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In Your Flesh :: Michigan State :: Arène de combat

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MessageSujet: Ave Cés...who the fuck are you ? | Malou   Ave Cés...who the fuck are you ? | Malou EmptyMar 15 Oct 2019 - 22:32

Dernière édition par Connor Callaghan le Sam 26 Oct 2019 - 19:14, édité 2 fois

Caniche
éclopé

Champion
dépravé

「 Who the f...?! 」
Les deux mastards tenaient solidement Connor chacun par un bras tandis qu'ils cheminaient en direction du bureau du grand manitou.
C'était pourtant une belle journée qui avait si bien commencé.
Connor était descendu dans l'arène déserte pour mettre en pratique une feinte que l'un de ses compagnons lui avait montrée. Une feinte en apparence imparable mais qui ne fonctionnait pas selon Connor. Ce dernier connaissait le maniement du sabre depuis à peu près un an et avait appris deux trois trucs à ce sujet. Le champion avait donc abandonné une splendide créature qui s'était étirée lascivement dans son lit pour s'entraîner au petit matin.
Faisant mouliner son sabre prêté par l'Arène devant lui, Connor répétait ses mouvements consciencieusement. Lorsqu'il se battait, il n'y avait plus d'alcoolique dépravé qui tenait. Il entrait dans une sorte de transe dont personne ne pouvait l'en tirer.
Sauf peut-être un éphèbe en mal de sensation forte pressé de montrer qu'il en avait dans le pantalon.
Des apprentis gladiateurs, Connor en avait croisé à la pelle. Rares étaient ceux qui passaient ce stade. Ils finissaient par s'en aller, effrayés et dégoûtés par l'ambiance de l'Arène ou terminaient tout simplement dans l'estomac d'un rôdeur lors d'un combat. A leurs débuts, la plupart étaient crâneurs, avides de poser leurs roubignoles sur la table.
Donc l'éphèbe en question venait de sauter par dessus la rambarde qui séparait les spectateurs des combattants. Ses compagnons avaient tenté de l'en empêcher à grand renfort de "Fais pas ça Léo !" "Arrête il va te massacrer !" mais le sus-nommé Léo n'écoutait rien. Il se dirigeait à grand pas vers le champion.

« Hé c'est toi Connor ? »

Connor ne répondit pas, trop occupé à tournoyer autour d'un ennemi invisible. Léo l'observait, le sourire aux lèvres.

« Je veux me battre contre toi ! »

Le champion s'interrompit et accepta enfin de considérer le blanc-bec. Il se gratta la tête et un rictus mauvais étira ses lèvres minces.

« Retourne chez ta mère petit. »

Ceci dit, Connor reprit ses exercices comme si de rien n'était. N'étant manifestement pas motivé à se laisser éconduire si facilement, Léo dégaina son propre sabre et frappa celui du champion, une lueur déterminée dans le regard. Callaghan le fixa de ses yeux bleus. Le petit avait des corrones, il fallait le reconnaître. Mais était-ce suffisant ? Il pivota pour se retrouver face à Léo. Et attaqua.
Le duel dura quelques minutes avant que Connor tente la feinte que son compagnon lui avait montrée. Il faillit en lâcher son sabre. Ha ! Cette feinte ne fonctionnait pas. Finalement, Callaghan désarma Léo. Du menton, il lui indiqua la sortie avant de lui tourner le dos. Les traits crispés par la colère ressentie face à cette humiliation, Léo oublia toute prudence, toute logique, dégaina un poignard et se jeta sur Connor avec l'intention manifeste d'enfoncer la lame dans son dos.
Les cris avertirent le champion qui se retourna juste à temps pour se saisir du bras porteur du couteau de Léo. Les deux hommes luttèrent pendant un moment, le jeune homme se révélant bien plus habile au corps à corps qu'au maniement du sabre. Connor bascula sur le dos, Léo pesant sur son torse. Le champion s'empara du manche du couteau et força pour l'enfoncer dans la poitrine de son adversaire. Il pu le repousser sur le côté tandis que Léo hoquetait avant de finalement rendre son dernier souffle.

