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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptyLun 11 Fév 2019 - 21:43
Profitant de la diversion Malou avait réussi à rejoindre l'endroit d'où elle pouvait voir John debout sur le toit avec un gus dans les vapes.
Après qu'il eut tiré le coup de feu en l'air, le silence se fit enfin et elle espéra de tout cœur que les deux bandes seraient d'accord avec son discours.
C'était sans compter sur la bêtise humaine.

Après un temps mort de quelques secondes le chef de la bande ennemi partit d'un gros rire bientôt imité par les bikers et lança d'une voix tonitruante:
hey toi là-haut, tu te prends pour le gros Bill du quartier ?
Non c'est le shériff !!! hurla un balèze avachi sur son guidon.
T'as rien compris, c'est Batman ! Hoqueta d'une voix hystérique une fille péroxydée en short moulant.
Reprenant son sérieux et en pointant son flingue le leader continua:
t'as vu jouer ça où qu'on distribuait du benzine pour rien toi ? T'as quoi à nous refiler pour qu'on cause sérieusement, rigolo ?!

Entendant tout cela la jeune fille pâlissait à vue d'oeil et son ventre se serra de trouille mais comme elle était courageuse elle passa rapidement à l'arrière du véhicule, attrapa la carafe de whisky et sortit du véhicule en la brandissant.
C'est du 18 ans d'âge ! S'époumona t-elle. On échange ça contre deux jerrican de gas-oil.
Elle n'avait aucune idée de l'âge réel de l'alcool qu'elle brandissait. Elle avait entendu cela un jour à la télé et ne faisait que répéter. Elle craignait que le deal soit refusé mais avait-elle le choix ? Il fallait bien sortir de l'impasse.
Le gus lui arracha le flacon des mains, sentit le breuvage et en goûta une bonne rasade avant de brailler:
il est pas mal ! Elle s'est pas foutue de nous la môme !!!
puis la fixant d'un air mauvais il renchérit:
la moitié d'une bouteille égal la moitié d'un jerrican chérie.
Mais à peine eut-il terminé sa phrase qu'un type du gang adverse, ceux qui possédaient les bus, y alla de ses invectives.
C'est notre gazoual, amène la fiole ducon, elle est pour nous !

Tout alla très vite. Les rares femmes avec enfants qui guettait encore la suite du scénario s'enfermèrent dans les cars tandis que les hommes partirent dans une bagarre générale sanglante.
La jeune fille ne savait plus quoi faire. Elle sentait que c'était peut-être le moment d'en profiter et de jouer le tout pour le tout mais ne se sentait absolument pas la carrure d'agir seule.
Paniquée elle jeta un regard plein d'angoisse vers John. Elle n'avait qu'une envie: quitter ce lieu au plus vite, ils trouveraient du carburant ailleurs.
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptyMar 12 Fév 2019 - 20:34














Ça y était, ça virait au bordel. Celui qui paraissait être le chef du gang à moto ne se laissait pas embobiner (en même temps, un chef débile à sa tête, ce gang n’aurait pas survécu aussi longtemps…). Malou, qui avait approché la camionnette jusqu’au pied du bâtiment, et tentat – avec intelligence – de les soudoyer en offrant la carafe de whisky. S’il était bon, ce n’était pas la qualité qu’elle prétendait, mais John comprenait la manœuvre. Le biker pas aimable lui arracha des mains, en engloutit facilement un quart "pour goûter" avant d’éructer son assentiment. Mais il ne comptait pas conclure un marché sans négocier, et il ne donnerait pas cinquante litres de carburant à si bon compte.

C’était sans compter sur la population des bus, qui ne laisserait pas partir le carburant. La situation tourna au pugilat. Une sale bagarre, où aucun coup de feu ne retentit. Tout se fit "silencieusement", à coups de barre de fer, de tuyau de plomb, de machette, de marteau, de chaîne de moto, de batte, de gourdin… C’était du sang, des membres brisés, des crânes fracassés, des tripes déversées… Une vraie boucherie. Et il faudrait s’extraire de là avant d’être pris à parti.

John essayait de voir une issue, mais le gang s’était avancé jusque très avant dans la cour, et le peuple des bus leur coupait la retraite, et dans le même temps empêchait à l’ambulance de retrouver la rue. Il allait falloir se frayer un chemin, et ça n’allait pas être simple.

Le gros chauve revenait à lui et commençait à sérieusement se tortiller, malgré l’emprise de John. De discrets tintements attirèrent son attention, et il vit que le gros portait à la ceinture… deux grenades. Il n’en fallait pas plus pour donner à John leur plan d’issue. Il n’attendit pas plus longtemps pour agir.
Il piqua les grenades au gros, relâcha son prisonner et le poussa dans le vide d’un sévère coup de pied. La chute fut rude. Il fit signe à Malou d’approcher la camionnette au plus près, ce qu’elle fit sans même savoir ce qu’il préparait, mais elle lui faisait assez confiance pour obéir à l’aveuglette.

Tout était prêt. Il ne manquait qu’à lancer les choses.
John descendit sur le toit de l’ambulance. Il tapa deux coups sur la tôle pour réclamer l’attention de la conductrice.
« Prépare-toi, ça va secouer. Dès que le passage est libre, tu fonce ! »

Accroupi sur le toit du véhicule, John dégoupilla les deux grenades et les jeta droit devant, à environ vingt et trente mètres. Aussitôt, il se dirigea vers l’arrière de la camionnette, descendit sur le bitume et monta à bord par l’arrière.

Les deux déflagrations eurent lieu à presque deux secondes d’écart, déchiquetant ce qui se trouvait dans un rayon de cinq mètre et soufflant le reste à quinze mètres à la ronde. Un couloir venait d’être ouvert. Il ne restait qu’à l’emprunter.

« Le plein attendra, tu crois pas ? Échappons à ces tarés, et vite… »






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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptyDim 17 Fév 2019 - 20:17
La rixe avait éclatée, hors norme, à coup de chaînes, de couteaux, de clés à molettes... Les hommes braillaient comme des bêtes fauves, le monde était devenu fou et cela faisait presque trois ans que cela durait.
Le véhicule étant cerné, ils ne pourraient pas s'enfuir. Pour l'instant personne ne faisait plus attention à eux mais après ? Quand les esprits se seraient calmés, qu'allait-il se passer ?
Malou regarda pour la deuxième fois le cow boy d'un air implorant et interrogateur mais il ne la voyait plus. Ses gestes étaient vifs, il avait attrapé quelque chose dans ses mains et balançait le gus dans le vide puis tout se passa très vite.

Un ordre bref : « tu fonces ! »
Pas sans toi !!! cria t-elle au moment où elle entendit l'ami retomber lourdement sur le capot de l'ambulance.
Une énorme déflagration retentir dans un jet de feu.
Les hommes tombèrent comme des mouches. Des membres arrachés volaient mais ce n'était pas le pire. Une des grenades Atterrit non loin des bus qui s'enflammèrent comme des fétus de paille.
Ils entendirent des hurlements de bébés, de gamins et de femmes durant quelques secondes avant le silence ponctué de gémissements des blessés qui rampaient sur le bitume et des flammes qui léchaient furieusement le site.

Oui, le plein attendrait et ils s'échappaient mais la jeune fille était incapable de répondre. Ils venaient de tuer des enfants encore humains; pour elle c'était la première fois et, les deux mains cramponnées sur le volant, elle sanglotait en slalomant à l'aveuglette entre les cadavres qui bientôt s'éveilleraient pour grossir les rangs de morts vivants; ils étaient pire qu'en enfer.

Le visage baigné de larmes elle avait rejoint la route mais une nouvelle surprise les attendaient. Surprise qui n'en était pas une d'ailleurs vu le bruit phénoménal des explosions.
Des hordes entières de mangeurs d'hommes se dirigeaient vers eux, bras en avant, la tête en arrière dodelinant bêtement tandis qu'ils grommelaient en choeur.
Malou avait beau savoir gérer le phénomène en roulant doucement mais sûrement, les renversant comme des dominos, elle n'en pouvait plus de tout ce sang qui giclait jusque sur le pare-brise et ces miasmes qui puaient tellement qu'elle en avait des hauts le cœur.
Quand enfin elle rejoignit une artère plus calme, elle chercha des yeux des véhicules, repéra un parking avec quelques voitures et coupa les gaz. Ils allaient peut-être trouver du carburant ici sans trop risquer leur vie mais à quel prix...
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptyMer 6 Mar 2019 - 20:55

     









La grenade eut l'effet escompté. Ce que John n'avait pas prévu, c'était la catastrophe qui suivit. L'incendie qui démarra brutalement commença par les autobus, où les gens du clan vivaient et risquaient de se retrouver piégés. Des hurlements s'élevèrent alors que l'ambulance avait déjà presque quitté l'allée d'accès, et Malou s'efforçait d'avancer au mieux, lentement mais sûrement. Tout le raffut avait ramené une pelletée de crevés, et la route était maintenant encombrée de cadavres ambulants.

