à sa réaction avant de souffler, d’un ton plus bourru que je le voudrais. « Cet argent… il était pour toi. C’est normal qu’il te serve à toi. Et t’as qu’à être super douée, t’auras une bourse et tu me paieras des cheeseburger. » Bon, raté pour la tentative d’humour, mais j’aurais essayé au moins. « Hors de question que tu bosses avant d’être majeure. Ce serait risquer de se faire remarquer pour rien. Et… » Je soupire longuement, me contentant de hocher la tête. Oublier et rouler, ce serait tellement facile si ça marchait comme ça. Ca pourrait, je crois. J’ai une ombre de sourire quand on parle des céréales et je reprends, d’un ton plus léger. « C’est noté pour le chocolat. J’essaierais de pas l’oublier la prochaine fois. Mais me prive pas de lasagnes, ce serait de la torture. »

Et je pique du nez au reste, pas vraiment à l’aise. A quel point ça craint d’être content de ce qu’elle dit ? De savoir qu’elle fait comme moi, qu’elle me cherche, qu’elle veut toujours me croiser et qu’au final, j’ai eu tort de croire qu’elle pourrait ne pas vouloir de moi. « … je sais pas. Je veux juste… que tu sois heureuse Kenny. Et j’ai pas envie de m’imposer dans ta vie, parce que t’as l’air bien, tellement mieux qu’avant. Alors non, ça m’est pas venu à l’esprit parce que t’avais l’air de bien gérer ta nouvelle vie. Sans moi. Mais elles étaient chouettes ces deux minutes. » Je vous l’ai dit, je suis pathétique.

Mais ça, c’était rien encore. Parce quand elle m’embrasse, j’ai juste envie que le temps s’arrête, pour être sûr de jamais arriver au moment où elle regrettera, où elle se dira que j’avais raison, qu’il y a d’autres mecs qui lui conviennent carrément mieux que moi. J’ai juste envie de profiter d’elle, de sa chaleur, de sa présence, alors qu’on s’embrasse comme j’aurais jamais cru ça possible. A chacune de ses réactions, je fais que la plaquer davantage contre moi, oubliant le peu de bon sens qui me restait encore quand mes doigts glissent sur sa peau.

Heureusement que ça sonne à la porte donc. Je me dis que je devrais aller directement sous l’eau froide mais je me contente de la mater, mes yeux s’attardant sur ses putains de jambes beaucoup trop longues. Et je vous jure, j’essaie de me remettre les idées en place, même si j’ai juste envie de la plaquer contre le mur et de l’embrasser de nouveau encore et encore. Je reste hors de portée du livreur, vu mon état ce serait un coup à me faire chambrer pour les dix prochaines années et j’essaie de respirer longuement, de revenir à la réalité. Sauf qu’à la regarder, les yeux brillants, la mine échevelée et ce je sais pas quoi dans le regard, autant dire que j’ai du mal à rester concentré alors que je me demande juste comment elle réagirait sous mes caresses. Se recentrer on a dit.

Alors je balance tout, sans bien savoir comment elle va réagir. Enfin, vu ce qu’on vient de faire, ça devrait être plutôt positif non ? Je hoche la tête, me renfrognant un peu à sa remarque. « … ouais je… désolé. Evidemment que tu m’aurais arrêté. T’es trop jeune encore et t’as jamais… t’as jamais couché avec un mec hein ? » Pas la peine de me focaliser là-dessus, sinon je vais de nouveau me dire que c’est une mauvaise idée. Au lieu de ça, j’abandonne, parce qu’il y a qu’elle qui compte en vrai. J’ai un mince sourire quand elle reprend mes propos et, quand elle se blottit contre moi, je passe mes bras autour de sa taille pour la serrer un peu plus fort. « Que moi… c’est cool ça. » Je grimace quand elle reprend, laissant filer un silence. « … tu mérites d’avoir une belle vie Kenny. La meilleure possible. Mais je t’aime trop, j’ai trop envie de t’avoir à moi, d’être avec toi, pour continuer comme ça. Je suis pas sûr que ce soit la meilleure chose à faire pour toi en vrai, mais… je peux pas…  pas sans toi. » Je pose mes doigts sur les siens et je lui rends son baiser avec toute la douceur dont je suis capable avant de hocher la tête en retour. « Ouais, c’est ce que j’ai dit. Ca te branche donc ? »

Et, sans attendre de réponse, mes mains glissent sous ses fesses pour la soulever contre moi. Je sens ses jambes entourer ma taille alors que je l’embrasse de nouveau, la douceur laissant place à autre chose qui ne s’était de toute façon pas envolé. Et, entre deux baisers, je souffle, avec un sourire. « Je sais, je vais devoir te lâcher pour qu’on mange. Mais je peux profiter encore un peu de toi avant de devoir prendre une douche glacée pour calmer mes ardeurs ? » Ouais nan parce que là, c’est de pire en pire en vrai. Surtout avec mes doigts qui ont tellement relevé sa robe que niveau indécence, on est pas mal. Mais bon, vu qu’après, je vais devoir être sage, autant profiter encore un peu donc.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyMer 12 Déc 2018 - 21:13
Je suis bien avec lui. Et encore, en vérité, bien est un doux euphémisme. Je suis heureuse, apaisée, comblée, entière. J’ai pas besoin de faire semblant ou d’en rajouter, j’ai pas besoin de me taire ou de parler, de sourire ou d’être sérieuse. Je suis juste moi et ça a l’air de lui aller. Et de mon côté, je me sens donc horriblement bien quand on est tous les deux.