Ce fut immédiat, comme s'ils l'avaient observé depuis tout ce temps. Si c'était le cas, pourquoi n'avaient-ils pas empêché plus tôt le jeune homme de lui sauter dessus ? Deux mastards se précipitèrent sur le terrain ensablé et relevèrent Connor. Ce dernier tenta tant bien que mal de se défendre.

« 'tendez les gars, il m'a sauté dessus avec un couteau ! »
« T'aurais très bien pu le maîtriser Connor, tu connais les règles ! »

Et c'est ainsi que Connor se retrouva escorté vers les quartiers du big boss.
Lorsque l'un des molosse ouvrit la porte du bureau, le champion haussa les sourcils, interloqué.

Ce n'était pas le patron.

La journée avait pourtant si bien commencé....
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MessageSujet: Re: Ave Cés...who the fuck are you ? | Malou   Ave Cés...who the fuck are you ? | Malou EmptyVen 18 Oct 2019 - 0:35
Malou avait l'habitude de se lever tôt afin de tâter le pouls de l'arène avant de s'occuper d'elle-même à contre cœur.
Depuis son accident tout était devenu difficile. Même aller aux chiottes pouvait être un parcours du combattant car rien ici n'était fait pour les diminués comme elle.
Elle roula jusqu'à la fenêtre pour voir le soleil se lever. Malgré la température presque en dessous de zéro, le ciel sans nuage annonçait une belle journée.
Elle se prépara un petit déjeuner sommaire puis se dirigea vers sa salle-de-bain pour la corvée quotidienne: se laver et s'habiller avec le cul collé sur un coussin anti-escarre.
Elle en était aux parties intimes, véritable gymnastique de haut vol quand on tambourina à sa porte.
Putaain... Eructa t-elle devant son miroir, qui est-ce qui vient me faire chier justement maintenant ?!
Je ne peux pas ouvrir !!! cria t-elle mal aimablement derrière la porte de sa suite, qu'est ce qu'il y a ?
C'est Connor ! Répondit une voix d'homme, probablement une sentinelle, il vient de tuer un apprenti gladiateur et César n'est pas là ! Il faut que vous alliez tout de suite dans son bureau pour recevoir le type et régler le problème, on compte sur vous !
Ok, j'arrive, grogna t-elle.

« Tout de suite... On voit bien que c'est pas lui qui doit se démerder à enfiler un froc avec deux jambes qui vous disent merde ! » songea t-elle en dirigeant son fauteuil roulant à côté du canapé afin quelle s'allonge dessus pour se vêtir.
Malgré tout, elle fut prête en moins de temps qu'il en fallait pour le dire et s'installa derrière le bureau parfaitement rangé du big boss.
Elle était seule. Elle n'avait pas prit la peine d'appeler Screw son esclave garde du corps, ce ne serait pas nécessaire, Connor arriverait probablement bien encadré.

Elle connaissait ce type; de loin. De tellement loin qu'elle ne saurait dire qu'elle était la couleur de ses yeux et elle le détestait.
Ce gus se la pétait comme c'était pas permis, ne disant bonjour à personne, la croisant sans même lui jeter un regard.
Elle ne l'avait jamais vu en compagnie de quiconque et quand il était à la taverne il était bourré comme un coing.
Il se prétendait champion des champions comme un gros Bill qu'il était. C'est vrai qu'il était fort; malgré cela César lui avait préféré Tobby, bien plus spectaculaire que lui.
Elle lui en voulait aussi. Sans qu'elle sache pourquoi, il n'avait pas été réquisitionné pour la mission avec les bidasses ni pour tenter de sauver Fort-Hope. Comment s'était-il démerdé ? Qui le protégeait à ce point ?
Elle était à deux doigts de penser qu'il y avait du Joshua là-dessous. Il était le seul suffisamment diabolique et malin pour l'avoir pris sous son aile et l'exempter des sales besognes mais sauf preuve du contraire, le Renard était mort ou soit-disant...

Elle l'attendait de pied ferme si l'on pouvait s'exprimer ainsi vu son état.
N'étant pas le champion de César, elle savait d'avance que le grand manitou se foutrait de son cas comme d'une guigne; elle avait donc carte blanche, le gus était à sa merci, elle le ferait ployer afin qu'il apprenne l'humilité.
Pourtant, une petite voix perfide s'insinua dans son cerveau pour susurrer que jusque à ce jour, Connor n'avait jamais posé de problème.
C'était vrai et la tribun était réglo, c'était peut-être la seule qualité qui lui restait; elle saurait tenir compte de cet état de fait.