Quand ils furent éloignés de cet immense troupeau (John pensait qu'ils avaient dû rouler sur environ une centaine de Geignards, et en avaient esquivé au moins trois fois plus), ils trouvèrent un parking où restaient une dizaine de voitures abandonnées. Certaines avaient les pneus à plat, de la mousse poussait sur les vitres et les portières. Malou arrêta la camionnette après avoir fait le tour de l'endroit. Il ne semblait y avoir ni mort ni vivant, à part eux. John descendit le premier.

Il tira sa hachette. Assez de coups de feu et de bruit pour ce soir. Pas question d'attirer encore une meute, ils devaient essayer de trouver du carburant. John tapa quand même sur un capot ou deux, histoire de faire résonner la tôle et vérifier qu'aucun cadavre ne traînait dans les environs. Au métal sur le métal ne répondit que le silence. Ils pouvaient commencer.

Puisque ça avait fonctionné, John décida de s'y prendre comme il l'avait fait avant d'arriver au dépôt de bus. Il s'attaqua à le voiture la plus proche. Mais l'étiquette posée à l'intérieur du volet qui protégeait le bouchon du réservoir disait « SANS PLOMB ». Celle-ci n'allait pas les aider. La suivante, oui. Une fois le bouchon forcé, ils commencèrent à siphonner. Ils en tirèrent trois litres tout au plus, mais ils ne comptaient pas s'arrêter avant d'avoir passé chaque voiture au même traitement.

Il leur fallut plus d'une heure pour cela. Seulement deux ne roulaient pas au gazole, mais avec les autres, ils avaient réussi à remplir le jerrican, et même un peu plus. Ils devaient avoir de quoi rouler pas loin de cinquante kilomètres. Avec ça, ils pouvaient reprendre la route, mais il leur faudrait trouver un moyen de faire un vrai plein. Au moins, ils gagnaient un peu de temps.

Lorsqu'ils reprirent la route, John proposa de conduire pour que Malou puisse essayer de dormir. Elle s'installa côté passager de manière à pouvoir se reposer. John ignorait si elle y réussissait, mais elle resta immobile et silencieuse pendant presque une heure.
John avait choisi de ne pas prendre l'autoroute, pour ne pas manquer la moindre occasion de compléter le réservoir. Mais la nuit tombait vite, et il s'agissait de trouver un endroit où passer la nuit. De toute façon, ils ne pourraient pas rouler jusqu'au matin, et il serait difficile de chercher du gazole une fois dans le noir. Il s'arrêta dans un parc. Il comptait laisser passer la nuit, et ils repartiraient au matin.

Malou ne bougea pas. Lui, il quitta le volant et descendit pour inspecter les environs. Il emmena Wyatt avec lui, pour qu'il se dégourdisse les pattes. À peine sorti, le chien se trouva un endroit où uriner puis commença à renifler chaque recoin, à inspecter le moindre objet qui jonchait le sol. Il ne semblait pas inquiet. John se détendit un peu. Il prendrait le premier tour de garde, puisqu'il y était.







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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptySam 9 Mar 2019 - 19:28
Malou avait suivi John comme un automate tellement les émotions de cette journée funeste l'avaient ébranlée.
Elle portait le jerrican puis, quand le cow-boy avait repéré du gas-oil, elle le mettait à bonne hauteur tandis qu'il siphonnait et quand ils eurent ainsi récupéré jusqu'à la dernière goutte du précieux liquide, ils reprirent la route.

L'ami lui proposa de conduire afin qu'elle dorme un peu et ne se fit pas prier tant elle était lessivée. De toutes manières ils n'iraient pas bien loin avec le peu qu'ils avaient déniché.
Recroquevillée sur le siège passager elle s'endormit comme une souche et n'entendit même pas la camionnette s'arrêter ni la portière claquer derrière John qui sortait avec son chien et quand elle s'éveilla il faisait nuit noire.
L'homme n'étant pas assis sur son siège, elle jeta un coup d'oeil par la fenêtre et le vit dehors seul, apparemment tranquille avec Wyatt à ses pieds.

Afin de chasser la torpeur la jeune fille s'étira et se mit à réfléchir. A cette cadence il leur faudrait longtemps avant de revoir Detroit sans compter la faim qui tenaillait l'estomac depuis la veille et les affaiblirait rapidement; il fallait trouver une solution d'autant que sur ce genre de route tout le monde avant eux avait dû siphonner tous les véhicules en vue, il ne fallait pas rêver !
A défaut de carburant Malou songeait à trouver une maison ou un magasin à fouiller, manger ce qu'ils auraient déniché puis à faire des repérages dans les banlieues avoisinantes quand tout à coup elle eut une idée. Elle n'était peut-être pas excellente mais cela pourrait peut-être marcher.
Pour en avoir le cœur net elle sauta promptement de l'ambulance et alla à la rencontre du cow-boy.
Ca va ? Demanda t-elle en guise introduction, tu n'es pas trop naze ?
Elle attendit la réponse et dit:
j'ai assez dormi, je pourrai prendre mon tour de garde à présent mais avant je voudrais ton avis sur une idée que j'ai eu.

Malou lui expliqua qu'il faudrait fouiller une maison pour trouver des vivres mais pas seulement. Elle émit l'idée de choisir plus spécialement les maisons chauffées jadis au fuel et possédant une cuve en sous-sol ou ailleurs.
Le fuel, c'est moins bien que le gas-oil, conclut-elle mais on pourra rouler quand-même et si on a de la chance on pourra remplir plusieurs bidons d'un coup, non ?
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptySam 9 Mar 2019 - 20:09

     









John entendit la portière s'ouvrir puis se refermer. Il se retourna pour voir Malou venir vers lui. Wyatt, trop content d'être dehors, alla à sa rencontre et lui sauta presque au cou, dans sa gentille  brutalité. Il ne se rendait pas toujours compte de sa taille ni de sa force, ce qui faisait de lui un compagnon de jeu parfois un peu rude.
« Ca va ? Tu n'es pas trop naze ?
Je vais bien, merci.
J'ai assez dormi, je pourrai prendre mon tour de garde à présent mais avant je voudrais ton avis sur une idée que j'ai eu.
Je t'écoute.
Elle parla du besoin de remplir les réserves de nourriture, et que dans ce but, fouiller des maisons serait le mieux. Puis elle parla des modes de chauffage de ces maisons, et John vit où elle voulait en venir.
Le fuel, c'est moins bien que le gas-oil mais on pourra rouler quand-même et si on a de la chance on pourra remplir plusieurs bidons d'un coup, non ?
L'idée n'était pas idiote, bien loin de là.
C'est vrai que ça peut être une solution. D'autant que, si ma mémoire est bonne, les morts ont commencé à marcher en été. Du coup, les cuves devraient être pleines... C'est pas très bon pour la mécanique, mais je suppose que sur le court terme, ça devrait pas poser de problème.
En revanche, ça pourrait se révéler difficile de repérer ces maisons. Mais si on profite de chercher à manger pour vérifier ça, ça ne nous prendra pas plus de temps, et on pourrait y gagner.

Je suis partant.
»

Ils parlèrent encore un peu du voyage qu'ils s'apprêtaient à faire. Detroit était encore loin, surtout avec des réserves déjà bien entamées. John proposa de rationner la nourriture et l'eau, même en cas de trouvaille, pour s'assurer de ne pas manquer. Ça rendrait les journées moins faciles à encaisser, mais au moins ils seraient sûrs d'avoir à manger, même un peu. Ça serait mieux que rien du tout.

Puis John alla essayer de trouver un peu de repos. Il s'installa sur la civière, à l'arrière de l'ambulance, ce qui était déjà plus confortable que le siège avant, mais il ne fit que revoir les images du sous-sol de sa maison. Il revoyait les corps outragés par la mort et le temps, il revoyait chaque détail, jusqu'à avoir l'impression de sentir l'odeur de la chair. Il finit par s'endormir, mais encore, il ne pouvait pas repousser les cauchemars faits des visages de ses fils et de sa femme. Il ne réussit à dormir que par intermittence, mais se força à s'en contenter. Il grappilla ainsi un peu de repos, et dès que le soleil commença à se montrer, il indiqua à Malou qu'il était prêt à reprendre la route.






