■ [Début Novembre] Look how far we've come ft. Peter Collins - En Cours

■ [Mi-Novembre] Une maison ou il fait bon vivre ! ft. Will Kaneki-Burbank - En Cours

■ [Fin Novembre] ... qui tombe à pique ! ft. Malorie Erikson - En Cours

■ Un couteau suisse
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■ Un VTT.
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■ Une pierre à feu
■ Un sac à dos
■ La longue veste en cuir de son père
■ Une boussole
■ Un sac de couchage
■ Une tente
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■ Une photo de famille
■ Une peluche
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■ De la viande de chasse plus ou moins cuite
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Samedi 16 mai 2015

Papa m'a fêté mon anniversaire hier, il n'y avait pas grand-chose, mais il m'a offert un gros couteau suisse rouge, il m'a dit d'en prendre très soin ! J'y tiens beaucoup ! Il a accroché une lanière de cuir au couteau, pour que je ne le perde pas. Depuis que tout ça a commencé, papa m'explique beaucoup de choses sur la vie dans la nature. Encore plus qu'avant ! C'est bizarre, on dirait qu'il se prépare au pire, mais il ne peut rien arriver de pire non ? Oh je ne t'ai pas dit ! J'ai maintenant 11 ans ! Bon, je dois te laisser, papa veut qu'on dorme, bonne nuit !


Mardi 19 Mai

Papa est malade, il a attrapé un rhume. Il éternue souvent. J'essaye de l'aider, mais il ne veut rien savoir !
Même malade, papa est revenu de la chasse avec un cerf ! Papa tire très bien à l'arc ! J'ai essayée, mais je ne suis pas bonne à ça. On va avoir à manger pour plusieurs jours avec ça ! Même si la cuisine de papa n'est pas très bonne… Manque un peu de sel … Je vais lui demander d'en prendre la prochaine fois qu'on s'arrête. Bonne nuit !


Lundi 10 Août

J'ai appris à conduire le camping-car ! Je suis super contente ! J'arrive à passer les vitesses, c'est pour ça que je ne te parle plus trop. Papa essaye de m'apprendre plein de choses en plus. Il a dit qu'il valait mieux que je sache tout ça maintenant. Pour le camping-car je suis d'accord, c'est trop marrant ! Maintenant je dois dormir, papa roule encore, je n'aime pas dormir quand il roule la nuit… Bonne nuit quand même …
Mardi 8 Septembre 19H30
Désolée ! Je t'ai un peu oublié on a beaucoup bougé ! Papa veut revenir vers Détroit. On est arrêté à un endroit pour le camping. Il y a des tables dehors, mais papa ne veut pas que je sorte à cause de la forêt. On a vu beaucoup de ses choses, elles marchent lentement, les bras ballant… Elles ne veulent que manger… Moi aussi j'aime manger, mais pas des gens !
Papa est parti chassé il y a maintenant plusieurs heures. Je tourne en ronds, j'ai peur. Papa n'est jamais parti plus de 2h… je ne sais pas quelle heure il est vraiment, le monde du camping-car affiche juste une heure et on s'est basé dessus… Je vais essayer de dormir un peu, papa va peut-être ramener une grosse bête ! Je préfère ne pas m'inquiéter. Mais le soleil se couche… Non, papa m'a dit de garder les mêmes habitudes ! Alors, bonne nuit !


Mardi 8 Septembre plus tard

J'écris parce que j'ai peur. Papa n'est pas là. Il n'est pas rentré et il est presque minuit. Papa m'a toujours juré qu'il rentrerai avant 20h. Mais il n'est toujours pas la !


Jeudi 10 Septembre

Je... Ecriture illisible ma faute Ecriture illisible t'aime Ecriture illisible Comment faire Ecriture illisible ... Ecriture illisible Pour Ecriture illisible Je suis toute seule maintenant.

C'est illisible, des tâches de larmes on fait couler l'encre ne permettent pas de voir ce qui est marqué.

Le cahier n’a plus été utilisé depuis.



Papa n’est pas rentrée depuis deux jours. J’ai tellement peur … J’en pleure… Par moment, je me reprends et me dis qu’il arrive, bientôt. Je sais que j’ai assez à manger, à boire. Papa y a surveiller. Mais ou il est ? Je stresse ! C’est horrible, j’ai tellement envie d’aller le chercher ! Mais je n’ai pas le droit. Papa ne veut pas que sorte sans lui. Mais Papa… C’est la dernière personne que j’ai ! J’ai perdu maman en ne pouvant pas rentrer en Angleterre.
Plusieurs heures passent, mais il n'y a toujours aucune trace de papa… Je finis par m'endormir de fatigue dans la soirée…