Elle entendit des pas dans le couloir.
Dans quelques secondes l'homme ne pourrait pas continuellement tourner la tête dans une autre direction et serait obligé de découvrir, qu'il le veuille ou non une jeune fille paraissant à peine 18 ans, petite, très maigre, clouée sur un fauteuil roulant.
Il serait obligé de constater que son visage avait une beauté étrange et des cheveux blonds qui cachait mal des oreilles décollées. Certains prétendaient qu'elle était laide, d'autres qu'elle était atypique; Nounours lui la trouvait magnifique. Ce serait à lui de juger.

La porte du bureau s'ouvrit d'un coup laissant entrevoir à contre-jour une haute silhouette sombre encadrée par deux sentinelles.
Entrez !
Ordonna t-elle avant de planter dans deux yeux bleus qu'elle découvrait enfin, les siens, froids comme de la glace, brillants comme une lame d'acier, laissant deviner une force caractère assez hors du commun et une personnalité à priori peu amène.

L'homme était beau, c'était indéniable mais il était inutile à ce moment précis qu'il sorte sa carte de séduction, cela ne marcherait pas, le cas était trop grave.
Si encore il avait suriné un esclave, il s'en serait tiré avec quelques coups de fouets pour l'exemple mais là il risquait gros. Très gros. Il aurait tout intérêt à se la jouer finement et à surtout pas la ramener.

Fouillez-le et posez ses armes sur le bureau s'il en a, dit-elle aux sentinelles qui s'exécutèrent tandis qu'un silence lourd s'installait dans la pièce.

Assieds-toi ! Lança t-elle soudain comme un coup de fouet, déjà agacée par ces un mètre et quatre vingt centimètres qui la surplombaient.
Elle le dévisagea lentement, elle avait tout son temps, lui aussi à présent et les sentinelles étaient là pour ça.

Tu sais ce que ça peut te coûter ce que tu as fait ? Demanda t-elle fraîchement.
Le savait-il ? Rien n'était moins sûr mais depuis le temps qu'il était là, il avait dû remarquer qu'à l'arène on ne rigolait pas avec la discipline. Trop de violence, trop d'alcool, trop d'hommes pressés de prouver leur virilité, il fallait canaliser tout cela.

Elle le toisa avec dédain. Encore un qui avait réfléchi avec sa bite et fait le geste de trop.
Elle aurait pu s'en tenir là et annoncer le verdict. Elle en avait le droit, ici on ne se formalisait pas; il n'y avait pas de tribunal, encore moins d'avocats et la notion de justice restait très relative.
Qu'est-ce qui la poussait à ne pas vouloir agir de cette façon ? Quel détail son cerveau avait-il intercepté pour faire pencher la balance vers un équilibre plus égalitaire ?

Raconte-moi ce qui s'est passé, articula t-elle enfin d'une voix un peu plus calme.
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MessageSujet: Re: Ave Cés...who the fuck are you ? | Malou   Ave Cés...who the fuck are you ? | Malou EmptyVen 1 Nov 2019 - 23:48