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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptySam 9 Mar 2019 - 21:45
Malou avait failli tomber à la renverse à cause du chien et ses élans d'affections.
Sage Wyatt ! S'exclama t-elle tout en lui flattant sommairement le sommet du crâne tant elle était pressée d'entendre la réponse de l'ami à propos du fuel.

Elle fut enchantée que son idée ne soit pas si mauvaise que cela et pour le problème de la mécanique elle répondit:
pour pas trop abîmer le moteur on pourrait peut-être chercher de temps en temps du gas-oil et le mélanger avec ce qu'on aura trouvé ?
Puis, quand le cow-boy s'inquiéta du fait qu'il serait difficile de repérer les maisons chauffées au fuel, elle lança:
pas tant que ça ! Il suffira de choisir celles qui ont une cheminée.
Malou n'avait pas beaucoup de culture mais elle savait que le fuel était un combustible puisque c'était ainsi chez ses parents sauf que la cuve était toujours à sec étant donné qu'ils n'avaient pas une tune.

En attendant, John avait besoin de se reposer lui aussi.
Il s'installa sur la civière tandis que la jeune fille choisit de faire son tour de garde assise à l'avant, consciente qu'avec un rouleau à pâtisserie elle aurait du mal à se défendre seule en cas d'attaque.
Elle entendit pendant longtemps l'homme se tourner et se retourner sans trouver le sommeil jusqu'au moment où tout devint silencieux hormis le hibou ou la chouette qui hululait non loin de là.
Elle ne put s'empêcher de somnoler de ci de là jusqu'au moment où les premiers rayons de soleil teintèrent le ciel encore marine de lueurs ocre jaune et rose.
Rien n'était arrivé dans ce lieu désert et une belle journée d'été s'annonçait.

Le cow-boy ne tarda pas à s'éveiller mais comme il semblait encore un peu dans les vapes, Malou décida de prendre le volant.
Ne pouvant pas aller bien loin elle se dirigea vers ce qui devait être une cité dortoir. Ici, les pavillons tous les mêmes s'étalaient à perte de rues mais n'avaient pas de cheminées.
En allant plus loin elle tomba enfin sur un quartier bourgeois aux maisons stylées. Ils visitèrent plusieurs demeures mais n'eurent pas de chance car dans les salons trônaient des cheminées de marbre, ou plus contemporaines indiquant qu'ici, en plus des convecteurs électriques les habitants avaient pu jouir du confort d'une belle flambée pour les soirées d'hiver.
Au niveau nourriture ils n'avaient guère trouvé qu'une petite boîte de haricots et un flacon de ketchup.

La jeune fille décida de rouler jusqu'au bout de l'avenue et là ils purent voir une grande bâtisse au portail défoncé, belle comme une villa ancienne.
Sur le toit, plusieurs cheminées se découpait dans le ciel, ce qui pouvait être bon signe.
Malou arrêta le véhicule juste devant quatre grandes marches en pierre qui donnaient sur un perron.

La porte était grande ouverte ce qui signifiait que les éventuels mangeurs d'homme présents à l'intérieur s'étaient peut-être faits la malle mais pour les victuailles il ne faudrait pas s'attendre à un frigo garni !
A peine le frein à main serré, la jeune fille descendit, attendit son coéquipier et le compagnon à quatre pattes qui s'engouffra dans le couloir.
En entrant, elle put le voir qui flairait sous la porte de ce qui devait être une salle à manger. Y avait-il des morts-vivants ? Certes cela sentait un peu le cadavre mais pas au point de faire une mauvaise rencontre.
Tout en regardant John elle ouvrit l'huisserie et découvrit le corps inerte et raide d'un vieillard non encore transformé. Ils avaient de la chance.
Ne pouvant rien faire avec son arme de fortune elle laissa le cow-boy libérer l'âme de l'individu d'un coup de hache et chercha des yeux le système de chauffage.
Bingo !!! murmura t-elle presque joyeusement en montrant du doigt les bon gros radiateurs de fonte peints en blanc.

Il ne restait plus qu'à trouver la cave où devait être installée la cuve. Vue la grandeur des pièces et la hauteur des plafonds elle ne devait pas être petite !
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptySam 30 Mar 2019 - 21:47










La jeune Malou semblait savoir ce qu’elle recherchait. Elle conduisit l’ambulance d’une rue à l’autre, en scrutant chaque maison, chaque bâtisse. Et puis finalement elle arrêta net. Ses yeux brillaient. Elle avait trouvé ce qu’il leur fallait.

John observa la maison, et ne lui trouva rien de spécial, mais Malou avait l’air certaine, alors il lui fit confiance.
C’était une sacré belle maison. En disposant des matériaux et d’un peu de savoir-faire, il serait facile d’en faire un refuge pour une dizaine de survivants. Pour l’heure, le portail tordu gisant au sol et la porte d’entrée fracturée grande ouverte n’en faisait rien qu’une habitation pillée de plus. Ils descendirent tous du véhicule et se lançèrent dans une inspection complète de la maison.

Sur un signe de John, Wyatt entra vivement et se mit à renifler tout et partout. Il avançait vite dans la grande entrée du rez-de-chaussée. Il était alerte et vigilant, mais pas inquiet. Il s’arrêta devant une grande porte à double battant, et insista de la truffe au bas de l’un d’eux. Malou ouvrit la porte, et ils eurent accès à une grande salle à manger meublée dans un style assez lourd et chargé. Les boiseries garderaient longtemps imprégnée l’odeur de putréfaction qui se dégageait du corps jonchant la moquette. La moquette, elle, ne s’en remettrait jamais.

C’était le cadavre d’un vieil homme. Difficile de dire à quoi il avait succombé, peut-être simplement à l’âge. Malou s’effaça pour laisser à John le soin de s’occuper de lui. Il tira sa hachette, la fit tourner pour user de la pointe, mais n’eut pas besoin de s’en donner la peine : le crâne du vieillard présentait à l’une des tempes une profonde entaille noircie. Quelqu’un s’en était occupé voilà quelques jours déjà, peut-être une semaine. Ils ne risquaient rien avec celui-là.

La cave semblait toute indiquée pour trouver la chaudière et la cuve. Il s’agirait d’un sous-sol, ou même d’un simple cellier. Ils n’avaient plus qu’à ouvrir chaque porte, inspecter chaque endroit.

John trouva la cuisine, située juste après la salle à manger. Elle avait son propre accès au couloir, mais donnait sur la salle par un genre de bar aménagé. Le réfrigérateur et les placards étaient ouverts et avaient été visités. Il y avait peu de chances de trouver quelque chose d’utilisable.
La porte suivante menait à une petite salle de bains.

De l’autre côté du petit hall d’entrée, trois autres portes, et au fond, un superbe escalier. L’étage serait intéressant à inspecter, mais pour le moment, il s’agissait de s’assurer qu’il existait bien une cave, et que cette cave abritait bien une chaudière et une cuve de fioul. Il fallait donc déjà en terminer avec le rez-de-chaussée.

La première porte était celle d’un bureau. Une belle pièce, dont deux murs étaient basiquement de grandes bibliothèques. Un fauteuil, un bureau, une chaise et quelques lampes en constituaient le mobilier. Sur le plateau du bureau, plusieurs dossiers étaient disposés, laissant échapper de nombreux papiers. En laissant son regard se promener sur les livres, John constata qu’il s’agissait d’ouvrages d’histoire. Cet endroit était un paradis pour n’importe quel passionné du passé. Pour John, autrefois de ceux-là, ce n’était plus qu’un mausolée. Il avait déjà lu beaucoup de ces livres, et il savait ce qu’ils renfermaient. Au vu de ce qu’était devenu l’humanité, tout ce qu’elle avait vécu jusqu’ici devenait un fascinant roman, mais rien de plus qu’une belle histoire qui était en train de finir mal. L’humanité n’avait pas encore disparu, bien sûr, et ses représentants qui subsistaient – pour beaucoup – se battaient de toutes leurs forces pour renverser la vapeur. John n’était pas si optimiste, mais il essayait de ne pas sombrer dans le fatalisme. Evidemment qu’un jour arriverait où la race humaine s’éteindrait définitivement, mais cela pouvait arriver dans une semaine comme dans un millier d’années, ou plus. Alors, tant qu’il vivrait, il ferait ce qu’il pourrait pour que ça dure, à son niveau.