Bon évidemment, il y a toujours des détails et autres qui coincent, mais ça change rien au principal, même si j’avoue que pour le coup, ça fait un peu mal et je fais un peu la gueule même si j’essaie de passer outre. « C’était pour moi, mais t’en as pas eu besoin, et ça reste ton fric. Et je suis pas super douée, je… » J’inspire, la mine butée. Peut-être que j’ai été accepté en partie parce que je suis douée, peut-être, je sais pas, je le pensais, mais je sais plus. Et j’aime autant ne pas trop y réfléchir, ça pique un peu. Mais pour le reste, il a raison. Je hausse les épaules, avant d’acquiescer vaguement. Il a raison, mais je suis sûre que je peux trouver un petit taf, juste quelques heures, où on fera pas gaffe à moi. Suffit de trouver. De son côté, il insiste pas non plus pour la moto, et ça, c’est cool vu qu’il raconte que des conneries. J’esquisse un sourire en réponse au sien. « Sinon je sais faire les courses aussi, j’achèterai plus de bêtises… Et je suis pas cruelle à ce point-là, tu le sais. » Parce qu’il aime bien ce que je cuisine, et que ça me fait stupidement plaisir ouais. Je le fixe, avant de soupirer en secouant la tête. « Mieux ? Mieux que chez les vieux ? Parce que j’étais bien ces derniers mois déjà ici. » J’esquisse un sourire. « Je suis bien. J’adore cette école et ce que j’y apprends. Et oui, je suis sans doute plus… épanouie qu’avant, parce que je fais quelque chose de constructif, pour moi, tu vois ? Mais je peux pas être totalement heureuse, pas sans toi… Tu t’imposes pas. J’ai besoin de toi, que tu sois là… Deux minutes, c’est pas assez. »

Même si c’était déjà pas mal. Enfin non. Parce que je veux plus et que si là, il comprend pas, j’ai plus aucun espoir. Mais il est pas si con ou obtus, heureusement. Même si mes peurs flottent en arrière-plan, je veux juste profiter de l’instant présent, de lui. Et tous ces fichus doutes s’évaporent pour le moment, quand il me rend mon baiser et m’attire contre lui, alors que mon cœur tambourine à tout rompre et que je tremble sous ses doigts. Je me demande vaguement à quel moment il va se dire que j’en fais trop ou que ça suffit pas, mais je fais que resserrer mon étreinte, m’agrippant à lui comme si ma vie en dépendait, ce qui est un peu le cas. Je ne fais que soupirer et gémir contre ses lèvres, frissonnant à la moindre caresse de sa part, lui rendant ses baisers comme dans mes rêves les plus fous.

Et si je pouvais arrêter le temps et le monde qui nous entoure, je le ferais. Mais il nous rattrape trop rapidement, et je ne sais pas vraiment si j’en suis soulagée ou non. Sans doute un peu, alors que ma raison réapparaît quand je m’éloigne un peu de lui. Je n’ai pourtant qu’une envie, celle de retourner dans ses bras et de reprendre là où on s’est arrêtés, et non celle d’affronter le regard du livreur, alors que je suis sans doute rouge fluo en plus du reste… Les doutes sont revenus en même temps évidemment, mais repartent aussi vite quand je le vois et qu’il reprend la parole. Je devrais être gênée, mais tout ce que je vois, c’est lui et son regard brillant, lui qui est beaucoup trop sexy… et qui a visiblement envie de beaucoup plus que de simples baisers. Ce qui risque de devenir rapidement problématique, parce que moi, je suis pas encore prête à plus et il doit s’en douter non ?… Non, peut-être pas vu sa tête. Je le fixe, les yeux un peu agrandis, et je pique du nez. « Si je dis que j’ai jamais couché avec un mec, tu vas me dire que je suis trop jeune pour toi ? » Je relève les yeux, la mine butée. « Tu peux pas me dire que je dois en connaître d’autres pour ça. J’ai pas envie de connaître quelqu’un d’autre de toute façon. Je sais que tu veux plus, et que t’es habitué aux nanas qui font que… qui savent s’y prendre, mais je peux apprendre, y a des trucs que je peux faire déjà et… Laisse-moi juste un peu de temps. » J’inspire en me rendant compte que je suis en train d’enfoncer le clou toute seule. Alors plutôt que de lui donner des arguments à utiliser contre moi, contre nous, je le rejoins et me blottis contre lui. Je le dévisage, un peu incrédule, un sourire idiot sur le visage. « Redis-le. Que tu m’aimes. Encore. » Mon sourire s’agrandit alors que mon cœur cherche un moyen de s’échapper. « C’est la meilleure chose qui puisse m’arriver. TU es la meilleure chose qui aurait pu m’arriver. Toi aussi tu mérites d’avoir une belle vie, et je te promets que je te rendrais heureux et que je ferais tout pour que ce soit le cas. » Je grimace en plissant le nez. « Même si ça a l’air totalement gnangnan. M’en fous. Je t’aime Luke. Et je veux cette putain de plus belle histoire d’amour de tous les temps. »