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「 Who the f...?! 」
Connor s'était attendu à lever les yeux pour croiser le regard du lascar en chef de l'Arène, Sam Caufield. Il s'était attendu à entendre sa voix grave émaner de sa bouche enveloppée d'une barbe mal rasée comme la sienne. Il ne s'était certainement pas attendu au contraire à baisser la tête pour faire face à une petite tête blonde d'une vingtaine d'années. C'était une jeune femme qu'il avait déjà croisée, roulant à la force de ses bras. Si une handicapée telle que cette fille avait su rester en vie dans ce monde apocalyptique et devenir le bras droit de Dean Caufield, elle devait avoir plaqué la force perdue de ses jambes dans sa mignonne petite caboche aux oreilles décollées. Elle qui ne rentrait pas dans les canons de beauté ne devait sûrement pas sa place à un passage sous le bureau.
Elle ordonna à ce que les deux molosses le fouillent. Coopératif, Connor leva docilement les bras tandis qu'ils retiraient machette d'un côté de sa ceinture, sabre de l'autre, révolver de son torse et couteau de sa botte droite. La scène aurait pu être drôle si la situation n'était pas si délicate. Après avoir palpé son corps de haut en bas et vidé l'armurerie vivante qu'était Callaghan, les malabars posèrent les armes sur le bureau comme l'avait exigé la demoiselle. Durant tout le temps qu'avait duré la fouille au corps, personne n'avait pipé mot jusqu'à ce que retentisse l'ordre de la jeune femme. Connor arqua un sourcil, amusé. Voir ce roquet éclopé lui aboyer un ordre était risible mais sa philosophie de combattant lui avait appris à ne jamais sous-estimer un adversaire.
Connor se laissa tomber sur la chaise en face de la fille. Lorsqu'elle lui demanda s'il savait ce que son geste allait lui coûter, Connor écarta les bras. Il le savait que trop bien. Les règles de l'Arène étaient très strictes quant au meurtre. Mais là encore, comme une mauvaise blague du passé, il s'agissait d'une légitime défense. Est-ce que cette saloperie de vie s'amusait à se foutre de sa gueule ? Son père, assis sur le rebord de la fenêtre du bureau, ses jambes se balançant négligemment dans le vide, lui adressait un sourire railleur. Voilà un bout de temps qu'il n'avait pas montré son horrible tête.
Mais voici que la jeune femme lui offrit la chance de s'expliquer. Une fois encore le sourcil de Connor s'arqua mais cette fois-ci avec une stupéfaction polie. Il ne la connaissait pas particulièrement mais il savait que faire preuve de démocratie n'était pas la politique de la maison. Il se pencha en avant. Les deux gardes esquissèrent un mouvement pour le rabattre contre le dossier mais Connor leva les mains, indiquant qu'il n'avait aucune intention belliqueuse envers la jeune fille.

« L'affaire est simple. Je m'entraînais lorsque le gamin a voulu me défier. Je l'ai rapidement vaincu, il n'a pas apprécié l'humiliation et s'est jeté sur moi pour me poignarder. Qu'est-ce que j'étais censé faire ? Lui faire des papouilles ? »

Connor se laissa aller contre le dossier de la chaise sans quitter des yeux la jeune femme.

« Je suis parfaitement conscient de ce que disent les règles de l'Arène lorsqu'un meurtre est commis. Mais quelles sont donc les lois établies lorsque l'on défend sa vie ? »

Connor se défendait clairement par dessus la jambe. L'instinct de survie du champion était quasiment inexistant et s'il ne s'était pas laissé tuer par le jeune c'était uniquement par orgueil. Callaghan attendait la mort chaque jour de sa vie pour rejoindre son ex femme et sa fille mais il tenait à effectuer sa sortie avec un minimum de classe. S'il fallait être pendu ou fusillé dans le Colisée, eh bien soit ! Les frères Caufield accompliraient l'acte qu'il n'était pas capable d'effectuer.
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MessageSujet: Re: Ave Cés...who the fuck are you ? | Malou   Ave Cés...who the fuck are you ? | Malou EmptyLun 4 Nov 2019 - 23:03
Malou avait observé d'un air mi dédaigneux, mi étonné les pièces d'artilleries se poser une à une sur le bureau.
C'était ça le Grand Champion ? Un type finalement tellement froussard qu'il ne sortait pas sans une panoplie d'armes diverses et variées planquées partout sur son corps ? Ou était-il parano ? À moins qu'il ait beaucoup d'ennemis...
Elle n'avait pas relevé le haussement de sourcil amusé qui avait suivi l'ordre de s'asseoir. Elle avait l'habitude des mecs qui la prenaient de haut parce qu'elle était une jeune fille infirme et même elle s'en foutait; elle était invincible. Quiconque s'en prendrait à un de ses cheveux aurait affaire à Dean et qui avait affaire avec l'ex-star avait affaire à César en personne. Elle le savait et en usait avec un sentiment de toute puissance.