Tous ces bouquins ne lui inspiraient rien de plus, désormais, qu’une sorte de chronique d’un peuple en voie de disparition. Un jour, ils raconteraient une gigantesque légende, celle d’êtres ayant vécu quelques centaines de milliers d’années.

« JOHN ! JOHN ! »

C’était Malou. Sa voix était étouffée, comme lointaine. Elle avait décidément trouvé quelque chose. John se dépécha de la retrouver. Wyatt lui passa devant en coup de vent, passant par l’une des portes ouvertes. En le suivant, John se trouva face à une volée de marches, qui tournait à angle droit pour descendre encore. En descendant à son tour, il constata la présence d’une Malou triomphante et pas peu fière, accoudée à un bazar carré d’où sortait une poignée de tuyaux. Et quelques mètres plus loin, une sorte de grand réservoir, relié au bazar carré par un tube.








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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptySam 6 Avr 2019 - 19:43
Malou avait suivi John dans les pièces en trépignant d'impatience. Elle ne voyait pas pourquoi il perdait du temps à ouvrir la porte d'un frigo qu'il savait vide ni pourquoi il détaillait une cuisine mise à nue côté nourriture.
Il pénétra ensuite dans un bureau remplit de bouquins et sembla songeur en les regardant. Certes certains étaient beaux, reliés plein cuir et certainement très vieux mais c'en était trop pour la jeune fille presque totalement hermétique à la culture livresque et elle finit par le laisser planté là.
Il fallait trouver la cave.
Elle ouvrit à la volée une paire de portes, l'une dévoilant un salon cossu, l'autre une pièce entièrement dédiée à un grand téléviseur encadré de grosses enceintes saccagées, la troisième enfin, donnant sur des escaliers qui descendaient vers ce qui ne pouvait être qu'une cave.

Pas trop rassurée malgré tout, la jeune fille descendit les marches pour se retrouver dans un cellier qui sentait le fuel à plein nez.
Elle ne mit pas longtemps à voir la petite citerne cubique et se mit à appeler le cow-boy, oubliant par la même toute notion de sécurité.
Le chien ne tarda pas arriver queue battante puis s'attela à renifler le moindre recoin de ce lieu inconnu.
Quand l'homme fut lui aussi en bas, elle lui montra sa trouvaille d'un air fier.
Tu vois, j'avais raison de venir là ! S'exclama t-elle presque joyeusement.

Ne sachant absolument pas quel tuyau utiliser pour avoir ce carburant, elle demanda à John de s'en occuper et partit chercher le jerrican, Wyatt sur ses talons.
Ils revinrent très peu de temps après et Malou en profita pour informer:
je n'ai vu rien ni personne dans les rues, profitons-en !
Comme ils n'avaient qu'un bidon, la jeune fille se sentait inutile aussi décida t-elle de fureter un peu partout à la recherche de nourriture. Cela aussi urgeait; cela faisait deux jours qu'ils n'avaient rien dans le ventre et ce ne serait pas la petite boîte de fayots et le flacon de ketchup qui le rempliraient suffisamment.

Elle était derrière la cuve quand elle buta sur un anneau en métal.
Elle se baissa et examina le sol en chassant la poussière avec les doigts jusqu'à apercevoir une plaque carrée en bois épais qu'elle ouvrit sans difficulté.
Là, avait été creusé dans la terre un petit espace qui avait dû servir au vieux à entreposer quelques victuailles faites maison en réserve.
Il n'y restait plus grand chose pourtant cela ressemblait à du grand luxe en ces temps d'apocalypse.
John ! Appela t-elle toute excité par la trouvaille:
je viens de trouver un petit bocal de viande, un grand bocal de prunes et un pot de confiture d'abricot !!!
C'était inespéré et la jeune fille, malgré sa maladie salivait déjà de convoitise.
Tu as bientôt fini avec le fuel ?
Demanda t-elle encore, impatiente de manger.
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptyLun 15 Avr 2019 - 19:56










La petite équipe s’affaira bien vite, tout en efficacité. Aussitôt que le matériel eût été réuni, John commença à vider la cuve dans le jerrican. Ce n’était pas de grandes quantités, avec ce bidon de quelques litres, et le réservoir de l’ambulance qui devait faire dans les 100 litres.

« Il nous faudrait quelque chose pour stocker plus, parce que faire le plein 10 litres par 10 litres, ça va être long. Et puis, si on peut avoir un peu de réserve à côté, c’est toujours sympa à prendre. »

Ils commencèrent à procéder comme ça, à défaut de mieux, et il leur fallut deux heures pour que le réservoir de la camionnette soit plein à ras bord. Un problème de réglé, et pas des moindres. Entretemps, Malou avait trouvé de la nourriture. C’était le luxe ! De la bouffe et assez de carburant pour faire un demi millier de kilomètres… Une opulence qu’ils n’avaient pas connu depuis longtemps.

John proposa de finir l’inspection de la maison avant de s’installer pour un repas bien mérité. Il firent le tour de l’étage, qui comportait des chambres et une salle de bains, sans trouver quoi que ce soit qui puisse être dangereux, ni utile non plus. Au moins, ils étaient sûr d’être en sécurité. Ils prirent la peine de traîner un meuble derrière la porte d’entrée pour la bloquer, et ils pouvaient se détendre.
John donna de la hachette pour transformer trois chaises en petit bois, et ils firent un feu dans l’ancienne cheminée, prirent quelques casserolles en cuisine et se firent un repas de rois. Wyatt eut droit à sa part, lui qui s’était contenté de maigres lapins depuis déjà longtemps.

Ils mangèrent à leur faim, et dormirent assez pour être bien reposés. Depuis combien de temps ne leur était-ce pas arrivé ? John ne se souvenait pas de la dernière vraie nuit où il avait satisfait son sommeil. Wyatt put dormir à l’aise, sans être dérangé par les bruits environnants ou les odeurs suspectes.

Lors qu’ils reprirent la route, le lendemain, le soleil du matin était assez haut. Il était largement temps de repartir, s’ils voulaient faire un maximum de route avant la nuit. Maintenant que le réservoir était plein, ils pouvaient rouler sans appréhension de la panne, et sans avoir à s’inquiéter de ravitailler. Pour le moment. Au moins avaient-ils du temps avant de devoir y penser.

Mais la facilité n’était plus de ce monde, et ils avaient beau le savoir, la moindre situation qui s’améliorait était si réjouissante qu’ils en oubliaient presque le reste. Et du coup, ils avaient oublié tous les aléas qu’ils pouvaient croiser. Ce pont effondré, dont les gravats étaient encore visibles dans les eaux peu profondes du cours d’eau qui coulait près de cinq mètres en contrebas, leur rappela aux bons souvenirs de la réalité. Ils allaient devoir contourner, au moins jusqu’au prochain pont.








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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptyJeu 18 Avr 2019 - 21:42
Malou n'avait rien eu à rétorquer quand John souleva l'idée d'avoir une deuxième réceptacle pour le carburant puisqu'elle n'en avait pas.
Tout en furetant de-ci de-là, elle l'avait aidé à porter un ou deux bidons pleins, sans plus car c'était lourd et ici ils avaient le temps.
Quand le plein du véhicule fut terminé, elle accompagna le cow-boy dans les étages mais il n'y avait rien d'autre qu'un lit dans chacune des deux chambres et rebroussèrent chemin rapidement.
Malgré la douceur de cette soirée de fin du mois de juin, il eut l'envie d'allumer un feu dans la cheminée; c'était une bonne idée qui pouvait rappeler le confort d'avant l'apocalypse.
Elle l'aida tant bien que mal à pousser un meuble contre la porte d'entrée et enfin ils purent s'attabler.
La jeune fille mangea d'assez bon appétit. Toutes ces mésaventures avaient creusé son estomac qui acceptait relativement bien d'être rempli.
Ils ne tardèrent pas à monter dormir en toute quiétude et reprirent la route.
C'est John qui conduisait.
Comme d'habitude elle lui suggéra de rouler jour et nuit en se relayant, chacun bénéficiant du brancard à son moment de pause, afin de prendre le moins de risques possible.

Malgré des mésaventures au niveau des routes et des ponts non praticables qu'il avait fallu contourner sur des kilomètres et des kilomètres ou quelques hordes qu'il avait fallu écraser pour pouvoir passer il ne leur arrivèrent rien de fâcheux.
Le paysage était le même. Comme à l'allée ils croisèrent des groupes de survivants fuyant leur lieu d'habitation pour un autre qui serait probablement tout aussi précaire.