Je lui souris, avant de hoqueter quand il me soulève de nouveau, même si mes jambes l’entourent naturellement. Et je me tends contre lui, laissant de nouveau un gémissement m’échapper, alors que le baiser s’approfondit et se refait rapidement passionné et affamé. Je souris contre ses lèvres. « Tu peux. » Réponse de principe, murmurée entre deux souffles, avant de l’embrasser de nouveau. Je sais, je devrais plutôt le ralentir, mais j’y arrive pas, même si – ou surtout – ses mains sont remontées bien trop haut et que je me félicite d’avoir mis un truc sexy en dessous.
… Oh…

« Luke » Je le fixe, toujours accrochée à lui façon koala, sentant mieux que jamais qu’il apprécie tout ça. Mais je me suis fait peur toute seule, si on veut, en me disant qu’au moins si on allait plus loin, il verrait un joli string plutôt qu’une culotte de grand-mère. Idiote. Je déglutis et lui souris, sans avoir aucune envie de bouger ou qu’il me lâche ou de ne plus sentir ses mains pour autant. Je frotte mon nez contre le sien en fermant les yeux, reprenant ma respiration durant quelques secondes. « La pizza va être froide. » Et je me mets à rire avant de le regarder d’un air désolé. Ou presque. « C’était pas l’excuse ou le mot de passe que je comptais utiliser, mais ça marche quand même… Je vais aller me changer je crois. » Je l’embrasse doucement avant de toussoter. « On pourra avoir tout plein de moment pour en profiter encore, non ? »
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyJeu 3 Jan 2019 - 22:30
Si on m’avait dit que je ressentirais ça un jour pour la gamine aux genoux cagneux qui venait se taper l’incruste alors que je retapais mes motos, j’avoue, j’aurais rigolé. Et je l’aurais pas cru. Et pourtant c’est le cas. J’ai jamais été autant amoureux de quelqu’un et j’ai jamais eu aussi peur de lui faire du mal. Je vous jure, je pensais que c’était la bonne solution de m’éloigner d’elle comme ça, même si ça fait un mal de chien. Surtout que j’y arrive pas en vrai. Et que j’ai pas envie en fait.

Mais je raccroche au fait que c’est pour son bien et qu’elle a l’air bien plus heureuse qu’avant. Je grimace quand même à ses propos et je fronce les sourcils, plus pour le principe qu’autre chose. « On s’en fout à qui est le fric. Il t’est utile, c’est tout ce qui compte. Je compte bien vivre à tes crochets quand tu seras une artiste célèbre et riche à millions. » Sa mine butée m’arrache quand même un sourire, même si j’essaie de pas trop me focaliser sur elle pour pas faire n’importe quoi. Et je l’écoute, incapable de répondre quoi que ce soit à tout ce qu’elle me dit. Elle est heureuse, elle adore son école, mais ça suffit pas. Parce que c’est sans moi. Je devrais pas être aussi content d’entendre ça et pourtant, c’est le cas. J’ai du mal à retenir un sourire idiot, d’autant qu’à moi non plus, ces deux minutes suffisent carrément pas.

Et je fais n’importe quoi. Sauf que ce n’importe quoi-là a jamais été aussi bon de toute ma vie. L’avoir contre moi, pouvoir l’embrasser comme ça et sentir ses réactions c’est juste plus que ce que j’aurais cru possible. Et je réalise pleinement à quel point elle a de l’effet sur moi, même si cette petite voix continue de souffler que je devrais pas, que c’est pas raisonnable. Heureusement que la pizza arrive en vrai et j’essaie de me remettre tant bien que mal les idées en place, même si ça marche pas terrible en la regardant. J’ouvre la bouche quand elle me dit qu’elle a jamais couché avec un mec et je la referme quand elle continue, avant de soupirer. « Oui t’es trop jeune. Et je sais pas si je suis content ou pas que t’aies jamais … enfin, tu vois quoi. Je me fous des nanas qui savent s’y prendre. Et du temps… c’est bien le temps. C’est ce que je voulais te donner dès le départ. » Enfin, pas comme ça quoi. Parce que là, je pourrais plus la laisser, surtout quand elle se blottit contre moi. Et je murmure, contre son oreille. « Je t’aime Kennedy. » C’est idiot de dire ça alors qu’on est à peine ensemble, qu’elle est tellement jeune et qu’elle pourrait avoir tellement mieux. Mais tant pis, je tente ma chance. J’ai un sourire incrédule quand elle continue, effleurant sa tempe avec douceur. « Redis-le. Que tu m’aimes. » Ouais, dans le genre guimauve, on est pas mal là.