L'homme semblait connaître la sentence. Après tout c'était logique, il était déjà dans la place quand la jeune fille était arrivée ici blessée, malade et même s'il ne s'intéressait pas à grand monde, il avait forcément été au courant du scandale de viol qu'avait provoqué Isha avant que Malou prouve son innocence.
Tout le monde l'avait vu se faire fouetter, tout le monde savait qu'il avait fait du trou, en était ressorti hagard, presque fou et tout le monde attendait le show où sa mort serait réglée d'avance au plus grand plaisir des spectateurs. Mais le plus surprenant était que Connor avait simplement écarté les bras avec fatalisme, comme s'il acceptait déjà la condamnation sans appel tandis que d'autres en aurait profité pour hurler leur innocence, louvoyer ou minimiser leur acte.

C'est alors qu'il fit un mouvement brusque inattendu.
D'instinct, et tout aussi rapidement la jeune fille recula son fauteuil d'infortune tandis que les sentinelles s'apprêtaient à le ceindre sans délicatesse. Un geste de plus de sa part en direction de la tribun et il serait abattu sans sommation malgré la question qu'elle venait de lui poser, véritable et incroyable porte de secours qu'elle avait décidé de lui ouvrir.
L'adrénaline était monté pour rien. Le champion leva les mains en signe de paix et le mouvement semblait sincère.
Du menton l'infirme ordonna aux gardiens de reprendre leur place malgré une tension qui restait sous-jacente. Raides, de chaque côté du siège de l'accusé, les mains n'étaient pas loin de l'arme et l'oeil était focalisé sur le moindre tressaillement.

Malou écouta avec attention la défense.
Il était fréquent que les apprentis aient envie de se mesurer aux plus grands qu'eux après quelque leçons de combats durement acquises. C'était toléré; cela partait d'un bon principe dans le sens où il était digne de s'en prendre à plus fort plutôt qu'à plus faible que soi et l'Arène aimait ce qui était honorable, en dehors des spectacles, bien entendu.

L'homme ne la quittait pas des yeux et son regard la fascinait.
Il y avait dans ce bleu quelque chose de profond, de sauvage et d'émouvant à la fois. Une lueur cynique, certes mais une forme de chaleur aussi...
Pourtant, ce n'était pas cela qu'elle tentait de mettre à jour.
Elle avait perçu, l'espace d'à peine une seconde, une faille ressemblant à une tristesse incommensurable laissant entrevoir une fragilité qu'il s'évertuait à cacher sous des abords hautains.

Le gladiateur se défendait mal, très mal et ses phrases ironiquement froides ponctuant ses deux prises de paroles auraient énervé plus d'un juge. Il était coupable et s'octroyait le luxe de le prendre de haut ?
Afin de lui rabaisser le caquet, la jeune fille répondit vertement tout en plantant son iris glacial dans les lacs impénétrables de son interlocuteur:
je n'ai pas eu la chance comme toi de jouir longtemps du Monde d'Avant mais il semble me souvenir qu'en matière de légitime défense, surtout en cas de meurtre la législation n'était pas beaucoup mieux qu'ici, non ?
Elle laissa planer quelques secondes de silence et poursuivit sur le même ton:
quand tu étais agressé d'un coup de poing tu pouvais rendre la même chose mais si tu avais le malheur de casser un bras en plus tu l'avais dans le cul. La réponse devait avoir le même degré d'agressivité. En gros, en caricaturant à peine, cela veux dire que tu pouvais tuer en légitime défense quand toi-même tu étais déjà blessé mortellement, je me trompe beaucoup ?

Malou avait fini par baisser les yeux. Que lui arrivait-il ?
Cela devait bien être la première fois de sa vie qu'elle était la première à décrocher d'un regard et ce depuis le plus jeune âge, comportement qui lui avait valu plus d'une paire de taloches sans effets.
Enervée par le côté molasse qu'elle voyait s'installer chez elle depuis l'accident, elle fit pivoter rageusement son fauteuil roulant vers la fenêtre.
A ce moment personne ne pouvait deviner la tempête qui s'insinuait sous son crâne.
Connor pouvait supposer qu'elle réfléchissait à la sévérité du verdict quant aux sentinelles, il était flagrant que pour eux la réponse était déjà trouvée: la mort. Le règlement était le règlement.
L'infirme savait déjà ce qu'elle allait répondre. Sans avoir été mise au courant des détails de l'altercation elle avait plus ou moins deviné comment les choses s'étaient passées. En surface, c'était comme le champion l'avait dit, elle n'en doutait pas, il y avait eu une forme de loyauté dans son explication mais si l'on grattait plus loin...
C'était ce « plus loin » qu'elle allait aborder avec lui mais pas maintenant.