Enfin ils arrivèrent dans la grande banlieue de Detroit mais à cause des détours, la jauge était à nouveau dans le rouge. Il ne manquait pas beaucoup de carburant pour arriver jusqu'à la ville cependant il fallait le trouver.
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptyVen 19 Avr 2019 - 11:57










Toledo. Ils n’étaient plus loin, maintenant. Il restait environ 80 kilomètres. L’ambulance avait roulé sans broncher jusque là, mais de nouveau la réserve de carburant se faisait pressante. Il restait encore le jerrican, plein, mais ça serait trop juste. Il allait leur falloir trouver encore une fois le nécessaire, au moins jusqu’à trouver un abri à Detroit.

Les stations service, ça n’était pas ce qui manquait par ici. Avec son passé ancré dans la construction automobile, Detroit n’avait vraiment pas de quoi pâlir. Mais depuis le temps, entre les mouvements de l’exode et les pillages des survivants, il y avait longtemps que les cuves étaient vides. Trouver une station avec encore un peu de gazole dans ses stocks relevait du miracle.

Un panneau d’indication donna une idée à John. Celui qui pointait la direction vers l’aérodrome de Toledo Express. Là, il y avait des véhicules, et donc forcément du carburant, et certainement en grande quantité – du moins à l’origine. Le cerveau de John réfléchissait à toute vitesse. Il savait que mettre de l’essence dans un moteur diesel ne le ferait pas fonctionner. Qu’en était-il du kérosène ? Il n’en savait foutre rien. Ça pouvait marcher, mais si ça n’était pas le cas, ils seraient coincés jusqu’à pouvoir purger le circuit et y mettre le bon carburant. Autant dire une éternité, puisqu’il en était incapable, et qu’il imaginait la même chose pour Malou.

Ce qu’il savait, par contre, c’était que les petits avions civils volaient parfois au gazole. Il avait eu un ami, dans un passé qui lui semblait maintenant tellement lointain, qui avait sa licence. Ce type était si accro à l’aviation qu’il en parlait dès que possible, à n’importe quelle occasion. John n’avait pas retenu la moitié de toutes ses histoires, mais il avait quand même écouté, surtout au début, par politesse. Bref, il savait que certains avions utilisaient du gazole indifferemment du kérosène, avec des moteurs conçus pour.
Il y avait peu de chances pour que de tels appareils soient dans un aéroport de l’importance de celui de Wayne County, mais dans une structure plus modeste, peut-être. Toledo Express supportait des vols intérieurs, mais servait aussi de base d’aviation civile et militaire pour de petits appareils.

« Il y a sûrement de quoi faire le plein, dans cet aérodrome. Ça serait intéressant d’y aller faire un tour, non ? »

Il donna son explication à Malou, pour qu’elle puisse se décider. Pour John, il s’agissait clairement de la meilleure solution disponible.








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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptyDim 21 Avr 2019 - 22:42
Malou conduisait quand ils passèrent aux abords d'un petit aéroport et John lui expliqua que ce serait une bonne idée de chercher du carburant dans cet endroit.
Elle opina du chef et tourna en direction du lieu.
Par contre, quand l'ami parla du kérosène, elle refusa tout net l'hypothèse:
non, répondit-elle. On a déjà mis je ne sais combien de litres de fuel, j'ai pas envie qu'on mélange avec autre chose, je n'ai que ma camionnette pour survivre, si elle devait tomber en panne, je serai bien emmerdée.
Elle regarda autour d'elle et ajouta:
il y a plein de bagnoles garées partout ici, on va bien finir par trouver du gaz oil...

Elle arrêta le moteur non loin des bâtiments et scruta les alentours.
L'endroit était relativement calme même si l'on apercevait des gens affairés à chercher la même chose qu'eux.
Contrairement à ce qu'ils avaient connu en quittant Washington, ceux-là ne semblaient pas agressifs, testant les véhicules, bidon à la main, chacun de leur côté. Etait-ce le signe qu'il y en avait pour tout le monde ? La jeune fille espérait que oui.

Elle attrapa le jerrican et sortit.
Au loin, quelques gus s'affairaient autour de petits avions, ils avaient donc peut-être le choix eux aussi mais elle préféra diriger ses pas vers les automobiles et commença les recherches.
Les premières ne donnèrent rien et elle comprit rapidement qu'il faudrait s'aventurer bien plus loin pour avoir des chances de trouver quelques gouttes.
Elle dirigea donc ses pas vers le fond du parking, là où il n'y avait personne et recommença à sonder les carcasses.
L'une d'entre elles laissait espérer quelque chose et demanda au cow-boy si c'était de l'essence ou du gaz oil vu qu'elle n'y connaissait rien.
Pour le cas où ils seraient tombés sur ce qu'il leur fallait elle lui laissa le bidon tandis qu'elle furetait encore plus loin.

A un moment elle repéra un camion sous lequel se trouvait un seau. Elle se pencha et renifla, c'était bien du carburant !
Afin de ne pas ameuter les mangeurs d'hommes elle revint sur ses pas pour prévenir John de sa trouvaille. Cela ne remplirait pas le réservoir mais ce serait peut-être suffisant pour arriver jusqu'à Detroit ?
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptyLun 29 Avr 2019 - 20:30










John laissa Malou partir de son côté, et il alla du sien, Wyatt dans son sillage. Elle était bien assez maline pour s’en sortir sans lui si ça tournait au vinaigre. D’ailleurs, comme c’était le cas chez les animaux grégaires, le fait de se déplacer en groupe laissait plus de chance de survie à chaque individu.

Malou s’acharnait à vouloir siphonner les voitures. John, lui, voulait vérifier sa théorie. Il fila droit vers les petits hangars, de l’autre côté du tarmac, devant lesquels étaient stationnés plusieurs appareils de tourisme et d’entraînement. Il espérait trouver ce qu’il cherchait, sous l’abri des hangars de tôle.

Les bâtiments n’étaient plus fermés. Ça s’annonçait mal. Depuis combien de temps, par combien de gens en recherche d’objets utiles, cet endroit avait-il été visité ? Probablement bien trop. Guère convaincu, John entrouvrit la porte et laissa Wyatt jouer les éclaireurs.
Il y avait ici assez d’outils pour démonter tous les véhicules jusqu’à Detroit. Il y avait même des engins dont il ne soupçonnait même pas le nom ni l’usage. Plusieurs bidons de lubrifiants mécaniques étaient rangés sur les établis, et dans un coin au sol crasseux. En plusieurs endroits, des caisses de pièces détachées, aussi variées qu’étranges. Mais aucune trace de quelconque hydrocarbure utilisable.
John quitta ce hangar pour celui d’à côté. Ici encore, une configuration comparable. Un avion était en attente d’une réparation qui ne viendrait jamais, la moitié de son carénage retiré et son moteur exposé aux vues de tous. Tout autour, des outils, des pièces de rechange, d’autres visiblement usées, une flaque d’huile autrefois sûrement luisante et bien grasse, qui désormais n’était plus qu’une large marque sombre et vaguement collante, absorbée par le béton du sol. Et encore une fois, pas la moindre raison de penser qu’il puisse y avoir ici du carburant. Mais John ne voulait pas se laisser abattre, et il se dirigea vers le troisième hangar.

Il s’arrêta devant la porte alors qu’il allait entrer, stoppé par l’aboiement rauque de Wyatt.Il y avait du bruit, des éclats de voix. Que se passait-il ? Un coup d’œil en arrière lui suffit pour voir qu’un mouvement de foule s’amorçait chez les survivants. Qu’est-ce qui pouvait bien déclencher une telle…
« C’est pas vrai ?!... »

Il avait prononcé ça pour personne d’autre que lui, pris d’un mélange de peur et d’incrédulité. Une masse sombre et gesticulante avançait doucement en direction de l’aérodrome, traversant la petite étendue de terrain qu’étaient les pistes d’envol.
Une horde gigantesque. Une marée puante de viande humaine en mouvement. L’avant-garde de la troupe était en avance de plusieurs dizaines de mètres, et les premiers rangs étaient clairsemés, et déjà ceux-là n’étaient plus qu’à une cinquantaine de mètres du parking.

John courut aussitôt dans la même direction, comme si sa propre vie en dépendait (ce qui n’était pas encore le cas). Suivi de près par Wyatt, il couvrit la distance restante jusqu’au parking à une vitesse qu’il n’aurait pas cru possible pour lui. Où était-elle ? Il fallait partir au plus vite, avant de se retrouver coincés. Où était-elle, bon sang ?
Wyatt bifurqua en aboyant. John vira à son tour, se fiant à l’instinct et au flair de son compagnon. Il aperçut Malou, affairée entre les voitures.