Mais je m’en fous et je la soulève contre moi, l’embrassant de plus belle sans réfléchir, me contentant d’apprécier le moment, peut-être un peu trop je sais. Mon coeur bat un peu trop vite, beaucoup trop même et mes doigts glissent sur elle alors que j’ignore joyeusement la petite voix qui me rappelle qu’elle est vierge. Je cille quand elle reprend la parole, ayant un peu de mal à revenir à la réalité. « Je… okay… désolé. Pardon. » Et je la relâche, déglutissant avant de prendre une grande inspiration. « Ouais. Pizza. Douche. Se changer. Tout ça. » Et on a effectivement tout le temps du monde, c’est plutôt cool ça.

***

Et puis… ça a duré combien de temps ? Trois mois ? Quatre ? Je saurais pas dire. En vrai, j’ai perdu toute notion du temps depuis cette soirée. A profiter d’elle, de sa présence, de son rire et de son regard pétillant quand je reviens d’une course après plusieurs jours d’absence. En parler aux autres a été à la fois évident et délicat, faut dire que personne n’a été surpris. Et notre relation est délicate. J’essaie de pas la brusquer, même si ça devient plus compliqué à mesure que les jours passent.

Et elle a carrément fait la gueule quand je lui ai dit que je voulais attendre qu’elle soit majeure pour qu’on couche ensemble. Je vais probablement prendre feu d’ici là, on va pas se mentir, surtout que ça devient de plus en plus… passionnel entre nous. Et que je dors de plus en plus souvent dans son lit.

Mais tout ça, ces problèmes de savoir à quel moment je finirais par craquer, ça s’est envolé quand les flics ont débarqué.

C’est long 24 heures de prison en vrai. On dirait pas comme ça. Une garde-à-vue, le temps qu’ils vérifient que je racontais pas de conneries, que j’avais jamais revu la gosse qui vivait dans la famille d’accueil. Pas mon problème si elle a fugué. Encore moins mon problème si elle est venue participer à une de mes courses et si les vieux connards l’ont vue à la télé. J’ai appelé Drew, en mode bonne blague, plus pour la faire disparaître de la circulation qu’autre chose.

Visiblement ça a plutôt bien marché vu qu’ils ont fini par me laisser sortir au bout d’un moment. J’ai soufflé, l’air de rien, qu’ils devraient plutôt se focaliser sur ces connards qui cherchent une gamine uniquement pour le fric qu’elle peut rapporter et j’ai bien vu que le flic a tiqué. Mais qu’il pouvait rien faire. Il m’a même conseillé de faire attention à mes fréquentations et d’être aussi discret que possible dans les prochaines semaines. Je pense qu’il a pigé en vrai. Même si ça sert à rien vrai.

Autant dire que j’ai pas aimé dormir en cellule. Ça m’a rappelé de sales souvenirs et j’ai passé une nuit blanche en vrai. Mais c’était encore moins pire que de devoir attendre plusieurs jours avant d’aller la voir. Avant de pouvoir la prendre dans mes bras. C’est vrai que c’était mieux qu’elle reste à l’hôtel et que j’y aille pas. Je sais bien. Mais, à trois jours de Noël, autant dire que c’était une putain de torture.

Et je flippe, sans bien savoir pourquoi, alors que je suis planté devant cette porte, une pizza dans la main et un sac plein de bonbons et autres conneries dans l’autre. Je toque à la porte et j’ai un sourire timide quand elle ouvre, me contentant de souffler, dans un murmure. « C’est toi qui as commandé une pizza ? » J’aurais pu faire mieux comme entrée en matière mais là, mon cerveau s’est un peu fait la malle ces derniers jours. Je referme la porte d’un coup de pied et je la fixe, un peu inquiet, sans bien savoir comment elle a pu vivre tout ça. Déjà que je sais pas comment j’ai pu le vivre moi et que j’essaie de pas penser à tous les détails de ce qui s’est passé. Mais elle est est toujours là, c’est tout ce qui compte non ? Elle sait au moins que je devais venir ou pas ? J’ai oublié.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyJeu 24 Jan 2019 - 21:03
A quel moment je suis censée dire "je le savais" ? Oh, j’ai déjà dû le penser une dizaine de fois déjà en quelques jours, mais c’est la vérité. Je savais que ça ne pouvait pas durer comme ça, je savais qu’il fallait que ça merde et qu’on se prenne une tuile sur le coin de la gueule.
Parce que tout était parfait. J’ai commencé les cours pour de bon dans cette super école, et je m’en sors globalement pas si mal pour de vrai. Et puis, il y a Luke. Nous. Et ça, c’est plus que parfait. Tout n’est pas toujours tout rose, j’ai pas dit ça, et on se dispute parfois, mais globalement, être dans ses bras et avoir des fous rires avec lui, ça vaut tout l’or du monde.