Puis j'entends des coups sur la tôle du camping-car. Sur le coup je pousse un grand cri ! Il fait nuit dehors… Je ne vois rien, même dans le camping-car. J'allume ma lampe torche avant d'allumer l'ampoule au-dessus du lit. Les coups sont à l'avant, sur le capot, enfin le radiateur…. Je ne sais plus comment papa appelait ça… Les coups se répètent. Je sursaute avant de me recroqueviller. J'avance, tremblante, vers l'avant du camping-car. Je n'ose pas passer la lampe torche devant la voiture, je préfère allumer les phares. Les vieilles ampoules s'allument. Je pensais voir une de ses choses, un autre visage que je ne connais pas et que je ne voulais pas connaître … Mais ce que je vois me glace le sang. Je reste bouche bée. Papa est là, mais… Il est raide, les bras le long du corps et les yeux restant ouvert en me fixant. Il avait une morsure sur le cou, juste au-dessus de l'épaule. Il frappe contre le véhicule avec la tête… Plus il frappe, plus une marque rouge se fait voir sur son front. Je reste un instant sans émotion, choquée parce que je vois. Le temps se fixe comme si on avait mis la pause à un film. Papa. Ce n'est pas possible, pas papa ? Non, pas lui ? Ce n'est pas possible ! Il ne peut pas lui être arrivé ça ! Il a tout fait ! Il m'avait promis ! Je recule, je me prends les pieds dans je ne sais quoi et tombe au sol où je pleure tout ce que je peux. Je ne sais pas combien de temps je passe à pleurer, à hurler ma douleur. Mon père, papa… Il n'est plus là. Je l'entends frapper contre le véhicule. J'hurle plusieurs fois qu'il arrête. Je le supplie… Je reste recroqueviller sur le sol. Je suis seule. Je suis toute seule… Papa arrive à la porte et frappe de plus en plus fois. J'hurle de plus en plus. Plus j' hurle, plus les coups se répètent.

Papa m'avait donné des ordres sur ce que je devais faire si quelque chose arrivait. Pleurant comme jamais je ne l'ai fait. Je me suis installée devant le volant, à tâtons, je trouve la clé, je l'ai tournée. J'ai passée la première vitesse et c'est en pleurant que je suis partie.
C'est quelques kilomètres plus loin que je me suis arrêtée et je me suis laissée aller à hurler ma peine pendant plusieurs minutes avant de me recroqueviller dans mon lit. Je suis restée quelques jours à cet endroit. Méditant ma nouvelle solitude. Je finis par reprendre ma route, quelques kilomètres seulement avant de tomber en panne. Je cris sur le véhicule en frappant sur le volant. Durant quelques minutes, une flopée d'injure s'envole de ma bouche jusqu'à ce que je me calme. Je dois continuer la route. Je récupère le sac à dos de mon père, le bourre de nourriture, d'eau, je prends la tente et le sac de couchage, ma peluche et une photo de ma famille… Je n'oublie pas mon couteau suisse avant de descendre. Je récupère le grand VTT accroché derrière le véhicule.
Et je pars. Je ne sais pas où aller. Mais je roule, longtemps, très longtemps d'ailleurs. J'aime la solitude, mais à ce point la c'est un peu beaucoup. Je ne veux pas penser à lui. Je vie tellement seule que je ne parle plus… Au bout de quelques mois, je ne sais plus combien…

J'ai croisée des gens, des hommes avec des bus… Ils m'ont donner à manger… Ils étaient gentils… J'ai mangée à ma faim, à ma soif… Ils m'ont tout donné. J'ai suis autour du feu. Heureusement, j'ai gardés toutes mes affaires contre moi et mon vélo à proximité… L'homme à côté de moi a commencé à me parler de payer l'eau et la nourriture… Je lui ai dit que je ne n'avait rien pour le payer. Il a dit qu'il y avait d'autre façon de payer… Il a posé une main sur ma cuisse avec un sourire édenté, il sent fort l'alcool… Il a commencé à la remonter plus haut, j'ai dit non. Il a dit que c'était comme ça ici. J'ai redis non. Mais il est monté. Mon souffle s'est coupé. Sa main, ici… Je suis dégoûtée, j'ai la nausée… Ses camarades me disent que c'est comme ça, que je devais les payer, tous… Ils nourrissent les gens et leur demandent ce qu'ils veulent. J'ai eu un frisson qui la fait sourire encore plus. J'ai pris la première chose que j'avais sous la main : une pierre. J'ai frappée de toutes mes forces sur l'homme. J'ai pris une branche en feu dans l'âtre j'ai frappée la ou je pouvais, jusqu'à tout récupérer, monter sur mon vélo et partir… J'ai entendue un coup de feu… Mais je n'ai rien eu. Je me suis arrêtée à bout de souffle, pour vomir.

Depuis, je garde mon couteau toujours en main, je ne fais plus confiance à personne. Surtout aux hommes.