Il se passa peut-être une minute tandis que la jeune fille regardait sans le voir le paysage extérieur.
Une longue minute lourde de silence où l'on entendait qu'à peine les poitrines respirer.
Cela lui avait fait l'effet d'un coup de poignard dans le coeur sans possibilité de défense. Ironie du sort.
La première fois avec Vaughn, elle avait mis du temps à comprendre et à accepter le vain émoi qui avait envahit son être. Il en avait fallu autant pour le chasser la mort dans l'âme et voilà que cela recommençait de plus belle !
Droite comme un I sur son siège elle savait que le gouffre qui s'ouvrait en elle était indécelable. C'était le privilège des chefs. Certes la solitude vous rongeait jusqu'au trognon mais il était possible de s'octroyer royalement un temps de réflexion indéterminé, dos tourné avant de cracher une condamnation sans que personne ne trouve rien à redire.

Elle ferma les yeux. Que lui arrivait-il ?
C'était impossible. Pas même imaginable. Où sa tête avait-elle pu trouver une idée pareille ?
Avec un type comme lui, transpirant la force, la santé et qui devait avoir un tableau de chasse long comme plusieurs bras si l'on en croyait ce qui se disait sur les multiples aventures féminines du bonhomme... Mais là n'était pas véritablement le problème. Le souci c'était elle.
La vérité lui explosa soudain à la figure: elle ne l'avait jamais détesté. L'indifférence qu'il montrait à son égard avait seulement blessé son amour propre et elle n'avait fait que lui rendre dédain pour dédain avant de passer à autre chose et oublier... Vraiment ?
A cet instant précis la nature se vengeait de sa légèreté à liquider le problème comme qui aurait tiré la chasse sans utiliser la balayette et sans fermer la porte non plus.
Mais à présent c'était trop tard. Il fallait qu'elle oublie. L'infirmité n'avait rien de glamour, elle l'avait appris à ses dépens, elle devait coûte que coûte reprendre ses esprits.

Elle se tourna lentement et reprit sa place derrière le grand bureau.
Dans ses yeux rien ne transparaissait. Il aurait fallu être très fin observateur pour juste constater une légère pâleur du teint qui pouvait être mis sur le compte de la fatigue.
Elle allait jouer gros. Sa vie peut-être, sa place de bras-droit certainement; ce n'était pas le moment de flancher mais c'était tout ce qu'elle avait à lui offrir, le reste était cassé, alors elle allait lui faire ce cadeau là, par amour, sans qu'il ne le sache jamais.

Elle allait la jouer cette putain de comédie !
Pas pour Connor naturellement, la seule chose qui lui importait en cet instant était certainement de savoir à quelle sauce il serait mangé mais pour les sentinelles afin qu'elles n'aillent pas crier des conneries sous tous les toits.
Elle avait déjà trouvé la phrase d'introduction et jouissait avec orgueil du petit trait de génie que son cerveau avait bien voulu lui concéder pour remplacer le grand marasme de son corps.
« L'Arène aime ce qui est droit, clair, net et sans bavure pour la gloire de César... »
Elle dirait ça avec le ton qu'il faut comme dans les films à télé mais avant le verdict il restait un problème à régler. Le champion ne pouvait tout de même s'en tirer à bon compte; toujours au nom de l'exemplarité qui faisait tenir tout ce beau monde à peu près droit.

Le fixant froidement a nouveau elle lança:
tu as beaucoup bu hier... Et ne me raconte pas de conneries, je t'ai vu à la taverne, j'ai même pas su compter tous les verres ! Et tu t'es couché très tard. N'est-ce pas ? Raconte !
Ses derniers mots claquèrent comme un coup de fouet sur une peau trop tendre au point que son cœur tressauta. Elle aurait tellement préféré lui murmurer des mots doux.
Il ne fallait pas que les gardiens se doutent de quoi que ce soit, ils ne devaient pas conclure à une quelconque clémence, ce mot n'était pas envisageable dans ce lieu.
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