Alors oui, c’est un peu compliqué, parce qu’on est très souvent ensemble, presque tout le temps qu’à deux, et que les gentils câlins et bisous dérapent assez souvent. D’autant que plus ça va, plus j’ai envie de plus moi aussi. Et je sais que ça ne lui suffit pas à lui, même si j’ai appris pas mal de trucs ces derniers mois… Hum. Mais on dort de plus en plus ensemble, et je fais presque plus de cauchemars du coup, mais disons que le réveil est souvent compliqué avec lui contre moi. Vu qu’en plus cet abruti me trouve trop jeune pour passer le cap et s’envoyer en l’air avec moi, ce qui devrait sans doute me rassurer et me faire plaisir, mais qui me gonfle en vérité… Mais d’un autre côté, j’ai jamais insisté non plus. Déjà pour pas me prendre un nouveau refus. Et puis, parce que je sais pas faire, alors prendre les devants… Enfin, ça aurait bien fini par arriver quand même, vu qu’à chaque fois que je le regarde, j’ai les hormones qui fuitent dans tous les sens et que c’est un peu visible que c’est la même chose pour lui…

Je me laisse tomber sur le lit, la tête dans le vide, le regard perdu sur le mur sans faire attention à la télé qui tourne en boucle. Je regarde vaguement l’heure, me disant qu’il faudrait que je mange, sans bouger pour autant. Pas envie. Envie de rien.

Il me manque. Je pensais pas qu’un jour quelqu’un pourrait me manquer autant. Ça fait des jours que je l’ai pas vu, que je lui ai pas parlé, autant dire que je commence à devenir un peu folle. Et comme je suis toute seule dès que je termine les cours, à m’enfermer dans cette chambre d’hôtel pas si pourrie, j’ai bien le temps de ruminer. Je sais que c’est temporaire, je sais que je vais pouvoir le revoir et retourner à la maison. Mais quand, ça par contre…
Je ferme les yeux. C’est pas important en vrai, parce que j’ai eu tellement peur quand Drew a débarqué et m’a expliqué que je préfère me terrer et attendre qu’autre chose.

L’autre chose, c’est de le savoir lui en prison, de nouveau, à cause de moi. Parce que j’ai été assez idiote pour croire que je pouvais vivre comme tout le monde, parce que j’ai assez stupide pour penser qu’ils me laisseraient être heureuse. J’ai dû passer par toutes les couleurs possibles quand Drew me parlait, alors que je rassemblais rapidement mes affaires. Pour me planquer, au cas où, histoire qu’on puisse pas lui mettre mon enlèvement ou je ne sais pas quelle connerie sur le dos. Et je devrais pas me plaindre, la chambre est propre et sympa, l’hôtel est cool, alors que lui, il a passé une nuit en cellule, par ma faute… Alors ouais, une seule nuit et il est rentré chez lui, mais il avait pas besoin de ça, il se réveille déjà assez souvent à cause de mauvais souvenirs, même quand je suis là… Dire que je m’en veux est un euphémisme, et j’en ai pleuré au point d’avoir les yeux rouges depuis 3 jours. Bon, je dors pas vraiment non plus, ça doit pas aider.

Mais comment je pourrais dormir ? Ou manger ? Ou penser à autre chose ? Je savais que j’étais un nid à emmerdes, au moins j’en ai la preuve. Pourtant, ils ont été adorables les autres, même s’ils sont pas passés non plus, toujours au cas où. C’est long les après-midis et soirées toute seule.
Du coup, j’ai fait des cadeaux de Noël, certains maison, d’autres achetés avec les quelques billets que j’ai réussi à gagner ici et là. Et j’ai changé de couleur de cheveux. Et je les ai coupés. Et j’ai regretté. Pas que ce soit moche, j’aime plutôt bien même, mais si lui n’aime pas ? Je sais, je sais, on s’en fout de l’opinion des autres, c’est pas pour eux que je le fais. Mais c’est pas les autres, c’est Luke et ça change tout. Mais au moins, vu qu’ils cherchent une gamine aux longs cheveux rose fluo, je suis tranquille… et puis, il est joli ce bleu.

Je me roule en boule sur le côté, serrant contre moi son sweat qui n’a plus son odeur que dans ma tête, et je réprime un sanglot. Avant de me figer, le coeur tambourinant bien trop rapidement, alors que j’essaie de réfléchir. C’est pas la femme de ménage, elle passe le matin, et j’ai rien commandé. Je sais même pas où j’ai balancé mon tel en rentrant. Je me lève, enfilant son sweat qui m’arrive à mi-cuisse et cache un peu le bas de pyjama rose à licornes, la capuche me tombant à moitié sur le visage, pour aller ouvrir en fronçant les sourcils.