« MALOU !!! MALOU !!! FAUT QU’ON SE TIRE !!! »

Dans un dernier effort, il arriva presque auprès d’elle. Il s’arrêta, essoufflé, pantelant, penché en avant les mains sur les cuisses.

« Une… une horde… énorme… faut qu’on dégage… jamais vu ça… »

Comme pour confirmer ses dires, Wyatt était particulièrement agité. Non seulement sa respiration était rapide – à cause de la course – mais ses yeux étaient écarquillés, sa queue rabattue sous son ventre et ses oreilles dressées vers l’arrière. Il avait peur. S’ils ne se dépêchaient pas de quitter les lieux, il aurait bien raison d’avoir peur.








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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptyDim 19 Mai 2019 - 23:01
Ils n'avaient rien siphonné dans la voiture repérée par Malou car elle roulait à l'essence et concentrée comme elle l'était à chercher le bon carburant pour son véhicule, elle n'avait pas vu que John ne l'avait pas suivi jusqu'au camion sous lequel trônait un seau qui certes sentait le gas-oil mais présentait un liquide sale, rempli de déchets qu'il faudrait sans aucun doute épurer avec elle ne savait pas trop quoi puisqu'elle n'avait pas de passoire.

C'est en revenant sur ses pas pour s'approcher de l'ami qu'elle aperçut sa silhouette entrer dans un hangar pour avions. Il était trop loin pour qu'elle le rejoigne et décida de chercher encore.
Elle fureta un bon moment au milieu des poids-lourds mais il lui était difficile de jauger lequel serait plein et lequel serait vide aussi se mit-elle à pester entre ses dents sur la bêtise de s'être séparés.

C'est à ce moment qu'elle vit les survivants dans le parc à voiture commencer à courir en criant quelque chose qu'elle n'entendait pas.
Tous les sens en alerte, elle regarda autour d'elle et son cerveau lui souffla qu'il devait y avoir une paire de mangeurs d'hommes dans le coin.
Elle sortit son rouleau à pâtisserie et attendit sur le qui-vive.

Très rapidement pourtant, elle se rendit compte que les survivants s'enfuyaient tous comme des gens complètement paniqués.
Pas trop stupide, elle en conclut que non pas un ou deux mais plutôt une meute d'immondices devait approcher et se mit à courir elle aussi en direction des hangars.
C'est à ce moment qu'elle entendit Wyatt aboyer plus furieusement qu'à l'habitude suivit de près par un coéquipier livide qui prenait les jambes à son cou en l'appelant.
La jeune fille commençait à angoisser. Elle connaissait suffisamment John pour savoir qu'il n'était pas le genre d'homme à perdre son sang froid pour une petite horde de morts-vivants; que se passait-il ?

Elle eut rapidement la réponse.
A moins de cinquante mètres du parking une troupe de morts-vivants certainement fraîchement ressuscités vu leur vélocité fonçaient droit sur eux mais derrière, un véritable boucan, une innommable puanteur et une marée de corps décharnés s'annonçaient.
Elle devina plus qu'elle n'entendit ce que John disait malgré qu'il soit assez proche mais elle n'avait pas besoin de mots.
Elle écarquilla les yeux de stupéfaction devant le spectacle de l'horreur; elle n'avait jamais vu cela.
Pourtant à Seattle, le jour où elle avait fait la connaissance de Duncan, ils avaient eut affaire à une horde des plus conséquentes dans la grande avenue du centre ville. Ils avaient failli y perdre la vie et avaient réussi, entre autres, à allumer un feu en incendiant des véhicules qui les avaient sauvé in-extremis. Pourtant, c'était de la rigolade par rapport à ce qu'elle avait sous les yeux en cet instant.
Ce n'était plus une horde, ni deux, ni trois mais une véritable déferlante, un océan, un tsunami de putrides qui se dirigeaient vers eux.

Il n'y avait qu'une chose à faire: courir le plus vite possible tant qu'il était encore temps.
C'était possible pour Wyatt qui, la queue entre les jambes semblait amorcer sa fuite ventre à terre. C'était également possible pour John avec ses longues jambes tout en muscle mais pour elle ? Bâtie comme elle l'était et son état de faiblesse due à sa maladie ?
Il fallait y croire pourtant, l'ami n'était pas loin. Il suffisait qu'elle s'élance de toutes ses forces et qu'elle attrape sa main... Elle y croyait.
Elle bondit littéralement mais c'était trop tard. Le petit groupe en avance sur les autres avait semblé se focaliser sur l'homme et le chien et lui barrait littéralement le chemin. Si elle faisait un pas de plus, elle serait repérée et s'en serait fini d'elle.
C'est avec horreur qu'elle constata que John et le chien pouvaient aisément se diriger vers l'ambulance mais pas elle, or, le véhicule était fermé et elle avait les clés.

A la vitesse de l'éclair elle analysa sa propre situation.
Elle pouvait fuir elle aussi mais du côté opposé uniquement. Ils étaient donc irrémédiablement séparés; tout s'était passé trop vite et dans quelques secondes les milliers d'autres seraient sur eux.
Dans un mouvement de panique, elle fit se qu'elle put ou du moins ce qui lui sembla le plus judicieux: elle lança les clés de la camionnette en direction de l'ami et courut vers la seule issue possible pour elle, celle qui l'éloignait de son sauveur et de son véhicule.
Elle ne sut pas où était tombé le trousseau ni si John avait pu le ramasser. Elle courait seulement, droit devant elle, priant dieux et diables qu'un miracle se produise.

Cela faisait quelques minutes qu'elle filait et déjà ses jambes lui faisaient atrocement mal, semblant se dérober sous elle tandis que son cœur battait la chamade au point d'exploser. Elle ne durerait pas longtemps à cette cadence et la marée s'épaississait. Elle se retourna pour voir où en était John mais ne le vit pas.
Bientôt elle tomberait d'épuisement, seule et se ferait bouffer; voilà comment finirait sa vie.
Elle se retourna encore une fois afin de voir quelle avance elle avait prise sur la meute quand elle buta sur quelque chose de mou qui lui fit faire un vol plané.
Paniquée, elle se releva rapidement, ignorant les contusions et vit un mangeur d'homme tout seul, sans jambes, ramper au sol, tendant ses mains griffues vers elle.
Etait-il tombé du ciel ? Elle ne se posa pas la question, il était sa seule chance de survie à condition qu'elle ne l'achève pas.
Aussi vite que son corps pouvait le lui permettre, elle lui cassa les avants-bras et les dents. Le pseudo-homme, insensible à la douleur continuait sa reptation vers son casse-croûte mais était devenu inoffensif.
Il fallait qu'elle se dépêche à présent car la horde progressait.
Elle sortit de la poche de pantalon son rasoir coupe choux, coupa ce qui restait des avants-bras, balança un coup de pied dans le tas de barbaque qui jouait au serpent et entreprit de lui ouvrir le ventre.

Le plus dur était fait.
Il ne lui restait plus qu'à ignorer son dégoût, se glisser dans les entrailles puantes et renverser ce corps immonde sur elle.
Cachée, face contre terre, telle une tortue affublée d'un corps étranger putride sur sa carapace, Malou s'évertuait à présent à ramper à la même cadence que son hôte en prenant soin de respirer le plus doucement possible et de ne pas stresser afin de ne pas éveiller les soupçons des autres comparses avec son gaz carbonique.
Elle ne savait pas pendant combien de temps elle serait obligée de se mouvoir et se camoufler ainsi. Dans cette situation extrême, son cerveau s'était mit sur pause et la seule chose qu'il soufflait était qu'il fallait tenir, c'était la condition sine qua non à sa survie.
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptyDim 2 Juin 2019 - 9:29










La horde se rapprochait relativement vite, comme si le nombre rendait les morts plus rapides. Ceux-là devaient être plus frais que la plupart. Leurs mouvement semblaient moins saccadés, et leurs râles étaient moins étouffés. La perspective d'un repas les rendait aussi certainement plus vifs et combatifs, et entretenu par l'effet de meute, ils s'entraînaient les un les autres à avancer le plus vite possible. John reprit sa course, précédé par Wyatt qui se retournait souvent pour voir où en étaient ses amis humains, et Malou qui fermait la marche. L'effort physique que représentait cette fuite la faisait puiser dans ses dernières réserves. Cette course à la vie pourrait bien être sa dernière... John ne pouvait se résoudre à la laisser, mais s'il se faisait lui-même tuer il ne lui serait d'aucune aide. Il se décidait à faire demi-tour pour aller la chercher quand il la vit changer soudainement de direction. Elle s'éloignait de lui pour tenter de trouver un abri, mais cela laissait à la horde l'occasion de gagner du terrain sur elle.