Et je bugue je crois. Je le regarde, les yeux écarquillés, alors qu’il entre les bras chargés. Mes neurones finissent par se reconnecter, et je me retrouve, les bras passés autour de son cou, à le serrer contre moi. « T’es là. T’es vraiment là. » Je le regarde, souriant au milieu de mes larmes, et je l’embrasse, mes doigts effleurant son visage, avant que je ne tique. Et ne le fixe, les yeux redevenus trop grands. Je laisse retomber mes mains, mon sourire disparu, et je recule d’un pas. « Tu… Tu vas bien ? » Tu m’en veux ? Il ne serait pas là, si c’était le cas, pas vrai ? J’ai un peu de mal à réfléchir, ne sachant pas trop à quel point je peux sourire comme une idiote juste parce qu’il est là ou à quel point je dois me sentir mal pour tout ça…
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyLun 28 Jan 2019 - 22:39
Le temps, c’est quelque chose de vachement relatif. J’ai eu l’impression que les derniers mois sont passés en un clin d’oeil mais là, les quelques secondes juste avant que j’ouvre la porte pourraient avoir duré des heures, ce serait la même chose. Parce que j’ai jamais autant flippé pour quelque chose. Parce qu’elle a pris tellement d’importance depuis qu’elle est revenue que, quand j’ai réalisé que je pouvais la perdre pour de bon, j’ai paniqué à un point tel que même la taule, en comparaison, c’était pas si terrible.

Mais je sais même pas si elle en a conscience en fait. Et c’est pour ça que j’hésite. Parce que j’ai peur qu’elle me dise que tout ça n’en vaut pas la peine, qu’elle veut une vie tranquille ou elle aura pas à flipper parce qu’on est ensemble. Je lui ai promis une belle vie et on en est où maintenant ? Elle se retrouve à devoir se planquer dans un motel en attendant que les flics arrêtent de la chercher. Génial. Parfait.

Et le pire dans tout ça ? C’est que j’ai juste envie de rentrer, de la serrer dans mes bras et de plus jamais la relâcher. Parce qu’elle compte plus que tout. C’est ce qui me donne le courage de frapper à la porte avec un sourire plus hésitant que d’habitude. Mon coeur a un raté quand je la vois et j’inspire longuement quand elle passe ses bras autour de mon cou. « Ouais, je suis vraiment là. » Je souris un peu plus, embrassant son nez alors que ses doigts effleurent mon visage. Ca me fait un bien fou, encore plus que je l’aurais imaginé. Okay, je devrais probablement être un peu plus prolixe mais là, de suite, j’ai un peu de mal en fait. Probablement parce qu’avant que je puisse la serrer contre moi ou l’embrasser pour de vrai, elle se recule d’un pas. Je fronce les sourcils quand elle le fait, mon regard passant d’elle à l’espace qu’elle vient de laisser entre nous. Et je déglutis, me contentant de refermer la porte derrière moi avant de poser la pizza et le reste sur la table. « C’est joli tes cheveux comme ça, j’aime bien le bleu. »