Il la vit fouiller dans sa poche et lui lancer quelque chose. Lorsque l'objet toucha le sol, il n'avait pas vu ce que c'était ni où ça avait fini, mais au bruit que ça avait fait en tombant sur le macadam, il savait qu'il s'agissait des clés de l'ambulance. Elle avait raison. Il était le plus proche. C'était à lui de faire en sorte que tout se finisse le moins mal possible. Si le physique faisait défaut à Malou, elle avait toute l'intelligence nécessaire à survivre au pire. Il devait lui faire confiance et continuer, pour mieux revenir vers elle.

Wyatt l'appela de sa voix rauque, tout en sautillant. Il avait trouvé les clés. John le rejoignit, ramassa le maigre trousseau et chercha le véhicule du regard. Il n'était pas très loin, mais la horde était bien trop proche à son goût. Il lui fallut une seconde pour évaluer ses chances. C'était faisable, mais il lui faudrait déployer toute l'énergie qu'il avait.
Il se mit alors à sprinter, Wyatt à côté de lui. Le chien en avait encore en réserve, mais il ne semblait pas vouloir se défaire de John. L'ambulance était proche, maintenant, et les morts aussi. Épuisé, John fit monter Wyatt par l'arrière et le suivit aussitôt avant de claquer les portes et de les verrouiller. Ils seraient au moins à l'abri. Mais il n'était plus question de ça. Il fallait aller chercher Malou. Il s'installa au volant et démarra.

La vague des morts était là, à quelques mètres. Il ignorait où était Malou. Avait-elle été emportée ? Il ne la voyait pas. La camionnette roulait vivement, longeant cette ligne de crête formée par les cadavres en marche. Certains avaient pris un peu d'avance, mais leur voyage s'arrêta sur le capot de l'ambulance, ou sous ses roues. À son passage devant la meute, quelques individus se mirent à la suivre, et rapidement la horde se scinda pour former deux groupes distincts, l'un en marche vers les bâtiments de l'aéroport, et l'autre continuant dans le sillage de la camionnette. John ralentit alors un peu et changea de cap. Il décrivit un large arc de cercle pour s'éloigner des morts et les contourner. Cela l'obligea à sortir des pistes d'envol et à rouler dans l'herbe aux alentours. Les suspensions étaient mise à rude contribution. Il gardait un œil sur le rétroviseur, pour s'assurer que ça suivait. Il se retrouvait maintenant avec un bon millier de Geignards aux trousses. En continuant son petit tour, il parvint à dégager la zone. Le reste de la horde avait dépassés les pistes et gagnait le reste des installations, semblant avoir vu plus intéressant que l'ambulance qui leur échappait. C'était au moins une bonne nouvelle.

Sur la zone désormais vide de tout être marchant ou courant, il ne restait plus que quelques amas de chairs gisant au sol. De ce que John voyait, rien ne bougeait. L'espoir de retrouver Malou s'effilochait. Sans vouloir se l'avouer, John devait penser à trouver un abri, et pour ça, il devrait mettre plus de distance entre lui et la horde. Il accéléra brusquement en resserrant le rayon du cercle qu'il décrivait. Le groupe des morts s'étirait désormais en une colonne bien plus longue que large, qui formait une grande virgule sur le tarmac. Du regard, John cherchait un endroit qui puisse convenir à s'abriter et attendre que les morts s'en aillent chercher à bouffer ailleurs. Les hangars semblaient répondre convenablement aux exigences, mais beaucoup étaient fermés, ou trop proches du passage de la meute. En passant pour la deuxième fois près du hangar 47, John remarqua que le portail côté piste était fermé à l'aide d'une solide chaîne, mais aussi qu'une porte de service était entrouverte à l'arrière. Il lui suffisait d'accélérer pour le contourner et il aurait la possibilité d'y entrer. Cela revenait à laisser l'ambulance à l'extérieur, mais au moins il pourrait attendre que la meute quitte l'aéroport.

Il continua à tourner, pour éloigner la horde du hangar. Le plan, c'était de l'attirer complètement à l'opposé et de virer vite vers le hangar pour avoir le temps de s'y barricader. Un mouvement attira son attention. Sur le sol, à deux bonnes centaines de mètres, un cadavre rampait fastidieusement. Sa silhouette décharnée se traînait. Il semblait emporter avec lui les restes d'un des siens. Ce qui paraissait bizarre, c'était que les morts ne rampaient que s'ils ne pouvaient pas du tout se servir de leurs jambes. Il ne avait déjà vu qui marchaient tant bien que mal malgré une jambe cassée ou un pied arraché. Donc s'ils se déplaçaient en se traînant au sol à la force des bras, c'était qu'ils ne pouvaient plus tenir debout. Or celui-ci remuait bien les jambes pour s'aider à avancer.

John accéléra brièvement pour aller voir ça de près. Il s'agissait d'une femme, maigre et blonde, qui avançait lentement et difficilement, le tronc éviscéré d'un de ses semblables sur le dos. En passant au plus près de ce spectacle peu commun, John reconnut Malou. Elle avait trouvé un stratagème pour passer inaperçue aux yeux des morts.

L'ambulance stoppa net, et John en descendit pour aider son amie. Ils remontèrent à bord sans attendre et repartirent en trombe. La troupe des Geignards arrivait. John amena la camionnette à bonne allure vers l'arrière du hangar 47, et se stationna à seulement deux mètres de la porte. Tout le monde débarqua rapidement, John ferma la camionnette. Une fois à l'abri dans le hangar, ils s'affairèrent à fermer et bloquer la porte à l'aide d'un établi et de lourds barils. Quand ils furent assurés que ça ne bougerait plus, ils allèrent inspecter le portail côté pistes. C'était bien fermé. Ils pouvaient maintenant s'installer pour patienter. Les morts viendraient très certainement se coller au hangar, comme s'ils pouvaient traverser la tôle et le béton pour chercher la nourriture à l'intérieur. Mais il suffirait qu'un seul d'entre eux finisse par se désintéresser et s'éloigner pour que le reste suive. La question était : combien de temps cela mettrait-il ?






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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptyMer 5 Juin 2019 - 23:33
Malou ne le savait pas encore mais elle venait en fait de réaliser le plus facile, à savoir se glisser sous la peau d'un mangeur d'homme.
Elle avait rampé durant un temps improbable et avait les coudes en sang mais quand l'immense horde s'était rapprochée elle avait dû stopper ses mouvements pour la simple raison qu'il n'y avait plus un centimètre carré de bitume disponible.
Elle se recroquevilla autant qu'elle pu sous les chairs molles et puantes et attendit. C'était la seule chose qu'elle pouvait faire.
Au moins avait-elle l'occasion économiser son souffle afin de ne pas se faire repérer !
C'était sans compter les piétinements et coups de pieds qu'elle subissait ou les corps qui s'affalaient sur l'obstacle qu'elle composait en duo avec l'immondice.
Elle n'était plus que douleurs et restait tendue, la tête rentrée au maximum dans les miasmes en attendant que tout cela se calme.

Elle imaginait devoir poireauter ainsi pendant plusieurs heures mais qu'elle ne fut pas sa surprise de se rendre compte au bout de peut-être une demi heure, que le flot de morts vivant devenait de moins en moins dense jusqu'à se clairsemer.
Le bruit de grommellements devenant lui aussi plus sourd, elle entendit un moteur de camionnette. La sienne?
L'espoir naissait à nouveau dans le cœur de Malou. John avait dû réussir à trouver les clés et à s'échapper de ce merdier !

Elle attendit quelques minutes pour être plus sûre puis osa sortir sa tête du cadavre pour entrevoir le véhicule se diriger vers l'arrière d'un hangar avant de rouler à l'opposé de celui-ci tandis que les puanteurs suivaient bêtement l'ambulance.
Elle comprit d'emblée le stratagème pour l'avoir déjà pratiqué et le courage lui revint.