Je tends la main pour attraper une mèche de cheveux et je joue quelques secondes avec elle, sans oser en faire plus. Après tout, elle a bien fait un pas en arrière non ? Je pique du nez à cette pensée, fixant le bout de mes baskets avant de m’assoir sur le rebord du lit. Et je pose les deux mains sur mes genoux, me sentant plus idiot que jamais en fait. « Je… tu m’as manqué tu sais. Vachement. » J’évite toujours de répondre à sa question. Savoir si je vais bien. Parce que j’en sais rien en fait. Qu’il y a trop de trucs qui se bousculent dans ma tête, que j’ai pas envie de penser à ces jours sans elle ou d’imaginer ce qui aurait pu se passer si elle avait été à la maison au moment où les flics sont passés. Et que j’ai l’impression qu’elle veut plus de moi. Je finis par lever un œil vers elle et, sans réfléchir, je tends une main dans sa direction, en espérant que je me plante, qu’elle va prendre ma main et venir dans mes bras. Parce que si c’est pas le cas, je pense que là, je vais vraiment m’effondrer comme un crétin. Vu que je tiens sur les nerfs depuis plusieurs jours, autant dire qu’il ne me faudrait pas grand-chose pour que je craque pour de bon là.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyMer 30 Jan 2019 - 21:02
Je pensais pas pouvoir ressentir ça un jour. Ressentir ce mélange de joie pure, de soulagement, d’inquiétude et de culpabilité. C’est trop bizarre. Trop tout court. En même temps, je pensais pas non plus pouvoir être aussi heureuse avant, je pensais pas non plus qu’un sourire pouvait autant me manquer, je pensais pas non plus me sentir si vide et abandonnée en son absence. Ça fait flipper un peu d’ailleurs, de me rendre compte de l’importance qu’il a prit depuis que je suis revenue. Il a toujours été important, mais là, il m’est devenu vital, c’est fou quand même de réussir à mieux respirer et à dormir tout simplement parce que je sais qu’il est là. Ça me file le tournis et ça me terrifie un peu. Je voulais pas, et je veux toujours pas je crois. Enfin si, mais il va se passer quoi quand il va me dire qu’il veut plus de moi ? Que ça lui suffit pas, qu’il s’est trompé, que c’était sympa, mais qu’il a mieux à faire ? Il y a quelques jours, j’aurais dit que c’était pas à l’ordre du jour, mais maintenant… Sans moi, il aurait continué à vivre sa vie tranquillement, sans être emmerdé, sans retourner en taule… À quel point il va m’en vouloir hein ? Le perdre, je… je pourrais pas. Encore moins s’il m’en veut ou qu’il me fait la gueule ou veut plus me voir et me parler. Ce serait horrible de continuer à le voir sans plus l’avoir à mes côtés, mais ce serait encore pire si je le perdais totalement, même en allant vivre genre avec Drew, ça serait tellement douloureux que j’arrive pas à l’imaginer.
Mais je peux pas lui dire tout ça, il me prendrait pour une folle. Déjà qu’il voulait pas vraiment de moi, que je suis trop jeune et je sais plus quelle autre connerie… Ouais, il a dit qu’il m’aimait… Mais si c’était plus le cas ? Ça pourrait non ? Ou si c’était juste… une erreur. Je sais pas, j’arrive pas vraiment à réfléchir. Tout ce que je sais, c’est qu’il me manque au point que ça en devient douloureux physiquement.

Du coup, forcément, quand il se pointe comme une fleur, je réfléchis pas et je me retrouve à le serrer dans mes bras avant d’avoir dit bonjour. Je lui souris quand il m’embrasse sur le nez et j’inspire profondément. Sauf que ça finit par monter au cerveau, tout le reste, et que je finis par me rendre compte qu’il est peut-être venu me dire que c’est bon, que je peux rentrer mais qu’on doit arrêter les frais parce que ça le gonfle. Ou dans le genre. Alors je le relâche et m’éloigne pour lui laisser de l’espace. Je crois. Comme si ça pouvait atténuer le choc, n’importe quoi… Je le suis des yeux quand il ferme la porte, pose tout son bordel, sans bouger d’un millimètre. J’essaie de garder un visage neutre, de ne pas avoir les larmes aux yeux, de calmer mon cœur qui part dans tous les sens, et c’est déjà pas mal.

Mon sourire revient un peu quand il joue avec une mèche de cheveux, et je grimace un peu, refermant la bouche quand il va s’asseoir. Vachement ?… C’est pour ça qu’il fait cette tête sans me regarder ? Qu’il me dit pas que ça va pas et que ça le saoule tout ce bordel ? Ma mâchoire se crispe un peu et je fronce les sourcils. Je veux pas. Je veux pas que ça se termine comme ça. Ce serait pas juste… Même s’il aurait le droit d’en avoir marre donc. J’ai une moue boudeuse, mais il finit par me regarder. Je fixe sa main en clignant des yeux et je fais un pas vers lui, mes doigts allant effleurer sa peau sans encore la saisir.

« Je me suis dit que le rose était trop visible. Enfin, je sais que bleu, c’est pas forcément plus discret, mais au moins, ils savent pas et… Et puis, j’ai coupé un peu n’importe comment, mais je voulais pas aller chez le coiffeur, on sait jamais, et ça repoussera, même si ça ressemble à rien pour l’instant et euh… Tu trouves ça vraiment joli ? » J’ai parlé un peu trop vite là non ? J’inspire profondément, le regard fixé sur sa main que je continue de frôler, et je reprends sans lui laisser le temps de répondre. « Je le referais plus. Je resterais à la maison, ou j’irai chez Drew si tu veux, et je sortirai plus. Même les cours, tant pis, je pourrais toujours reprendre plus tard et… C’était stupide et inconscient, j’aurais pas dû y aller, ça n’arrivera plus. Vous avez fait tellement déjà pour moi, et j’attire que des ennuis, tu mérites pas ça… » Je relève les yeux vers lui, la mâchoire de nouveau crispée et la mine butée. « Je suis désolée. De t’avoir causé autant de problèmes et que t’aies dû… que tu sois resté en garde à vue à cause de moi. » Je serre sa main pour de bon, mon regard toujours ancré dans le sien. « Tu m’en veux ? Tu… Je… M’en veux pas trop steplé, je le ferais plus, je serais sage et t’auras plus de problèmes à cause de moi et… »