Hormis des cadavres bel et bien morts qui jonchaient le sol, la place était déserte. Elle n'avait plus à se soucier de son gaz carbonique, seul le silence restait de mise afin de ne pas attirer la horde qui s'éloignait.
Oubliant ses coudes mis à mal, elle rampa le plus vite possible en direction du hangar.
Elle n'eut pas besoin de faire d'efforts longtemps, à nouveau le bruit du moteur se fit entendre puis les freins et le cow-boy en descendit pour l'aider à se relever; ils étaient sauvés !

La jeune fille suivit l'ami dans un état second tant elle était épuisée. Elle était consciente de sentir une infection mais il n'y avait pas la moindre flaque d'eau en ce lieu surchauffé par le soleil estival.
Ils n'avaient pas le temps de parler, encore moins celui de raconter comment ils s'en étaient sortis, il fallait faire vite.
A peine la camionnette fut-elle stoppée qu'ils coururent s'abriter à l'intérieur, bloquèrent la porte avant de foncer vérifier le portail.
Enfin ils étaient en sécurité.
Malou connaissait par cœur la suite de l'histoire. Les mangeurs viendraient s'agglutiner contre la porte dans l'espoir qu'elle s'ouvre et cela durerait des plombes; il faudrait être patients.

Elle en profita pour regarder au fond des bidons disponibles et finit par trouver ce qu'elle cherchait: de l'eau !
Elle n'était pas très propre mais cela suffirait pour ce qu'elle avait à faire.
Elle demanda à John de lui faire la courte échelle afin qu'elle puisse aller dedans, s'installa toute habillée dans le bain improvisé ou elle se récura et frotta ses vêtements du mieux qu'elle put.
Quand elle eut terminé elle héla à nouveau son compagnon de voyage pour qu'il la ressorte tandis que les premiers morts-vivants se ruaient sur l'huisserie métallique.

L'attente fut longue.
La jeune fille en profita pour se reposer et ferma les yeux.
Un hurlement lugubre provenant de l'extérieur la fit sortir de sa torpeur tandis que les corps qui cognaient les parois du hangar semblaient moins motivés pour finalement cesser leur boucan.
Elle regarda John; lui aussi avait compris. Quelqu'un venait de payer de sa vie pour les sauver eux, sans le savoir.
Elle baissa les yeux. Combien de fois avait-elle vécu cette expérience amère et désagréable...

Il était temps de lever le camps.
Peut-être pourrait-on chercher du carburant vers les camions là-bas ? Dit-elle en risquant un œil dehors où tout était redevenu calme.
Le soleil était au bord de l'horizon; bientôt il ferait nuit, il fallait se dépêcher.
La jeune fille appela le chien et monta dans le véhicule. Il était hors de question d'y aller à pieds cette fois !
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptyDim 9 Juin 2019 - 14:47










Malou avait raison. Il était temps de bouger. John n’aimait pas l’idée que la horde, bien qu’éloignée, soit toujours dans les environs. Les morts avaient besoin de bien peu de choses pour dévier leur course, et cela comportait l’éventualité de faire demi-tour. Puisqu’ils pouvaient revenir sans prévenir, autant prendre les devants.

Ils remontèrent à bord de l’ambulance et se dirigèrent vers les camions. Il ne fallut pas longtemps pour remettre en route la petite combine qu’ils avaient déjà pratiquée plusieurs fois. Malou montait la garde, et John s’occupait du carburant. Il fallut en revanche de longues minutes pour transvaser le précieux liquide. Il fallut vider le jerrican afin de pouvoir le remplir à nouveau. Mais en répétant l’opération, ils obtinrent un réservoir rempli presque aux trois-quarts.

Ils purent bientôt quitter le petit aéroport, et reprendre leur route en direction de Detroit. La nuit s’installait tout juste. John n’aimait pas rouler de nuit, mais la route était assez dégagée pour que ça ne paraisse pas dangereux. Il y avait bien quelques obstacles, mais ils furent rapidement contournés et évités par Malou, qui maniait le volant avec aisance, et ils ne croisèrent pas l’ombre d’un cadavre. John se figura un instant que les morts pouvaient peut-être être comme attirés par leurs semblables, lorsqu’une horde passait à proximité. Après tout, l’effet de groupe semblait marcher assez fort sur eux. Pouvaient-ils pour autant y être soumis à une certaine distance ? Ça n’était pas impossible. Ils arrivaient bien à repérer des vivants de loin, au moindre bruit.

Ils se relayèrent une ou deux fois, car malgré tout, la fatigue n’aidait pas, et s’arrêter ne leur semblait pas une bonne idée.

Dans deux ou trois heures, ils seraient en vue de Detroit. Qu’avaient-ils à retrouver, là-bas ? John n’y connaissait personne. Il avait bien croisé quelques vivants, mais rien ne garantissait qu’ils aient réussi à survivre. Tout était désormais tellement incertain. Tout ce dont John était sûr, c’était qu’il voulait aider les autres à survivre dans cet enfer. Beaucoup de gens étaient morts, parce que personne ne les avait aidé. Ceux qui étaient encore vivants l’étaient grâce à leur capacité d’adaptation, et sans doute à un peu de chance. Mais John était certain que le salut de l’humanité résidait en sa capacité à s’unir, et que sans cela, si les gens restaient isolés ou en minuscules groupes, rien n’endiguerait la population morte.

Evidemment, le pire ennemi des vivants, c’était les vivants. Les morts, on finissait par s’en accomoder, on faisait avec, mais les vivants étaient imprévisibles. Si John voulait influer en quelque chose, même une infime part, il lui faudrait à la fois être méfiant et réussir à inspirer confiance. Ce ne serait pas une mince affaire.

Pensant à cela, il s’endormit quelques minutes, le front contre la vitre de la portière. Il ne se réveilla que quand ils furent arrêtés. Ils étaient arrivés à River Rouge, le long de la rivière. Zug Island était juste de l’autre côté de la Rouge.

« Nous voilà arrivés… C’est quoi, la suite, selon toi ? »








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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again - Page 3 EmptyVen 14 Juin 2019 - 20:28
John avait été d'accord pour partir rapidement d'ici malgré que le danger ne soit pas tout à fait écarté.
Ils roulèrent jusqu'aux camions sans encombre et firent leur manège habituel, Malou faisant le guet, l'ami siphonnant et remplissant le réservoir.
Quand il reprirent la route la nuit tombait mais toutes ces mésaventures ne les incitèrent pas à s'arrêter pour prendre du repos ni même pour chercher de quoi manger qui manquait à nouveau cruellement.

John conduisit une partie de la nuit et fut relayé par la jeune fille afin qu'il se repose.
Les quelques panneaux qui subsistaient indiquaient qu'ils se rapprochaient de Detroit et Malou pensa que cela lui ferait tout drôle d'y revenir après autant de temps. Cela faisait presque un mois qu'ils étaient partis; la ville aurait-elle changé ? En pire ? En mieux ? Elle gagea tout de même qu'il y avait de fortes chances pour qu'ils retrouvent tout à peu près pareille avec peut-être quelques amis ou connaissances en moins.

La fin du trajet fut pénible. Non qu'il s'y passa quoi que fut mais la jeune fille avait un coup de barre et n'osait pas réveiller son coéquipier.
Enfin, ils arrivèrent à River Rouge, ils étaient presque arrivés. Elle stoppa le moteur pour faire une petite pause avant de se diriger vers Detroit même.
Le silence soudain sortit probablement le cow-boy de sa torpeur car après avoir regardé au travers de la vitre remarqua où ils étaient et demanda ce que pourrait être la suite.
La suite... ? Répéta la jeune fille sans trop savoir quoi répondre.

Elle pouvait rester avec lui mais aurait-il envie de se trimballer continuellement avec une post-ado assez caractérielle et un peu inconsciente des dangers ?
Et elle que ferait-elle hormis le suivre elle ne savait trop où ni pour faire quoi ?
Ils avaient passés un grand moment ensemble rempli d'émotions fortes. Concernant sa famille John avait la réponse même si ce n'était pas celle qu'il espérait. Peut-être devait-elle le laisser encaisser tout cela; peut-être devaient-ils l'un et l'autre chercher un but même insignifiant à leur vie avant de se revoir ?

Je pense que je vais rouler jusqu'au centre ville et puis... On va se quitter.
Elle n'aimait pas cela. Elle avait toujours détesté les au revoir qui aujourd'hui, dans le monde dans lequel ils vivaient pouvait être synonyme d'adieu.
Mais j'espère qu'on se reverra un jour ? Balbutia-t-elle en baissant la tête.

HRP
Merci pour ce long périple, j'ai adoré !
Si John veut revoir Malou et/ou ses amis, cela pourra être à la taverne devant une bonne bière !

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