Je déglutis et pique du nez, m’arrêtant avant de continuer à dire encore plus de conneries. Je suis plus avec les vieux. Je risque plus de finir enfermée à la cave en punition. Ou d’être punie tout simplement. Peur idiote. Sauf que ça peut être pire que de devenir claustrophobe et d’avoir peur du noir… Parce que si je le perds lui, j’aurais plus rien.
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MessageSujet: Re: So we'll come, we will find our way home   So we'll come, we will find our way home - Page 2 EmptyVen 1 Fév 2019 - 10:55
Sérieux, pourquoi elle reste pas près de moi ? Elle veut plus de moi ? Elle a peur ? Elle a… honte d’avoir un mec qui a passé la nuit en prison ? Remarquez, ça pourrait. Elle veut peut-être d’une vie normale, ce que je peux pas lui apporter. Clairement pas. A cette pensée, je sens mon cœur qui se serre et je me sens un peu désemparé. Bon, beaucoup en vrai. Je réprime difficilement un soupir, sans bien savoir ce qu’elle peut avoir dans la tête et je préfère aller m’assoir que de faire une connerie.

Sauf qu’elle se contente d’effleurer ma main sans la prendre. Et merde, ça fait encore plus mal que le reste en vrai. Je pensais pas avoir merdé en fait, mais on dirait bien que si. Je fronce les sourcils, essayant de pas trop montrer que ça commence à se fissurer de partout, quand elle finit par reprendre la parole. Et par débiter tellement de trucs que j’ai du mal à suivre. Je me raccroche stupidement au fait qu’elle m’a enfin pris la main et je la fixe en cillant, me demandant vaguement si je dois pas avoir l’air d’un poisson mort là de suite. Je me frotte le visage, comme pour essayer de me remettre les idées en place et je finis par poser mon autre main sur la sienne, non sans prendre une grande inspiration. « Okay… je… putain, ça fait un paquet de trucs là Kenny. Faut que je… tu peux t’assoir s’il te plait ? » Je désigne le lit à côté de moi et je garde le silence quelques instants, jouant distraitement avec sa main. Avant de relever les yeux vers elle.

« T’as rien fait de mal de Kenny. Absolument rien. On a pas géré, c’est un fait. Mais c’est tout le monde. On aurait dû penser que ces connards nous laisseraient jamais vraiment tranquilles. Sauf que c’est pas grave, y a pas eu de mal pour personne au final, c’est ce qu’il faut retenir. Et t’es toujours avec nous, c’est le plus important. » J’ai un sourire alors que je la regarde longuement. « Hors de question que tu quittes l’appartement… sauf si c’est ce que tu veux vraiment. » Faites que ce soit pas ce qu’elle veut vraiment, je suis pas sûr de pouvoir m’en remettre si c’est le cas. « Et tu vas continuer d’aller en cours. On évitera juste de passer à la télé trop souvent. De toute façon, tu finirais par prendre la grosse tête si tu vois encore ta tronche sur l’écran. »

Je relâche un peu la pression sur sa main, me demandant si je suis pas en train de lui faire mal et je tends mes doigts vers elle, effleurant sa joue du revers de la main avant d’inspirer longuement. « T’as pas à être désolée Kenny. Si je devais le refaire, j’y retournerais. Sans hésiter. Pour toi. Si je devais retourner en prison pour te protéger, j’irais. Si… je ferais tout pour qu’il t’arrive rien, pour qu’ils t’approchent plus jamais. » Y a quand même cette part de moi qui me souffle qu’elle fait tellement jeune là de suite, qu’on dirait une gamine paumée et que jamais j’aurais dû commencer à sortir avec elle. Pire encore, a cette voix qui me balance que, si ça se trouve, elle fait tout ça juste parce qu’elle se sent redevable, qu’elle fait même pas la différence avec une véritable histoire, avec ce qu’elle finira forcément par éprouver pour quelqu’un d’autre. Ca me fait tellement mal que, pour un peu, j’aurais envie de me mettre à chialer. Parce que je pourrais pas la voir heureuse avec un autre, je supporterais pas ça. Et elle a beau me sembler tellement jeune, tellement vulnérable, j’ai juste envie d’être avec elle.

Alors, au lieu d’être intelligent, raisonnable et de faire ce qu’il faudrait pour elle, je fais de la merde. Mes lèvres vont chercher les siennes et je l’embrasse avec précaution avant de reprendre, sans m’éloigner d’elle. « Je t’en veux pas. Jamais je t’en voudrais. Surtout pas pour ça. » Je devrais arrêter les frais, la relâcher et lui dire ce qui est bien pour elle. Mais je me sens paumé et j’ai tellement besoin d’elle que j’en suis incapable. Et je l’embrasse de nouveau, avec un peu plus de conviction. Idiot, c’est tellement idiot. Elle mérite tellement mieux que de se retrouver dans une chambre d’hôtel parce que j’ai pas su gérer. Pourtant, je me contente de souffler, mes lèvres tout contre les siennes. « Et j’adore le bleu. C’est ma couleur préférée. »
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